William Friedkin (1935-2023)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par Flol »

Coxwell a écrit : 9 août 23, 03:36
DGG est prévenu, au moins. Si son film bide et qu’il a des poltergeists dans sa baraque, il saura pourquoi.
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El Dadal
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par El Dadal »

Flol a écrit : 9 août 23, 07:34
Coxwell a écrit : 9 août 23, 03:36
DGG est prévenu, au moins. Si son film bide et qu’il a des poltergeists dans sa baraque, il saura pourquoi.
Fabuleux Friedkin. Quelque part, j'adorerai qu'il puisse ainsi revenir, ça donnerait à réfléchir à tous les réals qui acceptent ce genre de commande et le monde n'en serait que meilleur.

Au passage, la trajectoire de carrière de DGG n'en finit plus de me plonger dans les affres de la perplexité.
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Demi-Lune
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par Demi-Lune »

Avec la disparition de Friedkin, ras le bol d'attendre une édition décente du Sang du châtiment qui ne viendra probablement jamais (à moins qu'Intersections ne se penche dessus?). Du coup, j'ai découvert la version d'origine de 1987 sur un rip de VHS recadré en 1.33, et, cerise sur le gâteau, dans une VF faite par-dessus la jambe à l'époque, voix de gamins venues de l'enfer incluses. Conditions de visionnage épouvantables donc, qui préjudicient forcément un peu l'appréciation du film.

En l'état, quoique "malade" puisse être le produit fini, on est bien en présence d'un pur film de son auteur. Celui-ci savait instaurer de manière presque machiavélique une atmosphère dérangeante de perte de repères moraux. Le style paraît toujours si simple, et pourtant, il embarque le spectateur dans l'abîme sans qu'il ne se rende réellement compte du basculement. Comme dans ses meilleures heures, la mise en scène de Friedkin se veut très directe et terre-à-terre tout en s'entrouvrant parfois sur des pas-de-côté étranges, qu'il s'agisse d'images mentales presque conceptuelles s'invitant sauvagement dans le fil du montage, ou de réminiscences de personnages aux implications ambiguës. Avec L'exorciste, c'est peut-être le film le plus littéral que Friedkin ait consacré à son obsession sur la nature du mal, et sur le précipice métaphysique auquel le mal renvoie pour la communauté sociale au sein de laquelle il prend racine. La question de la foi - donc du doute - est ici remplacée par des considérations plus juridiques sur la réelle responsabilité pénale d'un tueur en série, mais que l'on ne s'y trompe pas, c'est le même combat millénaire (presque eschatologique) et la même interrogation de fond sur la part intrinsèquement noire de l'être humain. Le doute et son corollaire cinématographique, l'ambiguïté, guident donc l'intrigue et cela donne un film fascinant (l'assassin est-il conscient de ses actes? joue-t-il avec les enquêteurs?) parce que brouillant les cartes, mais quelque part, se mordant un peu la queue lorsque le doute se déplace aussi sur le terrain de la conscience du procureur interprété par Michael Biehn. L'inflexion qu'il éprouve sur le finish quant à la peine de mort à requérir intervient de manière brouillonne, et semble procéder d'un malaise en réalité fondamentalement intime : celui de progressivement mesurer que lui-même a donné la mort (à son enfant, en prenant la décision de le débrancher). Le côté "paradis perdu" des réminiscences de sa fille et l'association d'idées qu'elles induisent avec les victimes des meurtres semblent en fait devoir mener vers cette prise de conscience, que je trouverais pour le moins bancale si l'idée de Friedkin était effectivement d'établir une forme de réciprocité, entre l'avocat et l'assassin, dans la responsabilité de donner la mort à quelqu'un. Mais comme Friedkin a fait deux montages du film parvenant à des conclusions différentes, difficile de penser qu'il était très clair dans ses idées. Ça renforce paradoxalement le mystère et le pouvoir vénéneux de cette œuvre devant également beaucoup à la partition d'Ennio Morricone, dont les boucles obsédantes se doublent de clochettes électroniques qui évoquent les sonorités inconfortables (mi-rassurantes, mi-menaçantes) de L'oiseau au plumage de cristal ou du futur Attache-moi! Au rayon des bizarreries, à noter également une Grace Zabriskie qui semble déjà peaufiner son rôle de Twin Peaks, et une certaine vibe, au début, qui m'a rappelé Manhunter et ses meurtres que l'on devine atroces (quand on connaît la guéguerre entre Mann et Friedkin à l'époque de Police fédérale Los Angeles, le premier accusant le second d'avoir pompé le style de Miami Vice, je me dis que mon impression sur Rampage n'est pas si déconnante).

