Dino Risi (1916-2008)
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Est-ce que on peut ôter le sous-titres en francais du film Le Prophète par Dino Risi (Studio ESC Editions ) ?
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Re: Dino Risi (1916-2008)
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Elle a malheureusement abandonné sa carrière cinématographique après s’être mariée à un comte italien.. mamma mia che peccato!Jeremy Fox a écrit :Pareil ; bien meilleur que Pauvres millionnaires qui suivra. Me reste à découvrir le premier film de la trilogie mais celui-ci fut une petite bouffée de fraîcheur.cinephage a écrit : Belles, mais pauvres, de Dino Risi (1957) 7,5/10 - Une comédie sociale charmante et fort drole, où l'ironie s'efface derrière des personnages assez touchants. Une jolie découverte.
Et puis il y a la ravissante Marisa Allasio
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Re: Dino Risi (1916-2008)
C'est fait grâce à Noz pour 2.99Jeremy Fox a écrit :Pareil ; bien meilleur que Pauvres millionnaires qui suivra. Me reste à découvrir le premier film de la trilogie mais celui-ci fut une petite bouffée de fraîcheur.cinephage a écrit : Belles, mais pauvres, de Dino Risi (1957) 7,5/10 - Une comédie sociale charmante et fort drole, où l'ironie s'efface derrière des personnages assez touchants. Une jolie découverte.
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Tu vas te régaler. Marisa Allasio..
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Merci pour le tuyau. Je ne l'ai pas celui là. J'y fonce, demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne !Jeremy Fox a écrit :C'est fait grâce à Noz pour 2.99
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Vas-y par la foret! Ou encore mieux, tu as la trilogie en Blu ray (avec un DVD de bonus et un livret) pour 15 euros ici.kiemavel a écrit :Merci pour le tuyau. Je ne l'ai pas celui là. J'y fonce, demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne !Jeremy Fox a écrit :C'est fait grâce à Noz pour 2.99
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Ah oui, encore mieux. MerciSupfiction a écrit :Vas-y par la foret! Ou encore mieux, tu as la trilogie en Blu ray (avec un DVD de bonus et un livret) pour 15 euros icikiemavel a écrit : Merci pour le tuyau. Je ne l'ai pas celui là. J'y fonce, demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne !
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Supfiction a écrit :Tu vas te régaler. Marisa Allasio..
C'est vrai que cette actrice était sacrément craquante ; dommage qu'elle ait arrêté sa carrière si tôt. Le film est vraiment très plaisant, inférieur néanmoins à celui qui suivra.
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Les Acacias ressortent en salle cette semaine Dernier amour. La chronique est signée Justin Kwedi.
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Très bonne chronique, et excellente conclusion.
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Re: Dino Risi (1916-2008)
Fantôme d'amour (1981)
Pavie, fin des années 1970. Nino Monti, un conseiller fiscal connu, paie la place de bus d'une femme à l'air misérable et malade qui n'avait pas la monnaie. Le soir même elle le rappelle pour lui rendre ses 100 lires, et se présente : Anna Brigatti, qui fut son grand amour de jeunesse. Nino est troublé. Il cherche à la revoir, il la pense toujours aussi jeune et belle que celle qu'il a connue.
Fantôme d'amour s'inscrit dans un cycle de films sombres et désenchantés pour Risi où ses personnages sont hantés par leur passé, s'interrogent sur leur vieillesse. Âmes perdues (1976) explore ce poids du passé sous un angle funèbre lorgnant sur le surnaturel quand Dernier amour (1978) s'avère à la fois plus caustique et tragique avec le dernier tour de piste d'un amuseur. Fantôme d'amour croise ces deux facettes avec ce héros que le souvenir d'un amour perdu vient hanter. Nino (Marcello Mastroianni) chérit le souvenir d'Anna (Romy Schneider), romance passionnée de ses vingt ans dont il ne s'est jamais vraiment remis du départ. Sa photo se dissimule encore à l'abri des regards dans sa bibliothèque, et c'est son visage qui lui apparait pour se donner la vigueur nécessaire lors des rapports avec son épouse au sein de leur mariage rangé et ennuyeux. Une rencontre impromptue (mais finalement pas tant que cela) la ramène à lui mais sous une allure vieillie et malade loin des doux moments d'antan. D'ailleurs Dino Risi ne fait pas intervenir l'image passée d'Anna sous forme de flashbacks, mais plutôt de séquences oniriques relevant du souvenir embelli, du fantasme. Lorsqu’Anna retrouvera ses traits juvéniles dans le présent, là encore la réalité de cette image sera questionnée par les évènements mystérieux et l'imagerie mortifère.
