Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Jack Griffin
Goinfrard
Messages : 12389
Inscription : 17 févr. 05, 19:45

Message par Jack Griffin »

Swan a écrit :
Jack Griffin a écrit :ASTUCE:

Si vous avez le temps de voir pas mal de films de cette rétro, je conseille de prendre le laisser passer de Beaubourg...Renseignez vous au moment de l'inscription mais, comme à la retro Minelli, les séances étaient gratuite pour les adhérents. Il y a moyen de rentrer dans ses frais rapidement...

De plus vous avez acces librement au musée pendant un an.

Tous les renseignements

http://www.cnac-gp.fr/Pompidou/Adherent ... =3.5.1&L=1


C'est evidemment plus avantageux pour les étudiants et les moins de 26 ans
Sur le papier, c'est très bien. Mais si le système n'a pas changé, les places abonnés ne peuvent être retirées qu'au moment de la séance, ce qui vous oblige à faire la queue assez longtemps pour les projections les plus courrues. De mémoire, ils réservent 100 places aux abonnés dans la salle 1 et 50 dans la salle 2, et ça se remplit très vite. Financièrement, c'est intéressant, mais il faut avoir le temps de faire la queue.
c'est toujours le cas mais je n'ai pas eu de problème pour les Minelli...Alors pour Fassbinder j'imagine que cela sera plus simple. Je pense qu'il faut arriver au guichet 30 min à l'avance et on est sur d'avoir une place.
Swan
Au poil soyeux
Au poil soyeux
Messages : 31866
Inscription : 12 avr. 03, 15:00
Localisation : The Swanage

Message par Swan »

Jack Griffin a écrit :c'est toujours le cas mais je n'ai pas eu de problème pour les Minelli...Alors pour Fassbinder j'imagine que cela sera plus simple. Je pense qu'il faut arriver au guichet 30 min à l'avance et on est sur d'avoir une place.
Tant mieux, pour De Palma, il fallait presque camper sur place.
Image
Image
"One Day There'll Be a Place for Us"
Margo

Message par Margo »

Un petit récap des "must see", Mr Constantine ? :D
John Constantine
Un Justicier dans la Cuisine
Messages : 10337
Inscription : 4 juin 03, 20:30
Localisation : Bolivie

Message par John Constantine »

Les Larmes amères de Petra von Kant, Rainer Werner Fassbinder, 1972 Couleur
Die bitteren Tränen der Petra von Kant

Critère - si vous aimez ou supportez à peu près Gouttes d'eau sur pierres brûlantes d'Ozon, voilà la grosse influence du film : 2 heures de crêpage de chignon lesbien avec une photo à la fois terne et automnale de Michael Baullhaus.


Peur de la peur, Rainer Werner Fassbinder, 1975 couleur
Angst vor der Angst

Pris en cours de route, peut ressembler à un épisode de Derrick. Téléfilm vite troussé mais bien foutu dans le genre portrait de dépression nerveuse sur fond de canapé marronasse. Le Une Femme sous influence de RWF, avec des accents un brin fantastiques.


Le Mariage de Maria Braun, Rainer Werner Fassbinder, 1978 couleur
Die Ehe der Maria Braun

Classique instantané, mélo sur la RFA des 50's accessible et limpide. Tous les thèmes de RWF y sont logés, version grand public. Hanna Schygulla y est craquante.


Le Rôti de Satan, Rainer Werner Fassbinder, 1976 couleur
Satansbraten


Eviter de commencer par celui-ci si vous ne connaissez pas RWF : le film le plus misanthrope et antipathique de RWF, sur un poète maudit, vaguement calqué sur RWF et ses angoisses. Ca crache, ça baise, ça vomit, ça se fout les doigts dans le nez, ça se fout à poil. Je ne sais tjrs pas de quoi ça parle mais je suis curieux des réactions en salle.


Tous les autres s'appellent Ali, Rainer Werner Fassbinder, 1973 couleur
Angst essen Seele auf

Chef d'oeuvre. Classique instantané à chialer.


Le Monde sur un fil, Rainer Werner Fassbinder, 1973
Welt am Draht

Téléfilm must-see pour Bob Harris. Les Wachowski y ont piqué des trucs pour Matrix.


Effi Briest , Rainer Werner Fassbinder, 1974 noir et blanc
Fontane Effi Briest

Drame-mélo en costard limpide en n&b classieux. L'anti-Sissi par excellence. Hanna Schygulla.


