L'amour et les forêts (Valérie Donzelli - 2023)

[UnMecRandom]

Je suis assez fan de La guerre est déclarée et mon appréciation de ses autres films oscille du médiocre au passable. Et bien là, il faut reconnaitre que Donzelli livre son meilleur film avec La guerre est déclarée. Et ce qu'il fait plaisir, c'est qu'elle sort de sa zone de confort. Sa fantaisie habituelle est ici cantonnée à quelques scènes et on se retrouve devant un thriller hitchcokien sur un mari toxique. On pourrait se demander si le thriller sied à Donzelli et bien oui, et même plus que cela, la patte de la cinéaste donne un résultat assez original.

Déjà, il y a Melvil Poupaud qui est juste parfait en vrai salopard toxique et manipulateur. C'est lui la véritable valeur ajoutée du film, plus qu'Efira qui est dans son standard coutumier (moi j'aime bien). Il faut le voir dans le harcèlement psychologique qu'il fait subir à son épouse. Sur le papier, on marche sur une corde raide mais Poupaud donne chair à l'emprise que va subir l'épouse. Ca pourrait être too much mais c'est rendu crédible par l'acteur qui donne une prestation glaçante. Et aussi, la "montée" psychologique du film est bien écrite et pensée de manière intelligente. Tout comme la mise en scène. Il y a de jolis plans, quelques très bonnes idées (la dispute vu de l'extérieur) et c'est tout sauf fade. Bref, ça a de la gueule du côté de la caméra.

Pour les amateurs, il faut passer le premier quart d'heure avec le côté rigolo des jumelles qui fait très peur pour la suite où on se dit qu'on va se retrouver devant une fantaisie à la Donzelli, donc un truc 100% inintéressant. Donzelli a le mérite d'aller vite dans cette première partie et c'est à partir de la mutation à Metz que le film trouve toute sa puissance. Bref, une bonne surprise pour ma part.

[Alibabass]

Et de une !!! Encore une fois une réussite pour Valérie Donzelli. Elle est une ogre de la mise en scène et de la mise en abyme, fascinant que ça en devient trop. Mais le jeu reste assez ludique : sur la construction d'une histoire banale de couple, l'aspect sociétale est à l'entrée.

Pas de film à sujet, ici respire le cinéma fétichiste avec l'effet miroir des sœurs qui font le clin d’œil à Françoise Dorleac et à Jeanne Moreaux, en fan de Truffaut qu'elle est. La dissonance des couleurs quand la mise en scène est sensuel, comme une attente du cauchemar que nous allons à voir (avoir). La manipulation de l'homme qui adore l'appétit de la destruction, et les moments les plus beaux du film : la respiration et la liberté dans cette foret, campé par un Bertrand Belin que j'avais pas vu venir.

Les souvenirs invoque une nature organique, une matière que la pellicule donne à chaud. Dommage pour le récit très programmatique au final. Son dernier film peux à force devenir creux et assez vain à force d'effet de style, mais je vais pas cacher mon admiration devant la moitié du film, qui, même dans sa théâtralité (la maison filmé comme dans un film noir Américain des 50's) donne une émotion dans la matière, et, perso, cela me va très bien.

Film littéraire qui se campe en film d'auteur populaire d'une certaine façon.

[Supfiction]

Eh bien c’est beaucoup mieux que ce que la bande annonce nous avait vendu et qui ne m’avait pas du tout emballé.
La réalisation est superbe et la structure en flashback permet de désamorcer la tension désagréable et s’écarter du schéma Hitchcockien classique au bénéfice de l’empathie.
Melvil Poupaud sérieux candidat pour le Cesar.

[Flol]

Melvil Poupaud sérieux candidat pour le Cesar.

What the ?...

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Inattaquable sur le fond (évidemment que la violence contre les femmes c’est pas bien, et les pervers narcissiques, c’est vraiment pas bien non plus), mais pour le reste, je crois que j’ai trouvé ça assez pénible.

