Dans les années 20, le pilote Waldo Pepper se produit dans des cirques volants. Frustré de ne pas avoir volé avec la force aérienne américaine lors de la Première Guerre Mondiale, il s'invente un passé guerrier prestigieux. Son talent pour les acrobaties périlleuses et son ambition le mènent à Hollywood où il doit tourner un film sur cette guerre aérienne qu'il n'a pas faite. Il se retrouve alors confronté à Ernst Kessler, l'as allemand qu'il prétendait avoir combattu...
C'est l'histoire éternellement cinématographique, d'un homme en quête de reconnaissance mais handicapé par un rival supérieur dans un même domaine (du moins, le crois-t-il).
Après le succès populaire et critique de The Sting, Roy Hill reste dans ces années folles (et garde Redford pour l'occasion) et adapte la vie d'un fou du ciel nommé Waldo Pepper. Comme je l'ai dit, toute l'intrigue du film réside dans le parcours de ce talent dit "de seconde zone", frustré d'être dans l'ombre d'un seul homme comme en admiration devant sa légende, un peu comme Ed Wood (id de Tim Burton) ou Emmet Ray (Sweet and Lowdown de Woody Allen)
Ce Pepper cherche donc par divers moyen à sortir de l'ombre imposante d'Ernst Kessler, sans jamais oser l'affronter (afin éventuellement de le surpasser) car trop effrayé par l'importance du bonhomme et de sa réputation (donc l'inverse des héros de films tels The Hustler ou The Cincinnati Kid). Mais c'est finalement quand il rencontre le mythe et se rend compte qu'il n'est qu'un homme comme un autre, que notre héros se décide (enfin) à se confronter à la légende.
L'histoire aurait pu donner un grand film, mais si le film de Hill est en l'état certes très bon, je trouve qu'il souffre d'un défaut assez déstabilisant. Ce fameux handicap empêchant au métrage d'atteindre des sommets, c'est sa "douche écossaise" émotionnelle.
Je m'explique : le film débute de façon légère, limite burlesque, où l'on nous présente un personnage casse-cou, bigarré mais haut combien sympathique. Puis, sans transitions aucunes, nous passons à un portrait d'un rêveur / looser qui, faute de reconnaissance, détruit son entourage à chercher en vain d'être sous les feux de la rampe. Une prétention honorable (et en partie réussie) de la part du réalisateur, mais le spectateur, qui, pris l'intrigue sous son aspect "divertissant" (du moins c'est mon cas) est perdu émotionnellement et par conséquent ne s'implique pas entièrement
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Ceci dit, le film est une vraie réussite, surtout dans sa seconde partie (donc celle plus triste) où l'on peut voir des séquences marquantes
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A ranger dans la partie postive de la filmographie du réalisateur.