L'Allemagne en automne , Film collectif de R.W. Fassbinder, A. Brustellin, A. Kluge, M. Mainka, E. Reitz, K. Rupé, H.P. Cloos, V. Schlöndorff, B. Sinkel , 1978 couleur
Deutschland im Herbst

Le sketch de Fassbinder est flippant et passionnant pour sa sincérité. On comprend la trouille qui parcourt ses films. Confessions intimes puissance 10.


Martha, Rainer Werner Fassbinder, 1973 couleur

RWF disait qu'il n'avait pas la naïveté d'Hitchcock pour raconter un récit comme Marnie. Voilà son Marnie à lui, avec une jolie relecture du travelling circulaire de Vertigo.

Querelle, Rainer Werner Fassbinder, 1982 couleur (106 mn)
Querelle, ein Pakt mit dem Teufel

Un film immoral d'après Le Figaro.


Maman Küsters s'en va au ciel , Rainer Werner Fassbinder, 1975 couleur
Mutter Küsters' Fahrt zum Himmel

La version politique d'Ali. Et si Brigitte Mira, au lieu d'aller se faire draguer par un marocain, s'engageait en politique. La fin est géniale.


Lola, une femme allemande , Rainer Werner Fassbinder, 1981 couleur
Lola

2nd volet de la trilogie allemande : version kitsch en rose de L'ange Bleu. Ca a l'air plus léger que d'habitude, mais je me dis souvent que c'est finalement assez vicieux, quand à la morale finale.


Le secret de Veronika Voss, 1981

Dernier volet de la trilogie allemande : Sunset Boulevard en encore plus noir, si bien qu'on se détache un peu des personnages. Mais le n&b est magnifique.


La Troisième Génération , Rainer Werner Fassbinder, 1979 couleur
Die dritte Generation

Chef d'oeuvre. Je suis pas sûr que tout le monde apprécie. RWF empile Tarkovski, Godard, Bresson, des graffitis de chiottes sous une comédie très grinçante et glaciale sur le terrorisme d'après Baader.


Despair, Rainer Werner Fassbinder, 1977 couleur
Eine Reise ins Licht - Despair

Exercice kafkaïen sur le thème du double sous la république de Weimar. hé, y a Dirk Bogarde et Andréa Ferréol.


Ne pas oublier que parallèlement Carlotta ressort en salle en complément :

L' Annee des treize lunes
Putain de chef-d'oeuvre sur le chemin de croix d'un transsexuel. Chialant, grinçant, théâtral, presque incantatoire.


Le Marchand de Quatre Saisons
Les gens hallucinent quand je prétends que c'est la relecture popu d'Ecrit sur le vent de Sirk mais je me comprends. :o
Puissant, corrompu et menteur
Image
You two do make a charming couple though, you're both, what's the expression, damaged goods.
Bob Harris

Message par Bob Harris »

John Constantine a écrit :Le Monde sur un fil, Rainer Werner Fassbinder, 1973
Welt am Draht
Téléfilm must-see pour Bob Harris. Les Wachowski y ont piqué des trucs pour Matrix.
:lol: :lol: :lol:
Margo

Message par Margo »

Ca fait envie tout ça. Sauf les canapés marronasse, j'ai donné dans mon enfance. Manqueraient plus que des papiers peint orange à fleur...
John Constantine
Un Justicier dans la Cuisine
Messages : 10337
Inscription : 4 juin 03, 20:30
Localisation : Bolivie

Message par John Constantine »

Bob Harris a écrit :
John Constantine a écrit :Le Monde sur un fil, Rainer Werner Fassbinder, 1973
Welt am Draht
Téléfilm must-see pour Bob Harris. Les Wachowski y ont piqué des trucs pour Matrix.
:lol: :lol: :lol:
Je ne dis pas qu'il y a des moustachus teutons qui font du kung-fu en salopette sur les murs, mais l'argument de ce téléfilm rappelle euh... quelque chose. :mrgreen:

La crève m'empêche d'aller choper Hanna Schygulla ce soir à Beaubourg pour lui faire dédicacer mon dvd de Delta Force.
Puissant, corrompu et menteur
Image
You two do make a charming couple though, you're both, what's the expression, damaged goods.
Bob Harris

Message par Bob Harris »

John Constantine a écrit :Je ne dis pas qu'il y a des moustachus teutons qui font du kung-fu en salopette sur les murs, mais l'argument de ce téléfilm rappelle euh... quelque chose. :mrgreen:
T'inquiète pas, je te fais confiance. :lol:

