John Frankenheimer (1930-2002)
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On pourra prolonger ce dossier en regardant à partir du 15 janvier sur CinéCinéma Succès Le Pays de la Violence (1970), le dernier grand film de Frankenheimer.
La chronique d'une Amérique traditionnelle déboussolée et désabusée, ponctuée par les chansons de Johnny Cash.
L'un des meilleurs rôles de Gregory Peck, shériff revenu de tout qui succombe à la séduction de Tuesday Weld.
De l'Americana désenchantée qui fermait le ban de la période la plus riche créativement chez le réalisateur.
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Tout à fait Lord Henry, le titre original est I walk the line (chanté par Cash)Lord Henry a écrit :On pourra prolonger ce dossier en regardant à partir du 15 janvier sur CinéCinéma Succès Le Pays de la Violence (1970), le dernier grand film de Frankenheimer.
La chronique d'une Amérique traditionnelle déboussolée et désabusée, ponctuée par les chansons de Johnny Cash.
L'un des meilleurs rôles de Gregory Peck, shériff revenu de tout qui succombe à la séduction de Tuesday Weld.
De l'Americana désenchantée qui fermait le ban de la période la plus riche créativement chez le réalisateur.
Gregory Peck y est emouvant et c'est l'une de ses meilleures prestations
La photo "automnale" y est pour beaucoup dans le charme de ce film (meme si je l'ai vu dans une copie ne lui rendant pas franchement justice) et encore un film de la meilleure periode de Frankenheimer à reévaluer
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oui, faudrait que je le commande celui-là (malgré qu'un plan ait été retouché par Warner )Geoffrey Firmin a écrit :Mon préféré reste The gypsy moths, il existe en zone 1 avec un commentaire de Frankenheimer ou d'ailleurs il précise que ce film est son préféré, son plus personnel.
Ce commentaire avait été enregistré juste avant sa mort.
Geoffrey, as-tu deja vu I walk the line (Le pays de la violence)??
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Les cavaliers de John Frankenheimer (1970)
Ce n'est pas encore avec ce film que j'aurais eu l'occasion d'apprécier Frankenheimer (certaines belles scènes cependant)
Ce film me conforte dans l'idée que Dalton Trumbo a très souvent été un scénariste manquant de finesse (mais il a écrit aussi des scénarios splendides)
Ce film me prouve une nouvelle fois que je ne trouve que très peu de talents à Omar Sharif
Dommage car c'aurait pu être très bien
Ce n'est pas encore avec ce film que j'aurais eu l'occasion d'apprécier Frankenheimer (certaines belles scènes cependant)
Ce film me conforte dans l'idée que Dalton Trumbo a très souvent été un scénariste manquant de finesse (mais il a écrit aussi des scénarios splendides)
Ce film me prouve une nouvelle fois que je ne trouve que très peu de talents à Omar Sharif
Dommage car c'aurait pu être très bien
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- Un Crime dans la tête de John Frankenheimer. Immense réussite (peut-être la plus grande de ce cinéaste avec French Connection 2), un film de politique fiction tétanisant, passionnant, original et fou. Comme me l'avait dit Cinétudes, les liens avec un film de Cronenberg (dont je tairai le nom afin de ne pas spoiler) sont évidents. Immense !
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Enfin quelqu'un capable de voir les qualités de ce film si facilement décrié.phylute a écrit :- Un Crime dans la tête de John Frankenheimer. Immense réussite (peut-être la plus grande de ce cinéaste avec French Connection 2)
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Mon cher Phylute, voila une message qui me fait vraiment plaisir en ce début de journée tardif car je le sais sincèrephylute a écrit :- Un Crime dans la tête de John Frankenheimer. Immense réussite (peut-être la plus grande de ce cinéaste avec French Connection 2), un film de politique fiction tétanisant, passionnant, original et fou. Comme me l'avait dit Cinétudes, les liens avec un film de Cronenberg (dont je tairai le nom afin de ne pas spoiler) sont évidents. Immense !
Par contre mon gars, maintenant va falloir assumer, il faut que l'on discutes de tout cela ensemble.
Stefan
Ps: et Susie est ce qu'elle à aimé ?
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FRENCH CONNECTION 2 de John Frankenheimer
Très bonne surprise!
Je précise que je n'ai pas vu le 1 depuis 7-8 ans, donc il ne souffre pas de la comparaison. Ce qui explique peut-être que j'aie apprecié (il m'est arrivé la même chose avec L'EXORCISTE 1 & 3...).
