Peter Bogdanovich (1939-2022)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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primus
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Re: Peter Bogdanovich

Message par primus »

7swans a écrit : 13 déc. 20, 11:19 Complètement avec toi Manny.
Découvert il y a deux ans lors de sa sortie en Blu-Ray, c'est un excellent film, très touchant et parfois drôle qui ne sombre jamais (totalement) dans la guimauve.
Cher campe un personnage étonnant (quelle force de caractère) et j'aime beaucoup l'Amérique rurale, reculée mise en avant dans le film : celle des bikers, des Bruce Tramps et des blue collars.

Le film était sélectionné à Cannes (un prix pour Cher), a concouru aux Oscars et aux Golden Globes. Du mal à comprendre cette hasardeuse réputation... Probablement due à la perception que nous avons de Cher en France et de notre méfiance envers ce genre de sujet.
Avis que je partage également. Comment peut-on parler de "sous-elephant man des familles tout pourri."... :roll:

D'ailleurs comme pour le film de Lynch, ce qui est montré n'est pas exagéré. Le choix de Cher se comprend mieux avec cette photo des véritables Roy "Rocky" et Rusty Dennis:
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Demi-Lune a écrit : 14 oct. 21, 15:27Ah par contre je suis affirmatif, monfilm = primus.
Je suis également Julien, Soleilvert, Nicolas Brulebois, Riqueunee, Boris le hachoir, Francis Moury, Yap, Bob Harris, Sergius Karamzin ... et tous les "invités" pas assez bien pour vous 8)
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Karras
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par Karras »

Décès de Peter Bogdanovich à 82 ans
https://variety.com/2022/film/obituarie ... 235148166/
Torrente
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par Torrente »

La sale nouvelle qui clôture une journée :cry:
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par halford66 »

Connais pas celui-là ?🤔Bogdanoff,Bogdanovich,une malédiction ?
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tenia
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par tenia »

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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par AtCloseRange »

La dernière fois que je l'ai vu c'était une bonne blague
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Boubakar
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par Boubakar »

Karras a écrit : 6 janv. 22, 19:36 Décès de Peter Bogdanovich à 82 ans
https://variety.com/2022/film/obituarie ... 235148166/
Sacré coup au moral :(
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Arn
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par Arn »

L'hommage de JB Thoret :
La dernière fois que j'ai vu Peter Bogdanovich, c'était en janvier 2020, à Los Angeles. Son salon était encore envahi de ballons suspendus, de papiers cadeaux et de quolibets divers qui pendaient partout et masquaient en partie l'affiche de The Other Side of the Wind accrochée au dessus de son canapé. La veille une fête avait eu lieu. Louise, sa compagne et soeur de Dorothy, était là avec sa mère. Elles ont pris congé puis Peter et moi sommes allés dîner dans l'un de ses restaurants italiens favoris, Ca' del Sol, sur Cahuenga Blvd. Pourtant, contrairement à Tavernier dont il était le cousin américain, Bogdanovich s'intéressait peu à la nourriture. Il s'acquittait de cette tâche sans plaisir puisque les plats qu'ils préféraient et sur lesquels il pouvait deviser des heures s'appelaient Welles, Ford, Wellman, Hitchock, Sturges ou Boetticher. À minuit, son téléphone a sonné. C'était Louise qui s'inquiétait. Peter n'était toujours pas rentré. Et pour cause. Il était parti sur Leo McCarey. Impossible de l'arrêter. Je l'ai rassuré en lui disant que je le raccompagnerai chez lui. Deux heures plus tard, elle attendait, le téléphone à la main, emitoufflée sur le pas de la porte. Avant de sortir de la voiture, il s'est tourné vers moi : était-ce prudent de rentrer tout seul à l'autre bout de la ville ? Et si je dormais chez eux ? J'ai refusé poliment. Il a souri. "Soyez prudent ! Et on se remet au livre quand vous voulez!" m'a-t-il lancé avant de s'engouffrer chez lui. Bodga n'était pas qu'un cinéaste auteur de films que j'admirais et que je continuerai d'admirer, un cinéphile monstre et un passeur infatigable, c'était un homme bienveillant et chaleureux. Il va me manquer.
Cela faisait plus de dix ans que je ne ratais jamais une occasion d'aller voir "Bogda" à chaque fois que je venais à Los Angeles. Presque un rituel, une même conversation interrompue mais toujours reprise, où il me demandait des nouvelles du cinéma et de ce que j'en pensais, s'assurait que j'avais vu ou revu tel film immanquable de Dwan ou de Rowland Brown, me montrait un nouvel épisode de sa série Youtube "Peter Boganovich recommends" et se renseignait enfin sur l'avancée du livre que faisions ensemble et puis de sa traduction en anglais à laquelle il tenait mordicus comme si le livre du frenchy allait définitivement imposer Bogda, chez lui, comme un vrai "auteur". Nous avions le projet d'ajouter dès que possible un chapitre à ce livre, intégralement consacré à Orson Welles, puisqu'en 2019, The Other Side of the Wind, son dernier né, venait de sortir sur Netflix. Ce soir-là, il m'a raconté par le menu, et pour la nième fois, le scénario d'un film sur lequel il travaillait depuis plusieurs années - Lucky Moon, l'histoire d'un chef d'orchestre passé au filtre fantastique des fables de René Clair - et testait mes réactions. Était-ce suffisament drôle ? Émouvant ? Intelligible ? Le film, me disait-il, est à deux doigts de démarrer, enfin, le tournage était imminent. Mais comme l'immense majorité des cinéastes de sa génération, Bogdanovich appartenait à la mythologie d'Hollywood, à son dernier âge d'or, il avait signé quelques chef-d'oeuvres (The Last Picture Show, Daisy Miller, Saint Jack...) mais pour l'industrie du cinéma, il était devenu une statuette, un invité de gala, un intervenant solide pour venir parler de films et de gens que lui seul connaissait. Il avait connu les grands loups. J'ai eu la chance d'en connaitre un. C'était lui.
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Shin Cyberlapinou
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par Shin Cyberlapinou »

