Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Requiem
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Message par Requiem »

2501 a écrit :
Alex Blackwell a écrit :
un des plus beaux plans de l'histoire du cinéma, sous la neige avec une musqieu inoubliable :)
J'me rappelle du plan, sublime (ainsi que de l'enchainement de séquences toutes aussi belles), mais... heu... pas de la musique, désolé ! :mrgreen:

:?

Deux solutions :
- tu es sourd
- tu présentes des symptomes précurseur de la maladie d'Alzheimer

:P
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Au moins ce plan sublime ne doit rien au montage...

:arrow: :mrgreen:
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Message par 2501 »

Requiem a écrit :
2501 a écrit :
J'me rappelle du plan, sublime (ainsi que de l'enchainement de séquences toutes aussi belles), mais... heu... pas de la musique, désolé ! :mrgreen:

:?

Deux solutions :
- tu es sourd
- tu présentes des symptomes précurseur de la maladie d'Alzheimer

:P
Bon, intrigué, je viens de me remater la séquence. Et bien si on parle bien du plan qui suit directement la scène avec les panneaux qui tombent sur fond rouge (plan qui m'a plus marqué d'ailleurs), et bien... 3ème solution : nous n'avons pas la même sensibilité musicale. 8)
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Requiem
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Message par Requiem »

Roy Neary a écrit :Au moins ce plan sublime ne doit rien au montage...

:arrow: :mrgreen:
Toi tu te tais, tu prends ton suppo, et tu vas au lit ! :twisted:

J'aurais tout le loisir de m'expliquer sur le montage dans quelques jours sur Cinétudes... :evil: :mrgreen:
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Rockatansky
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Message par Rockatansky »

Godzilla vs Megalon - 6/10 (1973)
Attention, avec ce film Aventi nous offre du lourd. Godzilla vs Megalon, ou comment démythifier un monstre légendaire. Le film commence comme un film d’espionnage typique des années 60, avec un look « Swinging Tokyo » très sympathique. Puis nous offre un petit tour mythologique avec l’attaque de Seatopia la cité engloutie, mais le pire est à venir, avec les affrontements des monstres. L’affrontement final est en effet un monument d’anthologie de catch à quatre entre Godzilla et Jet Jaguar robot crée pour l’occasion d’un côté et Megalon et Gaigan qui surgit de nulle part, il faut voir Godzilla prendre la pause comme un boxeur chambreur, et sautillé n’importe où. Un grand moment sans aucun doute qui mérite à lui seul la vision de ce film.

Godzilla vs Mechagodzilla : - 5/10 (1974)
Après le summum du ridicule atteint par le précédent opus de la première série, Godzilla vs Megalon, Jun Fukuda reprend les commandes de la réalisation pour ce nouvel épisode. Heureusement (ou pas selon les goûts) lui et ses producteurs sont décidés à revenir à plus de rigueur pour le monstre national qu’est devenu Godzilla. Mélant espionnage et science fiction, Godzilla vs Mechagodzilla atténue le côté par trop fantaisiste de son prédécesseur, notamment au niveau des combats, qui reviennent à un peu plus de violence, voire même de cruauté lors de l’affrontement entre Godzilla et son « ami » Anguilas. Malheureusement je dois avouer, que le film s’enlise un peu trop dans une histoire d’espionnage affrontant terriens et extra-terrestres. Les monstres disparaissent bien trop longtemps du film. L’affrontement final sur une île (ça coûte moins cher à détruire que des immeubles) invite un nouveau participant à la joute, King Seeser, force est de reconnaître que le bougre n’est pas très efficace. Au final, je trouve que ce film si il reste agréable à regarder est quelque peu trop bavard.


