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Test blu-ray
Image de la jaquette

L'Étrange Noël de Monsieur Jack

BLU-RAY - Région 2
Walt Disney France
Parution : 30 septembre 2008

Image

Bien que ce Blu-ray date déjà de huit ans, il conserve aujourd'hui toutes les qualités qui faisaient de lui un must have dès l'époque de son édition en haute définition. Il faut savoir que le film a dû être restauré en 2006 pour une nouvelle sortie en salles en 3 D, c'est donc en toute logique que le master proposé ici tire tous ses bénéfices de cette restauration. Et ce master est quasi parfait, on ne s'interdira pas de le dire. En premier lieu, il est complètement propre et possède surtout un aspect de film argentique avec un grain cinéma plutôt bien respecté et jamais terni par un bruit vidéo (grâce à un taux de compression optimal). Ensuite, compte tenu du l'esthétique globale du film (un conte gothique et expressionniste qui s'autorise parfois quelques passages dans un univers de Noël plus lumineux et coloré), la gestion des contrastes était une donnée cruciale. Sur ce plan, la réussite est également au rendez-vous avec des noirs bien profonds et une profusion de détails dans les zones sombres de l'écran. De son côté, la définition se montre exemplaire. A de très rares exceptions près, on est vraiment saisis par le piqué de l'image ; les matières, les étoffes, les sculptures prennent un relief incroyable. Quant aux grandes nuances colorimétriques (surtout dans le monde de Noël), elles taquinent nos rétines avec ravissement. Enfin, les effets lumineux et les effets optiques gagnent en présence et en matière avec ce master HD qui enchante les possesseurs de cette édition depuis 2008. A noter que le format du master est le 1.66 alors que le film en salles était exploité en 1.85.

Son

Nightmare Before Christmas étant aussi un film musical, sa bande-son particulièrement travaillée devait bénéficier d'un rendu exemplaire. Force est de constater que c'est bien le cas. On ne s'intéressera ici qu'aux deux pistes originales et à la piste française (le Blu-ray propose aussi les versions italienne, allemande et espagnole). Disney met à notre disposition deux pistes anglaises, l'une en Dolby Digital 5.1 et l'autre en Dolby TrueHD 7.1. Pour qui possède le matériel permettant de décoder cette dernière piste, autant dire que le voyage dans l'univers de Jack Skellington est un ravissement de tous les instants. Une scène sonore d'une grande précision, une spatialisation impressionnante conviant toutes les enceintes dotées d'une belle présence, une dynamique accrocheuse, des basses profondes, des voix claires et parfaitement détachées, un mixage tout en détail et d'un équilibre juste qui ne pénalise ni favorise aucune piste, une composition musicale d'une amplitude folle... Bref, une piste haut de gamme. Bien que ne pouvant offrir la même dimension et la même immersion, la bande-son anglaise Dolby Digital 5.1 remplit très bien son office. Pour la bande-son française, l'éditeur propose avec raison un mixage DTS 5.1 haut débit de très bonne qualité, précise dans ses effets, avec une dynamique appréciable et une spatialisation efficace.

Suppléments

"Que vois-je ?" Visite de la maison hantée de Jack (DD 5.1 - VOST)
Ce reportage propose deux modes pour visiter cette superbe attraction de la maison hantée : le mode Visiteur (avec ou sans informations et anecdotes) et le mode Hôte.
Mode 1 - Visiteur (7 min 14). Une voix off de présentation censée ironiquement nous effrayer nous fait faire le tour de la Haunted Mansion Holiday sur un fond musical inspiré par la bande originale de Nightmare Before Christmas. On découvre tel un visiteur du parc d'attractions l'aspect visuel et les personnages des différentes chambres qui rappellent fortement le film ou s'en inspirent. L'option "informations et anecdotes" présente celles-ci sous forme de petits cartons incrustés à l'écran. On apprend que cette attraction - située dans un endroit différent des quatre parcs Disney - a été bâtie dans un manoir hanté conçu dans les années 60 et a été ouverte en 2001. On nous décrit brièvement des personnages, des objets (comme le vieil orgue du film 20 000 lieues sous les mers) et on effectue un parcours en petit train avec les effets spéciaux interagissant avec les visiteurs (qui sont près de 10 millions par an !).

Mode 2 - Hôte (37 min 25). Il s'agit ici d'un documentaire sur l'élaboration détaillée de ce nouveau manoir découlant directement de Nightmare Before Christmas et qui a remplacé une attraction très populaire datant du début des années 70. La fabrication de cette maison hantée est racontée par ses concepteurs. Sur fond d'explications sonores, on découvre alors l'envers du décor avec les concepts originaux, les accessoires de décoration, les objets divers, la machinerie. On nous décrit aussi l'évolution de la maison d'année en année avec de nouvelles créations, les choix musicaux, les différentes chambres avec leur thème horrifique respectif, tout en effectuant des comparaisons avec les attractions du manoir original (dont la gigantesque maison en vrai pain d'épices). Même si ce supplément n'a que peu de rapports avec le film de Burton et Selick, il se révèle néanmoins très intéressant pour qui s'intéresse aux attractions foraines créées pour les grands parcs Disney.

