Richard Thorpe (1896-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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someone1600
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par someone1600 »

Je me disais la meme chose a propos des chateaux quand j'ai vu le film... pas fort, mais bon, j'ai bien aimé le film tout de meme.
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Ann Harding
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Ann Harding »

The Unknown Man (1951) avec Walter Pidgeon, Ann Harding et Barry Sullivan

L'avocat Brad Mason (W. Pidgeon) accepte de défendre Rudi Wallcheck (K. Brasselle) accusé de meurtre. Il le fait acquitter et réalise peu après qu'il était coupable...

Je me suis embarquée dans cet opus de Thorpe sans grande illusion. Le film est mentionné dans l'Encyclopédie du Film Noir, alors je me suis dit qu'il avait peut-être un peu d'intérêt. Ce scénario tordu aurait certainement pu fournir un film bien plus captivant que celui-ci. Mais, évidemment Thorpe n'est pas un Fritz Lang, ni un Anthony Mann. Il se contente de filmer très platement un scénario sans aucune trace d'atmosphère. Les décors sont toujours sur-éclairés comme dans presque tous les films MGM de série. Pourtant le personnage joué par Walter Pidgeon n'est pas dénué d'intérêt. Cet avocat riche et célèbre perd pied en se mettant à la justice criminelle. Il se laisse abuser par un malfrat qui joue l'innocence. Par la suite, il tentera par tous les moyens de remédier à sa faute en poursuivant celui qui est derrière le racket qui affecte la ville. Il ira même jusqu'au meurtre de celui le contrôle. Puis, ironie du sort, il redevient le défenseur du malfrat innocenté, maintenant accusé du meurtre commis par lui-même. Hélas, Thorpe fait de tout cela une sorte de téléfilm sans ressort, sans rythme et sans mystère. Il rate même la scène finale pourtant assez passionnante dans ses excès.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Pidgeon se fait sciemment assassiner par le malfrat pour qu'il soit condamné pour un meurtre.
Ann Harding n'a qu'un petit rôle de complément en épouse de Pidgeon. Un tout petit film noir gâché par un mauvais réalisateur...
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par allen john »

Ivanhoe (Richard Thorpe, 1952)

"Un chef d'oeuvre", conclut Patrick Brion dans le texte consacré à ce film, choisi comme représentatif du "cinéma d'aventures", dans un ouvrage paru aux Editions de la Martinière. sans aller jusqu'à me risquer à parler ainsi de ce film, il faut bien reconnaitre que les gens (Thorpe, l'homme à tout faire de la MGM, et le producteur Pandro S. Berman) qui ont présidé à la réalisation de cette version du roman de Walter Scott ont fait de la belle ouvrage, d'une part, mais aussi un film dont l'interprétation ne se limite pas à la simple vision d'un moyen-âge mythique et distrayant: il y a plus, bien plus...

Comme la légende de Robin des Bois, le film (comme le roman) se situe pendant la régence de Jean, le frère de Richard 'Coeur de lion'. La présence assez voyante de Robin de Locksley dans le film nous rappelle d'autres glorieuses pages cinématographiques, mais il ne s'agit pas de Robin Hood cette fois: le héros, c'est Ivanhoe, un chevalier Saxon attaché à rendre la couronne à Richard, qu'il sait prisonnier en Autriche. Il a pour mission de récupérer une rançon afin de ramneer Richard pour flanquer la pâtée à Jean, et sauver l'Angleterre... Mais pour cela, il ne doit pas se contenter d'unifier le clan des Saxons contre les Normands du prince Jean (en sachant que Richard est lui aussi Normand): il lui faut également convaincre la communauté Juive Anglaise de participer à la bataille...