Bref, aucune version du film ne sera probablement jamais vraiment satisfaisante (et je ne parle pas que de la "chute" pro ou anti peine de mort, il y a aussi toutes les scènes de couple elliptiques et pas franchement convaincantes), mais cela reste incontestablement un must-see pour quiconque aime le cinéma de Hurricane Billy, cinéaste qui ne compte hélas qu'une poignée de films décisifs mais dont la personnalité, les visions fulgurantes et le goût pour les voyages en eaux troubles, dont on sort presque physiquement atteint, laisseront un vide irremplaçable dans le paysage cinématographique américain.
Dernière modification par Demi-Lune le 12 août 23, 20:35, modifié 1 fois.
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par manuma »

Demi-Lune a écrit : 12 août 23, 15:57 et, cerise sur le gâteau, dans une VF faite par-dessus la jambe à l'époque, voix de gamins venues de l'enfer incluses.
J'ai encore en tête ce traumatisant doublage... Jamais revu depuis sa location en VHS d'ailleurs.
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par mannhunter »

manuma a écrit : 12 août 23, 17:00
Demi-Lune a écrit : 12 août 23, 15:57 et, cerise sur le gâteau, dans une VF faite par-dessus la jambe à l'époque, voix de gamins venues de l'enfer incluses.
J'ai encore en tête ce traumatisant doublage...
pareil, les larmes de la famille endeuillée, avec cette VF, une scène à pleurer...de rire!
Demi-Lune a écrit : 12 août 23, 15:57quand on connaît la guéguerre entre Mann et Friedkin à l'époque de Police fédérale Los Angeles
Friedkin déclarait il y a quelques années à Lyon qu'il n'y avait jamais eu de "guéguerre" à ce sujet entre lui et Mann, qu'il n'avait d'ailleurs jamais vu un seul épisode de "Miami Vice" et qu'il ne savait donc pas d'où était partie cette histoire colportée depuis les années 80. Bon cela dit William Petersen avait déclaré de son côté que Friedkin avait à l'époque refusé de montrer le premier montage de "Police fédérale Los Angeles" à Michael Mann, quand ce dernier alors en préparation de son "Manhunter" s'était montré intéressé par la prestation de Petersen... :) Et Alex Mcarthur le tueur du "Sang du châtiment" avait ensuite été le Neil McCauley du "L.A Takedown" de Michael Mann en 1989..
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par shubby »

Revu Traqué. Hormis un bon verre de gras sur la seconde partie, dû à des concessions sur qq persos feminins bâclés, ça reste fort. Le film a beau être court, avec ce qu'il raconte il tenait sur 75-80mn. Art de l'ellipse, très bon son, un compositeur que Stallone réquisitionnera plus tard sur du Rambo et ses Expendables. Et une mise en scène remarquable, et un montage à couper au... couteau. Les deux têtes d'affiche sont en forme et donnent tout, ça se sent. J'aime bien aussi cette façon de rejouer Predator 1 et 2 dans un seul film. La séquence en jungle urbaine, avec cette chouette scène d'une fontaine figurant une cascade, est sacrément bien vue (en plus de me rafraîchir par ce temps caniculaire). Ça tient bien le coup tout ça. Pourrait même être décalqué sur un canevas de super héros, on trouve pas mal d'échos ici.

