Max Schreck a écrit :Sinon, revu :
The Day of the locust (Le Jour du fléau), John Schlesinger
Découvert ce soir pour ma part, et j'en sors moins enjoué que toi.
C'est vrai le film baigne dans une folie douce, une ambiance très bizarre qui culmine dans son dernier quart d'heure avec ce "pétage de plombs" général, violent, extrême, où la foule, la masse, partenaire du cinéma, d'Hollywood sait aussi se montrer incontrolable et dangereuse. Car j'ai surtout vu dans ce film une vision cynique du microcosme Hollywoodien (c'est par ce biais que j'ai essayé de comprendre le film).
Ainsi on nous montre une ville qui vit toute entière pour l'industrie du cinéma - et plus généralement du spectacle et du business:
- les parents qui dressent leurs enfants à être de gentils petits Shirley Temple prêts pour tout casting,
- des figurants qui voudraient bien être en tête d'affiche mais qui n'évitent pas un nombrilisme certain (Karen Black, toujours à parler d'elle, ou à se regarder dans des miroirs pendant que son père agonise),
- un microcosme qui ne se soucie jamais de ce qui arrive ailleurs (les images d'Hitler dans les news au ciné, que les protagonistes ne voient pas car sortant de la salle, préoccupés par leurs plans drague...),
- une population constamment au spectacle que ce soit dans la rue à une avant-première de film, ou scrutant les voitures à l'entrée des studios Paramount, ou étant simple spectateurs sur un banc de l'église pendant l'enterrement,
- cérémonies religieuses transformées quasiment en spectacle de music hall, où l'argent coule à flots, etc, etc...
Deux personnages extérieurs débarquent là-dedans: Donald Sutherland, dont on devine assez tôt qu'il a un petit grain, et qui se laissera "manipuler" par Karen Black, jusqu'à craquer. Et il y a le héros, William Atherton, qu'on découvre sensible, observateur (il dessine les gens), sincère, il aime la fissure au mur (il ne se contente pas que de perfection), etc... Bref des qualités assez opposées à celles des locaux.
Dans la 2e heure, j'ai un peu commencé à m'ennuyer car je ne voyais pas où les auteurs voulaient aller. Jusqu'au final, certes marquant, mais qui, pour moi forcément, ne rattrape pas l'ensemble. Il faut quand même signaler que c'est un film suffisamment original pour être essayé, à une époque où Paramount osait des choses pas forcément très abordables. C'était en 1974...