Quentin Tarantino

[Billy Budd]

C’est sa seule adaptation.

[tchi-tcha]

Je trouve que Jackie Brown est le moins "tarantinien" des Tarantino. Il m'avait déçu à l'époque pour ça.

Billy Budd m'a devancé, c'est en effet le moins ostensiblement tarantinien car adapté d'Elmore Leonard. Adaptation tarantinienne quand même puisqu'il change la couleur de peau de son héroïne pour offrir le costume de l'hôtesse de l'air à Pam Grier. En passant, le fait que ce soit moins du QT "pur jus" peut expliquer pourquoi Jackie Brown serait le Tarantino préféré de ceux qui n'aiment pas (ou pas trop) son cinéma en général.

Quant à ta déception initiale, il faut aussi la replacer dans son contexte. Ce film à la cool qui prend tout son temps est arrivé juste après Reservoir Dogs et Pulp Fiction, deux bonnes grosses claques qui avaient signé les débuts fracassants du cinéaste (et qui avaient bien marqué les jeunes cinéphiles que nous étions à l'époque). Là, on retrouvait bien son casting, ses dialogues, sa petite musique caractéristique... mais c'était nettement plus posé, pour ne pas dire lent par moments. Je pense que ça a joué aussi sur ton appréciation, cette rupture de ton d'un film qui fusait nettement moins que ses deux grands frères.


Quant à Inglorious Bastards, outre les Bastards du titre réduits à de la figuration, outre le cabotinage de Christoph Waltz et l'accent bouseux de Brad Pitt dont je suis revenu, outre la finition bâclée par manque de temps, il y a aussi surtout un élément qui opère sur moi comme un puissant répulsif :

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[nunu]

Je l'aime bien moi Mélanie Laurent mais j'ai remarqué qu'en général ( pas forcément ici) que les avis sur elles sont polarisés soit on aime soit on déteste

[Alexandre Angel]

Inglorious Bastards

IngloUrious BastErds, nOm dE DiOu!

[Supfiction]

Je l'aime bien moi Mélanie Laurent mais j'ai remarqué qu'en général ( pas forcément ici) que les avis sur elles sont polarisés soit on aime soit on déteste

Les actrices françaises dans les productions américaines se font souvent allumer par les français (parfois à raison).

[gnome]

Quant à ta déception initiale, il faut aussi la replacer dans son contexte. Ce film à la cool qui prend tout son temps est arrivé juste après Reservoir Dogs et Pulp Fiction, deux bonnes grosses claques qui avaient signé les débuts fracassants du cinéaste (et qui avaient bien marqué les jeunes cinéphiles que nous étions à l'époque). Là, on retrouvait bien son casting, ses dialogues, sa petite musique caractéristique... mais c'était nettement plus posé, pour ne pas dire lent par moments. Je pense que ça a joué aussi sur ton appréciation, cette rupture de ton d'un film qui fusait nettement moins que ses deux grands frères.

Clairement ! C'est effectivement cette rupture de ton, pas tant le rythme du film, qui m'avait troublé. Ceci dit, j'ai appris à réévaluer le film, mais ce n'est pas celui que j'ai envie de revoir le plus souvent.

[EliWallou]

Avec Tarantino on est vraiment au cinoche comme dirait Bégaudeau. Evidemment chez lui c'est un reproche, voire une condamnation.
(Pour ça que la question de sa complaisance à la violence m'a toujours laissé assez indifférent.)
Mais dans Jackie Brown je trouve qu'il s'approche plus du réel dans les persos de Pam Grier et Robert Forster. Ca se calme un peu, ça vit, j'y crois, je suis touché et triste à la fin.
Alors que dans les autres je me sens plus distancié, spectateur d'un pur divertissement, d'un FILM bien contrôlé.
C'est sûrement pour ça que le côté théâtral ne me dérange pas. Ca m'amuse, c'est sans conséquence.
Le jeu de Christoph Waltz se prête d'ailleurs très bien à l'évolution de son style, ou Tarantino le fait jouer comme ça, mais dans tous les cas ça colle.
Peut-être aussi pour ça qu'on peut être gêné par Mélanie Laurent. Son jeu n'est pas vraiment sur le même registre, un peu comme si dans un film "hyper-genre" avec des "hypersonnages", il y avait une personne réelle.
Juste une réflexion comme ça, peut-être que c'est con…

[Flol]

Avec Tarantino on est vraiment au cinoche comme dirait Bégaudeau. Evidemment chez lui c'est un reproche, voire une condamnation.

