Peter Greenaway
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- nunu
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Re: Peter Greenaway
J'ai lu ce sujet avec intêret et je vais m'y mettre vu que je n'ai rien vu de lui. je ne connaissais même que de nom Meurtre dans un Jardin Anglais.
« Quand des hommes, même s’ils s’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d’entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. »
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Re: Peter Greenaway
Bon j'ai pris une incroyable claque visuelle dans la tronche. Ces couleurs, quasiment toujours dans les ton rouges ou verts. Le contraste, la présentation en tableau comme de la peinture, j'ai aussi trouvé un coté théatral au film. Les costumes, les décors, tout fait qu'on est absorbé dans ce film, j'ai même trouvé un coté futuriste a ce film a cause justement de ses décors.
J'ai pris une grosse claque globale aussi, quel film, quelle idée originale. Alors oui c'est parfois dérangeant et violent, et ça peut choquer surtout la scène finale mais justement ce coté inconfortable, c'est aussi ce a quoi sert le cinema pour moi, a nous sortir de ce à quoi on est habitué. Apres j'ai trouvé que tous ces repas ca commencait un peu a tourner en rond mais franchement quelle putain de claque. Longtemps qu'un film ne m'avait pas fait cet effet.
8.5/10
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- Thaddeus
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Re: Peter Greenaway
Lorsque je me remémore ce film, je pense à des dîneurs vêtus de noir, de jabots blancs, d'écharpes rouges. Mais aussi au cadavre cuit du bouquiniste, semé de rondelles d'orange, à la couleur même, miellée, du foetus écorché de Fragonard. Et encore à des pièces de boucherie qui évoquent Rembrandt, des cuisines pantagruéliques composant un univers viscéral qui restitue de l'intérieur le processus de la digestion. Les amoncellements de fruits, de légumes, de volailles, de poissons et de crustacés y rappellent, de façon précise voire littérale (riche aiguière, citron décortiqué), les natures mortes du Siècle d'or hollandais. Le terme même de nature morte dit bien l'obsession du processus mortifère de la consommation, de l'absorption, de la décomposition. À cela s'adjoint un ensemble de formes et de motifs qui appartiennent de toute évidence non à l'esthétique du baroque mais à celle du post-modernisme. Greenaway semble fasciné par les pseudo-sciences archaïques, astrologie, numérologie, symboliques des plantes ou de la nourriture (les mets les plus exquis, caviar, truffes, sont de couleur noire comme la mort). Ce penchant est peut-être plus affirmé encore dans Drowning by Numbers ou Prospero's Books. Sous le déguisement para-scientifique, un fantastique tout intellectuel fait retour. Étonnamment, devant certaines images, certaines scènes du Cuisinier, le Voleur, sa Femme et son Amant, je pense à Cronenberg - l'émotion, l'humanité en moins. Je ne peux pas dire que "j'aime" ce film (trop repoussant, trop cérébral pour cela), mais il m'en reste incontestablement quelque chose.
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Re: Peter Greenaway
Je m'y connais pas assez en peinture pour avoir les références perso.
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Re: Peter Greenaway
Ce qui me vient tout de suite à l'esprit, c'est le scope et ces travelling latéraux qui nous faisaient passer d'une pièce à une autre, c'est à dire d'une couleur à une autre avec changement de costume des comédiens alors qu'ils avaient juste traversé une porte, ainsi que la musique obsessionnelle de Nyman qui devient de plus en plus infernale (morceau qui à l'origine avait été écrit pour décrire l'horreur du Stade du Heysel).
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Re: Peter Greenaway
Aussi minimaliste soit-elle, je trouve la romance très belle et touchante quand même, c'est ce qui rend la dernière partie aussi puissante et surmonte le risque d'exercice de style formel.
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Re: Peter Greenaway
Justin poursuit son exploration de l'univers de Greenaway avec sa chronique de Zoo.
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Re: Peter Greenaway
Pour les films anglais du vendredi, Justin poursuit sa découverte de Greenaway avec Drowning by Numbers.
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Re: Peter Greenaway
J'ai le même rapport à Greenaway qu'à Kieslowski : jamais vu un seul de leurs films, mais j'écoute régulièrement les BO (resp. Nyman & Priesner)
Me souviens tout de même avoir essayé The Pillow Book ; je n'avais malheureusement pas accroché. Je devrais réessayer.
Me souviens tout de même avoir essayé The Pillow Book ; je n'avais malheureusement pas accroché. Je devrais réessayer.
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