Au début du film, Wilfrid d'Ivanhoe (Robert Taylor) , déguisé, participe à un repas chez son père: le vieux Saxon (Finlay Currie) a permis à des chevaliers Normands de partager son repas, dont le puissant Chevalier de Bois-Guilbert (George Sanders); un homme de passage, le Juif Isaac D'York (Felix Aylmer), est lui aussi convié à la table, au nom des lois d'hospitalité. au cours du dîner, qui sert d'exposition des rivalités et de la situtaion politique locale, la présence du vieux Juif semble être précisément le principal problème pour les Normands, là ou le vieux Sir Cedric dit ne pas voir de différence notable entre tous les hommes invités à sa table: le ton est donné... Le film montre ainsi non pas une lutte entre saxons et Normands, comme Robin Hood, mais bien un combat entre ceux qui excluent et ceux qui sont prèts à vivre avec les autres , y compris les Juifs. Le film est plus courageux que ceux des années 30 qui évitaient soigneusement d'utiliser le mot 'Juif' pour raconter l'exclusion vécue en Allemagne nazie, par exemple, mais de fait, la guerre, mais aussi le film The gentleman's agreement (Kazan, 1947) sont passés par là. au-delà du message anti-raciste, le film montre aussi en Ivanhoe un homme qui sait contrer ses ennemis, mais aussi ses amis: il affranchit lui-mêem un esclave de son père, qui lui en voudra. Bref, on est en pleine naissance de l'humanisme.

Le film ne se contente donc pas d'être un beau film de chevalerie: la thématique de l'exclusion et de l'antisémitisme, d'un choix pragmatique (Tous ceux qui sont aux côtés de richard expriment souvent un choix par défaut) à des fins politiques, et surtout le bizarre rectangle amoureux formé autour d'Ivanhoe et de la belle Rebecca d'York (Elizabeth Taylor) finissent den faire un film adulte et riche. Ivanhoe amoureux de la pupille de son père, la belle Rowena (Joan Fontaine) reçoit l'aide de la mystérieuse Rebecca, amoureuse de lui, et dont la survie est le principal enjeu du combat final: en effet, l'ennemi Bois-Guilbert n'aime pas les Juifs, mais il est subjugué par la belle rebecca, au point d'être prèt à trahir pour elle, voire à admettre le déshonneur de perdre la face en combat. face à Robert Taylor, le principal atout de ce film est inévitablement George Sanders, dont la vénéneuse voix cache ici de bien troublants tourments intérieurs...

...Et en plus, le film a été tourné en Angleterre, dans de vrais châteaux, avec des batailles, des flêches, des ponts-levis... Toute la panoplie!!

http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 49878.html
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par someone1600 »

Un excellent film en effet, mon préféré de ceux que j'ai vu du Richard Thorpe. :wink:
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Ann Harding
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Ann Harding »

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Above Suspicion (1943, Richard Thorpe) avec Joan Crawford, Fred MacMurray, Conrad Veidt et Basil Rathbone

A Oxford, le professeur Richard Myles (F. MacMurray) vient d'épouser Frances (J. Crawford). Ils partent en voyage de noces en Europe. Mais, avant de partir, un ami de Myles, qui travaille au Foreign Office, lui demande contacter certains de leurs agents en Allemagne pour recueillir des informations cruciales sur une nouvelle arme. En tant que touriste en voyage de noces, il sera au-dessus de tout soupçon...

Cette comédie d'espionnage réalisée par Richard Thorpe est une bonne surprise dans la filmographie très inégale de ce réalisateur de studio. Contrairement au plat et médiocre The Unknown Man (1951), ce film possède rythme et humour. Joan Crawford et Fred MacMurray y font preuve de beaucoup de dynamisme et leur couple fonctionne parfaitement à l'écran. Il faudrait d'ailleurs réhabiliter une bonne fois pour toute l'excellent Fred MacMurray, si souvent sous-estimé. Il a réussi à être un partenaire à la hauteur face à Claudette Colbert, Barbara Stanwyck, Carole Lombard et Rosalind Russell. Un beau palmarès ! Le voyage de noces de Mr & Mrs Myles devient rapidement une suite de rencontres et d'enigmes en tous genres à Paris, puis dans le sud de l'Allemagne. On reconnait dans les seconds rôles la crème des supporting actors de la MGM: Arthur Shields, Reginald Owen ou Felix Bressart. Puis, il y a les deux protagonistes de choix que sont Basil Rathbone, toujours aussi inquiétant et retors, et Conrad Veidt, en agent infiltré. Ce fut le dernier rôle de Conrad Veidt qui mourut peu de temps après le tournage. Son rôle est assez sacrifié, mais, il réussit à donner le meilleur de lui-même dans les quelques scènes où il apparaît. Il danse un tango endiablé avec une dame d'âge mûr, avec jubilation. Le film s'inspire du style hitchcockien, particulièrement pour la scène de meurtre durant un concert (le Concerto pour piano N°1 de Liszt) où le tireur attend un coup du percussionniste sur la grosse caisse pour tirer en toute discrétion. Cette séquence était déjà présente dans la première version de The Man Who Knew Too Much (1934). Il est difficile d'identifier qui est responsable de la qualité et du dynamisme de ce film, mais Robert Planck derrière la caméra a certainement a yvoir de même que le réalisateur et producteur britannique Victor Saville. Une petite fantaisie d'espionnage très sympathique. Le film est dispo en Warner Archive dans une très belle copie.
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Jeremy Fox
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Jeremy Fox »

