Réalisateurs de films de genre en France

[nunu]

Les cinq diables de Léa Mysius
Pas encore vu Ava mais ça ne serait tarder vu la qualité du second film de la réalisatrice. Mélange réussi et parfaitement dosé de drame social et de fantastique/sf. Beau travail sur l'écriture jusqu'au dévoilement du drame originel. Le décor montagneux est parfaitement exploité, les montagnes imposantes surplombent cette famille déchirée. Même les décors pas jojo de la maison sont bien utilisés. Clairement les acteurs n'ont pas tous le même niveau mais ça marche grâce à la direction d'acteurs. Autre chose qui m'a plu, le fait que la famille soit métissée mais sans trop en rajouter. Ce n'est en aucun la source des problèmes rencontrés par le couple.

Excellent en effet, et il y a surtout Adèle Exarchopoulos.

[TheGentlemanBat]

Bonne nouvelle, ça ne fait pas trop série Z (à part dans ses décors et son monstre)...
...Mauvaise nouvelle, même s'il signe un film sincère et ambitieux, ce n'est pas complètement abouti cette fois encore.

Bon, je vais tâcher d'aller quand même voir ça par moi-même mais ce genre de constat donne modérément envie et augure d'une note sanction probablement en-dessous de la moyenne.

[tchi-tcha]

Bon, je vais tâcher d'aller quand même voir ça par moi-même mais ce genre de constat donne modérément envie et augure d'une note sanction probablement en-dessous de la moyenne.

N'oublie pas que je ne suis pas seulement le gros lourd du forum au second degré permanent, je suis également le gars qui met rarement plus de 3 ou 4/10 aux films d'horreur qu'il va voir au cinéma. Si tu hésites vraiment pour ces Gueules noires, attends sagement les autres avis qui devraient arriver rapidement (vu qu'il n'y a pas grand chose d'autre à l'affiche cette semaine).

Gueules noires a le mérite de ne pas se contenter de la satisfaction de "faire du genre" (comme si faire du cinéma de genre était une victoire en soi, comme si ça excusait toutes les autres faiblesses), de ne pas régurgiter ses influences comme un étudiant en cinéma qui n'a rien à faire derrière une caméra, et de ne pas chercher à tout prix à faire du cinoche "à l'américaine" (même s'il ne fait pas grand chose de son format large au bout du compte). Une fois qu'on a dit tout ce qu'il n'est pas, finalement le film n'est pas si mal que ça.

Malheureusement, les défauts restent, je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux films de momie de la Hammer et à The Descent, ce qui ne joue pas en sa faveur. Mais encore une fois, pour le coup je préfère retenir la sincérité et voir le verre à moitié plein. Un film "de genre" français que je n'ai pas envie de démolir, c'est déjà ça et ce n'est pas si courant.

[Duane Jones]

Ah ben voilà 2 jolis d'excellents films de genre français, qui ne se contentent pas de singer bêtement des clichés du genre en voulant faire du cinéma à l'américaine.

Tout à fait d'accord. Vraiment bluffé par le niveau des films.

Excellent en effet, et il y a surtout Adèle Exarchopoulos.

C'est vrai, son physique n'enlève rien à son excellente interprétation...

Vu hier La tour de Guillaume Nicloux. Noir c'est noir comme dirait l'autre. Une tour de cité se retrouve entourée par le néant, ni plus ni moins. Des clans se forment par communauté afin de survivre, en gros les blancs avec les blancs, les noirs avec les noirs et les arabes avec les arabes. Parti-pris assez peu réaliste, voire carrément binaire, à mon humble avis. Pas la vision la plus optimiste de la société française, mais ça marche. Nicloux sait travailler une ambiance poisseuse et dépressive, tous les personnages masculins sont des ordures. Le rythme est soutenu et ça ne dépasse pas les 90 minutes. Certaines séquences me hantent encore,

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c'te fin déprimante...

Ca m'a donné envie de revoir certains Nicloux, Cette femme là et Affaire privée. La clef et Les confins du monde me tentent bien...

[mannhunter]

Bon, je vais tâcher d'aller quand même voir ça par moi-même mais ce genre de constat donne modérément envie et augure d'une note sanction probablement en-dessous de la moyenne.

En tant que comédie c'est très réussi grâce au scénario et aux acteurs, par contre pour le fantastique ça reste un peu léger en termes de mise en scène et d'atmosphère.

