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Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 27 sept. 17, 14:37
par Alexandre Angel
Kevin95 a écrit :HUSTLE - Robert Aldrich (1975) découverte

Neo noir ou coup de blues chez Robert Aldrich, alors dans sa décennie la plus étrange et dérangée, qui embarque Burt Reynolds dans son spleen après le succès de The Longest Yard (les deux y croient tellement qu’ils montent une société de production à toute berzingue dans l'espoir de multiplier les cartons). Hustle sent le placard : intrigue tordue, personnages au bout du bout, tristesse imprimée sur la pellicule... Seulement, contrairement à certains de ses collègues (au hasard, Chinatown de Roman Polanski), ce neo noir va se casser les dents au box-office. Trop étouffant, trop malsain, trop déprimant (et sans un visuel catchy comme chez Polanski), Hustle tourne en rond, met en scène des personnages qui s'enferment dans trois bouts de mur (budget cric-crac oblige), dans des souvenirs (Ben Johnson) ou dans une nostalgie désuète (Catherine Deneuve et son disque de Charles Aznavour ou sa sortie ciné pour voir Un homme et une femme de Claude Lelouch, Reynolds et ses films à la télé). Un cœur mélancolique dans un corps (époque + intrigue) violent, Aldrich est en fin de parcours et avoue un léger sentiment amoureux, lui d'ordinaire habitué aux films musclés, secs et masculins. Hustle se trouve chez le réalisateur, au croisement de la bizarrerie d'un Kiss Me Deadly des débuts (voir l'interrogatoire vénère de l'albinos) et l'émotion de son testamentaire ...All the Marbles. Polar coupant mais terriblement attachant. Une merveille Aldrich-ienne de plus.
Beau billet Kevin 8)
Des années 70, il ne me manque plus que The Choirboys.

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 27 sept. 17, 15:40
par Kevin95
Alexandre Angel a écrit :Des années 70, il ne me manque plus que The Choirboys.
J'adore celui-là (bon en fait, comme les 3/4 des Aldrich de cette décennie). J'y reviendrais tantôt (enfin, si j'ai le courage).

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 13 oct. 17, 06:28
par Jeremy Fox
L'empereur du Nord chroniqué par Philippe Paul à l'occasion de sa sortie en Bluray chez Wild Side.

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 13 oct. 17, 08:13
par cinephage
Jeremy Fox a écrit :L'empereur du Nord chroniqué par Robert Aldrich à l'occasion de sa sortie en Bluray chez Wild Side.
:o
Vous avez embauché Aldrich à la rédaction ? Quelle classe...

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 13 oct. 17, 08:33
par Jeremy Fox
cinephage a écrit :
Jeremy Fox a écrit :L'empereur du Nord chroniqué par Robert Aldrich à l'occasion de sa sortie en Bluray chez Wild Side.
:o
Vous avez embauché Aldrich à la rédaction ? Quelle classe...

Ca vous en bouche un coin hein ?! :mrgreen:

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 13 oct. 17, 09:03
par Rick Blaine
:lol:

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 13 oct. 17, 10:45
par Max Schreck
Jeremy Fox a écrit :L'empereur du Nord chroniqué par Philippe Paul à l'occasion de sa sortie en Bluray chez Wild Side.
Le film d'aventures quasiment parfait : efficacité redoutable de la narration, force de la caractérisation des personnages (où l'émotion n'est pas absente grâce au personnage de Carradine), et tout ça dans un environnement extraordinaire (tant le cadre que l'époque). Impérial, quoi.

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 23 mars 19, 08:55
par Supfiction
L'Ultimatum des trois mercenaires (Twilight's Last Gleaming)

En voyant Burt Lancaster suivre en direct la contre-offensive de l’armée pour reprendre le site qu’il a pris en otage, je ne peux pas m’empecher de penser à Hans Gruber anticipant les actions du FBI dans Die Hard. M’étonnerait pas que McTiernan apprécie beaucoup ce film dans lequel on trouve également des éléments d’intrigue proches de Rambo/Le professionnel.

