Marcello Fondato (1924-2008)
Publié : 21 juil. 16, 17:05
CHARLESTON (Marcello Fondato, 1977) découverte
Le récit n'est déjà pas simple mais la version français a l'air d'embrouiller un peu plus l'affaire en bâclant la traduction et en réduisant de dix minutes le montage final. On met donc près de trois quart d'heures à relier les points et même le générique de fin terminé, un paquet de questions nous restent sur les bras. Ne blâmons pas totalement le distributeur français qui ne savait pas comment vendre le film car même la VO n'est visiblement pas réglée comme une horloge suisse. L'idée pour Fondato, était de picorer sur le carton de The Sting et par la même de faire peau neuve en réalisant un film un peu plus soigné que ses autres opus de l'écurie Spencer/Hill. Seulement quelque chose a craqué - ou est-ce le réalisateur qui en cours de route a renoncé à ses ambitions - car Charleston joue sur deux terrains sans jamais prendre la main sur l'un d'eux. D'un coté l'esthétique 30's ne résiste pas au budget, va pour un costume élégant pour Bud mais pour le reste va falloir se démerder, alors pas de film d'époque mais deux trois plans en Angleterre (c'est pas loin et les gens n'y verront que du feu), quelques casquette à carreau et on tire le rideau. De l'autre, Fondato ne résiste pas à la tentation de l'humour qui tache, proche de la sexy comédie de l'époque (les seins en moins) avec un James Coco sur-existé et particulièrement haineux envers les téléphones. Un film étrange, raté en majeure partie mais attachant car fait sans se rendre compte que le cocktail ne pouvait pas marcher. Sans un scenario en béton armé, l'arnaque tourne à la prise de tête scénaristique (l'arnaqueur arnaque un arnaqueur qui arnaque des flics parce que... bonne question). La bagarre finale sort d'un chapeau, comme tournée après montage par des producteurs craignant la réaction des fans de Bud Spencer, les seconds rôles comiques ne servent qu'à fatiguer le spectateur mais Bud is Bud donc beaucoup de tendresse pour son personnage, James Coco finit par faire sourire tant son cabotinage pète tous les scores et la fausse guerre de Kippour est assez culottée pour un film visant un large public. A noter qu'en vedette anglo-saxonne on retrouve Herbert Lom qui rejoue son rôle des Pink Panther. Ne clignez pas des yeux car son personnage ne fait que passer et n'a aucune importance dans l'intrigue.