Anna est un souvenir qui hante Nino et qui ne peut donc lui apparaître dans ses plus beaux atours que dans des environnements hantés. Risi en révèle subtilement les indices (ce fruit pourrissant dans une pièce lors de la visite de la villa), où nous avertit par la métaphore visuelle quand Anna se volatilise dans un lac qui s'avérera recéler un cadavre en son fond. L'esthétique grisâtre et la photo brumeuse de Tonino Delli Colli ajoutent à ce côté fantomatique et parfois hors du temps du film, relevant de l'humeur dépressive du héros mais aussi d'une réalité altérée par son esprit ou par de vraies manifestations surnaturelles. C'est la grande question du film, les morts hantent-ils les vivants ou inversement ? Nino ne peut pleinement aimer Anna que dans l'image mentale ou concrète (la photo) qu'il en a gardée, et fera montre d'un dégoût cruel quand elle lui réclamera un baiser sous ses traits fanés. Anna quant à elle ne peut retrouver sa beauté que grâce à l'amour intact entretenu par Nino, seul élément lumineux la rattachant au monde des vivants. Autrement sa face hideuse relève une nouvel fois du réel (le cancer qui l'enlaidit avant sa mort) mais aussi du mental avec cette fois une quête vengeresse d'outre-tombe qui lui confère une aigreur et une haine qui se répercutent sur son allure, même fantôme.
Nino refuse ainsi longtemps de voir ce que le spectateur a compris depuis un moment, car cela menace son équilibre psychologique. Non pas par la possibilité qu'Anna soit un fantôme, mais plutôt par le fait que sa "vraie" image ne correspondent plus à ce tendre passé qui l'a aidé à traverser une existence morne. Le film rejoint ainsi d'autres grandes œuvres sur l'obsession amoureuse oscillant entre le rêve et le fantastique (Le Portrait de Jennie de William Dieterle, Peter Ibbetson d'Henry Hatthaway (1935), L'Aventure de Madame Muir de Joseph L. Mankiewicz (1947)) mais Risi en ôte toute la sève romantique pour n'en faire qu'une béquille fragile d'être fragiles et vieillissants, ne vivant plus qu'à travers leurs regrets. La dernière scène en est l'illustration la plus désespérée, la figure aimée devenant désormais la seule étincelle d'un être ayant cédé à ses failles et choisi définitivement le monde de l'illusion. 5/6
Pavie, fin des années 1970. Nino Monti, un conseiller fiscal connu, paie la place de bus d'une femme à l'air misérable et malade qui n'avait pas la monnaie. Le soir même elle le rappelle pour lui rendre ses 100 lires, et se présente : Anna Brigatti, qui fut son grand amour de jeunesse. Nino est troublé. Il cherche à la revoir, il la pense toujours aussi jeune et belle que celle qu'il a connue.
Fantôme d'amour s'inscrit dans un cycle de films sombres et désenchantés pour Risi où ses personnages sont hantés par leur passé, s'interrogent sur leur vieillesse. Âmes perdues (1976) explore ce poids du passé sous un angle funèbre lorgnant sur le surnaturel quand Dernier amour (1978) s'avère à la fois plus caustique et tragique avec le dernier tour de piste d'un amuseur. Fantôme d'amour croise ces deux facettes avec ce héros que le souvenir d'un amour perdu vient hanter. Nino (Marcello Mastroianni) chérit le souvenir d'Anna (Romy Schneider), romance passionnée de ses vingt ans dont il ne s'est jamais vraiment remis du départ. Sa photo se dissimule encore à l'abri des regards dans sa bibliothèque, et c'est son visage qui lui apparait pour se donner la vigueur nécessaire lors des rapports avec son épouse au sein de leur mariage rangé et ennuyeux. Une rencontre impromptue (mais finalement pas tant que cela) la ramène à lui mais sous une allure vieillie et malade loin des doux moments d'antan. D'ailleurs Dino Risi ne fait pas intervenir l'image passée d'Anna sous forme de flashbacks, mais plutôt de séquences oniriques relevant du souvenir embelli, du fantasme. Lorsqu’Anna retrouvera ses traits juvéniles dans le présent, là encore la réalité de cette image sera questionnée par les évènements mystérieux et l'imagerie mortifère.
