Sawshbuckler Films ressort aujourd’hui L’Ombre d’un doute d’Alfred Hitchcock. A l’heure où la troisième saison de Twin Peaks triomphe, il peut être intéressant de revoir un film à l’origine de la vision que Lynch portait, aux débuts de la série, sur les petites villes américaines et les sombres secrets que parfois elles recèlent. La petite Charlie (Teresa Wright) s’ennuie à mourir dans sa bourgade, quand son Oncle Charlie (Joseph Cotten) fait pour sa plus grande joie son apparition. Peu à peu, il apparaît que cette figure admirée pourrait ne pas mériter tant d’adulation. Quand petite Charlie expose les noirs desseins de grand Charlie, l’aveu de pure misanthropie de l’aîné, de détestation globale du genre humain la meurtrit à vif. Sûrement en ressent-elle elle-même les terribles motivations, partage-t-elle avec le meurtrier une incurable déception. Réalisé en 1943, L’Ombre d’un doute traite des forces maléfiques se mouvant sous la surface de la civilisation, d’un désespoir face à la brutalité du monde. A ce moment, la haine pouvait à raison paraître à même de triompher. De Charlie à Charlie, un transfert de culpabilité opère. Celui du cinéma d’Hitchcock, où il n’y a, face au déchirement d’une entière communauté, plus d’innocence.

DANS LES SALLES

L’oncle Charlie vient rendre visite à sa famille en Californie, ce qui met en joie sa nièce, prénommée elle aussi Charlie, avec qui il a toujours entretenu une relation très proche. Mais l’oncle Charlie a quelque chose à cacher, et un malaise s’installe au sein de la famille Newton. Sa nièce ne tardera pas à découvrir son terrible secret...  (lire la suite)