Poème original de Tim Burton lu par Christopher Lee (11 min 37 - DD 5.1 - VOST)
40 secondes de présentation par Tim Burton introduisent le poème qui a inspiré le film, écrit dans les années 80. Sur des illustrations animées basées sur le concept original de Burton, la voix profonde et suave de Christopher Lee se déploie et sert parfaitement ce conte en rimes drôle et macabre - et au style d'écriture proche du court métrage Vincent - qui contient déjà les grandes lignes du scénario à venir, exception faite de la vie quotidienne dans le monde de Halloween et de la romance entre Jack et Sally.


Commentaire audio de Tim Burton, Henry Selick et Danny Elfman (VOST)
Pour qui veut prolonger son instruction sur la fabrication du film et sur les différentes thématiques abordées, ce commentaire audio vient à point nommé. Réunissant les trois principales "têtes pensantes" de ce chef-d'œuvre instantané de l'animation et de la comédie musicale, il propose un vaste survol - parfois très précis - sur leur travail respectif. On regrettera parfois un débit trop monotone de Burton (toujours peu à l'aise dans cet exercice) et quelques trop longues pauses, mais l'essentiel est là en termes d'informations.

Frankenweenie (30 min - 1.37 noir et blanc - DD mono 2.0 - VOST - 1984)
Ce film est présenté durant une trentaine de secondes par Tim Burton au moment où il s'apprête à lancer la production du long métrage qui s'en inspire. Un garçon de 10 ans, qui vient de perdre son chien heurté par une voiture, décide de le ramener à la vie en utilisant les pouvoirs de l'électricité. Dans ce deuxième court métrage (après Vincent) qui décalque de façon malicieuse et humoristique le Frankenstein de 1933, l'esthétique burtonienne se partage allégrement entre réalisme poétique et expressionnisme macabre et facétieux - comme on le verra plus tard de façon plus accomplie dans Beetlejuice et surtout Edward Scissorhands. Le goût pour l'étrangeté et la marginalité, l'inversion des valeurs, l'agression qui vient plutôt de la normalité aliénante véhiculée par des banlieusards rendus hargneux sont des thèmes à la croisée des inspirations de Tim Burton et de ses propres obsessions. Mais ici tout finira bien avec une petite communauté qui se ressoude autour de sentiments fédérateurs. Le ton et l'esthétique propres à Burton se combinent déjà avec talent dans cette petite production Disney, qui  accorde au cinéaste une certaine liberté créatrice dans ces années 80 où le studio n'en finit pas de chercher son identité. Frankenweenie propose aussi aux cinéphiles de nombreux clins d'œil amusants au film de James Whale, de même que l'on peut se demander si l'idée d'avoir engagé Shelley Duvall pour interpréter le rôle de la mère ne serait pas liée à son prénom qui évoque Mary Shelley, l'auteur du roman Frankenstein. Dans le casting, on retrouve aussi le réalisateur Paul Bartel en professeur de sciences naturelles et une Sofia Coppola de 13 ans en copine d'école.



Vincent (5 min 55 - 1.37 noir et blanc - DD mono 2.0 - VOST - 1982)
Un film de écrit, conçu et réalisé par Tim Burton et déjà produit par le directeur artistique Rick Heinrichs, un collaborateur de longue date du cinéaste. Il s'agit d'un court métrage d'animation quasi autobiographique dans lequel le petit Vincent Malloy (excroissance imagée du réalisateur) désire être Vincent Price et voit sa réalité contaminée par ses fantasmes horrifiques et ses rêves morbides. Dans ce poème visuel élégant, intelligent et à l'humour noir détonnant, Burton convoque avec beaucoup d'inspiration l'imaginaire visuel et culturel qui a bâti sa personnalité, issu des films d'horreur et de l'expressionnisme littéraire et pictural. Accompagné en voix off (celle justement de Vincent Price, caverneuse et inquiétante) lisant un texte poétique qui joue habilement en parallèle des deux niveaux de narration (le quotidien familier de l'enfant dans son environnement et le fantastique qui surgit pour en déformer le cadre), Vincent, déjà produit par Walt Disney Productions, est un petit chef d'œuvre qui contient en germe tout ce qui fera le sel des grands films de Tim Burton.

Story-boards abandonnés (4/3 - DD mono 2.0 - VOST)
Trois séquences chantées ou dialoguées non tournées pour des raisons diverses, narratives ou techniques : "La chanson monstrueuse" (54 s), "Danse avec les insectes" (39 s), "La double identité de Oogie Boogie" (1 min 24).