[tchi-tcha]

En tant que comédie c'est très réussi grâce au scénario et aux acteurs

Bonjour, vous êtes bien le même mannhunter qui a collé 5/10 à Killers of the Flower Moon de Marvin Scorssese et trollé son topic dédié pour expliquer que c'était pas terrible ?

Comédie, je ne dirais pas (à part pour Jean-Hugues Anglade qui se croit dans un film de Luc Besson). Le vrai souci, c'est qu'on est supposé être à mille mètres sous terre dans d'antiques galeries où rôde un monstre, alors que ça ressemble davantage à la visite touristique d'une ferme à champignons du côté de Paris.

(zut, il m'a eu, il m'a fait dire du mal du film)

[mannhunter]

Le dernier Scorsese mea culpa à la limite , en comparaison de "Gueules Noires" ça doit être "Citizen Kane", "Alien", "Predator" ou "Taxi driver"!

Comédie, je ne dirais pas (à part pour Jean-Hugues Anglade qui se croit dans un film de Luc Besson).

Les personnages qui passent 20 minutes à se demander où est l'entrée, où est la sortie, à tourner en rond dans le décor étriqué, et qui passent leur temps à lire le "grimoire" et à traduire les inscriptions murales fraiches de la veille, tout cela est bien alambiqué..



Une première partie correcte façon "Germinal" avec sa reconstitution et sa photo décentes et puis au bout d'une heure de film à l'apparition du surnaturel en fait le métrage s'effondre avec un scénario un casting un rythme et une mise en scène laborieux. "Gueules noires" vire un peu trop souvent à la comédie involontaire dans ses dialogues et situations qui nous renvoient au "Brocéliande" de Doug Headline. Il reste quelques plans gores "old school" , de bonnes intentions de départ (références à "Alien", "The thing", "Predator", Lovecraft..) et un cadre qui avait du potentiel..

[Flol]

Et le fait que John Lennon joue dedans, ça choque personne ?

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comédie involontaire dans ses dialogues et situations qui nous renvoient au "Brocéliande" de Doug Headline.

À ce jour, toujours l'un des pires films que j'ai vus de ma vie (avec Astérix aux Jeux Olympiques).

[tchi-tcha]

Et le fait que John Lennon joue dedans, ça choque personne ?

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Déjà que je n'avais pas reconnu Jean-Hugues Anglade jusqu'à ce que son nom me saute au visage pendant le générique de fin.... Maintenant tu me dis que c'est John Lennon ?

Il était pas mort, lui ?

C'est fou ce que Peter Jackson arrive à faire avec l'intelligence artificielle aujourd'hui

[mannhunter]

Et le fait que John Lennon joue dedans, ça choque personne ?

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Déjà que je n'avais pas reconnu Jean-Hugues Anglade jusqu'à ce que son nom me saute au visage pendant le générique de fin.... Maintenant tu me dis que c'est John Lennon ?

pareil j'ai mis du temps à le reconnaitre, je m'interrogeais sur l'identité de cet acteur que je trouvais terrible...

À ce jour, toujours l'un des pires films que j'ai vus de ma vie (avec Astérix aux Jeux Olympiques).

Pas vu le "Astérix" mais "Brocéliande" est attristant également, là encore les intentions et le pitch étaient pourtant plutôt sympathiques..

on est supposé être à mille mètres sous terre dans d'antiques galeries où rôde un monstre, alors que ça ressemble davantage à la visite touristique d'une ferme à champignons du côté de Paris.

Il y a de ça dans le décor, un côté train fantôme de petite ville de province, c'est un peu trop propret (la crypte, le sarcophage, les squelettes, les écritures..) pour qu'on y croie, et puis la tension et le mystère liés à la présence de la créature sont aussi absents, ce qui est un peu embêtant pour un film fantastique..
.

[tchi-tcha]

pareil j'ai mis du temps à le reconnaitre, je m'interrogeais sur l'identité de cet acteur que je trouvais terrible...

Merci pour ce témoignage édifiant. Je me sentais un peu con, maintenant je me sens moins seul

Anglade était déjà en total freestyle dans le redoutable Vaincre ou mourir, faut-il s'inquiéter pour lui ?

(d'accord son personnage dans Gueules noires est censé être un éléphant dans un magasin de porcelaine - un scientifique inconscient des dangers d'une mine de charbon, mais là il ferait passer Le Bihan pour Jean Gabin)

[Duane Jones]

Une première partie correcte façon "Germinal" avec sa reconstitution et sa photo décentes et puis au bout d'une heure de film à l'apparition du surnaturel en fait le métrage s'effondre avec un scénario un casting un rythme et une mise en scène laborieux.