J'en ai également un excellent (mais très lointain) souvenir.
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par semmelweis »

La main noire(1950)

Un film assez atypique pour l'époque. Tout d'abord, le fait que le rôle principal soit tenu par Gene Kelly dans un exercice éloigné de l'ensemble de sa carrière. Il joue ici dans un film plutôt de gangsters que noir. D'ailleurs, une fois de plus, ça montre la difficulté à définir ce qu'est un film noir. Donc l'acteur principal est bien mais surtout il faut voir le film comme un précurseur sur un sujet atypique.
En effet, le film prend comme décor le Little Italy du début du 20ème siècle en y mettant en scène la mafia italienne qui gangrène le quartier. On ne peut s'empecher de penser au jeune Corleon du Parrain 2. Mais la grand différence, c'est que le film ne tend vers aucun romantisme sur la mafia en la montrant comme une société prêt à tout avec mort de beaucoup de protagonistes, enlèvements d'enfant. Sur ce point , le film a un regard atypique dans le cinéma américain bien avant que l'on s'intéresse autant à la mafia quitte à en faire un genre à part entière. Cependant , la révélation du film sur les membres de cette mafai adoucit ce côté "société dans la société". On y montre aussi des gens qui sont sous le joug de celle ci mais certains qui la combattent ce qui est un adoucissement de la réalité. Il y a forcément un happy end qui jure avec le pessimisme ambiant du reste du film. On peut souligner une mise en scène agréable qui fait son travail ( en particulier dans sa volonté de nous faire ressentir Little Italy) mais qui ne brille pas non plus.Tout ceci manque un peu d'énergie mais reste agréable. Après vaoir vu le commentaire de Brion, je serai tenté de voir tous les Thorpes vu comme il dit que beaucoup de ses films sont très bien. Je tenterai peut etre Ivanhoé. En tout cas, je conseille le film qui reste très agréable et un témoignage que le film de gangster peut avoir un versant sociologique . Un film atypique, intéressant et novateur dans son contenu pour l'époque. A voir même si ce n'est pas un vrai film noir dans la pure tradition.
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par frédéric »

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Le fils Prodigue

Peplum de série qui n'avait pas l'envergure ni les moyens d'un Dix Commandements ou Ben Hur. Le film est réussi par sa reconstitution avec de magnifiques décors et costumes et une deuxième partie un peu plus rythmée. Mais le début est assez poussif, la scène du vautour est plutôt kitsch, reste quand même de bons moments et le charme de Lana Turner.
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poet77
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par poet77 »

allen john a écrit :Ivanhoe (Richard Thorpe, 1952)

"Un chef d'oeuvre", conclut Patrick Brion dans le texte consacré à ce film, choisi comme représentatif du "cinéma d'aventures", dans un ouvrage paru aux Editions de la Martinière. sans aller jusqu'à me risquer à parler ainsi de ce film, il faut bien reconnaitre que les gens (Thorpe, l'homme à tout faire de la MGM, et le producteur Pandro S. Berman) qui ont présidé à la réalisation de cette version du roman de Walter Scott ont fait de la belle ouvrage, d'une part, mais aussi un film dont l'interprétation ne se limite pas à la simple vision d'un moyen-âge mythique et distrayant: il y a plus, bien plus...

