Vos scènes préférées

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Kiké
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Vos scènes préférées

Message par Kiké »

Bonjour!

Ce message m’est inspiré par une vidéo récente de notre ami Antoine Goya qui présente ses dix scènes préférées de tous les temps, rien que ça. Cela m’a donné envie de voir ou revoir tous les films/séries cités, et ensuite, pourquoi pas, de tenter le même exercice. Les classements ayant généralement la cote sur le forum, je me suis dit que c’était un bon endroit pour le tenter. Si jamais le sujet existe déjà ailleurs, je déplacerai mon message. Nous pouvons aussi nous disputer, comme sur les topics similaires, sur des règles à suivre : top 10-20-100? Séries? 1 film par réalisateur?

Voici d’abord les choix de monsieur Goya


10 Platform – Jia Zhang-Ke
9 Level Five - Marker
8 Into the abyss - Herzog
7 Rois et reines - Desplechin
6 La maison des bois - Pialat
5 Au hasard Balthazar - Bresson
4 Hélas pour moi - Godard
3 Twin Peaks (saison 2 épisode 7) - Lynch
2 France - Dumont
1 L’évangile selon Saint-Matthieu – Pasolini

Et voici le mien. Bien sûr, un autre jour j’aurais dix scènes différentes. Bien sûr, un instant après avoir posté ce message je vais hurler pour ne pas mentionner X ou Y. J’ai décidé de rester à un film par réalisateur, et de simplement proposer dix séquences qui me procurent des grandes émotions et pourraient se suffire à elles-mêmes. Il était tentant de prendre mon top 10 films ou cinéaste, et de chercher une scène pour chacun. J'ai essayé de rester sur dix scènes qui donnent le vertige, même si le film en entier ne serait pas forcément placé aussi haut dans un autre top. Après coup, je remarque qu’il semble y avoir quelques obsessions : la musique, des histoires d’amour empêchées, des voitures et des routes, de la nature.

Vertigo (Alfred Hitchcock) – Apparition de Madeleine
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Absolument pas original, mais comment faire autrement ? J’aurais pu citer presque chaque scène de ce film fondateur à ma cinéphilie. J’aime l’idée de commencer le classement par une scène matricielle, une apparition qui va hanter Scottie et moi-même pour l’éternité. Madeleine, sa robe verte, ses cheveux blonds, son visage de profil qui ne s’offre pas totalement, les murs rouges de chez Ernie, l’envolée musicale de Bernard Hermann, les regards qui ne se croisent pas, le dédoublement du miroir : je ne sais pas si j’ai vu quelque chose de plus beau.
La ligne rouge (Terrence Malick) – Les chants mélanésiens
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Terrence Malick s’est directement imposé dans ce classement particulier ; si je ne parviens pas toujours à embarquer dans l’intégralité de ses films, il y a chaque fois au moins quelques scènes de beauté ahurissante qui ne me quittent pas. Je ne me suis jamais remis du début de La Ligne Rouge. Guadalcanal apparait comme une île/jardin d’Eden, bercée par le soleil, l’eau et ces chants mélanésiens que l’on entonne en marchant dans le village et en tapant dans ses mains. Un paradis qui va se perdre à l’arrivée des soldats, de la guerre, d’une idée de civilisation moderne. Cette vision d’un paradis perdu que le cinéma parvient cependant à recréer le temps d’un film, résonne au plus profond de moi.
Mon voisin Totoro (Hayao Miyazaki) – L’arbre géant
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Comment résister au charme de Totoro, Mei et Satsuki? Et, à travers eux, à ce passage du réel au magique, du prosaïque à l’imaginaire. Ce mouvement me semble se cristalliser dans la scène de l’arbre géant. Les petites filles plantent les graines données par Totoro. Elles se mettent à exécuter une drôle de danse mimant la germination accélérée des plantes. La réponse est immédiate : un arbre géant se met à pousser en quelques secondes jusqu’à dépasser le toit de la maison, accompagné des envolées de la superbe musique de Joe Hisaishi. S’ensuit une séquence aérienne où les fillettes survolent toute la campagne sur le ventre de Totoro. Miyazaki semble alors nous murmurer que nous pouvons tous les rejoindre, si nous parvenons à retrouver ce regard de l’enfant sur la nature et ses esprits.