Je vais essayer d'en voir le plus possible. Je pense prendre le deuxième coffret DVD. 60 euros pour 5 films et 2 téléfilms, ça va...
Avatar de l’utilisateur
Roy Neary
Once upon a time...
Messages : 51384
Inscription : 12 avr. 03, 01:42
Liste DVD

Message par Roy Neary »

John Constantine a écrit :La crève m'empêche d'aller choper Hanna Schygulla ce soir à Beaubourg pour lui faire dédicacer mon dvd de Delta Force.
Je comprends parfaitement ta douleur. :cry:
Image
John Constantine
Un Justicier dans la Cuisine
Messages : 10337
Inscription : 4 juin 03, 20:30
Localisation : Bolivie

Message par John Constantine »

Soirée Fassbinder ce soir sur CinéCinéma Auteur : Lola, une femme allemande suivi de La Troisième Génération. :o
Puissant, corrompu et menteur
Image
You two do make a charming couple though, you're both, what's the expression, damaged goods.
Avatar de l’utilisateur
vic
viking
Messages : 3657
Inscription : 26 avr. 03, 18:37
Localisation : IHTFP

Message par vic »

Donc vu cet aprème Le Soldat Américain (1970, pour l'anecdote RWF a tourné 7 films en 70) : film noir dans tous les sens du terme (sombre et tragique histoire de gangsters et de flics, pourris jusquà la moelle, dans un noir et blanc hyper contrasté.) Des tonnes de références et de citations hollywoodiennes (Touch of Evil, Asphalt Jungle, Walsh, Lang,...) + Godard, Melville, Rohmer et toutes celles que je n'ai pas capté) souvent réduites à leurs constituants les plus élémentaires passées au mixeur/miroir déformant de l'antiteater. Dialogues lapidaires ("C'était comment le Vietnam ?"/"Bruyant"/"Ici, il ne s'est rien passé"/"Il ne se passe jamais rien en Allemagne"), l'Allemagne comme no man's land moral, violence d'état plus terrifiante que celle des truands, femmes exploitées/victimisées, rapports de domination, regard glaçal sur un monde en déliquescence, le sexe et le désir comme moteur de l'action, recours au mélodrame,... tout Fassbinder est là, dans un film qui est pourtant loin de valoir ses plus grandes réussites. Tout est dans la radicalité du propos et de la mise en scène ainsi que dans son atmosphère inimitable. Je serais curieux aussi de savoir si John Woo avait vu ce film quand il a tourné The Killer...
Image
Unité Ogami Ittô

Withdrawing in disgust is not the same thing as apathy.

*Insane Insomniac Team*
John Constantine
Un Justicier dans la Cuisine
Messages : 10337
Inscription : 4 juin 03, 20:30
Localisation : Bolivie

Message par John Constantine »

vic a écrit :Donc vu cet aprème Le Soldat Américain
Je suis toujours circonspect face à ce film où RWF fait soigneusement en sorte qu'il ne se passe pas grand chose : la partie de poker du début (certes les cartes à jouer sont sympatoches :lol: ), les intermèdes brechtiens comme la femme de ménage racontant une première version de l'histoire de Tous les autres s'appellent Ali. On a même le room-service le plus rapide au monde avec un steak-ketchup emballé en 2 minutes à l'écran. :shock: Il y a presque un côté joueur, tarantinesque dans son fétichisme pop, "citationniste" - le héros qui évoque le Scarface de Hawks jusque dans sa relation incestueuse avec... alors RWF s'amuse mais laisse un peu en plan le spectateur, en particulier celui non averti. C'est pas inintéressant, notamment dans sa manière de déssécher l'imagerie hollywoodienne, la violence continuelle des rapports entre les gens (manip et indifférence, notamment à la souffrance de la femme de ménage) mais peut-être trop joueur et inconsistant. Reste une ritournelle sympa (So much tenderness) et...
Je serais curieux aussi de savoir si John Woo avait vu ce film quand il a tourné The Killer...
"... une histoire de pédés comme chez Hawks" (RWF) et un ralenti de la mort qui tue qui doit durer 2-3 mn chrono. :shock:
Puissant, corrompu et menteur
Image
You two do make a charming couple though, you're both, what's the expression, damaged goods.
Avatar de l’utilisateur
vic
viking
Messages : 3657
Inscription : 26 avr. 03, 18:37
Localisation : IHTFP

Message par vic »