Même ressenti, je l'ai vu cet après-midi. La 1ère partie fonctionne pas trop mal et dès que l'élément fantastique apparaît plus rien ne fonctionne... ce qui est un peu dommage pour un film fantastique. Le scénario devient inepte, la photo moche, les acteurs partent en free-style et la créature est vraiment pas terrible, voire complètement ratée. Bon et perso, les références à Lovecraft m'ont fatigué, je trouve ça trop facile, on est très loin de l'horreur cosmique de l'écrivain. Vraiment pas terrible malgré un point de départ intéressant. Bref c'est pas une Turi (enfin si).

Vu hier Les particules de Blaise Harrison, cinéaste franco-suisse apparemment. C'est un coming-of-age se déroulant en Suisse justement, proche (voire carrément) à la frontière française, juste au dessus du CERN. Le héros, un ado, va être le témoin d'évènements étranges. Certaines séquences sont fascinantes voire entêtantes surtout celles touchant au documentaire (le réalisateur vient de là), comme la visite du LHC par exemple. D'autres sont franchement ratées, on le sent pas très à l'aise avec ses acteurs (amateurs je pense), notamment le principal, très peu charismatique et très apathique. L'histoire est assez hermétique pour ne pas dire confuse. Je me suis ennuyé sévère mais ça reste tout de même intéressant,voire fascinant par moment (l'utilisation de Google Maps). On se dit que le réalisateur peut trouver sa voix en mixant mieux le fantastique et le documentaire. J'aimerais bien voir ses films précédents, tous dans le domaine du documentaire.

[Alibabass]

En ce qui concerne Blaise Harrison, il ne cherche pas à faire du fantastique. Ayant vu Les Particules l'année dernière et ses courts et moyens-métrages, c'est l'accès au documentaire qui ravive cette dimension mythologique (comme Alessandro Comodin, mais lui est plus solaire dans ses films). Les Particules reste malgré tout étonnant quand il cherche l'abstraction. Il est plus mathématique que fantastique.

[Duane Jones]

c'est l'accès au documentaire qui ravive cette dimension mythologique (comme Alessandro Comodin, mais lui est plus solaire dans ses films). Les Particules reste malgré tout étonnant quand il cherche l'abstraction. Il est plus mathématique que fantastique.

Pas faux, en effet je n'avais pas vu le film sous cet optique. Clairement, les séquences touchant à l'abstraction sont les plus intéressantes. T'en as pensé quoi de ses courts ? Je ne connaissais pas Alessandro Comodin, ses films éveillent ma curiosité.

[Duane Jones]

Animalia de Sofia Alaoui (2023) - RakutenTv

Coproduction franco-marocaine de science-fiction originale et intrigante. La réalisatrice avait obtenu le César du meilleur court métrage de fiction en 2021 pour Qu'importe si les bêtes meurent. Pas vu ce court-métrage mais il me semble que Animalia en est une adaptation au format long (à confirmer). Juste pour dire qu'à la vision du film de Sofia Alaoui, on a parfois l'impression d'un court métrage étiré. Rien de grave mais c'est sûrement le défaut principal du film.
Pour le reste, son approche naturaliste et mystique du genre est rafraichissante. De plus l'action se passe au Maroc dans les montagnes de l'Atlas ajoute beaucoup au charme d'Animalia. Pour faire bref, une jeune femme enceinte (et berbère) traverse une région excentrée du pays pour rejoindre son mari arabe (et riche). Les routes sont bloquées en raison d'une invasion extraterrestre, elle va devoir se débrouiller dans un pays inhospitalier envers les femmes. La richesse du film vient du fait que la réalisatrice ne lorgne pas du côté américain. Elle embrasse pleinement la réalité de son pays, elle montre clairement les rapports de classes, les différences entre berbères et arabes et bien sûr le fait d'être une femme au Maroc. Et ce n'est jamais gratuit, ses particularités propres à ce pays servent le récit, le font avancer.
Visuellement ça n'est pas en reste, les effets spéciaux sont superbes par ailleurs. Sofia Alaoui sait filmer et... diriger des acteurs. Juste dommage que le scénario se perde parfois ou semble s'étirer artificiellement. Ça n'en reste pas moins une proposition rafraichissante de cinéma de genre.

PS : un conseil en passant, regardez Les meutes de Kamal Lazraq, excellent film noir franco-marocain sorti en 2023. Je ne connais pas du tout la cinématographie marocaine mais il semble se passer quelque chose du côté du cinéma de genre dans ce pays.