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 23 mars 19, 09:26
par Jeremy Fox
Supfiction a écrit :L'Ultimatum des trois mercenaires (Twilight's Last Gleaming)

En voyant Burt Lancaster suivre en direct la contre-offensive de l’armée pour reprendre le site qu’il a pris en otage, je ne peux pas m’empecher de penser à Hans Gruber anticipant les actions du FBI dans Die Hard. M’étonnerait pas que McTiernan apprécie beaucoup ce film dans lequel on trouve également des éléments d’intrigue proches de Rambo/Le professionnel.

Découvert il y a peu, à la sortie du Bluray, ce fut une très agréable surprise.

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 23 mars 19, 10:58
par Supfiction
Excellent oui bien qu’un peu long à démarrer et à finir. Le film décevra peut-être les amateurs d’action. En revanche le propos politique sur le vietnam est plus clair que dans n’importe quel autre film, JFK compris.

A noter qu’un dialogue cite Harry Houdini alors que le stf cite Harry Truman. Pas sûr que ce soit une erreur pour autant, peut-être que Houdini était un surnom ironique pour Truman. Dans le même genre, move your black ass donne remue toi negro.

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 26 août 19, 22:23
par The Eye Of Doom
Decouvert avant hier.
Je suis netement moins enthousiasme que les avis ci dessus.
Quelqu'un parlait de quasi nanard, ce qui est certe tres exageré, mais je comprend un peu pourquoi.
Peut etre que la forme du thiller des annees 70 passe plus trop aujourd'hui (ha les plans split-screen!)?
Le film est trop long ou en tout cas demarre assez mal. On a du mal a croire à cette "attaque" par les pied nickelés du terrorisme.
L'interpreration est pour le moins inegale : mention speciale a Richard Widmark tres mauvais. Mais bon c'est pas le seul (Joseph Cotten fait de la figuration).

Il faut attendre la seconde moitié c'est a dire les scenes a la maison blanche pour que l'interet naisse.
Le propos est clair et audacieux mais ca suffit pas a faire un bon film.

Je le demande ce que Lumet ou De Palma aurait fait d'un tel script.
Ensuite entendre dire que c'est le dernier grand film d'Aldrich comme si Deux filles au tapis n'existait pas...
Pour moi, il y a pas photos.
Bref, je vais essayer dd revoir L'empereur du nord.

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 13 mai 21, 14:04
par Frances
- Fureur apache - Ulzana’s Raid de Robert Aldrich (1972) – Burt Lancaster, Joaquín Martínez, Bruce Davison, Jorge Luke, Richard Jaeckel.

Image

Ce qui déstabilise le plus dans Ulzana’s raid c’est l’impossibilité de s’appuyer sur des références du genre d’autant plus qu’on garde en tête Apache, tourné par Aldrich quinze ans auparavant. Le temps de la caricature réductrice de l’indien sanguinaire me paraissait loin et associé à l’image du patriotisme conquérant. J’ai tenté, durant tout le film de trouver une justification à la vision proposée par le cinéaste. Peut-être qu’il s’agissait de faire de nous les témoins des conséquences d’une lutte acharnée avec pour unique objectif l’extermination d’une civilisation. Partant de ce postulat, la violence comme ultime recours de survie pouvait alors conduire à l’abomination. L’autre hypothèse étant qu’à force de diabolisation, les indiens « choisissaient » d’incarner ce pour quoi on les condamnait, ce qui parait peu probable. Cela dit, il faut apporter des nuances et des précisions. Comme l’indique le titre VF, il s’agit des Apaches en particulier, connus pour leur habilité guerrière et leur obstination. La succession d’actes de violence et de barbarie qui jalonne le film laissent pantois, certes, mais s’ils reflètent la vraie nature de cette tribu, il faut s’interdire toute tentation d’angélisme nourrie par une mauvaise conscience et accepter ce qui nous semble inacceptable. En cela, et à la réflexion, le film d’Aldrich nous invite à se départir de toute vision simplificatrice qu’elle nous convienne ou nous dérange. C’est là que réside la force de son film : créer un réel malaise pour nous bousculer dans nos certitudes.