Préparez vos mouchoirs (Bertrand Blier) – Mozart
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J’ai découvert la Symphonie pour Clarinette dans le film Out Of Africa. C’est devenu une de mes musiques préférées. Mais sa meilleure utilisation au cinéma reste pour moi dans ce film de Blier, où Mozart est accompagné de tirades sublimes entonnées par Depardieu, Dewaere, Laure, sans oublier Serrault. Les mots et les notes, le poétique et le prosaïque, tout y cohabite comme par enchantement, même l’insulte semble divine : “Je l’emmerde, votre Mozart!”. Cette scène me fait rire et vibrer, et me fait croire que tout est possible, si l’on veut bien regarder ce qu’il y a autour de nous.
Sur la route de Madison (Clint Eastwood) – Deux voitures et la pluie
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Je n’ai pas pu résister à l’évidence de cette séquence. Clint, Meryl, deux voitures, la pluie. Une portière. Une main qui tient la poignée. Quelques secondes qui semblent l’éternité. A chaque vision, l’espoir que cette fois elle va ouvrir la portière et le rejoindre. A chaque vision, la douleur de voir cette grande histoire ne pas se vivre. Et à chaque fois, cette sensation incroyable que l’univers entier pourrait basculer si une simple poignée de porte s’ouvrait.

Certain Women (Kelly Reichardt) – Une voiture hors de la route
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Je n’avais jamais réalisé qu’il pouvait y avoir un lien entre ce qui m’a bouleversé dans le Eastwood et dans le dernier segment de Certain Women par Kelly Reichardt. Ici aussi, une histoire d’amour non vécue à travers une image de route et de voiture. Avec des moyens encore plus simples, Lily Gladstone conduit toute la nuit pour retrouver Kirsten Stewart au matin. Cela devrait n’avoir aucun sens, la distance est tellement grande, la relation pratiquement inexistante. La conversation est banale, mais on sent tous les déchirements de la terre dans le cœur de cette jeune femme. Elle rentre chez elle, et prend un virage hors de la route, hors de cet immense paysage américain où l’amour était peut-être le seul moyen de ne pas se perdre.


Il buco (Michelangelo Frammartino) – Magazine brûlé
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Ces dernières années, j’ai fait de très belles rencontres avec des films qui s’intéressent de plus près à la question du “réel”. Pour en garder un ici, j’ai choisi de replonger dans le trou noir, la grotte italienne d’Il Buco, pour une expédition spéléologique qui raconte en fait notre rapport au monde et à l’environnement. J’ai pensé à ce ballon qu’on se lance par-dessus le trou, au cheval qui passe la tête dans la tente, mais j’ai opté pour la descente. Pour découvrir ce territoire vierge, les explorateurs ont l’idée d’y jeter un magazine brûlé, comme pour éclairer quelque peu l’abîme. C’est tout simple, mais ça raconte tout. On y revient à l’essence primitive de l’ombre et de la lumière, de la découverte des sens et de la matière.

Vice-Versa (Pixar) – Bing Bong
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Evidence encore une fois. Comment résister à Bing Bong, dans les limes de l’oubli, qui se sacrifie pour que Joie puisse remonter à la surface et redonner des couleurs à Riley? Vice-Versa parvient ici à toucher du doigt quelque chose d’universel avec cet abandon de l’imaginaire enfantin. Il rappelle à tous ses spectateurs adultes qu’ils ont perdu, eux aussi, cet émerveillement. Nous portons en nous l’oubli d’amis imaginés, de mondes magiques, d’aventures enchantées, toutes ces choses qui pour nous étaient alors bien vivantes. Il nous reste à les faire revivre, partiellement, en les faisant incarner par Bing Bong, dont la scène d’adieu, paradoxalement, restera longtemps ancrée dans notre mémoire, sous la forme d’une petite boule brillante de jaune et de bleu.


Hostel by the river (Hong Sang-Soo) – Final
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J’aurais pu citer bien des films et séquences d’Hong Sang-Soo. Je me suis arrêté sur la scène finale d’Hostel By The River, l’une de mes premières rencontres avec le cinéaste. Je reviens souvent à cet hôtel-labyrinthe qui semble hors du temps et de l’espace, entre rêve et réalité, hanté par l’approche de la mort. Les personnages que nous y rencontrons semble se chercher et se perdre, comme s’ils rêvaient ensemble. La dernière image des larmes qui coulent des yeux endormis n’a pas fini de me hanter. Peut-être les personnages y atteignent un autre niveau de conscience et parviennent à ressentir les émotions d’un autre, à dire adieu à un ange après son dernier poème. Elle résiste aux analyses et laisse sa signification ouverte à chaque visite de l’hôtel.