Pour info, Bégaudeau adore son dernier opus.

[shubby]

Je l'aime bien moi Mélanie Laurent mais j'ai remarqué qu'en général ( pas forcément ici) que les avis sur elles sont polarisés soit on aime soit on déteste

Les actrices françaises dans les productions américaines se font souvent allumer par les français (parfois à raison).

Pas faux. Huppert s'en est plutôt bien tiré je trouve, mais souvent ça coince un peu. Cotillard avait pris cher sur Batman, mais sur Inception et surtout Public Enemies ça marchait pour moi.

Fini le bouquin de QT. Excellent. Comme tt le monde, je veux maintenant voir La taverne de l'enfer. Vivement un tome 2.

JB est un de ses meilleurs parce qu'il est émouvant. Et drôle : la prestation de De Niro y est formidable. J'aime tous ses films, à QT, même les moins bons. Ça reste rigoureux et tellement respectueux du média que ça passe tjrs.

[Alexandre Angel]

Comme tt le monde, je veux maintenant voir La taverne de l'enfer.

Je me souviens de la sortie du film à une époque où je ne connaissais pas vraiment Stallone. Mais à ce moment-là, il y avait une actu qui passait par la revue Première où Stallone jouait dans F.I.S.T., de Norman Jewison, puis, un peu plus tard, sortait La Taverne de l'Enfer, qu'il réalisait.

Deux ans plus tard, je vis le film dans une des grande salles de ma ville, en reprise (ça paraît improbable ces histoires..) et je garde le souvenir de scènes étranges, comme ce petit gangster qui porte des dessous féminins ou ce plan en contreplongée où un gros bloc de glace dévale un escalier vers le spectateur. Je ne sais si Tarantino parle de ça dans son bouquin mais c'est décidé, je me le paie incessamment.

[Supfiction]

Pourquoi, il a dit que La Taverne de l'Enfer était un chef-d’œuvre ?

[EliWallou]

Pour info, Bégaudeau adore son dernier opus.

C'est vrai, mais OUATIH est assez spécial dans sa filmo, le film "flotte" beaucoup plus, ça m'étonne donc pas. Je sais plus s'il révèle ce qu'il pense du reste de sa filmo.
Ceci dit c'est bien probable que j'aie pas compris ce qu'il voulait dire via ce "concept". Je le reprends à ma sauce (de mémoire c'est dans le podcast Heat qu'il dit ça, en référence à la prétention de l'attachement de Mann au réalisme, alors qu'il y aurait d'après lui beaucoup de "cinoche" là-dedans, quelque chose comme ça ?)
C'est vrai qu'on est assez loin de Tarantino et que je me suis peut-être égaré mais j'aime bien cette idée de "cinoche", sans la connoter péjorativement, pour Tarantino.
Je pense par exemple à l'utilisation abondante de musique, à chercher à faire des plans stylisés, des récits particulièrement dramatisés, pour faire cinéma.
Et dans cela Tarantino rejoindrait Leone, il serait donc hors de question que cela soit péjoratif, je suis bien trop attaché au cinéma de Leone

[shubby]

Pourquoi, il a dit que La Taverne de l'Enfer était un chef-d’œuvre ?

Du tout. Il le présente comme un film un peu maladroit, mais extrêmement sincère + un peu une madeleine de Proust + de très belles choses. Suis curieux de voir ça. Serai ss doute déçu, mais peu importe, QT sait susciter des envies. John Flynn est bien vanté aussi, c'est très plaisant. Excepté sur Taxi Driver, et encore, pour des raisons originales, QT ne perd pas son temps avec les chefs d'œuvres convenus. Il partage surtout certains coups de cœur. C'est pas plus mal en ce qui me concerne.

[gnome]

La Taverne de l'Enfer est un très bon film dans mon souvenir. Pas un chef d'oeuvre, mais un très bon film. Sincère comme Stallone pouvait en écrire.

[Kiké]

Les rumeurs continuent, cette fois c'est Paul Schrader qui remet une pièce dans la machine. A prendre avec prudence, il me semble que le Paul aime bien jouer au troll de temps en temps

https://www.indiewire.com/features/craf ... 234865340/

En gros, QT aurait appelé Schrader pour lui demander l'autorisation de "remaker" une partie du film "Légitime Violence" (Rolling Thunder, scénario de Schrader donc) dans son prochain "The Film Critic". On pourrait imaginer d'autres films des années 70 "revisités" par Tarantino dans son film, avec peut-être même des fins modifiées.