Joseph L. Mankiewicz (1909-1993)

[Majordome]

sinon quelqu'un s'est tape le docu all about mankiewicz, ca vaut le coup ?
50 minutes partie 1 => j'ai fait qu'un 1/4 d'heure et c'etait plutot chiant
50 minutes partie 2

si tu t'es fait chier dès le premier 1/4 d'heure, laisse tomber. Le ton ne change pas.
Moi, je ne me suis pas fait chier du tout. J'ai même, pour tout dire, trouvé çà passionnant. Ciment est un remarquable interviewer et Mankiewicz un excellent 'client' comme on dit.

[noar13]

sinon quelqu'un s'est tape le docu all about mankiewicz, ca vaut le coup ?
50 minutes partie 1 => j'ai fait qu'un 1/4 d'heure et c'etait plutot chiant
50 minutes partie 2

si tu t'es fait chier dès le premier 1/4 d'heure, laisse tomber. Le ton ne change pas.
Moi, je ne me suis pas fait chier du tout. J'ai même, pour tout dire, trouvé çà passionnant. Ciment est un remarquable interviewer et Mankiewicz un excellent 'client' comme on dit.

ben faut dire que le 1er quart d'heure etait pas bien passionant ciment qui pose 2 questions, mankie qui raconte son pere, ses etudes, c'est pas la partie qui me passionne, ni meme de savoir qu'il adore berlin et que paris c'est mort.
mais bon c'est j'imagine evidemment pas representatif du docu
Pour rester sur le sujet bonus, certains s'ecoutent carrement parler, cf l'analyse des decors sur dragon ... hyper redondant genre je fais un 1/4H quand tout peut etre dit en 3 minutes ...
pour l'instant seul le portait de gene tierney, et les temoignages de l'auteur du bouquin sur mankiewicz et la comparaison ciceron realite-fiction m'ont reellement plu (c'est deja pas mal )
et je l'espere all about mankie


enfin le principal c'est bien entendu les films, indispensables !!!

et c'est vrai que comme j'ai pu le lire sur le forum, l'image de 5 fingers-ciceron bouge un peu, surtout au debut d'ailleurs ( a moins que mon oeil se soit habitué)

[kim]

J'ai découvert au cinema un inédit de Mankiewicz: UN MARIAGE A BOSTON
Film de 1947, avec Ronald Colman et Peggy Cummins, c'est une comédie d'une élégance folle; le réalisateur développe des caractères à mille facettes, jamais caricaturaux.L'ironie n'en ressort que mieux.
C'est le premier chef-d'oeuvre de M., et son troisième film.
Il y dénonce la rigidité d'une bourgeoisie peu encline à l'ouverture d'esprit, empêtrée dans sa morale et ses valeurs, qui se fait un devoir d'arranger les mariages au mépris de tous sentiments.
Ce film est donc un pur cru de M., même si il ne l'a pas écrit, pour cette acuité, cette légèreté apparente qui cache des conflits psychologiques, et ses dialogues mordants tout en humour et finesse.
Les acteurs sont parfaits, à commencer par Ronald Colman dont curieusement on ne retrouve pas le film dans les filmograhies non exhaustives de l'acteur.C'est bien dommage, car il y déploie force élègance et maîtrise du texte.
Bref, un film à découvrir de toute urgence, tant par le style et le fond.

[Max Schreck]

Vu à la Cinématek, en clôture de la rétrospective Mankiewicz

Sleuth (Le Limier)

Étonnant le nombre d'éléments communs que partagent les deux derniers films de Mankiewicz. Ici encore, un affrontement cérébral et machiavélique marqué du poids de la lutte des classes, des jeux de miroir et de dupes du théâtre, du dégoût des loisirs futiles (la télévision y subit encore de nombreuses attaques), de la vie vécue comme un jeu, des relations troubles et équivoques entre deux hommes...

Et encore, un régal de spectateur. La première partie est jubilatoire tellement elle fait preuve d'un humour, d'une légèreté constants, et d'audaces irrésistibles. La matière grise tourne à plein régime, de coups de théâtres en vraies fausses routes. Laurence Olivier et Michael Caine sont tout simplement prodigieux, et la caméra de Mankiewicz a toujours quelque chose à dire. La trame théâtrale est assez peu "cinématographisée" (peu d'aération extérieure, ni de figuration).

Pour finir la comparaison avec The Honey pot (Guêpier pour trois abeilles), je dirais que Sleuth est peut-être plus froid. Il y a moins d'émotion dans ce face à face entre deux personnages assez peu reluisants qu'entre le Cliff Robertson arriviste mais honnête et le Rex Harrison hanté par le temps.