Mulholland Drive (David Lynch) – Silencio
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L’entrée la plus compliquée de ce petit classement, sans aucun doute – comment choisir une seule scène de David Lynch, et puis comment écrire dessus en quelques lignes sans trahir sa magie? Tâche impossible, je suis donc resté sur ma première entrée dans cet univers, sur Mulholland Drive et plus particulièrement dans le cœur de la nuit du club Silencio. Les langues se mélangent, on y chante et on y meurt, il n’y a pas d’orchestre. C’est comme si l’on revenait au début de l’humanité, à notre besoin primitif du spectacle et de l’illusion, pour chanter, dans un playback assumé, notre condition d’être humain. De l’autre côté, illusion ou non, les larmes de Betty et Rita sont bien réelles. Comprennent-elles qu’elles vivent ici les derniers instants de leur amour? Je pourrais en dire beaucoup plus, mais à quoi bon? Silencio.
Dernière modification par Kiké le 9 nov. 23, 18:57, modifié 1 fois.
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Thaddeus
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Re: Vos scènes préférées

Message par Thaddeus »

Je ne suis pas sûr que, sur un forum de cinéma, on puisse formuler une question à laquelle il est plus difficile de répondre.
Un grand bravo à toi Kiké pour avoir accompli cet exploit.
De mon côté, je vais cogiter à peu près deux ans et je reviendrai quand j'aurai trouvé comment ne retenir que dix scènes (ou vingt, ou cinquante, ou cent).
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Kiké
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Re: Vos scènes préférées

Message par Kiké »

Merci Thaddeus! Je suis bien d'accord sur l'impossibilité de répondre à cette question de manière satisfaisante. J'ai réfléchi pendant plusieurs jours avant de m'arrêter sur ces dix scènes aujourd'hui.

Au plaisir de lire les tiennes quand le temps viendra :-)
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Thaddeus
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Re: Vos scènes préférées

Message par Thaddeus »

Sache en tout cas que, d'instinct, je pourrais déjà citer quelques unes des scènes que tu as (joliment) évoquées.
Dans l'hypothèse à peu près irréalisable où je parviendrais à n'en retenir que dix, il faudrait idéalement consacrer à chacune un texte de 10.000 caractères au moins afin de rendre un peu justice à ce qu'elles me font ressentir.
Bref, ce genre de choses ne se fait pas au débotté. Ça se travaille, ça se murit. Si je trouve le courage et la motivation, je m'y attellerai. :wink:
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shubby
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Re: Vos scènes préférées

Message par shubby »

Bonne idée !
En voilà 10 à la volée, avec les liens vers les scènes.

* L'au-delà (ou Fulci qui se mesure avec brio à Kubrick et Argento) : au milieu du goreux, un bref moment rêvé, des pas silencieux dans une maison, bruit du bayou dehors (influence des scènes révélatrices des lèvres de Suspiria, mais bien - encore que la révélation ici me paraisse un poil absconse vu ce qui suit, mais on s'en fout).

* Just Another Love Story (Bornedal) : une séquence folle au montage qui mélange l'annonce glauque d'une séparation dans un centre commercial, devant femme et enfants, et la joie d'un nouvel amour trouvé, sur fond de Vivaldi.

* Les arts martiaux de Shaolin (Liu chia liang) : la démo du cirque de pékin devant le vilain barbu. Du pur folklore, mais ce méchant autant enchanté que moi par le spectacle, ça me trouble un peu.

* Les enfants loups (Hosoda ): la course ds la neige, ost super de Takagi Masakatsu (mais c'est histoire de ne pas citer l'intro de Kiki la petite sorcière, hein).

* Bad Taste (P. Jackson) : le mouton explosé au RPG avec tout le cheminement préalable de la roquette. Vu en boucle X fois en son temps.

* Miller's crossing (Coen Bro') : le chapeau qui s'envole tout autant que la zic de Burwell. Je suis curieux de savoir combien ils ont fait de prises pour obtenir ce parfait glissé de la bordure du chapeau dans les feuilles mortes .