Ce que j'ai le plus aimé, même si ce n'est pas très documentaire, c'est le réalisme du rendu. J'y croyais, avec un peu de nostalgie, à ce Marseille des 70's. L'isolement du ricain au milieu d'un pays dont il ne parle pas la langue, ça m'a bien plu aussi.
La désintoxication est peut-être un peu longue.
A voir impérativement en vo pour apprécier l'interaction du français et de l'anglais (en plus en vf, Hackman a un accent yahourt assez insupportable).
Master dvd plutôt correct. En fait je m'attendais à bien bien pire! Certes ce n'est pas très propre (poussières abondantes), la définition n'est pas optimale, mais la colorimétrie est sauve. C'est déjà pas mal...
Très bonne surprise!
Je précise que je n'ai pas vu le 1 depuis 7-8 ans, donc il ne souffre pas de la comparaison. Ce qui explique peut-être que j'aie apprecié (il m'est arrivé la même chose avec L'EXORCISTE 1 & 3...).
Ce que j'ai le plus aimé, même si ce n'est pas très documentaire, c'est le réalisme du rendu. J'y croyais, avec un peu de nostalgie, à ce Marseille des 70's. L'isolement du ricain au milieu d'un pays dont il ne parle pas la langue, ça m'a bien plu aussi.
La désintoxication est peut-être un peu longue.
A voir impérativement en vo pour apprécier l'interaction du français et de l'anglais (en plus en vf, Hackman a un accent yahourt assez insupportable).
Master dvd plutôt correct. En fait je m'attendais à bien bien pire! Certes ce n'est pas très propre (poussières abondantes), la définition n'est pas optimale, mais la colorimétrie est sauve. C'est déjà pas mal...
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A force d'en entendre parler positivement ici ou là depuis longtemps (y compris la chronique dithyrambique sur DVDclassik), j'étais très impatient de voir UN CRIME DANS LA TÊTE (The Mandchurian Candidate), film de John Fankenheimer (1962) que j'ai abordé avec un a priori ma foi très favorable.
Ma déception est à peu près proportionnelle à cette attente.
Je passerai sur la VF (abominable !) pour ne parler que du scénario, de la mise en scène, de la direction d'acteurs (et par conséquent de l'interprétation).
Autant le dire sans prendre de gants (après tout les dithyrambes n'en prennent pas non plus d'une certaine manière) : j'ai trouvé ce film ridicule et souvent grotesque.
Le scénario, qui part pourtant d'une idée intéressante (la manipulation d'un esprit par la technique du lavage de cerveau à des fins de terrorisme politique) ne tient pas deux minutes la route, accumulant le n'importe quoi et un nombre incalculable d'invraisemblances que même avec beaucoup de bonne volonté, je n'ai pu "avaler". Voir en ce film un chef d'oeuvre du film politique ou une étude approfondie du phénomène paranoïaque sans parler d'une sorte de prophétie politico-médiatique dépasse de loin, je dois l'avouer, mon entendement !
La mise en scène alterne entre de belles mais rares séquences (en général sous influence manifeste d'Orson Welles) et une multitude d'instants traités à la truelle, parfaitement symbolisés par l'acte répétitif de filmer des visages dégoulinants de sueur au cas où le spectateur ne comprendrait pas les sentiments d'angoisse et de paranoïa des personnages !
Les rares scènes d'action sont carrément ratées pour ne pas dire plus (l'"enlèvement" des GI's par des soldats russes en Corée, la bagarre entre Sinatra et Henry Silva). Les scènes tant vantées de cauchemar partent à chaque fois sur de bonnes bases mais manquent tellement de substance, de "chair", qu'elles finissent très vite par retomber comme un mauvais soufflé. Quant aux "inserts" humoristiques voire absurdes, eux aussi tapent à côté de la plaque en raison, finalement, d'un manque d'audace. On a la pénible impression que Frankenheimer et son scénariste George Axelrod n'ont réservé ces instants que pour se réserver une porte de sortie, celle peut-être du second degré. Hélas, à force d'être assis entre deux chaises, scénario et mise en scène se cassent la figure en beauté.
D'une manière générale, je dirai que cette mise en scène est à l'image du scénario, manquant totalement de finesse. Le film est d'ailleurs très mal bâti et le suspense qui devrait régner est inexistant en raison de cette construction bancale. On est ici très loin des modèles de construction hitchcockien (que l'on pense seulement un instant à La Mort aux Trousses / North by Northwest).