Comme la légende de Robin des Bois, le film (comme le roman) se situe pendant la régence de Jean, le frère de Richard 'Coeur de lion'. La présence assez voyante de Robin de Locksley dans le film nous rappelle d'autres glorieuses pages cinématographiques, mais il ne s'agit pas de Robin Hood cette fois: le héros, c'est Ivanhoe, un chevalier Saxon attaché à rendre la couronne à Richard, qu'il sait prisonnier en Autriche. Il a pour mission de récupérer une rançon afin de ramneer Richard pour flanquer la pâtée à Jean, et sauver l'Angleterre... Mais pour cela, il ne doit pas se contenter d'unifier le clan des Saxons contre les Normands du prince Jean (en sachant que Richard est lui aussi Normand): il lui faut également convaincre la communauté Juive Anglaise de participer à la bataille...

Au début du film, Wilfrid d'Ivanhoe (Robert Taylor) , déguisé, participe à un repas chez son père: le vieux Saxon (Finlay Currie) a permis à des chevaliers Normands de partager son repas, dont le puissant Chevalier de Bois-Guilbert (George Sanders); un homme de passage, le Juif Isaac D'York (Felix Aylmer), est lui aussi convié à la table, au nom des lois d'hospitalité. au cours du dîner, qui sert d'exposition des rivalités et de la situtaion politique locale, la présence du vieux Juif semble être précisément le principal problème pour les Normands, là ou le vieux Sir Cedric dit ne pas voir de différence notable entre tous les hommes invités à sa table: le ton est donné... Le film montre ainsi non pas une lutte entre saxons et Normands, comme Robin Hood, mais bien un combat entre ceux qui excluent et ceux qui sont prèts à vivre avec les autres , y compris les Juifs. Le film est plus courageux que ceux des années 30 qui évitaient soigneusement d'utiliser le mot 'Juif' pour raconter l'exclusion vécue en Allemagne nazie, par exemple, mais de fait, la guerre, mais aussi le film The gentleman's agreement (Kazan, 1947) sont passés par là. au-delà du message anti-raciste, le film montre aussi en Ivanhoe un homme qui sait contrer ses ennemis, mais aussi ses amis: il affranchit lui-mêem un esclave de son père, qui lui en voudra. Bref, on est en pleine naissance de l'humanisme.

Le film ne se contente donc pas d'être un beau film de chevalerie: la thématique de l'exclusion et de l'antisémitisme, d'un choix pragmatique (Tous ceux qui sont aux côtés de richard expriment souvent un choix par défaut) à des fins politiques, et surtout le bizarre rectangle amoureux formé autour d'Ivanhoe et de la belle Rebecca d'York (Elizabeth Taylor) finissent den faire un film adulte et riche. Ivanhoe amoureux de la pupille de son père, la belle Rowena (Joan Fontaine) reçoit l'aide de la mystérieuse Rebecca, amoureuse de lui, et dont la survie est le principal enjeu du combat final: en effet, l'ennemi Bois-Guilbert n'aime pas les Juifs, mais il est subjugué par la belle rebecca, au point d'être prèt à trahir pour elle, voire à admettre le déshonneur de perdre la face en combat. face à Robert Taylor, le principal atout de ce film est inévitablement George Sanders, dont la vénéneuse voix cache ici de bien troublants tourments intérieurs...

...Et en plus, le film a été tourné en Angleterre, dans de vrais châteaux, avec des batailles, des flêches, des ponts-levis... Toute la panoplie!!

