En 1942, convaincus que l’Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, les États-Unis initient, dans le plus grand secret, le "Projet Manhattan" destiné à mettre au point la première bombe atomique de l’histoire. Pour piloter ce dispositif, le gouvernement engage J. Robert Oppenheimer, brillant physicien, qui sera bientôt surnommé "le père de la bombe atomique". C’est dans le laboratoire ultra-secret de Los Alamos, au cœur du désert du Nouveau-Mexique, que le scientifique et son équipe mettent au point une arme révolutionnaire dont les conséquences, vertigineuses, continuent de peser sur le monde actuel…
Que vous aimiez un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout, ou que vous vous en souciiez comme d'une guigne, au moins le topic sera là pour en débattre. Pas de raison que les autres mammouths de l'été aient droit au leur et pas celui-là (mais je vous fais grâce d'un sondage, n'ayez crainte).
G.T.O a écrit : ↑20 juil. 23, 21:19Oppenheimer 3/10
Comme d’hab, une emphase et un verbiage au carré dans ce kaléidoscope sur la vie, le procès et les amours du célèbre physicien qui inventa la bombe. Autant dire que le montage voulu pléthorique n’aboutit qu’à un bout à bout étrangement statique.
nunu a écrit : ↑21 juil. 23, 00:37Oppenheimer : 6.5/10
Je pense que c'est la note la plus basse que je mettrais a un Nolan, sachant que je n'ai pas vu the Following.
La dernière heure m'a profondément ennuyé même s'il arrive a garder un semblant de rythme tout du long. Mais les deux premières heures c'est du tout bon. PAs tout capté à son montage et à son choix de l'ordre du récit. Mais c'est vraiment la dernière heure qui le plombe pour moi.
halford66 a écrit : ↑19 juil. 23, 22:18
Oppenheimer 6/10 Il faut s'accrocher,la 1ère heure est confuse inintéressante au possible,ça s'améliore assez nettement par la suite,un film trop long et trop déséquilibré cependant c'est ce que Nolan a fait de mieux pour moi après l'insurpassable"Interstellar".
Tu vois c'est dingue pour moi c'est le film de lui que je note le moins bien. Surement avec Interstellar d'ailleurs qui était quand même un peu chiant malgré ses très nombreuses qualités.
Ce n'est toujours pas avec ce film que je vais me réconcilier avec Nolan (Interstellar restant pour moi son plus complet, son plus satisfaisant, son plus humain, son plus touchant...son meilleur, quoi).
Parce qu'une nouvelle fois, j'ai beau louer toute l'ambition du bonhomme, son goût pour les défis quasi surhumains, son appétence pour les effets spéciaux en dur, etc...en terme de pure narration, je trouve ça toujours aussi pénible.
Comme si Nolan était incapable de raconter une histoire de façon limpide, sans forcément passer par une temporalité éclatée, sans avoir à se reposer autant sur une bande son aussi envahissante. Nolan ne sait faire monter la sauce que ça : via un montage traileresque, laissant peu de place à des temps de respiration, et une musique qui fait vrombir tes oreilles.
J'imagine que ça doit en impressionner certains, personnellement je n'ai de cesse de trouver ça un peu "facile". La formule Nolan se répète en permanence, et ce qui gangrénait déjà une partie de The Dark Knight Rises et surtout l'intégralité de Dunkirk (qui ne reposait QUE là-dessus), se retrouve ici multiplié par 12.
Et c'est dommage parce qu'il y a quelques séquences indéniablement folles : l'explosion de la bombe, et surtout les quelques minutes qui la précèdent, là j'ai soudainement eu le sentiment d'être face à du grand cinéma. J'étais aux premières loges de cet essai historique, les mains moites et le cœur battant à tout rompre. Ça faisait bien longtemps qu'un film ne m'avait pas fait ressentir quelque chose d'aussi fort.
La séquence du speech face à un parterre de fans en transe est elle aussi sacrément anxiogène : en quelques plans, on comprend parfaitement tout le dilemme moral de Oppenheimer, applaudi tel un héros alors qu'il a simplement créé une machine de mort capable de générer des génocides, et qui changera à tout jamais la face du monde. Tout ce poids sur ces (frêles) épaules est parfaitement rendu, d'autant plus que la performance de Cillian Murphy est assez hallucinante (au même titre que Robert Downey Jr, bien que ce soit dans un tout autre registre...je crois d'ailleurs que l'Oscar du meilleur second rôle lui tend déjà les bras).
Alors malgré tous ces griefs, j'avoue avoir été tout de même plutôt séduit par les 2 premières heures. Mais c'est malheureusement là qu'arrive la 3ème, encore plus verbeuse que les 2 précédentes, et surtout encore plus surchargée de montage stroboscopique et de musique qui fait saigner les oreilles pour faire artificiellement monter la sauce. Il y a même des instants où ça en devient risible, notamment lors de passages qui tombent allègrement dans les clichés du film à procès, avec ce personnage de méchant sûr de l'issue et de lui-même, mais finalement mis à mal par un témoignage inattendu et tellement surprenant que toute l'assistance pousse des "Oooooohhhh !!! Whaaaaaat ??? Aaahhhhhhh !!!" en remuant sur leurs sièges, avec la musique qui monte, suivie d'un gros plan sur le méchant au visage soudainement défait (tandis que le spectateur jouit de le voir se faire justement humilier).
Typiquement le genre d'écriture clichesque que même un Nolan, tout génie qu'il est, ne peut éviter durant cette dernière heure.