Cette impression de vide se trouve renforcé par l'inintérêt que dégagent les personnages principaux. On se moque complètement de ce qui peut arriver à Raymond Shaw, antipathique de A à Z ou à Ben Marco car ils n'ont aucune profondeur. Les rapports de fiston (Shaw) avec sa méchante maman prêtent à sourire si ce n'est à rire tant on y retrouve tant de clichés "psychanalytiques" hollywoodiens, ce qui, évidemment, gâche tout (enfin, s'il y avait encore quelque chose à gâcher).
Circonstance aggravante : l'interprétation aussi est très, très décevante. Frank Sinatra (Marco)a beau s'agiter sur place, il est inefficace et fadasse. Laurence Harvey, lui (Shaw), est carrément mauvais ou, si l'on préfère, excellent dans le registre "acteur en bois", ce qui, concernant cet acteur, n'est hélas pas une surprise. Seule, Angela Lansbury tire un peu son épingle du jeu et elle a bien du mérite vu son rôle plus qu'improbable ! Reste Janet Leigh, au jeu assez subtil et ironique mais dont le rôle s'avère complètement artificiel et inutile.
Je passe sur les autres seconds rôles, car là on atteint les tréfonds !
En résumé, un film complètement surfait et très "américain" dans son approche de la politique et de la guerre froide, autrement dit très simpliste.
La (très grosse) déception du mois.
Ma déception est à peu près proportionnelle à cette attente.
Je passerai sur la VF (abominable !) pour ne parler que du scénario, de la mise en scène, de la direction d'acteurs (et par conséquent de l'interprétation).
Autant le dire sans prendre de gants (après tout les dithyrambes n'en prennent pas non plus d'une certaine manière) : j'ai trouvé ce film ridicule et souvent grotesque.
Le scénario, qui part pourtant d'une idée intéressante (la manipulation d'un esprit par la technique du lavage de cerveau à des fins de terrorisme politique) ne tient pas deux minutes la route, accumulant le n'importe quoi et un nombre incalculable d'invraisemblances que même avec beaucoup de bonne volonté, je n'ai pu "avaler". Voir en ce film un chef d'oeuvre du film politique ou une étude approfondie du phénomène paranoïaque sans parler d'une sorte de prophétie politico-médiatique dépasse de loin, je dois l'avouer, mon entendement !
La mise en scène alterne entre de belles mais rares séquences (en général sous influence manifeste d'Orson Welles) et une multitude d'instants traités à la truelle, parfaitement symbolisés par l'acte répétitif de filmer des visages dégoulinants de sueur au cas où le spectateur ne comprendrait pas les sentiments d'angoisse et de paranoïa des personnages !
Les rares scènes d'action sont carrément ratées pour ne pas dire plus (l'"enlèvement" des GI's par des soldats russes en Corée, la bagarre entre Sinatra et Henry Silva). Les scènes tant vantées de cauchemar partent à chaque fois sur de bonnes bases mais manquent tellement de substance, de "chair", qu'elles finissent très vite par retomber comme un mauvais soufflé. Quant aux "inserts" humoristiques voire absurdes, eux aussi tapent à côté de la plaque en raison, finalement, d'un manque d'audace. On a la pénible impression que Frankenheimer et son scénariste George Axelrod n'ont réservé ces instants que pour se réserver une porte de sortie, celle peut-être du second degré. Hélas, à force d'être assis entre deux chaises, scénario et mise en scène se cassent la figure en beauté.
D'une manière générale, je dirai que cette mise en scène est à l'image du scénario, manquant totalement de finesse. Le film est d'ailleurs très mal bâti et le suspense qui devrait régner est inexistant en raison de cette construction bancale. On est ici très loin des modèles de construction hitchcockien (que l'on pense seulement un instant à La Mort aux Trousses / North by Northwest).
Cette impression de vide se trouve renforcé par l'inintérêt que dégagent les personnages principaux. On se moque complètement de ce qui peut arriver à Raymond Shaw, antipathique de A à Z ou à Ben Marco car ils n'ont aucune profondeur. Les rapports de fiston (Shaw) avec sa méchante maman prêtent à sourire si ce n'est à rire tant on y retrouve tant de clichés "psychanalytiques" hollywoodiens, ce qui, évidemment, gâche tout (enfin, s'il y avait encore quelque chose à gâcher).