[noar13]

et c'est vrai que comme j'ai pu le lire sur le forum, l'image de 5 fingers-ciceron bouge un peu, surtout au debut d'ailleurs ( a moins que mon oeil se soit habitué)

ecranlarge comme rama n'a rien vu

[Wall of Voodoo Fan]

Hello. Avez vous remarqué une grosse bourde dans le coffret consacré à Joseph Mankiewicz. Sur le dvd de Five Fingers / l'Affaire Cicéron, il y a un documentaire de Jean Douchet consacré au film. Or Jean Douchet s'est trompé quant à l'orthographe du personnage principal : Diello (joué par James Mason), il l'appelle Dellio ! Pendant tout le documentaire, on entend les deux voix off, masculine et féminine parler de Dellio par ci, Dellio par là... usant !

[Vic Vega]

Découvert depuis Cléopâtre, superbe péplum fleuve où tout est monumental, et le Limier, dont les retournements, l'humour grinçant, le sens du détail de la mise en scène comme le face à face Caine/Olivier ont fait du film un régal permanent pour moi. Régal peut être amplifié par le fait de repenser à Cinéma de Tanguy Viel (lu un an avant) pendant le visionnage.

[JamesCicero]

Vu à la Cinématek, en clôture de la rétrospective Mankiewicz

Sleuth (Le Limier)


Pour finir la comparaison avec The Honey pot (Guêpier pour trois abeilles), je dirais que Sleuth est peut-être plus froid. Il y a moins d'émotion dans ce face à face entre deux personnages assez peu reluisants qu'entre le Cliff Robertson arriviste mais honnête et le Rex Harrison hanté par le temps.

Tout à fait d'accord sur le petit plus qui distingue The honey pot du tout de même très bon Sleuth.

C'est la différence entre l'allant vénitien dont le Guêpier est si représentatif et la puritaine atmosphère très vieille Angleterre du Limier.

Pour le dire en souriant, Il y a beaucoup plus de musique dans Vivaldi que dans la très distinguée et infiniment respectable Agatha Christie.

[JaimzHatefield]

Je viens de découvrir cette nuit "chez Brion", le petit concentré d'humour noir et de classe so british qu'est Sleuth / "Le limier", le cinéaste y développe la confrontation et la rivalité entre deux hommes, un aspect qu'il affectionne, mais aussi la fin d'un certain ordre des choses. L'origine théatrale se ressent forcément puisqu'il n'y a pour ainsi dire que deux protagonistes en un lieu, jouant un jeu policier dangereux, sur un ton acide. Michael Caine et Laurence Olivier se régalent, ils rivalisent de flegme, les bons mots fusent tout autant que la tension, les manipulations et les rebondissements.
On est amené de machinations en contre-machinations, vers une conclusion brutale. Si le film clôt brillamment une carrière admirable, je préfère quand même le Mankiewicz "sensible", notamment celui qui a ce regard si juste lorsqu'il dresse des portraits de femmes.

Petit bilan rapide et personnel de la carrière du bonhomme :

Chefs-d'oeuvres :

1. All About Eve
2. The Ghost and Mrs. Muir ("L'aventure de Mme Muir")
3. The Barefoot Contessa ("La comtesse aux pieds nus")

Très bons / bons :

4. Dragonwyck ("Le château du dragon")
5. A Letter to Three Wives ("Chaînes conjugales")
6. 5 Fingers ("L'affaire Cicéron")
7. Cleopatra
8. Guys and Dolls ("Blanches colombes et villains messieurs")
9. Sleuth ("Le limier")

J'éviterais toutefois de mentionner Julius Caesar, le fait est que l'état léthargique semi-comateux dans lequel je l'ai péniblement vu, m'oblige à le revoir pour honnêtement le juger. Je n'ai pas encore vu Suddenly, Last Summer et People will Talk ("On murmure dans la ville") mais ils semblent être potentiellement de tout premier choix d'après les commentaires du topic. Encore de belles découvertes en perspective.

[Gaston]

M'enfin... Je suis un peu triste d'écrire celà, mais il y avait une éternité que je n'avais pas revu ce Limier là, mais ce coup ci, il ne passe plus... J'ai eu la même sensation qu'en voyant Theatre de sang, celle d'un cinéma british complètement démodé et poussiéreux pour ce qui est de l'image (couleurs dures et laides, éclairages tungstène directs parfois très moches) et du cadrage.
Sensation aussi d'une pièce de théatre filmée pour les non-voyants, tant la bande-son seule suffirait à comprendre l'intrigue , la caméra n'ayant finalement rien d'autre à montrer qu'une indigestion d'automates rendus inquiétants par la lumière et la musique, et deux acteurs certes excellents, mais... Olivier est proche du cabotinage, et Caine m'a bizarrement toujours paru mauvais dans les scènes de larmes ou de souffrance : il y a un ou deux gros plans très laids là aussi... Reste le scénario, bien ficelé pour le théatre, mais au cinéma, plus de deux heures de huis-clos de ce genre, c'était un peu casse-gueule ?