* Ghost in the Shell Innocence : un avion-hélicoptère chelou qui vole dans une section industrielle de la ville avec un morceau vraiment étrange, mais génial, de K. Kawai

* Green Snake (T. Hark) : Serpent vert (Maggie Cheung), attristée, mais heureuse d'éprouver ce sentiment humain, en se rendant compte que le brave lettré s'est perdu corps et âme dans la religion (charge sans concession aucune ici). On a souvent causé de la démo de jeu de Tony LCW ds la scène de l'entrepôt de Hard Boiled, là on trouve son pendant féminin.

* Blues Brothers (J. Landis) : John Belushi qui enlève ses lunettes de soleil pour charmer son ex (Carrie Fisher) qui veut le tuer dans les égouts, puis qui la laisse tomber comme une merde ds la flotte

* Big Wednesday (J. Milius) : la dernière vague de Jack (William Katt) avant de partir au Vietnam, illustrée par l'un des meilleurs morceaux de Poledouris pour ma pomme. J'hésite à la mettre ds ma playlist pour mes funérailles.

7 sur 10 sont à teneur musicale, y'a pas de secret. Les 3 autres scènes (l'au delà, les blues et Bad taste) bénéficient d'un sens du timing impeccable, trouvé-je.
Dernière modification par shubby le 11 nov. 23, 15:59, modifié 31 fois.
LeRationaliste
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Re: Vos scènes préférées

Message par LeRationaliste »

Une liste de ce qui me vient le plus spontanément en tête.

Francis Ford Coppola - Apocalypse Now (1979).

Ce n'est pas la scène des hélicos sur fond de Wagner que beaucoup citent, mais je dirais la scène du pont, que Willard et Lance traversent en se demandant s'ils sont encore dans la réalité. Une réplique qui en dit long : "Qui commande ici ? _ Pas vous ?!". J'hésitais avec le moment où l'équipe arrive enfin au camp du Colonel Kurtz. Image, lumière (le travail d'ombre et de lumière me ferait presque pardonner toutes les saletés survenues sur le tournage), son, musique. Peut-être une égalité en retirant une scène de cette liste.

George Lucas - La Revanche des Siths (2005).

Lucas est devenu bon en direction d'acteurs au moment des dialogues (je ne ressortirai pas une énième fois sa sortie à un acteur sur son expérience de 1977), mais il a toujours été bon au silence. En particulier dans cette scène, où Anakin et Padmé regardent au lointain. John Williams joue dans un registre différent des années 80, le rythme est génial. C'est là que j'ai dit adieu à ces années 80 et à la Trilogie Originale. C'était bien, mais il faut avancer.

Andreï Tarkovski - Andreï Roublev (1969).

Je crois savoir pourquoi les films d'horreur ont une certaine marque visuelle et peut-être thématique depuis quelques années. La scène du rite nocturne et païen est un semblant de réponse : j'ignore ce qu'en pense Tarkovski, mais même si ce n'est pas mon film préféré (c'est plutôt Solaris), c'est ma scène préférée de sa filmographie. La travelling avec les adeptes dans l'eau, guidant la barque avec leurs torches enflammées... c'est ce qui m'a donné envie de m'intéresser aux films et musiques m'évoquant ce que j'ai ressenti.

Quentin Tarantino - Once Upon a Time in Hollywood (2019).
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Ouaiiiiiiiiiiiiiis, pète la gueule à ces nécrosés du bulbe qui ont gâché le rêve de toute une génération !!!!! Je n'osais y croire à cause du moment où Booth prend sa cigarette trempée dans du LSD. Mais je veux y croire quand il se met à défoncer les sbires de Charles Manson avec l'aide de son clébard.
Henri Georges Clouzot - La Vérité (1960).

L'explosion finale de Birgitte Bardot. Comme avec un autre film plus bas, je ne peux m'empêcher de réciter. Non, de montrer, c'est possible.
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Fritz Lang - Metropolis (1927).

La scène du Moloch dans l'usine est des plus terrifiantes que j'ai vu étant petit avec d'autres films plus ou moins connus. Les sacrifiés amenés dans la gueule béante du monstre, c'est quelque chose pour cette époque.

Richard Thorpe - Ivanhoé (1952).

La bataille de Torquilstone avec tous ces figurants, le double affrontement entre Saxons, Normands, Chevaliers et Écuyers.

John Milius - Conan le Barbare (1982).