Animations abandonnées (4/3 - DD mono 2.0 - VOST)
Quatre séquences animées mises de côté (elles ne sont pas étalonnées comme le film et ne sont pas complètement achevées au niveau image et son) introduites par une courte explication concernant leur suppression : "Les expériences scientifiques de Jack" (2 min 04), version longue de la scène du film (illustrée par la musique des Sorcières d'Eastwick de John Williams !), "Les joueurs de hockey vampires" (19 s), un test muet avec comme palet la tête coupée de Tim Burton à la place d'une citrouille, "Am, stram, gram" (2 min 18) et "La danse de Oogie Boogie" (27 s), abandonnée pour des raisons de durée.

Le making of de L'Etrange Noël de Monsieur Jack (24 min 44 - 4/3 - DD mono 2.0 - VOST)
Ce supplément est visible d'une traite ou par segments puisqu'il est découpé en 6 chapitres (Au commencement / La musique / Les story-boards / La direction artistique / Les marionnettes / L'animation). Illustré par de très nombreuses images du tournage, ce documentaire recueille les témoignages de Tim Burton, du réalisateur Henry Selick, de Danny Elfman, de la coproductrice Kathleen Gavin, du superviseur du story-board Joseph Ranft, du superviseur de l'animation Eric Leighton, du directeur artistique Deane Taylor, du décorateur et modéliste Gregg Olsson, du directeur de la photographie Peter Kozachik, de l'opérateur de la caméra "motion control" Dave Hanks, du sculpteur Greg Dykstra, des animateurs Mike Belzer et Anthony Scott, de l'ingénieur en armatures Blair Clark, de la superviseuse de la fabrication des personnages Bonita DeCarlo et du transcripteur de piste audio Dan Mason. Ce making of très classique dans sa réalisation évoque la fabrication de Nightmare Before Christmas, un film qui avait alors représenté un défi technique sans précédent en révolutionnant l'art de l'animation en stop-motion. Trois ans de tournage ont dû être nécessaires pour la mise en images et en musique de cet univers impressionnant, et nous avons ici un aperçu des différentes techniques employées pour donner vie au rêve de Tim Burton. Le making of donne ainsi la parole aux différents artistes-techniciens qui expliquent leur rôle chacun dans son domaine. Même si ce film se révèle toujours intéressant et instructif, on aurait bien aimé plus de développement... 25 minutes, c'est trop court pour embrasser autant de départements créatifs !

Les différents mondes de L'Etrange Noël de Monsieur Jack
Cette section propose de très nombreuses illustrations (plus de 450 !) qui couvrent l'ensemble des personnages du film et quelques décors. Ils sont consultables au sein de deux univers : Halloween Town (la majorité des dessins montrés) et Christmas Town. Malgré la richesse du travail présenté dans ces courts modules, on regrettera que celui-ci ne bénéficie pas de la totalité de l'écran pour s'offrir à nous dans les meilleures conditions possibles.
Jack Skellington : conception du personnage (24 croquis - 1 min 56) ; tests d'animation commentés par le réalisateur Henry Selick (2 min 07) montrant l'évolution technique de l'animation du personnage et son interaction avec l'environnement ; création de la tour de Jack (15 croquis préparatoires - 1 min 16).
Sally : conception du personnage (15 croquis - 1 min 16) ; tests d'animation commentés par le réalisateur Henry Selick (26 s) évoquant sa gestuelle de poupée de chiffon ; création de la chambre et de la cuisine de Sally (11 croquis - 56 s).
Oogie Boogie : conception du personnage (5 croquis - 26 s) ; création de l'antre de Oogie (28 croquis - 2 min 21).
Docteur Finklestein et Igor : conception des personnages (22 croquis - 1 min 51) ; création du laboratoire (14 croquis - 1 min 11).
Am, Stram et Gram : conception des personnages (10 croquis - 51 s) ; création de la maison dans les arbres (14 croquis - 1 min 16).
Les citoyens : conception des personnages (120 croquis - 10 min) ; tests d'animation de Zéro (51 s) montrant différentes façons d'animer et d'intégrer le chien fantôme dans le film ; recherche graphique pour Halloween Town (88 croquis - 7 min 16).
Christmas Town : conception de Perce-Oreille (7 croquis - 36 s) ; les assistants de Perce-Oreille (10 croquis - 46 s) ; recherche graphique (47 croquis - 3 min 56). Le monde réel : création des personnages (17 croquis - 1 min 26) ; recherche graphique (26 croquis - 2 min 11).

Comparaison du film au story-board (3 min 47 - DD mono 2.0 - VOST)
Deux vignettes animées disposées l'une au-dessus de l'autre nous présentent un extrait du film à travers son découpage storyboardé et le rendu final dans le film. Un document toujours intéressant à visionner, surtout en matière d'animation.

Affiches et bandes-annonces
Affiches (26 s) : 5 posters seulement donc un peu chiche... et pas de plein écran.
Préfilm-annonce (1 min 43 - 4/3 - DD mono 2.0) : un montage d'extraits du film et du tournage axé sur le défi technique, la création d'un univers inédit et la collaboration entre Disney et Tim Burton.
Bande-annonce (1 min 26 - 4/3 - DD mono 2.0) de facture très classique mais vendeur.

Par Ronny Chester - le 31 décembre 2015