Bref, je ne reconnais hélas pas ici le formidable Mankiewicz de Eve ou Mme Muir

[Lenny]

M'enfin... Je suis un peu triste d'écrire celà, mais il y avait une éternité que je n'avais pas revu ce Limier là, mais ce coup ci, il ne passe plus... J'ai eu la même sensation qu'en voyant Theatre de sang, celle d'un cinéma british complètement démodé et poussiéreux pour ce qui est de l'image (couleurs dures et laides, éclairages tungstène directs parfois très moches) et du cadrage.
Sensation aussi d'une pièce de théatre filmée pour les non-voyants, tant la bande-son seule suffirait à comprendre l'intrigue , la caméra n'ayant finalement rien d'autre à montrer qu'une indigestion d'automates rendus inquiétants par la lumière et la musique, et deux acteurs certes excellents, mais... Olivier est proche du cabotinage, et Caine m'a bizarrement toujours paru mauvais dans les scènes de larmes ou de souffrance : il y a un ou deux gros plans très laids là aussi... Reste le scénario, bien ficelé pour le théatre, mais au cinéma, plus de deux heures de huis-clos de ce genre, c'était un peu casse-gueule ?

Bref, je ne reconnais hélas pas ici le formidable Mankiewicz de Eve ou Mme Muir

Le limier est le dernier film de Mankiewicz. Vous avez certes Caine et Olivier, un scénario comme sait les ficelés le maître mais... quel déficit de mise en scène... Lors que vous regardez tous ses précédents films, même si Mankiewicz n'est pas un "formaliste" de l'image, ses mises en scène parvenaient toujours à transmettre au delà de la seule narration.
J'ai remarqué ce phénomène chez plusieurs cinéastes qui couvraient plusieurs époques, plusieurs décennies, chez des cinéastes également qui soudain, cessaient une association de longue date avec un directeur de la photographie, un compositeur, un acteur, voire un producteur... Et puis, les époques étant ce qu'elles sont, certains cinéastes ne parviennet plus à se faire comprendre de leur entourage. Je pourrais citer des exemples mais ce débat demande probablement un autre topic.

Pour revenir à Mankiewicz, mon préféré reste All about Eve. Si vous revoyez le film, notez comment le metteur en scène joue de la métaphore du théâtre, à la fois dans la manipulation, à la fois dans l'espace. Eve connaît si bien le milieu qu'elle veut conquérir, ses gens, qu'elle va les enfermer dans le miroir de leur propre monde, en jouant elle même une partition qu'il n'ont pas été à même de voir au début. Elle joue des coulisses et de la scène...

[Alex Blackwell]

M'enfin... Je suis un peu triste d'écrire celà, mais il y avait une éternité que je n'avais pas revu ce Limier là, mais ce coup ci, il ne passe plus... J'ai eu la même sensation qu'en voyant Theatre de sang, celle d'un cinéma british complètement démodé et poussiéreux pour ce qui est de l'image (couleurs dures et laides, éclairages tungstène directs parfois très moches) et du cadrage.
Sensation aussi d'une pièce de théatre filmée pour les non-voyants, tant la bande-son seule suffirait à comprendre l'intrigue , la caméra n'ayant finalement rien d'autre à montrer qu'une indigestion d'automates rendus inquiétants par la lumière et la musique, et deux acteurs certes excellents, mais... Olivier est proche du cabotinage, et Caine m'a bizarrement toujours paru mauvais dans les scènes de larmes ou de souffrance : il y a un ou deux gros plans très laids là aussi... Reste le scénario, bien ficelé pour le théatre, mais au cinéma, plus de deux heures de huis-clos de ce genre, c'était un peu casse-gueule ?

je crains par avance que tu aies raison et je redoute de revoir ce film.

[Kurwenal]

M'enfin... Je suis un peu triste d'écrire celà, mais il y avait une éternité que je n'avais pas revu ce Limier là, mais ce coup ci, il ne passe plus... J'ai eu la même sensation qu'en voyant Theatre de sang, celle d'un cinéma british complètement démodé et poussiéreux pour ce qui est de l'image (couleurs dures et laides, éclairages tungstène directs parfois très moches) et du cadrage.
Sensation aussi d'une pièce de théatre filmée pour les non-voyants, tant la bande-son seule suffirait à comprendre l'intrigue , la caméra n'ayant finalement rien d'autre à montrer qu'une indigestion d'automates rendus inquiétants par la lumière et la musique, et deux acteurs certes excellents, mais... Olivier est proche du cabotinage, et Caine m'a bizarrement toujours paru mauvais dans les scènes de larmes ou de souffrance : il y a un ou deux gros plans très laids là aussi... Reste le scénario, bien ficelé pour le théatre, mais au cinéma, plus de deux heures de huis-clos de ce genre, c'était un peu casse-gueule ?

je crains par avance que tu aies raison et je redoute de revoir ce film.

Cela correspond à peu de choses près à ce que je pense du film ( mais j'aurais été bien moins gentil, surtout pour Caine) bien que cela remonte à une très lointaine vision et je n'ai pas retenté l'expérience pour cause d'heure tardive. Bien m'en a donc pris.

[Jack Griffin]

Bizarre... j'ai un très bon souvenir de la mise en scène du Limier

[Ben Castellano]

Vous me mettez un peu d'appréhension là, d'autant que j'adore "The Honey Pot"...