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En ce qui me concerne, je parlerais volontiers de chef d'oeuvre à propos de ce film, comme Patrick Brion!
Mais il y a quelque chose que je conteste: j'ai lu sous la plume de certains critiques que le roman de Walter Scott était assez médiocre et que le film réalisé par Richard Thorpe lui était en tout point supérieur.
Comme il convient de se méfier quand on lit cette sorte de jugement à l'emporte-pièce, j'ai donc lu il y a quelques mois le roman de Walter Scott. Or j'y ai retrouvé tout ce qui fait la force du film et, en particulier, le message de tolérance à propos des Juifs.
Non seulement le roman n'est pas inférieur au film, mais il lui est même supérieur par certains aspects. Et je pense en particulier à ceci qui a dû effrayer le ou les scénariste(s) du film, c'est que Bois-Guilbert est décrit dans le roman comme étant un chevalier du Temple, un templier, autrement dit un religieux qui a prononcé le voeu de chasteté. Or ce religieux se consume d'amour et de désir pour la belle juive Rebecca. Walter Scott insiste beaucoup sur cet aspect, qui a été complétement gommé dans le film (Bois-Guilbert n'y est plus qu'un simple chevalier et non plus un templier, ce qui amoindrit sensiblement le scandale de sa passion pour Rebecca).
Cela dit, une fois encore je l'affirme: je suis un admirateur de ce film de Richard Thorpe!
Filiba
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Filiba »

Surlecutté par la verve de Double Wedding avec Myrna Loy et William Powell
rentre aussitôt dans mon panthéon des comédies des années 30 (où il y a pourtant du trés lourd)
Le personnage de William Powell bohème alcoolo séducteur est irresistible et Myrna Loy toujours à sa place (c'est à dire au top)
produit par un certain Joe Mankiewicz
je n'attendais pas Richard Thorpe sur ce terrain.
André Jurieux
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par André Jurieux »

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CRY 'HAVOC'. 1943

Avec Margaret Sullavan, Ann Sothern, Joan Blondell, Marsha Hunt, Ella Raines, Frances Gifford...

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Un bon film dramatique de Thorpe. Sans doute l'un de ses meilleurs films.

A Bataan, durant la seconde guerre mondiale, le lieutenant Smith (Margaret Sullavan) et sa supérieure hiérarchique le capitaine Marsh
(Fay Bainter) reçoivent le renfort d'une dizaine d'infirmières inexpérimentées. Elle ne sont absolument pas préparées à ce qui les attend
car certaines sont de très jeunes filles n'ayant jamais quittés leurs familles.
La peur et leur isolement quand le camp de réfugiés sera bombardé par les japonais, révèlera les personnalités, exacerbera les inimitiés
mais finalement, à l'approche de la mort, cette expérience hors normes les aura rassemblés.

La mise en scène :

Pour une fois, Thorpe fait preuve d'un peu d'originalité et même d'audace dans sa mise en scène. Si l'ensemble est assez théâtral et statique,
certains parti pris sont intéressants. Il n'y a pratiquement aucun dialogue prononcé par des hommes dans le film. A part quelques Arrrggghh !
un ou deux Aoucchh ! prononcés par quelques blessés, rien ou presque...Un homme a pourtant une certaine importance dans le récit, c'est un
officier, le lieutenant Holt, dont Ann Sothern tombe amoureuse ce qui provoque l'hostilité à son égard de Margaret Sullavan sans que l'on
sache pourquoi...sauf à la toute fin du film. Or, ce lieutenant Holt, si on en entend parler, si on entend sa voix une ou deux fois au travers
d'une porte, on ne le voit jamais.

D'autre part, malgré une distribution nombreuse -les infirmières sont une douzaine- on apprend à les connaitre toute au moins sommairement,
et de manière un peu plus fine au moins 6 ou 7 d'entre elle. Dans les scènes d'ensemble, Thorpe est même assez habile pour montrer avec sa
caméra les relations en train de s'établir entre les filles.

Enfin, dans la scène finale, on attend avec les infirmières l'arrivée des japonais dont on entend les voix parvenir dans les sous sols qui abritent
l'hôpital de fortune mais encore une fois on ne les voit jamais. Thorpe s'arrête avant....car il était inutile d'aller plus loin.

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Pour l'anecdote, Marsha Hunt (Flo) est la dernière survivante de toutes les protagonistes du film. Elle aura 95 ans cette année.
D'autre part, les plus observateurs reconnaitront Robert Mitchum parmi les soldats éclopés dans une courte scène.