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 26 mars 23, 21:51
par shubby
Nestor Almendros a écrit : 18 oct. 09, 20:50 PAS D'ORCHIDEE POUR MISS BLANDISH - THE GRISSOM GANG (1971)

Petit retour vers le cinéma d'Aldrich. Je sais que certains ici l'adorent, j'ai personnellement un peu de mal à complètement adhérer à tous ses films. Ce n'est simplement pas tout à fait mon univers. J'ai bien aimé ce GRISSOM GANG mais je ne peux m'empêcher d'avoir certaines réserves (surtout empathiques).

LEGERS SPOILERS
On retrouve ici la patte du réalisateur qui s'intéresse moins aux étapes dramatiques de son histoire qu'à sa galerie de personnages, tous plus barrés les uns que les autres. Mise à part la jeune Barbara Blandish et le détective, toute cette ménagerie mériterait un petit séjour en clinique. Le réalisateur préfère jouer avec ses personnages, les montrer dans leur quotidien décalé, plutôt que de proposer un suspense policier classique. Aldrich savoure la mise en place de cette "société du mal" avec cette famille de psychopathes menée par une Ma Grissom proche de la caricature (qui rappelle la mère Dalton jusque dans les mimiques surjouées). Le réalisateur provoque avec cette "population" borderline qui s'étonne même du traitement réservé aux criminels dans le pays: ils ne sont vraiment pas dans le même monde, n'ont pas du tout les mêmes repères (mais le trait d'humour est bien vu). Même la danseuse "maquée" à un petit bandit local respire le vice et la criminalité (elle n'attendra pas longtemps, d'ailleurs, pour changer de partenaire). Bref il n'y personne pour rattraper l'autre dans cette univers dégénéré avec cette famille qui fait parfois penser à une meute: elle est tellement incontrôlable qu'elle finira par se supprimer (en partie) elle-même.
Le scénario est plein de surprises, cultivant les coups de théâtre (les bandits du début qui ne font pas long feu) et les assassinats imprévus. Aldrich, peu timide devant la provocation, va même jusqu'à développer une relation sincère et tendre entre la victime et son kidnappeur et relativiser son happy end quand la jeune Barbara retrouvera un père démotivé par le déshonneur public. Ainsi, les valeurs morales de la bourgeoisie bien pensante sont parfois aussi peu reluisantes que celles des grands criminels.
Canevas classique, mais la tonalité est sympa. L'originalité vient du traitement octroyé au personnage de Scott Wilson (quelle perf'! ). Présenté d'abord comme un loser psychopathe, à mesure que le film avance il devient touchant au milieu d'un monde finalement nettement plus timbré que lui, tous qu'ils sont engoncés dans leurs postures admises par la société, mais si pathétiques. Subversif et frais.

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 13 nov. 23, 06:31
par Jeremy Fox

Re: Robert Aldrich (1918-1983)

Publié : 15 janv. 24, 21:34
par innaperfekt_
Image

Vera Cruz (1954)

Je l'avais jamais vu mais j'étais au fait de son héritage sur le western spaghetti et les oeuvres de Leone. Mais je ne pensais pas à ce point. C'est fou ! Aldrich monte une marche de plus, s'il était possible, sur mon piédestal. Un régalade totale sur une heure et demi, l'aventure et la quête venant rencontrer l'immoralité et l'insolence de toute une galerie de personnages proprement exquis. Tout a été dit sur Lancaster, Cooper et les seconds couteaux magnifiques les accompagnant. Un mot plus spécial sur la somptuosité de Sara Montiel, volant totalement la vedette à une Denise Darcel plus insipide et prosaïque (mais son rôle ne l'aidait forcément pas). Super moment.