Nota : Rex Linn. Un second... couteau avec une bonne trogne d'américain typique. Là, il joue un des chasseurs qui se fait zigouiller au début. Hier je l'avais revu en chef de quart ds l'île aux pirates de Harlin. Un chauve célèbre ds la constellation hollywoodienne.
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par TheGentlemanBat »

Demi-Lune a écrit : 12 août 23, 15:57 Avec la disparition de Friedkin, ras le bol d'attendre une édition décente du Sang du châtiment qui ne viendra probablement jamais (à moins qu'Intersections ne se penche dessus?). Du coup, j'ai découvert la version d'origine de 1987 sur un rip de VHS recadré en 1.33, et, cerise sur le gâteau, dans une VF faite par-dessus la jambe à l'époque, voix de gamins venues de l'enfer incluses. Conditions de visionnage épouvantables donc, qui préjudicient forcément un peu l'appréciation du film.
Cherchant à voir le film, j'étais étonné et encore plus déçu qu'il n'y ait en effet aucune édition HD. Peut-être que le décès du réal' va justement décider certains à enfin se remuer (même si le volume des ventes de la vidéo physique baisse année après année et qu'on nous dit qu'on s'achemine doucement mais sûrement vers un marché de niche, il y a quand même matière à se faire encore un peu de blé, ça ne motive personne ?). Et sinon dans le même genre, je viens de finir la lecture des divers témoignages de cinéastes et artistes ayant côtoyé Friedkin parus dans l'hommage que lui a rendu Mad Movies ce mois-ci et BIM ! re-déception en google-isant de constater que le pourtant récent documentaire d'Alexandre O. Philippe revenant sur le tournage de L'Exorciste est, hors Amérique, uniquement visible en streaming sur Shadowz ou à la location/achat sur 2/3 portails VOD (ras-le-bol du démat' !).
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Flol
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par Flol »

Hier soir, j'avais envie de voir du cinéma. Alors je me suis refait The French Connection.
Quel film fabuleux, bon dieu. :o
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Alexandre Angel
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par Alexandre Angel »

Flol a écrit : 22 sept. 23, 16:27 Hier soir, j'avais envie de voir du cinéma. Alors je me suis refait The French Connection.
Quel film fabuleux, bon dieu. :o
Ben ouais, quand même, il dégage bien alors qu'il s'en prend régulièrement plein la tronche de la part des historiens du cinéma.
Personnellement, je le préfère très nettement à Bullitt.
Et la musique de Don Ellis, pendant les scènes de filature notamment, n'a pas pris une ride.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par Flol »

Alexandre Angel a écrit : 22 sept. 23, 16:33
Flol a écrit : 22 sept. 23, 16:27 Hier soir, j'avais envie de voir du cinéma. Alors je me suis refait The French Connection.
Quel film fabuleux, bon dieu. :o
Ben ouais, quand même, il dégage bien alors qu'il s'en prend régulièrement plein la tronche de la part des historiens du cinéma.
Ah ? Et pour quelles raisons ?
Alors que c’est la naissance du Friedkin aussi énervé qu’ambigu, et donc absolument passionnant, couplé à ce style documentaire qui fera date dans l’histoire du cinéma (et qu’il utilisera de nouveau 2 ans plus tard dans un tout autre genre de film).
Alexandre Angel a écrit :Et la musique de Don Ellis, pendant les scènes de filature notamment, n'a pas pris une ride.
Et pas que ! Dès le générique de début elle attaque sévère, avec ce côté volontairement arythmique et presque inconfortable à écouter.
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par Mosin-Nagant »

Flol a écrit : 22 sept. 23, 18:56
Alexandre Angel a écrit :Et la musique de Don Ellis, pendant les scènes de filature notamment, n'a pas pris une ride.
Et pas que ! Dès le générique de début elle attaque sévère, avec ce côté volontairement arythmique et presque inconfortable à écouter.
Ah oui, bordel. Un de mes génériques de début de film préférés. On sait tout de suite qu'on est pas là pour déconner avec une entrée pareille. Dès qu'il repasse en salle, je réserve ma place !
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par tchi-tcha »

Alexandre Angel a écrit : 22 sept. 23, 16:33 ...il s'en prend régulièrement plein la tronche de la part des historiens du cinéma.
Même interrogation que Flol :shock:

Ah bon ? Par qui ? Pour quelles raisons ? Avec quels arguments ?

