Cobain s'est toujours proclamé des Pixies, comme d'une multitude d'autres groupes, parfois très obscurs qu'il mettait en avant en mettant parfois de côté ses propres compositions au profit de celles des autres dont il se revendiquait fan. Il l'a fait pour les Meat Puppets, pour Les Beatles bien sûr, pour Teenage FanClub, pour Dinosaur Jr, pour Shoken Knife et puis pour Les Vaselines.
Pour le top:
1 -
In Utero: c'est parce que je l'ai découvert en premier, j'aurais pu dire
Nevermind mais je l'ai entendu plus tard, en entier du moins. Les quelques écoutes de Nevermind chez un ami ne m'avait pas fait grimper au plafond, mais au lieu de
Smells Like Teen Spirit pompé sur un riff d'un groupe des années 80 et sur la dynamique propre des compos de Pixies ( couplet calme/refrain déchaîné), j'avais accroché à In Bloom. Je n'ai pas entendu de son qui ressemble ensuite à celui d'In Utero, dans lequel on a sans cesse l'impression que quelque chose va dérailler, qu'un ampli va sauter ou que le plafond sa s'écrouler, alors que tout est maîtrisé de A à Z. Une production dans la pure tradition de Steve Albini, bien rêche, bien dur, bien âpre. C'est sûr que Nevermind à côté c'est l'album tout public par excellence.
2 -
Umplugged à New York: contrairement aux hérésies que racontent Solaris, les reprises ne sont pas du tout inférieures aux originaux. Cobain y apporte de grande différences, et il y plaque sa personnalité. Les reprises de Leadbeally sont tragiques, celles de Meat Puppets sont bercées d'une certaine douceur. Et celle de The Man who sold the world est presque meilleure que celle de Bowie. C'était conçu comme un concert lounge, avec un son dépoussiéré, très doux, et quand on l'écoute c'est l'impression d'un groupe qui joue dans un salon recouvert de velours qui frappe. Je dis ça parce que certains Umplugged sont plutôt électriques.
3 -
Nevermind : En troisième parce que je l'aime bien mais que je dois dire que je suis passé à côté contrairement à Rockatansky ou Nimrod. J'avais peut-être pas l'âge recquis, trop jeune, mais pour moi c'est un OVNI que j'ai découvert bien après, en 95 en fait. C'est LE disque des tubes, et c'est très fort, mais la production en fait trop, et contrairement à Solaris (oui encore une fois) je trouve que ça a plus "vieilli" que ça sent plus son époque qu'un intemporel Umplugged ou In Utero. J'attends tes cailloux
4 -
Bleach : Les débuts, avec la rage, la colère de fin d'adolescence, la ville d'Aberdeen en épée d'Hamoclès, les kids de la fin des années 80. C'est pas la joie et la production de 600 dollars montrent ses limites, malgré un son étonnant. Il y a des perles comme Floyd the Barber, le surpuissant Negative Creep, le joliment pop About a girl, le rageur School ou encore la reprise Love Buzz d'un groupe obscur hollandais.
Premier disque, premiers frissons.
5-
Incesticide : Le plus mal aimé, et sorti pour faire patienter les fans. Des chutes de studio certes, mais quand elles ont la qualité de Sliver et bien je suis tout ouï. Il y a des trucs assez hallucinants comme Mexican Seafood ou Hairspray Queen, d'autres plus simples comme Been a son, une reprise de Polly en accéléré, Molly's Lips, Son of Gun des Vaselines, et puis Aneurysm en effet.
Il ya aussi de très bonnes choses sur Hormoaning sorti au Japon, avec une reprise comme D-7, des trucs toujours intéressants sur la série de Outcesticide ( sur lequel ont été repris la plupart des morceaux dits inédits de cet horrible - sur le plan esthétique- coffret Nirvana sorti en Octobre qui déçoit tant par son contenu que son arrivée tardive)