J’aime assez l’aspect suranné de la photo, ça a visiblement été tourné en pellicule (si l’on en croit les énormes poils qui apparaissent régulièrement au bord de l’objectif, tellement visibles que c’est à deux doigts de ressembler à un gimmick), il y a un jeu interessant sur les lumières, certaines apparitions de comédiens m’ont mis en joie (Bertrand Belin et Salif Cissé), mais bon…il faut quand même se taper Melvin Poupaud pendant près de 1h40 et là c’est tout de suite plus compliqué. J’aime beaucoup ce comédien d’habitude, mais je l’ai trouvé ici particulièrement catastrophique.
Sûrement pas aidé par une direction d’acteur pas finaude du tout (il est par moments au bord d’avoir la bave aux lèvres tellement il suinte la haine), par des choix artistiques beaucoup trop évidents (il ne s’habille évidemment qu’en costumes noirs et met des cols roulés), et par une construction scénaristique bien trop abrupte et simpliste (il vrille quand même super vite).

J’aurais un peu dû savoir à quoi m’attendre avec Donzelii, mais je suis tout de même déçu. Mais ce n’est pas de ta faute Virginie, tu es toujours aussi impériale, quoique tu fasses.

[Jeremy Fox]

Melvil Poupaud sérieux candidat pour le Cesar.

What the ?...

mais bon…il faut quand même se taper Melvin Poupaud pendant près de 1h40 et là c’est tout de suite plus compliqué. J’aime beaucoup ce comédien d’habitude, mais je l’ai trouvé ici particulièrement catastrophique.

Pareil ; j'ai regardé le film surtout pour les deux comédiens que j'apprécie énormément mais pas du tout accroché au jeu de Poupaud que j'ai trouvé pour une fois assez insupportable.

[Supfiction]

choix artistiques beaucoup trop évidents (il ne s’habille évidemment qu’en costumes noirs et met des cols roulés

Les spoilers sont superflus, tout est déjà dans la bande annonce. Mais bon. Je suis d'accord avec toi concernant les costumes et son look plus généralement de grand méchant loup. En ce qui concerne la bave aux lèvres, n'ayant pas subi de violences familiales, je ne peux pas m'avancer mais cela m'a semblé crédible. Et j'ai trouvé que son emprise se faisait en douceur dès le départ par des choses anodines ("Tu rentres à quelle heure ?" phrase banale au départ. Le "Vérité vraie ?" truc mignon mais qui devient progressivement de plus en plus un gimmick KGB).

Pour ce qui est des Cesar je pensais surtout par rapport à son parcours qui le place désormais parmi les valeurs sûres.

[Zelda Zonk]

What the ?...

mais bon…il faut quand même se taper Melvin Poupaud pendant près de 1h40 et là c’est tout de suite plus compliqué. J’aime beaucoup ce comédien d’habitude, mais je l’ai trouvé ici particulièrement catastrophique.

Pareil ; j'ai regardé le film surtout pour les deux comédiens que j'apprécie énormément mais pas du tout accroché au jeu de Poupaud que j'ai trouvé pour une fois assez insupportable.

Pas vu ce film là, mais dans le dernier Woody, son jeu outré de jaloux maladif était déjà discutable.

[Addis-Abeba]

Encore un film difficile à noter, avec sa première demi heure insupportable, heureusement les acteurs s'en sortent mieux quand on rentre dans le vif du sujet, Virginie Efira est touchante, et Melvil Poupaud glaçant, le suspense fonctionne par moment assez bien.
Problème Valérie Donzelli se la péte avec sa réalisation, alors que celle ci est juste kitch à souhait, voir même par moment complétement ridicule, ce qui plombe souvent le film.
Pas plus emballé par une photographie assez hideuse.
Ah oui aussi, je ne savais pas quand 2023 on ne savait plus dupliquer un acteur ou actrice dans le même plan , alors que par ex dans le film Le bouc émissaire (1959) c'était fait à la perfection , on se fout pas un peu de nous là Mme Donzelli ?
Du coup toutes les scènes avec les jumelles sonnent faux, c'est jamais crédible, si on a pas le talent, ou les moyens de faire quelques VFX , on change sont histoire, on adapte un autre roman, dommage les acteurs méritaient mieux que cet emballage plus que médiocre.

5/10

[tchi-tcha]

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Bien dit ! Moi aussi j'avais trouvé que la scène du lave-vaisselle sonnait faux