Ebirah, Horror of the deep - 6/10 (1966)
A l’origine de cette nouvelle production de Keiju-Eiga (films de monstres), le but était de livrer une nouvelle variation incluant King Kong suite au succés de King Kong vs Godzilla, en regardant le film on se dit que la production à fait machine arrière sans changer grand chose au scénario, en effet on ne compte plus les séquences d’inspiration directement « King kongienne ». Que cela soit dans les rapports entre Godzilla et les femmes, où encore cette hilarante séquence de volley ball avec Ebirah. Ce film aux moyens techniques limités ravira les amateurs de kitsch ultime, les différents monstres et décors qu’ils détruisent ne sont pas des plus réussis, mais cela se passe avec un tel entrain que cela reste agréable à regarder. Le scénario mélange de James Bond et de Godzilla atteint plutôt bien son but, en recyclant encore une fois pas mal d’idées, mais en nous en donnant pour notre argent.

A noter que ces films sont globalement plus agréables à voir que leurs homologues plus récents disponibles sur les coffrets.
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Message par 2501 »

Rockatansky a écrit :A noter que ces films sont globalement plus agréables à voir que leurs homologues plus récents disponibles sur les coffrets.
Sur les 6 que j'ai vu, pas vraiment d'accord. Les Godzilla 60's et 70's ont effectivement leur charme, mais j'ai largement préféré les très bons Godzilla et Mothra et Godzilla VS King Ghidorah (plus de destruction et de combats, moins de longueurs, scénarios un peu plus développés).
Maintenant, pour les anciens, j'ai vraiment envie de découvrir les Honda (notamment revoir l'original et le 1er Mothra).

Godzilla VS Megalon 7/10
Ebirah, horror of the deep 6,5/10
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Message par Rockatansky »

2501 a écrit :
Rockatansky a écrit :A noter que ces films sont globalement plus agréables à voir que leurs homologues plus récents disponibles sur les coffrets.
Sur les 6 que j'ai vu, pas vraiment d'accord. Les Godzilla 60's et 70's ont effectivement leur charme, mais j'ai largement préféré les très bons Godzilla et Mothra et Godzilla VS King Ghidorah (plus de destruction et de combats, moins de longueurs, scénarios un peu plus développés).
Maintenant, pour les anciens, j'ai vraiment envie de découvrir les Honda (notamment revoir l'original et le 1er Mothra).

Godzilla VS Megalon 7/10
Ebirah, horror of the deep 6,5/10

Je suis d'accord avec toi pour Godzilla vs Mothra, mais King Ghidorah est d'une incohérence et d'une platitude rare ;)
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Message par 2501 »

Rockatansky a écrit :Je suis d'accord avec toi pour Godzilla vs Mothra, mais King Ghidorah est d'une incohérence et d'une platitude rare ;)
Ah bon... Incohérence oui, mais on s'en fout dans ce genre de film. :wink: King Ghidorah est un de mes Godzilla récents préférés, ça pompe beaucoup Terminator (l'androïde est à mourir de rire ! :lol: ), les voyages temporels rajoutent de l'intérêt à l'histoire des humains et incluent parfaitement les monstres dans l'intrigue. En plus on a droit à l'histoire de la naissance de Godzilla, à quelques rebondissements et à de bons combats, que demander de plus ? 8)
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Message par Rockatansky »

2501 a écrit :
Rockatansky a écrit :Je suis d'accord avec toi pour Godzilla vs Mothra, mais King Ghidorah est d'une incohérence et d'une platitude rare ;)
Ah bon... Incohérence oui, mais on s'en fout dans ce genre de film. :wink: King Ghidorah est un de mes Godzilla récents préférés, ça pompe beaucoup Terminator (l'androïde est à mourir de rire ! :lol: ), les voyages temporels rajoutent de l'intérêt à l'histoire des humains et incluent parfaitement les monstres dans l'intrigue. En plus on a droit à l'histoire de la naissance de Godzilla, à quelques rebondissements et à de bons combats, que demander de plus ? 8)
C'est vrai que la naissance de Godzilla est un moment trés sympa, mais je trouve que le Spacegodzilla est bien trop statique pour donner des combats intéressants.
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Message par 2501 »

