Re: Henry King (1886-1982)
Publié : 2 avr. 17, 17:29
Curieux film que ce Capitaine de Castille.
Film d'aventure de plus de 2h sans action ( ou si peux surtout sur la 1ère moitié).
Recit de la conquête du Mexique par Cortes qui s'achève dans un élan lyrique douteux.
J'ai dit plus haut les qualités plastiques et de mise en scene du Cygne Noir, que j'ai trouvé indéfendable d un point de vue du discours. On les retrouve ici : mise en scene fine et enlevée, très belle photo, décors à la hauteur (a l'exception des temples qui font carton pâte), bonne direction d'acteurs avec un casting inspiré. La qualité, le savoir faire et les moyens sont la.
Bon et alors? j'ai trouvé le film plutot intéressant dans son ambiguïté voire sa schizophrénie.
La première partie est classique dans son intrigue mais souvent originale dans son déroulement. Apres une mise en route sans surprise ( rencontre entre de Vargas et Catana) le recit s'accélère avec l'arrivée surprenante de Juan Garcia dont on ne sait s il s'agit d un simple aventurier ou d'un criminel,
La seconde partie est encore plus curieuse.
Nos "Heros" partent pour le nouveau monde afin de tenter d'y mener une nouvelle vie ou d y faire fortune.
Or le film jusqu'a sa fin vas s'acharner à démontrer que ces immigrants/conquérants seront incapables de faire autre chose que reproduire les pires maux de l'ancien continent.
Nos Heros s'engagent, on ne sait pas vraiment pourquoi, dans l Armée de Cortes. Ils aurait pu s'installer, faire commerce, ... Non ils deviennent soldats par soif de l'or ou atavisme social.
C'est sans ambiguïté une belle fripouille.
Dans ce contexte, le fait que l'on nous épargne les episodes sanglants de cette pseudo conquête, semble volontaire, comme pour démontrer encore plus l'aveuglement voire la bêtise des différents acteurs de cet événement "historique".
Ils sont pourtant conscient de ce qui se joue:
Il dit simplement que l'histoire est en train de se dérouler et il exhorte ses "troupes" à y participer. Le film a montré les causes véritables injustifiables de cette action, le caractere "civilisé" des autochtones, l'humanisme voire la noblesse de cœur de certains des protogonistes, ...
Rien n'y ferra : le nouveau monde ne sera bâti que par des aventuriers sans foi ni loi et sur la base des plus bas instincts de l'ancien continent. Seul peut être le tyrannisme de la religion semble être resté de l'autre côté de l'océan.
Vision terrible et pour moi non ambigüe que ce discours et cette image finale.
Un film in fine profondément pessimiste sur la nature humaine et la grande histoire.
Sorti trois ans après la guerre, on pourrait presqu'y voir le portrait d'un peuple peu regardant emporté vers une guerre de conquête atroce par un tyran promettant un monde nouveau pour mille ans.
Autochtones : individus qui peuplent les contrées lointaines. Rapidement ils ne peuplent plus, ils fertilisent.
Citation de mémoire du grand Ambrose Bierce (Dictionnaire du diable).
Ps: un plan sur la fin m'a frappé. On voit de côté l' escalier d un des temples : il est couvert de tâches rouges impressionnantes sans que l'on sache si c est celui des sacrifiés au culte des idoles ou celui des indiens tombés sous les lames espagnoles. Encore une curiosité de ce film atypique.
J' aurais vraiment aimé en savoir plus sur l'ouvrage d'origine et le contexte de l'adaptation.
Film d'aventure de plus de 2h sans action ( ou si peux surtout sur la 1ère moitié).
Recit de la conquête du Mexique par Cortes qui s'achève dans un élan lyrique douteux.
J'ai dit plus haut les qualités plastiques et de mise en scene du Cygne Noir, que j'ai trouvé indéfendable d un point de vue du discours. On les retrouve ici : mise en scene fine et enlevée, très belle photo, décors à la hauteur (a l'exception des temples qui font carton pâte), bonne direction d'acteurs avec un casting inspiré. La qualité, le savoir faire et les moyens sont la.
Bon et alors? j'ai trouvé le film plutot intéressant dans son ambiguïté voire sa schizophrénie.
La première partie est classique dans son intrigue mais souvent originale dans son déroulement. Apres une mise en route sans surprise ( rencontre entre de Vargas et Catana) le recit s'accélère avec l'arrivée surprenante de Juan Garcia dont on ne sait s il s'agit d un simple aventurier ou d'un criminel,
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La seconde partie est encore plus curieuse.
Nos "Heros" partent pour le nouveau monde afin de tenter d'y mener une nouvelle vie ou d y faire fortune.
Or le film jusqu'a sa fin vas s'acharner à démontrer que ces immigrants/conquérants seront incapables de faire autre chose que reproduire les pires maux de l'ancien continent.
Nos Heros s'engagent, on ne sait pas vraiment pourquoi, dans l Armée de Cortes. Ils aurait pu s'installer, faire commerce, ... Non ils deviennent soldats par soif de l'or ou atavisme social.
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C'est sans ambiguïté une belle fripouille.
Dans ce contexte, le fait que l'on nous épargne les episodes sanglants de cette pseudo conquête, semble volontaire, comme pour démontrer encore plus l'aveuglement voire la bêtise des différents acteurs de cet événement "historique".
Ils sont pourtant conscient de ce qui se joue:
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Il dit simplement que l'histoire est en train de se dérouler et il exhorte ses "troupes" à y participer. Le film a montré les causes véritables injustifiables de cette action, le caractere "civilisé" des autochtones, l'humanisme voire la noblesse de cœur de certains des protogonistes, ...
Rien n'y ferra : le nouveau monde ne sera bâti que par des aventuriers sans foi ni loi et sur la base des plus bas instincts de l'ancien continent. Seul peut être le tyrannisme de la religion semble être resté de l'autre côté de l'océan.
Vision terrible et pour moi non ambigüe que ce discours et cette image finale.
Un film in fine profondément pessimiste sur la nature humaine et la grande histoire.
Sorti trois ans après la guerre, on pourrait presqu'y voir le portrait d'un peuple peu regardant emporté vers une guerre de conquête atroce par un tyran promettant un monde nouveau pour mille ans.
Autochtones : individus qui peuplent les contrées lointaines. Rapidement ils ne peuplent plus, ils fertilisent.
Citation de mémoire du grand Ambrose Bierce (Dictionnaire du diable).
Ps: un plan sur la fin m'a frappé. On voit de côté l' escalier d un des temples : il est couvert de tâches rouges impressionnantes sans que l'on sache si c est celui des sacrifiés au culte des idoles ou celui des indiens tombés sous les lames espagnoles. Encore une curiosité de ce film atypique.
J' aurais vraiment aimé en savoir plus sur l'ouvrage d'origine et le contexte de l'adaptation.