L'approche finale de Conan contre Thulsa Doom. Le discours de ce dernier est si jouissif, surtout avec le doublage de George Aminel :
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"La Purification est enfin arrivée, c'est le jour du Jugement Dernier. Tout ce qui est le mal, tous ceux qui vous regardent : vos parents, vos chefs... ceux qui se sont appelés vos Juges ! Ceux qui ont MENTI et corrompu la Terre vont tous être purifiés. Vous, mes enfants, vous êtres l'eau qui va laver le passé de ses impuretés. Dans vos mains, vous brandissez ma lumière, la lueur dans l’œil de Set. Et cette flamme va consumer les ténèbres pour vous ouvrir le chemin du Paradis !"
Plus épique que la Trilogie du Seigneur des Anneaux. Ouais, je suis un geu-din.

Hayao Miyazaki - Nausicaä de la Vallée du Vent (1984).

La scène finale, lorsque la princesse revient à elle et marche sur le tapis doré, puis la reine repart, le générique monte. Pareil, rythme et musique.

Elem Klimov - Requiem pour un Massacre (1985).

Lorsque les Allemands parquent les villageois dans l’Église pour tout bruler. La brutalité graduée (grenades, coktails molotov, mitrailleuses puis lance-flammes), l'état des soldats ivres morts et complètement hilares comme si c'était un jeu (un peu comme le carnage de Murphy dans Robocop), et ces cris... ainsi que ceux de la fille qui va se faire violer deux cent fois. Chaque fois que je regarde les actualités parlant de guerre, d'attaques, de terrorisme, je repense à cette scène. J'aurais pu aussi parler de la vache et du partisan sous la mitraille ou de la dernière scène, elle aussi magistrale. Mais autant faire un choix.

L.R
Dernière modification par LeRationaliste le 12 nov. 23, 23:54, modifié 1 fois.
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Duane Jones
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Re: Vos scènes préférées

Message par Duane Jones »

Un petit échantillon de mes séquences préférées. J'ai voulu mettre directement les extraits, il manque pas mal de films asiatiques ou muets.

Pat Garrett et Billy le Kid
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Les gens de Dublin


Easy Rider


Le cabinet du docteur Caligari


Jeremiah Johnson


La fin
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Sonatine
Quand le tueur lance les roses à la fin de l'extrait


La condition humaine
La fin
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Blue Velvet
L'intro


Taxi Driver


La mouche


The Thing
L'intro

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Kiké
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Re: Vos scènes préférées

Message par Kiké »

Merci aux permiers à jouer le jeu!

D'emblée, beaucoup de scènes que j'aurais également pu inclure : Blue Velvet, Nausicaa, Pat Garett, Metropolis...
LeRationaliste a écrit : 10 nov. 23, 13:16 Une liste de ce qui me vient le plus spontanément en tête.

Francis Ford Coppola - Apocalypse Now (1979).

Ce n'est pas la scène des hélicos sur fond de Wagner que beaucoup citent, mais je dirais la scène du pont, que Willard et Lance traversent en se demandant s'ils sont encore dans la réalité. Une réplique qui en dit long : "Qui commande ici ? _ Pas vous ?!". J'hésitais avec le moment où l'équipe arrive enfin au camp du Colonel Kurtz. Image, lumière (le travail d'ombre et de lumière me ferait presque pardonner toutes les saletés survenues sur le tournage), son, musique. Peut-être une égalité en retirant une scène de cette liste.
J'ai voulu inclure une scène d'Apocalypse Now moi aussi, mais je n'ai pas réussi à en choisir une. Peut-être aussi parce que ça semblait un film trop évident, surtout que la première scène qui me vient en tête, à défaut d'être original, est bien celle des Walkyries. J'ai pensé aussi à la séquence d'ouverture, à celle du tigre ("never get out of the boat!"), au dialogue autour du surf et des vagues, et comme toi l'arrivée en bateau dans le camp de Kurtz.
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tchi-tcha
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Re: Vos scènes préférées

Message par tchi-tcha »

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Laissez-moi réfléchir...


Excellente question, je ne vous remercie pas de l'avoir posée.

La première scène qui me vient à l'esprit, c'est forcément celle-ci :
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Marion Cotillard dans The Dark Knight Rises, bouleversante.

Puis ensuite je me mets à y réfléchir sérieusement... et là ça se complique.