John Constantine a écrit :
vic a écrit :Donc vu cet aprème Le Soldat Américain
Je suis toujours circonspect face à ce film où RWF fait soigneusement en sorte qu'il ne se passe pas grand chose : la partie de poker du début (certes les cartes à jouer sont sympatoches :lol: ), les intermèdes brechtiens comme la femme de ménage racontant une première version de l'histoire de Tous les autres s'appellent Ali. On a même le room-service le plus rapide au monde avec un steak-ketchup emballé en 2 minutes à l'écran. :shock: Il y a presque un côté joueur, tarantinesque dans son fétichisme pop, "citationniste" - le héros qui évoque le Scarface de Hawks jusque dans sa relation incestueuse avec... alors RWF s'amuse mais laisse un peu en plan le spectateur, en particulier celui non averti. C'est pas inintéressant, notamment dans sa manière de déssécher l'imagerie hollywoodienne, la violence continuelle des rapports entre les gens (manip et indifférence, notamment à la souffrance de la femme de ménage) mais peut-être trop joueur et inconsistant. Reste une ritournelle sympa (So much tenderness) et...
Je serais curieux aussi de savoir si John Woo avait vu ce film quand il a tourné The Killer...
"... une histoire de pédés comme chez Hawks" (RWF) et un ralenti de la mort qui tue qui doit durer 2-3 mn chrono. :shock:
Tu as, en gros, cité tous mes moments préférés. :wink:
Le fameux ralenti est complètement hallucinant et rien que pour ça, il faut voir le film.
C'est vrai qu'il ne se "passe rien". Mais c'est aussi ce que veux monter RWF, et je ne me suis jamais sorti "mis à la porte" par le film. Evidemment à coté du Marchand des 4 saisons ou du Mariage de Maria Braun, ça peut paraitre anecdotique.
Mais l'intérêt pour moi est aussi de découvrir tous les recoins de son oeuvre que je ne connais pas encore.
Image
Unité Ogami Ittô

Withdrawing in disgust is not the same thing as apathy.

*Insane Insomniac Team*
Max Schreck
David O. Selznick
Messages : 14811
Inscription : 13 août 03, 12:52
Localisation : Hong Kong, California
Contact :

Message par Max Schreck »

Un peu triste que Berlin Alexanderplatz ne soit pas au programme, mais très enthousiaste à l'idée de bouffer du RWF pendant quelques semaines.

J'adore son cinéma avec lequel le spectateur finit par se sentir en terrain familier (acteurs récurrents, fidélité à une équipe technique). Son oeuvre prolifique ne semble jamais entraîner d'essoufflement dans l'inspiration. Je pense vraiment que s'il tournait autant, c'est parce qu'il débordait de créativité (et de talent), qu'il avait un tas de trucs à dire et à montrer, et qu'il pouvait le faire de plein de manières différentes. Fassbinder excelle à mélanger les tons et c'est ce qui rend ces films constamment surprenants.

Bref, de ce que j'ai vu, je conseille chaleureusement Le Mariage de Maria Braun, véritable oeuvre-somme d'une ambition folle, à la fois classique et novatrice dans ses partis-pris, Maman Küsters s'en va au ciel, fable pathétique et implacable sur la perte des valeurs de la société des 70's, et Tous les autres s'appellent Ali, capable de vous emporter dans des torrents d'émotion insoupçonnée avec une économie de moyen admirable.

La Troisième génération est vraiment un film bizarre, dans lequel on mettra sans doute un certain temps avant de rentrer, mais qui s'avère assez jubilatoire, glissant de la farce la plus absurde à la tragédie humaine la plus glaçante.

Quant au Secret de Veronika Voss, le film est vraiment beau dans son esthétique et son jeu sur les formes du passé, mais avait fini par me laisser complétement indifférent au destin de ses personnages.

Et sachez que le travail de restauration qui a été effectué sur ces copies est vraiment exceptionnel, rendant enfin justice au travail sur la photo toujours extrêmement soigné, loin des couleurs délavés qu'ont fini par prendre les films de cette époque. C'est vraiment là l'occasion de voir ou revoir ces films dans des conditions idéales, voire inespérées.

Ich bin froh ! :D
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
Mes films du mois...
Mes extrospections...
Mon Top 100...
Bob Harris

Message par Bob Harris »

Max Schreck a écrit :Un peu triste que Berlin Alexanderplatz ne soit pas au programme
C'est parce qu'il est en cours de restauration. Il sera présenté en 2006 au Centre Pompidou. :wink:
Répondre