Circonstance aggravante : l'interprétation aussi est très, très décevante. Frank Sinatra (Marco)a beau s'agiter sur place, il est inefficace et fadasse. Laurence Harvey, lui (Shaw), est carrément mauvais ou, si l'on préfère, excellent dans le registre "acteur en bois", ce qui, concernant cet acteur, n'est hélas pas une surprise. Seule, Angela Lansbury tire un peu son épingle du jeu et elle a bien du mérite vu son rôle plus qu'improbable ! Reste Janet Leigh, au jeu assez subtil et ironique mais dont le rôle s'avère complètement artificiel et inutile.
Je passe sur les autres seconds rôles, car là on atteint les tréfonds !
En résumé, un film complètement surfait et très "américain" dans son approche de la politique et de la guerre froide, autrement dit très simpliste.
La (très grosse) déception du mois.
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[attention spoilers]
Pour revenir à Un crime dans la tête, il est assez injuste de le juger à l'aune d'Hitchcock. Frankenheimer joue bien moins sur le suspens et la tension que sur une forme d'humour décallé (les scènes de club de retraitées, le dialogue improbable entre Janet Leigh et Sinatra, ce même Sinatra et son Kung fu ) et surtout une satire du maccarthisme et de la peur du péril rouge. Le sénateur et ses 57 coupables, comme autant d'ingrédients du Ketchup, est caricatural à souhait et le but même du complot sino-soviétique est de mettre à la tête des USA un ultra-conservateur qui boostera le conflit devenu bien trop morne au gout des comploteurs. Tu peux effectivement trouver cela très simpliste, n'empêche que ce film, étant l'un des tout premier de politique fiction, lançait le genre sur des bases suffisamment glissantes et troubles pour donner toute la série d'oeuvres, certes our la plupart plus maîtrisés, qui vont fleurir dans la décennie suivante.
Pour revenir à Un crime dans la tête, il est assez injuste de le juger à l'aune d'Hitchcock. Frankenheimer joue bien moins sur le suspens et la tension que sur une forme d'humour décallé (les scènes de club de retraitées, le dialogue improbable entre Janet Leigh et Sinatra, ce même Sinatra et son Kung fu ) et surtout une satire du maccarthisme et de la peur du péril rouge. Le sénateur et ses 57 coupables, comme autant d'ingrédients du Ketchup, est caricatural à souhait et le but même du complot sino-soviétique est de mettre à la tête des USA un ultra-conservateur qui boostera le conflit devenu bien trop morne au gout des comploteurs. Tu peux effectivement trouver cela très simpliste, n'empêche que ce film, étant l'un des tout premier de politique fiction, lançait le genre sur des bases suffisamment glissantes et troubles pour donner toute la série d'oeuvres, certes our la plupart plus maîtrisés, qui vont fleurir dans la décennie suivante.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Je suis d'accord avec tout ce que tu dit mais j'ajouterai simplement que souvent, de l'intention à la réalisation il y a un fossé. Et c'est ici, pour moi, précisément le cas. Les intentions de départ, l'idée même du scénario (je l'ai signalé dans mon avis) sont très intéressants. Mais l'écriture de ce scénario et la réalisation ne sont vraiment pas à la hauteur. Et c'est ce qui m'a vraiment surpris, car je lis régulièrement (et là encore avec toi) que ce sont précisément les forces du film ! D'où hier soir une sorte de colère de ma part, car l'impression de m'être fait avoir par tout ce que j'en avais lu depuis des années était vraiment très forte. En plus, c'est vraiment le "genre" de film qui m'intéresse beaucoup.phylute a écrit :[attention spoilers]
Pour revenir à Un crime dans la tête, il est assez injuste de le juger à l'aune d'Hitchcock. Frankenheimer joue bien moins sur le suspens et la tension que sur une forme d'humour décallé (les scènes de club de retraitées, le dialogue improbable entre Janet Leigh et Sinatra, ce même Sinatra et son Kung fu ) et surtout une satire du maccarthisme et de la peur du péril rouge. Le sénateur et ses 57 coupables, comme autant d'ingrédients du Ketchup, est caricatural à souhait et le but même du complot sino-soviétique est de mettre à la tête des USA un ultra-conservateur qui boostera le conflit devenu bien trop morne au gout des comploteurs. Tu peux effectivement trouver cela très simpliste, n'empêche que ce film, étant l'un des tout premier de politique fiction, lançait le genre sur des bases suffisamment glissantes et troubles pour donner toute la série d'oeuvres, certes our la plupart plus maîtrisés, qui vont fleurir dans la décennie suivante.
Au fait, à quelles oeuvres de la décennie suivante fais-tu allusion ?