Anna est un souvenir qui hante Nino et qui ne peut donc lui apparaître dans ses plus beaux atours que dans des environnements hantés. Risi en révèle subtilement les indices (ce fruit pourrissant dans une pièce lors de la visite de la villa), où nous avertit par la métaphore visuelle quand Anna se volatilise dans un lac qui s'avérera recéler un cadavre en son fond. L'esthétique grisâtre et la photo brumeuse de Tonino Delli Colli ajoutent à ce côté fantomatique et parfois hors du temps du film, relevant de l'humeur dépressive du héros mais aussi d'une réalité altérée par son esprit ou par de vraies manifestations surnaturelles. C'est la grande question du film, les morts hantent-ils les vivants ou inversement ? Nino ne peut pleinement aimer Anna que dans l'image mentale ou concrète (la photo) qu'il en a gardée, et fera montre d'un dégoût cruel quand elle lui réclamera un baiser sous ses traits fanés. Anna quant à elle ne peut retrouver sa beauté que grâce à l'amour intact entretenu par Nino, seul élément lumineux la rattachant au monde des vivants. Autrement sa face hideuse relève une nouvel fois du réel (le cancer qui l'enlaidit avant sa mort) mais aussi du mental avec cette fois une quête vengeresse d'outre-tombe qui lui confère une aigreur et une haine qui se répercutent sur son allure, même fantôme.
Nino refuse ainsi longtemps de voir ce que le spectateur a compris depuis un moment, car cela menace son équilibre psychologique. Non pas par la possibilité qu'Anna soit un fantôme, mais plutôt par le fait que sa "vraie" image ne correspondent plus à ce tendre passé qui l'a aidé à traverser une existence morne. Le film rejoint ainsi d'autres grandes œuvres sur l'obsession amoureuse oscillant entre le rêve et le fantastique (Le Portrait de Jennie de William Dieterle, Peter Ibbetson d'Henry Hatthaway (1935), L'Aventure de Madame Muir de Joseph L. Mankiewicz (1947)) mais Risi en ôte toute la sève romantique pour n'en faire qu'une béquille fragile d'être fragiles et vieillissants, ne vivant plus qu'à travers leurs regrets. La dernière scène en est l'illustration la plus désespérée, la figure aimée devenant désormais la seule étincelle d'un être ayant cédé à ses failles et choisi définitivement le monde de l'illusion. 5/6
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Re: Dino Risi (1916-2008)
C’est sur Netflix et c’est assez sympa bien que privé d’acteur majeur de la trempe de Marcello ou Tognazzi. On y trouve le français Jean Sorel (Belle de jour) en séducteur. L’ambiance estivale lascive fait parfois penser à du Fellini (avec Sandra Milo et son rire outrancier). Y a même un petit côté Les bronzés avant l’heure (remplacer Sea sex and sun par Il Mondo de Jimmy Fontana qui tourne en boucle).manuma a écrit : ↑6 mars 21, 16:42Ma découverte naphta de l'année 2019 !Beule a écrit : ↑6 mars 21, 14:32
Un Risi remarquable aux avant-postes.
Comédie de plage en trompe-l'œil, Play-boy Party est bien, pour reprendre l'expression du regretté Michael Henry Wilson, un vrai film de contrebandier.
Il émane de ce tourbillon d'activités balnéaires toutes plus futiles et décadentes un parfum glaçant d'apocalypse sociétale.
Sans doute pas le plus immédiatement aimable des grands Risi, mais, assurément, un fleuron caché de la vraie comédie à l'italienne, dans sa veine - et sa verve - la plus caustique et lucidement prophétique.
Cette virée estivale quasi cauchemardesque par moment est vraiment un Risi à redécouvrir. Déstabilisant, radical mais essentiel dans sa réflexion sur l'émancipation de la société italienne d’après-guerre.
Dernière modification par Supfiction le 20 mai 21, 15:10, modifié 2 fois.
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