Splendor Film ressort en salle cette semaine l’œuvre la plus culte de David Fincher. L’accueil controversée de l’époque vit la jeunesse ériger un culte à la charge anticonsumériste et fit de Tyler Durden une icône tandis qu’une critique plus méfiante fit du film un dangereux pensum fasciste. Avec le recul et un regard sur la filmographie de David Fincher, il faut surtout voir dans Fight Club la capture des peurs de son temps et d’une génération déphasée se fabricant son propre culte, son propre cocon aussi déréglé soit-il. Une idée finalement prolongée tant dans les espaces faussement protecteurs de Panic Room, illusoirement communautaires de The Social Network et à l’amour artificiel de Gone Girl. Seulement cette thématique est exploitée avec une inventivité tapageuse, un esprit punk et une ironie si cinglante dans Fight Club que cela en fait malgré les réussites ultérieures le film le plus euphorisant de son réalisateur.

DANS LES SALLES

Le narrateur, sans identité précise, vit seul, travaille seul, dort seul, mange seul ses plateaux-repas pour une personne comme beaucoup d'autres personnes seules qui connaissent la misère humaine, morale et sexuelle. C'est pourquoi il va devenir membre du Fight club, un lieu clandestin où il va pouvoir retrouver sa virilité, l'échange et la communication. Ce club est dirigé par Tyler Durden, une sorte d'anarchiste entre gourou et philosophe qui prêche l'amour de son prochain.  (lire la suite)