Même si je note une certaine amélioration au niveau de la narration (vu sa propension naturelle à éclater la structure de ses récits, j'imagine que ça n'a pas été facile pour Nolan de faire cette fois-ci dans le semi-linéaire), un peu comme Flol depuis la claque Interstellar, le cinéma tel que pratiqué dernièrement par le réalisateur ne génère chez moi qu'un enthousiasme très modéré (Tenet), voire un ennui poli (Dunkerque). J'ai beau en effet faire des efforts, et ça encore été le cas ici (j'ai failli lâcher prise au bout d'une demi heure de verbiage avant de refaire surface pile au moment où "Oppie" est en pleine chevauchée avec Jean Tatlock - j'ai un nouveau regard sur Florence Pugh
), je n'arrive tout simplement pas à me sentir impliqué émotionnellement (ou très peu).
Je salue ici le talent des comédiens réunis (bon sang, quel casting !), à commencer par le grand, très grand (et trop rare) Cillian Murphy, Robert Downey Jr. également (plus apprécié en début qu'en fin de métrage) et le décidément toujours impeccable Matt Damon (rien à dire au niveau de la prestation d'Emily Blunt mais comme le pointait du doigt tchi-tcha je crois, son personnage d'épouse se réduit à peu de chose). Pas de grief particulier concernant le savoir-faire de Nolan derrière une caméra qui est indéniable, quand bien même j'ai du mal avec certains de ses choix (en premier lieu donc l'omniprésence de la "musique", sur la longueur c'est réellement soûlant, et je vais probablement nager à contre-courant mais vu la montée en puissance orchestrée, le fait de couper le son juste au moment de l'explosion test de la bombe H ne m'a absolument pas fait ressentir son pouvoir dévastateur
#pétardmouillé).
Et pourtant, malgré cela la sauce ne prend que modérément (au passage, j'ai quelques réserves aussi vis-à-vis de certains éléments du récit, notamment par rapport aux victimes dont le sort n'est évoqué qu'au détour de 2 furtives séquences). D'ailleurs, contrairement à nouveau à pas mal de membres je pense, c'est plutôt la 2ème moitié du loooong-métrage qui a fini par m'embarquer davantage et m'a permis de ressortir de projection un peu plus satisfait que d'ordinaire. D'où au final un 6/10 arraché principalement grâce aux interprètes et à la tenue de l'objet.