Quelques mots sur ce film (je précise qu'il n'y a pas de relation avec ce 8 mars, j'ai vu le film hier soir, pas du tout prévu
)...
Santa Barbara, été 1979. L’époque est marquée par la contestation et d’importants changements culturels. Dorothea Fields, la cinquantaine, élève seule son fils Jamie. Elle décide de faire appel à deux jeunes femmes pour que le garçon, aujourd’hui adolescent, s’ouvre à d’autres regards sur le monde : Abbie, artiste punk à l’esprit frondeur qui habite chez Dorothea, et sa voisine Julie, 17 ans, aussi futée qu’insoumise…
J'avais prévu d'aller voir Split à la base, la séance était complète (voilà bien la première fois que ça m'arrive
). Je me suis rabattu sur ce film qui figurait également dans ma liste à voir et je n'ai pas été déçu. Au vu de son casting, de la bande annonce (pas vu), des visuels glanés ça et là, on pourrait m'objecter que nous avons à nouveau là un énième film indépendant, oui et non.
Tant dans son propos (mêler la vie d'un jeune garçon au regard de trois femmes de différentes générations et donc donner des points de vues tant sociologiques qu'identitaires et sexuels propres à la construction d'un être humain en regard de son sexe et de comment il est perçu par les autres) que sa mise en scène (qui mêle tour à tour fiction et documentaire --les photos et extraits vidéos qui apportent toujours une contextualisation bienvenue-- que clippesque --et c'est en soi logique puisqu'on entre dans les années 80 peu après. Le film dresse clairement 1979 comme frontière avant un grand changement --aussi bien en montrant l'éphémère mais énergique mouvement punk que Nixon plus tard-- essentiel et historique avant une décennie totalement différente mais dont les prémisses se font sentir par petites touches), le film marque des points.
Les comédiens sont épatants aussi.
J'ai toujours été fan d'Elle Fanning, pour moi plus douée que sa grande soeur donc je suis à nouveau conquis. La voir jouer une personne se changeant discrètement en zombie dans Super 8 représentait pour moi basiquement l'essence de ce que peut être un jeune comédien et comment il capte et vit avec son métier (qui est un travail d'apparences et de construction --qui peut rejoindre la construction identitaire, il n'y a qu'a voir comment certains sont "habités" par leurs rôles, et souvent la vie s'est mêlée à la fiction on le sait). Rien à dire sur Annette Bening, parfaite, ambigüe, tour à tour cassante et touchante. Greta Gerwig aussi est parfaite. Elle m'a scié. Et Billy Crudup tout comme le jeune Lucas Jade Zumann, rien à redire.
Bref, un film drôle, émouvant, rythmé (cette B.O Punk qui fait cohabiter les Talking heads avec Louis Armstrong, Black Flag avec Bowie et les Buzzcocks et puis y'a les Clash, bien sûr, indispensables !). Et puis son jeu de voix-off qui m'a renvoyé au "dialogue" de Neruda mais ici plus détaché, toujours en regard avec le passé, le présent, le vécu et l'avenir. Et puis du vécu où l'on va tous se retrouver (on a tous connu cette fille qui nous a fait un peu trop battre le coeur, ne niez pas...). Je suis sorti du film sur un petit nuage. Le truc qui fait un bien fou. C'est pas tous les jours qu'on voit un film citer directement Koyanisqaatsi, le féminisme, Siouxsie and the banshees et une discussion sur le rôle du clitoris là comme ça, sur le pouce, presque entre le fromage et le dessert.
Je veux le revoir.


J'avais prévu d'aller voir Split à la base, la séance était complète (voilà bien la première fois que ça m'arrive

Tant dans son propos (mêler la vie d'un jeune garçon au regard de trois femmes de différentes générations et donc donner des points de vues tant sociologiques qu'identitaires et sexuels propres à la construction d'un être humain en regard de son sexe et de comment il est perçu par les autres) que sa mise en scène (qui mêle tour à tour fiction et documentaire --les photos et extraits vidéos qui apportent toujours une contextualisation bienvenue-- que clippesque --et c'est en soi logique puisqu'on entre dans les années 80 peu après. Le film dresse clairement 1979 comme frontière avant un grand changement --aussi bien en montrant l'éphémère mais énergique mouvement punk que Nixon plus tard-- essentiel et historique avant une décennie totalement différente mais dont les prémisses se font sentir par petites touches), le film marque des points.
Les comédiens sont épatants aussi.
J'ai toujours été fan d'Elle Fanning, pour moi plus douée que sa grande soeur donc je suis à nouveau conquis. La voir jouer une personne se changeant discrètement en zombie dans Super 8 représentait pour moi basiquement l'essence de ce que peut être un jeune comédien et comment il capte et vit avec son métier (qui est un travail d'apparences et de construction --qui peut rejoindre la construction identitaire, il n'y a qu'a voir comment certains sont "habités" par leurs rôles, et souvent la vie s'est mêlée à la fiction on le sait). Rien à dire sur Annette Bening, parfaite, ambigüe, tour à tour cassante et touchante. Greta Gerwig aussi est parfaite. Elle m'a scié. Et Billy Crudup tout comme le jeune Lucas Jade Zumann, rien à redire.
Bref, un film drôle, émouvant, rythmé (cette B.O Punk qui fait cohabiter les Talking heads avec Louis Armstrong, Black Flag avec Bowie et les Buzzcocks et puis y'a les Clash, bien sûr, indispensables !). Et puis son jeu de voix-off qui m'a renvoyé au "dialogue" de Neruda mais ici plus détaché, toujours en regard avec le passé, le présent, le vécu et l'avenir. Et puis du vécu où l'on va tous se retrouver (on a tous connu cette fille qui nous a fait un peu trop battre le coeur, ne niez pas...). Je suis sorti du film sur un petit nuage. Le truc qui fait un bien fou. C'est pas tous les jours qu'on voit un film citer directement Koyanisqaatsi, le féminisme, Siouxsie and the banshees et une discussion sur le rôle du clitoris là comme ça, sur le pouce, presque entre le fromage et le dessert.


Je veux le revoir.
