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Test blu-ray

Le Retour du proscrit

BLU-RAY - Région B
Sidonis / Calysta
Parution : 12 septembre 2017

Image

Comme pour un certain nombre de films Paramount sortis avant 1948, Le Retour du proscrit est la propriété d'Universal. Contrairement aux mauvaises habitudes du studio (plutôt paresseux dès qu'il s'agit de mettre à jour les restaurations de son catalogue), le film de Henry Hathaway a bénéficié d'une bonne remise à neuf. Le film ayant été tourné avec le procédé Technicolor, la première difficulté consistait à bien superposer les différentes couches primaires (rouge, verte, bleue) afin de bénéficier du meilleur piqué. Contrairement à Warner, par exemple, qui utilise des logiciels numériques très performants pour scanner et nettoyer séparément les trois matrices, les laboratoires d'Universal se sont "contentés" de restaurer physiquement le matériel photochimique à partir du négatif original. Il y avait un risque pour que des décalages persistent, créant des contours colorés ou un trait plus flou, mais ces cas de figure sont heureusement très rares, essentiellement limités au générique et aux plans truqués (fondus). Pour le reste, la restitution de la copie Technicolor est relativement convaincante, avec une image très propre (il persiste quelques taches ou rayures verticales, négligeables), bien contrastée (avec quand même quelques plans aux noirs relâchés) et une colorimétrie assez conforme aux rendus de l'époque (gamme de couleur limitée et faiblement saturée - contrairement au DVD boosté). On constate surtout un beau piqué, une définition très correcte et un bon niveau de détail - les gros plans sont souvent magnifiques. Si les conditions de visionnage sont donc très bonnes, un bémol persiste et il concerne l'éditeur et son laboratoire : le grain a été en grande partie estompé. La qualité du piqué n'est heureusement pas impactée mais l'image pâtit souvent du manque de texture argentique. Dommage sur ce point, encore une fois indispensable au respect de l'oeuvre...

Son

Le film n'étant jamais sorti en France, l'éditeur propose uniquement la version originale. Celle-ci est très convaincante, nettoyée du souffle et des craquements d'usure. Les voix sont très claires, les ambiances correctement rendues. On ne note pas de sifflantes ni de saturations. D'excellentes conditions (comme avec l'image) pour découvrir ce western atypique.

Suppléments

Présentation de Bertrand Tavernier (34 min - 1080i)
Le cinéaste s'étend très longuement sur ce "film extrêmement personnel d'Henry Hathaway", qu'il considère "à la périphérie du western", plutôt comme un "drame rural." Il analyse le film, une fable sur la rédemption et l'abandon de la haine, qui réunit certains des sujets de prédilection du réalisateur ("esprit mystique", "religiosité", dureté de ton, âpreté de la narration, goût de la parabole). Tavernier évoque la production chaotique qui débouchera sur un remontage du studio et une oeuvre tronquée, "coupée au point de rendre l'histoire presque incompréhensible", et parle de Henry Hathaway qu'il avait interviewé par ses soins il y a quelques années (repris dans son livre Amis américains) : un artiste inventif et débrouillard, l'un des atouts de Darryl Zanuck à la Fox, mais au comportement tyrannique. C'est aussi l'occasion de louer certains membres de l'équipe comme le scénariste Grover Jones ("de très très grand talent"), John Wayne (au personnage "contrasté") ou Harry Carey, figure emblématique du genre - l'une des grandes forces de Hathaway étant la distribution des rôles.

Présentation de Patrick Brion (19 min - 1080i)
Le créateur du Cinéma de Minuit intervient lui aussi de manière inhabituellement longue. S'il prend son temps, ce n'est pas par hasard puisqu'il admire ce "très grand western", film "très rare" et "tout à fait inhabituel", sorte de huis clos dans les grands espaces. Lui aussi revient sur le remontage du film, expliquant chronologiquement et de manière plus précise ce qu'il s'est passé (et, comme Tavernier, parle des nouvelles prises réalisées par Stuart Heisler). Il est troublé par la ressemblance physique entre Harry Carey et John Wayne, et fait la liste de quelques moments "magnifiques" (un adjectif qui lui est habituellement cher et qui revient souvent ici) en n'oubliant pas d'évoquer Betty Field, "véritable héroïne westernienne."


On trouve également la bande-annonce originale (2 min 16 - SD non sous-titrée) et une galerie d'affiches (une douzaine environ, en HD)

En savoir plus

Taille du Disque : 34 972 138 156 bytes
Taille du Film : 22 633 107 456 bytes
Durée : 1:37:53.117
Total Bitrate: 30,83 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 27,24 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 27243 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1960 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 22,275 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 7 octobre 2017