Rockatansky a écrit :
2501 a écrit :
Ah bon... Incohérence oui, mais on s'en fout dans ce genre de film. :wink: King Ghidorah est un de mes Godzilla récents préférés, ça pompe beaucoup Terminator (l'androïde est à mourir de rire ! :lol: ), les voyages temporels rajoutent de l'intérêt à l'histoire des humains et incluent parfaitement les monstres dans l'intrigue. En plus on a droit à l'histoire de la naissance de Godzilla, à quelques rebondissements et à de bons combats, que demander de plus ? 8)
C'est vrai que la naissance de Godzilla est un moment trés sympa, mais je trouve que le Spacegodzilla est bien trop statique pour donner des combats intéressants.
Hummm... je crois que t'as fait une overdose de Godzilla et que tu les confonds tous... :mrgreen: :wink:
Et puis on va arrêter là parce qu'on est en plein HS. 8)
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Message par Rockatansky »

2501 a écrit :
Rockatansky a écrit :
C'est vrai que la naissance de Godzilla est un moment trés sympa, mais je trouve que le Spacegodzilla est bien trop statique pour donner des combats intéressants.
Hummm... je crois que t'as fait une overdose de Godzilla et que tu les confonds tous... :mrgreen: :wink:
Et puis on va arrêter là parce qu'on est en plein HS. 8)
C'est vrai que j'en ai regardé bcp ce dernier mois :mrgreen:

Mais c un des premiers que j'ai regardé, et puis on est dans le topic nippon, Requiem ne nous en voudra pas ;)
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Message par 2501 »

Rockatansky a écrit :
2501 a écrit :
Hummm... je crois que t'as fait une overdose de Godzilla et que tu les confonds tous... :mrgreen: :wink:
Et puis on va arrêter là parce qu'on est en plein HS. 8)
C'est vrai que j'en ai regardé bcp ce dernier mois :mrgreen:

Mais c un des premiers que j'ai regardé, et puis on est dans le topic nippon, Requiem ne nous en voudra pas ;)
Donc pour finir c'était juste que je te trouvais un peu dur avec celui-là (parce que les intrigues d'espionnage de Megalon et Ebirah... c'est un peu long et sans intérêt...). Non, perso, je reste sur mon dragon à 3 têtes, celui qui m'a le plus impressionné, et dont l'histoire était un peu moins conne que les autres.

En tous cas, vu le succès de ces dvd depuis qu'ils sont bradés, ce serait sympa qu'ils passent aux choses sérieuses et qu'ils nous sortent les premiers de Inoshiro Honda (c'est HK Vidéo qui a les droits ? ou on peut espérer des Aventi à 6 euros ? 8) ).
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Message par Rockatansky »

Je ne sais pas qui a les droits, mais ils sont effectivement sortis en vhs chez hk, les trois que je possèdent sont trés sympa (Godzilla, Invasion planete X, Les monstres attaquent)
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Beule
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Message par Beule »

Entre le ciel et l'enfer

euh... Y-a-t-il des amateurs dans la salle? :)
Parce que là franchement je suis un peu abasourdi et interloqué.

L'impression que Kurosawa veut courir cinquante lièvres à la fois, partir d'un postulat de film noir lambda pour offrir un panorama d'investigation des mutations d'une société japonaise urbaine écartelée entre respect des valeurs d'initiation et d'apprentissage et influences d'un capitalisme occidental galopant antinomique de ces valeurs séculaires, mais que du coup tout le propos reste superficiel et par trop discursif, tout à la fois trop distancié par excès d'objectivité documentaire et anémié par le refus de s'attacher à l'un ou l'autre des personnages et d'en sonder les motivations. En résulte à mes yeux une construction en trois actes sans liant ni équilibre, qui s'étire au cours de deux heures trente de projection qui resteront parmi les plus assommantes de mes expériences cinés récentes. Mais manifestement je n'ai absolument pas compris les parti-pris et les objectifs narratifs du maître japonais sur ce coup là.
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Message par Stalker »

Beule a écrit :Entre le ciel et l'enfer

euh... Y-a-t-il des amateurs dans la salle? :)
Parce que là franchement je suis un peu abasourdi et interloqué.