J'ai découvert le cinéaste via le fameux livre de Peter Biskind concentré sur les aspects les plus sulfureux du Nouvel Hollywood (premiers succès, melon carabiné, divorce avec sa collaboratrice Polly Platt*, liaison avec Cybill Shepherd, crash professionnel et personnel à la suite du meurtre de sa compagne Dorothy Stratten), je n'étais sans doute pas neutre en attaquant le magnus opus La dernière séance, que j'avais trouvé limite artificiel dans son approche "je fais un film intime et élégiaque avec du noir et blanc pour faire classieux et des seins pour faire européen".

Puis ce fut La dernière cible, Mask, Daisy Miller, Saint Jack, Broadway Therapy, des oeuvres plus modestes mais finalement plus attachantes (encore que je doive revoir La dernière séance) qui se sont bien imprimées dans mon esprit. Bogdanovich était sans doute le plus "auteur" des réalisateurs du Nouvel Hollywood, n'ayant jamais tenté d'aller sur le terrain du divertissement et/ou du projet pharaonique, ce qui explique sans doute son relatif oubli aujourd'hui. Mais je le tiens maintenant pour un "grand petit cinéaste". RIP.


* Considérée par les mauvaises langues comme le vrai cerveau des premières réussites de son mari, ce qui me paraît réducteur.
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par shubby »

tenia a écrit : 6 janv. 22, 20:30
Trop tard ^^

Je connais juste La cible, que j'adore - le début fut une ref pour Tueurs nés je pense - et ses bouquins sur le ciné, incontournables.
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Zelda Zonk
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par Zelda Zonk »

Il me reste à découvrir tout un pan de sa filmographie, mais j'avais plutôt apprécié La dernière séance, et surtout adoré Paper Moon, réjouissant de bout en bout.
Bel hommage de J.B Thoret.
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Alexandre Angel
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par Alexandre Angel »

Shin Cyberlapinou a écrit : 7 janv. 22, 00:46
je n'étais sans doute pas neutre en attaquant le magnus opus La dernière séance, que j'avais trouvé limite artificiel dans son approche "je fais un film intime et élégiaque avec du noir et blanc pour faire classieux et des seins pour faire européen".
Moi pareil au départ (enfin découvert il y a une quinzaine d'années).
Depuis, j'ai appris à l'apprécier.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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manuma
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par manuma »

Tout comme Shin Cyberlapinou, un cinéaste que j’ai mis un peu de temps à apprécier, contrairement à ses plus illustres confères du Nouvel Hollywood. Targets, mon second rendez-vous avec son cinéma (après Mask), avait été un choc en son temps, mais Illegally yours, découvert juste après, une grosse déconvenue. Puis belle surprise avec l’amer et mésestimé Texasville et déceptions concernant They all laughed et What’s up, Doc. Bref, pendant longtemps je n’ai pas su trop quoi penser du bonhomme…

Rayon ciné, ne me manque aujourd’hui plus que Noises off… et She’s funny that way à découvrir, et je fais définitivement parti de ses défenseurs. De ses plus évidentes réussites, The Last picture show, Paper moon ou Saint Jack, jusqu’au plus modeste The Thing called love, je réalise qu’à chaque fois, j’y trouve mon compte. Ca a très souvent de la gueule, c’est parfois maladroit mais ça me touche, ça respire le cinéma et l’amour de celui-ci (pour balancer de la grande formule).

Et je laisse le mot de la fin au grand Lord Henry :
Lord Henry a écrit : 9 oct. 06, 23:59 A force de l'appeler Bogda, on va finir par croire qu'il s'agit de l'un des frères Bogdanov.
Dernière modification par manuma le 9 janv. 22, 22:39, modifié 1 fois.
O'Malley
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Re: Peter Bogdanovich (1939-2022)

Message par O'Malley »

manuma a écrit : 9 janv. 22, 19:26
Et je laisse le mot de la fin au grand Lord Henry :
Lord Henry a écrit : 9 oct. 06, 23:59 A force de l'appeler Bogda, on va finir par croire qu'il s'agit de l'un des frères Bogdanov.
Un message du 9 octobre 2006!
J'ai toujours apprécié l'humour de Lord Henry mais là, faire mouche avec un effet retard de 15 ans, il a fait très fort! :o

Sinon, bel hommage de JB Thoret en effet!
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