Il va être difficile de ne pas citer encore et toujours les mêmes scènes : l'œil qui ouvre Blade Runner, le fœtus astral qui clôt 2001, le regard de la sœur de Madeleine Stowe avant de sauter dans Le dernier des Mohicans, l'ouverture de La forteresse noire du même Michael Mann (après, le film se gâte un poil), la moité des scènes de La marque du vampire, plein de Michael Powell (de The Phantom Light au Narcisse noir en passant par le pas déterminé de l'héroïne de Je sais où je vais, le plus dur sera de trier), une danse de Fred Astaire (laquelle ?), un gunfight de Chow Yun-fat chez John Woo (lequel ?), la moitié de La prisonnière du désert, presque tout La jetée de Chris Marker...
Il va être difficile aussi de trouver à chaque fois les extraits vidéo correspondants sur YouTube. Vu comment ils sont tatillons chez Disney niveau droits, pas moyen de poster le sauvetage des fillettes qui ouvre Porco Rosso, par exemple...

Bref, dans l'immédiat je me contenterai de deux images obsédantes :

- Le jour des morts vivants (George A. Romero, 1985)
Ce plan sur les héros qui grimpent vers leur liberté et qui apporte soudainement une bouffée d'air dans un film essentiellement fait d'affrontements irrespirables, ce mouvement de caméra, inattendu à ce moment-là et pas courant non plus chez Romero en général :
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On va dire que ça va de 6:48 à 7:03 sur la vidéo, une dizaine de secondes (pour ceux qui voudraient s'épargner les dix minutes de boucherie qui l'entourent).
- Mon voisin Totoro (Hayao Miyazaki, 1988)
Pas très original mais incontournable parce que magique, Totoro qui apprend à utiliser un parapluie :
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(ça commence avant, mais de toute façon cette vidéo sera supprimée par Mickey tôt ou tard comme toutes les autres...)

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M'énerve, Mickey, m'énerve...

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Edit : ajouts en vrac :

- Millenium Mambo (Hou Hsiao-hsien, 2001)
Un avant et un après. Mes précédentes prises de contact avec le cinéma de HHH n'avaient pas été concluantes, avec la scène d'ouverture de Millenium Mambo il me donnait la clé d'une porte d'entrée. Suivez la femme :
Spoiler (cliquez pour afficher)


Faut-il vraiment ajouter quelque chose ?
- Mad Max : Fury Road (George Miller, 2015)
Le film pour lequel le smiley :shock: a été inventé, avec une scène où Max commence enfin à se rendre utile :
Spoiler (cliquez pour afficher)
- Prince des Ténèbres (John Carpenter, 1987)
On va encore me sortir le caca et la moustache, m'en fiche. Brutal et de mauvaise humeur, mon Carpenter préféré :
Spoiler (cliquez pour afficher)
l'installation de l'équipe :

(la scène dure plus longtemps que cet extrait)

...et une traversée du miroir totalement premier degré :
- bonus :
Spoiler (cliquez pour afficher)


" No shit ! " (la réplique qui résume le film dans lequel aucun gadget n'est fichu de fonctionner correctement)




Un peu beaucoup pour Tunic de Sonic Youth


Prévenez-moi quand des règles seront établies, je trouverai une excuse pour ne pas participer.

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murphy
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Re: Vos scènes préférées

Message par murphy »

La scène de Millenium Mambo est belle comme une publicité pour du parfum.
mannhunter
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Re: Vos scènes préférées

Message par mannhunter »

La dernière scène de "The haunting of Julia" de Richard Loncraine évidemment! Hypnotique, élégante, hors du temps, sombrement poétique et désespérée mais étrangement apaisée
Spoiler (cliquez pour afficher)
tchi-tcha a écrit : 11 nov. 23, 01:15Bref, dans l'immédiat je me contenterai de deux images obsédantes :

- Le jour des morts vivants (George A. Romero, 1985)
Belle échappée finale oui mais l'ouverture du film aurait pu très bien figurer également dans ce topic.
tchi-tcha a écrit : 11 nov. 23, 01:15l'ouverture de La forteresse noire du même Michael Mann (après, le film se gâte un poil
mais non, y a d'autres belles scènes, les deux premières apparitions de Molasar, la rencontre Eva/Glaeken, la confrontation entre Kaempffer et Molasar, l'errance de Glaeken.. :):


Duane Jones a écrit : 10 nov. 23, 14:49The Thing
L'intro
La scène que je préfère du film. Minimaliste mais tellement forte!
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tchi-tcha
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Re: Vos scènes préférées

Message par tchi-tcha »

murphy a écrit : 11 nov. 23, 08:48 La scène de Millenium Mambo est belle comme une publicité pour du parfum.
Bonjour, ce serait pour une demande de bannissement de murphy (motif : blasphème). D'avance merci.
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Kiké
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Re: Vos scènes préférées

Message par Kiké »

Merci Tchi-tcha, je savais pouvoir compter sur toi!