D'où ce goût amer en bouche, en sortant de la salle. Comme d'hab avec ce cinéaste, j'ai donc l'impression d'avoir vu un wannabe-grand film, que j'aurais aimé aimer autrement que sur le principe, mais tellement bourré de défauts à tous les étages que je ne peux toujours pas grimper dans le wagon de la hype nolanesque. Peut-être un jour, je ne désespère pas - parce qu'il suffirait qu'il arrête de penser trop grand, qu'il arrête de tout monter comme s'il nous faisait le plus long trailer de tous les temps, mais aussi qu'il engage à nouveau un compositeur qui sache faire autre chose que des crescendos assourdissants et des nappes vrombissantes.
Trois fois rien, donc.
En fait je trouve pas que la temporalité éclaté elle nuit au film je trouve même que c'est l'inverse quand on passe de l'un a l'autre que c'est le plus interessant mais que justement quand dans la dernière heure il l'abandonne que c'est la qu'il se rate. Les deux premières heures il y l'histoire de la fabrication de la bombe plus les auditions. La dernière heure il n'y a que les auditions ou quasi et là ça devient ininteressant au possible.
« Quand des hommes, même s’ils s’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d’entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. »
Pardon d'avance de partager du contenu YouTube, mais en l'occurrence je trouve leur échange plutôt intéressant - notamment toutes les nuances apportées par celui de droite, parce que non seulement ça fait du bien (surtout par rapport à un certain Paul Schrader* qui balance tranquillou que c'est le film "le plus important du siècle"), mais aussi parce qu'il est super d'accord avec moi :
*bon, jamais entendu parler de ce Youtubeur, j'avoue
Flol a écrit : ↑21 juil. 23, 16:30
Ah oui, et je suis le seul à avoir trouvé que la version Nolan d'Einstein ressemble plus à un mec qui tient un kebab qu'autre chose ?
C'est malin, maintenant j'ai envie d'aller le voir
(et de manger un kebab)
Flol a écrit : ↑21 juil. 23, 16:30
Ah oui, et je suis le seul à avoir trouvé que la version Nolan d'Einstein ressemble plus à un mec qui tient un kebab qu'autre chose ?
Le mec ne respecte même pas Tom Conti (en plus de ne pas savoir qui est Tom Conti).
En outre, je me demande bien où tu vas te procurer tes kebabs. Tu m'inquiètes Flol, sache-le.
Flol a écrit : ↑21 juil. 23, 16:30
Ah oui, et je suis le seul à avoir trouvé que la version Nolan d'Einstein ressemble plus à un mec qui tient un kebab qu'autre chose ?
Tu n'es pas le seul ! D'ailleurs je suis en accord avec tout ce que tu as dis sur le film.
Sinon : un potentiel énorme gâché par les excés habituels de Nolan plus quelques nouveaux. C'est notamment le film le plus verbeux du réalisateur. C'est simple : les dialogues ne s'arrêtent jamais. Et ça dure trois heures. Trois heures ! Trois heures passées à essayer de rattraper les wagons pour comprendre de quoi il est question, qui est qui, qu'est ce que le film essaye de nous raconter ? Une histoire passionnante sur le papier mais rendue extrêmement complexe par le montage haché et les constants allers retours dans le temps. L'ensemble est relativement compréhensible mais beaucoup de détails et de personnages se perdent dans un trop plein d'informartions balancées sans pitié à la tête du spectateur. Heureusement il subsiste quelques moments de grâce ahurissants qui justifient (un peu) l'état d'épuisement psychique dans lequel il nous plonge. Et que dire du niveau sonore abrutissant imposé aux salles ? Ça GUEULE tout le temps. Pendant trois heures ! C'est génial pour les explosions qui font vibrer les sièges de la salle Dolby (c'est presque du 4DX à ce stade), ça l'est moins pour les dialogues et la musique (omniprésente). Ramasse tes oreilles à la fin de la séance. Bref, il y aurait encore énormément de choses à dire sur la forme ou sur le fond mais je vais m'arrêter là.
Ca gueule moins que dans Tenet je trouve. Tenet je suis sorti de la salle à la fin du film j'avais les oreilles arrachés, là non
« Quand des hommes, même s’ils s’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d’entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. »
nunu a écrit : ↑23 juil. 23, 09:24
Ca gueule moins que dans Tenet je trouve. Tenet je suis sorti de la salle à la fin du film j'avais les oreilles arrachés, là non
C'est parce que dans Tenet il y avait de nombreux coups de feu. J'en avais saigné des oreilles. Ici le souci vient du manque de nuance : tout est trop fort. Les dialogues et la musique hurlent en permanence sans temps mort ce qui écrase la dynamique et atténue l'impact des effets sonores. Et j'ai vu le film dans une salle Dolby Cinema extrêmement bien réglée.
D'ailleurs j'en profite : vous aussi vous avez vu le film en format "letterbox" avec des bandes noires sur tous les côtés ? Comme si le format 2.20 était encapsulé dans.une fenêtre 1.85 donc grosse perte dans la taille de l'image. J'ai trouvé ça inadmissible, surtout dans une salle où la place coûte 20 balles.
Flol a écrit : ↑21 juil. 23, 16:30
Ah oui, et je suis le seul à avoir trouvé que la version Nolan d'Einstein ressemble plus à un mec qui tient un kebab qu'autre chose ?
Tu n'es pas le seul ! D'ailleurs je suis en accord avec tout ce que tu as dis sur le film.