Quant à le préférer "largement" à Bullitt, le Peter Yates est un polar sombre qui bénéficie d'une musique classieuse et d'une poursuite en bagnole culte (enfin, bénéficie... elle le déséquilibre aussi et elle fait de l'ombre au reste dans la mémoire collective), mais la démarche et le résultat ne sont pas du tout les mêmes. Et j'imagine moins Spielberg se lancer dans un remake du Friedkin.
(par contre, moi c'est plutôt Police Fédérale Los Angeles que je préfère largement à French Connection...)

Bref, c'est qui ces historiens du cinéma ? Tu sais où ils habitent ?
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Alexandre Angel
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par Alexandre Angel »

Flol a écrit : 22 sept. 23, 18:56
Alexandre Angel a écrit : 22 sept. 23, 16:33 Ben ouais, quand même, il dégage bien alors qu'il s'en prend régulièrement plein la tronche de la part des historiens du cinéma.
Ah ? Et pour quelles raisons ?
Goût du tape-à-l'œil. Poursuite en voiture gratuite. Sensationnalisme. Racolage.
tchi-tcha a écrit : 22 sept. 23, 21:10 Bref, c'est qui ces historiens du cinéma ? Tu sais où ils habitent ?
Coursodon/Tavernier ? Prends une bonne lampe torche.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par Flol »

Alexandre Angel a écrit : 22 sept. 23, 23:08 Goût du tape-à-l'œil. Poursuite en voiture gratuite. Sensationnalisme. Racolage.
Ce qui est dingue, c’est qu’il n’y a strictement rien de tout ça dans le film. :shock:
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Re: William Friedkin (1935-2023)

Message par Alexandre Angel »

Après, et je réponds aussi à tchi-tcha, je pense évoquer, plutôt que des historiens précis, une tendance de la pensée critique d'il y a 40-50 ans, qui a longtemps vécu, et qui consistait à flinguer beaucoup de films américains de l'époque : que ce soit Le Parrain, Jaws ou The French Connection. On reconnaissait invariablement qu'ils étaient bien faits (qu'est-ce que j'ai pu l'entendre, en famille ou ailleurs, l'expression "c'est bien fait").
Ajoutons que les rapports entre Friedkin et la critique n'ont jamais été très clairs et il faut dire que le mec n'a jamais été clair non plus.

Mais pour l'avoir revu récemment, oui, je trouve que The French Connection tient le coup mais plus sur la forme que sur le fond, à mon sens, qui reste un peu superficiel.
French Connection 2 est une bonne suite (une des meilleures sequels que j'ai connues quand on compare, par exemple, avec Jaws 2) avec un tout petit peu plus de profondeur (la scène de désintox de Gene Hackman).
Je ne dirais pas pour autant qu'elle est supérieure au premier opus.
tchi-tcha a écrit : 22 sept. 23, 21:10 Quant à le préférer "largement" à Bullitt, le Peter Yates est un polar sombre qui bénéficie d'une musique classieuse et d'une poursuite en bagnole culte (enfin, bénéficie... elle le déséquilibre aussi et elle fait de l'ombre au reste dans la mémoire collective), mais la démarche et le résultat ne sont pas du tout les mêmes.
Ce sont deux productions Philip D'Antoni qui veulent insuffler de l'ultra modernité au polar, avec plus de violence, de froideur narrative et des morceaux de bravoure comme on en avait jamais vus avant (donc oui, les poursuites en voiture). Ça fait tout de même pas mal de points communs mais c'est vrai que le Friedkin s'inscrit dans les années 70 là où le Yates se repaît des sixties, et Friedkin travaille beaucoup sur l'atmosphère urbaine. De plus, les moyens (ce n'est pas une question de budget) au sens technique semblent plus proches de nous dans The French Connection que dans Bullitt : une espèce de virtuosité, de perfection dans l'approche du réalisme, qui débordera largement le cadre de la décennie..et du réalisme.
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