Pour finir, même si ce film est plutôt réussi, sur un sujet voisin, on pourra préférer SO PROUDLY WE HAIL. Les anges de miséricorde de Mark Sandrich
dont ce n'était pourtant pas le domaine de compétence habituel.

Interprétation d'ensemble remarquable. Mention spéciale à Ann Sothern et Joan Blondell. Moins à Margaret Sullavan que pourtant j'adore mais pour une
fois je trouve son interprétation un peu trop (inutilement) pathétique.

Vu en VOST. Passé à la TV chez nous.

A ma connaissance pas de DVD pour CRY 'HAVOC'
DVD zone 1 avec vost pour le film de Sandrich.
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Rick Blaine
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Rick Blaine »

André Jurieux a écrit : A ma connaissance pas de DVD pour CRY 'HAVOC'
Si, en Warner Archive.
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André Jurieux
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par André Jurieux »

Rick Blaine a écrit :
Si, en Warner Archive.
OK, merci pour le renseignement qui sera utile à certain mais quant à moi je ne mettrais pas 20 ou 25 $ dans une copie non restaurée et en VO.
Même si j'aime le polar, je n'aime pas plus que çà les escrocs. :wink:

Je charge un peu mais j'ai acheté très peu de Warner Archive. Les seuls que j'ai , c'est vraiment parce que mes copies étaient très mauvaises.
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Jeremy Fox
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Jeremy Fox »

The Eye Of Doom
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par The Eye Of Doom »

Ivanhoe
Un fidele de Richard Coeur de lion cherche a rassembler la rancon pour le faire libérer. Le roi Jean et les normands (francais) sont pas pour…

Le bluray faisait naturellement partie du petit lot acheté en espagne a l’occasion du black friday.
Disons le de suite, la copie est superbe avec un technicolor flamboyant.
Les sstf sont un peu envahissants par contre.

Sinon, je gardais un tres bon souvenir lointain du film et me faisait une joie de le revoir en famille.
J’ai ete déçu, à ma grande peine.
Tout le debut est tres bien. La balade au pieds des chateaux, le retour du fils prodigue, l’acceuil des normands dans le chateau familial, l’apparition de la belle juive dans la nuit, le tournoi.
Mais je ne sais pas pourquoi, apres j’ai décroché. Le duel blonde/brune, le faire valoir comique du serviteur et surtout l’interminable siege et assaut du chateau m’ont ennuyé.
Il faudra les belles scenes du proces et du combat final pour relancer l’affaire.
En gros, et ce n’est pas forcement une surprise, Richard Taylor est assez fade face aux deux actrices, Jean Fontaine tres bien et Elisabeth Taylor qui creve l’ecran (et n’a malheureusement pas tant de chose à jouer que ca). Et puis c’est Georges Sanders qui écrase tout le monde. Bois-Guilbert reste une de ses plus belle incarnation, il donne au personnage la densité dont manque les autres personnages (sauf Rowena comme dit ci dessus).
C’est donc pour lui qu’il faut voir le film en priorité.
Je ne dit pas que c’est mal joué, la distribution est tres bien, ou mal filmé, les images sont magnifiques et ras côté mise en scene, mais j’ai eu un peu du mal à adhérer au coté un peu superficiel, hollywoodien, de l’ensemble. Robin des bois et sa clique aident pas trop (ils aurait pu embaucher de vrais tireurs a l’arc, c’est affligeant).
Bien sur, dans ces classiques, le recit doit etre lisible, les personnages entiers,…
Mais bon, je n’ai pas retrouvé la niaque de l’aigle des mers ou Captain Blood. Ou meme La fribustiere des antilles sortie en meme temps.
Le roman de Scott est tres bien et le film n’en constitue pas une trahison outrancière, de memoire.
Le discours humaniste du film est bien sur un atout fort de celui-ci.

Le contrast avec My darling Clementine revu il y a quelques jours, aura peut etre ete trop fort… meme si bien sur les deux films n’ont rien a voir.
Voila, voila, je vais pas me faire des copains sur ce coup….
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