Je suis juste étonné de ne voir aucune scène avec Gérard Butler, je suppose qu'il était trop difficile de n'en choisir qu'une :idea:

Sinon :

-Bien sûr l'ouverture de Blade Runner, et le monologue de Roy, mais bon c'est trop évident.
-un gun-fight chez John Woo c'est vrai, l'évidence irait à celui de l'hôpital dans A toute épreuve, mais on pourrait y réfléchir.
-Totoro et le chat-bus j'étais à deux doigts de le citer avant d'opter pour l'arbre géant. J'aurais pu faire un top 10 rien qu'avec du Miyazaki de toute façon.
-Il faut que je voie Millenium Mambo et redonne une chance au jour des morts-vivants.
tchi-tcha a écrit : 11 nov. 23, 01:15
- Prince des Ténèbres (John Carpenter, 1987)
On va encore me sortir le caca et la moustache, m'en fiche. Brutal et de mauvaise humeur, mon Carpenter préféré :
Spoiler (cliquez pour afficher)
l'installation de l'équipe :

(la scène dure plus longtemps que cet extrait)

...et une traversée du miroir totalement premier degré :
-
J'avais envie de citer un Carpenter puisqu'on a parlé de The Thing un peu plus haut, et pour moi s'il ne fallait garder qu'une scène ce serait peut-être bien celle du miroir dans Prince des Ténèbres, justement! Je me souviens très bien de ma découverte du film, et de ce passage, c'était juste vertigineux. On sent que tout peut basculer, qu'on est dans un cauchemar et en même temps on ne voit quasiment rien de cet autre monde. Un parfait exemple de la capacité de certaines images à hanter.
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tchi-tcha
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Re: Vos scènes préférées

Message par tchi-tcha »

Kiké a écrit : 12 nov. 23, 18:17 Un parfait exemple de la capacité de certaines images à hanter.
C'est comme ça que j'ai pris la question. Non pas les plus belles scènes de l'histoire du cinéma selon nous, mais les images qui nous obsèdent le plus (le miroir du Carpenter, le silo du Romero, le sourire de Totoro, etc...).

Un peu ce qu'on appelle des images matricielles sans forcément savoir ce que ça signifie.
Un peu comme ce gamin dans Volte/Face :


Somewhere over the rainbow
(à visionner sur YouTube uniquement, bon sang c'est pénible de trouver des extraits à poster ici :evil: )


Kiké a écrit : 12 nov. 23, 18:17
Je suis juste étonné de ne voir aucune scène avec Gérard Butler, je suppose qu'il était trop difficile de n'en choisir qu'une :idea:
Alors ça c'est ta faute, il aurait fallu établir des règles du jeu comme dans tout Top sérieux qui se respecte :fiou:
Là, je ne sais pas si on a le droit de citer des publicités :?
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L'homme moderne, l'élégance, la classe, la puissance du Gégé.
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Kiké
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Re: Vos scènes préférées

Message par Kiké »

Je ne me souviens pas du tout de cette scène dans Volte-Face, j'aime beaucoup! Cela évoque un petit peu celle de la gare dans Les Incorruptibles, encore un oubli de taille...
tchi-tcha a écrit : 12 nov. 23, 18:36
Kiké a écrit : 12 nov. 23, 18:17
Je suis juste étonné de ne voir aucune scène avec Gérard Butler, je suppose qu'il était trop difficile de n'en choisir qu'une :idea:
Alors ça c'est ta faute, il aurait fallu établir des règles du jeu comme dans tout Top sérieux qui se respecte :fiou:
Là, je ne sais pas si on a le droit de citer des publicités :?
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L'homme moderne, l'élégance, la classe, la puissance du Gégé.
J'ai envie de dire non aux publicités, mais je veux bien te laisser droit à une exception. A toi de choisir : Gégé et sa montre ou Timothée et son parfum chez Scorsese? :mrgreen:
Dernière modification par Kiké le 12 nov. 23, 22:34, modifié 1 fois.
You said it, man. Nobody fucks with the Jesus.
https://www.rayonvertcinema.org/
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