L'impression que Kurosawa veut courir cinquante lièvres à la fois, partir d'un postulat de film noir lambda pour offrir un panorama d'investigation des mutations d'une société japonaise urbaine écartelée entre respect des valeurs d'initiation et d'apprentissage et influences d'un capitalisme occidental galopant antinomique de ces valeurs séculaires, mais que du coup tout le propos reste superficiel et par trop discursif, tout à la fois trop distancié par excès d'objectivité documentaire et anémié par le refus de s'attacher à l'un ou l'autre des personnages et d'en sonder les motivations. En résulte à mes yeux une construction en trois actes sans liant ni équilibre, qui s'étire au cours de deux heures trente de projection qui resteront parmi les plus assommantes de mes expériences cinés récentes. Mais manifestement je n'ai absolument pas compris les parti-pris et les objectifs narratifs du maître japonais sur ce coup là.
Merci, Beule !
Ton avis négatif et argumenté m'a pas mal étonné et m'a donné très envie de voir ce film pour me faire ma propre opinion.
Alors je viens de regarder Le ciel et l'enfer et... je suis encore sous le choc. Pour moi c'est un immense film. Un des tous, tous meilleurs Kurosawa.
Je vais avoir beaucoup de mal à en parler à chaud, mais si je ne devais en retenir qu'une chose : une mise en scène époustouflante. Tout le huis clos de la première partie, où chaque plan, sans ostentation, nous dit quelque-chose sur l'intrigue et les personnages (tout comme la longue partie introductive du mariage dans Les salauds dorment en paix). La scène du train est exceptionnelle de construction et de rythme. La peinture du dancing et des bas-fonds de Yokohama sont sublimes. Etc.
La direction d'acteurs et les acteurs (Mifune, Nakadai... Shimura est d'ailleurs bizarrement utilisé dans un rôle très secondaire) excellents.
Bref, je m'arrête là sinon les superlatifs vont me manquer :wink:

Quant à l'histoire et à la narration, j'ai trouvé Kurosawa assez fidèle à lui-même. Finalement son propos n'est pleinement révélé que dans la bouleversante dernière scène.
[HEAVY SPOILERS !!]
Les grands patrons capitalistes ne sont pas critiqués si aveuglément puisque le "héros" est lui-même un dirigeant qui se livre à des batailles d'influence dans le conseil d'administration d'une grande société, à coup de dizaines de millions de Yen. Et s'il a finalement payé la rançon pour le fils de son chauffeur, c'est autant pour lui sauver la vie que pour préserver son image, ses relations et son intégrité. Et à la fin il nous dit que finalement tout va bien puisqu'il est toujours patron ! Par ailleurs, s'il y a effectivement une certaine critique du système capitaliste sous-tendue par l'histoire, je n'ai pas trop vu l'apologie des valeurs séculaires du vieux Japon. Effectivement, Gondo (Mifune) défend la qualité du produit contre le profit à tout prix et aux dépends du consommateur, et ébauche un plan économique qui serait une espèce de "développement durable" pour l'entreprise (qualité du travail et sagesse nippone ?). Mais en même temps, le chauffeur, qui d'après moi joue un rôle de vassal féodal vis-à-vis de son patron et reflète le code d'honneur du samouraï dont la vie est entiérement et fidèlement dédiée à son seigneur (toujours courbé en deux, il finit par s'excuser d'avoir voulu faire passer la vie de son fils avant la carrière et l'argent de son patron !), est largement tourné en ridicule.
De son côté, le criminel condamné à mort, monstre d'orgueil et de dignité, explique à mi-mot qu'il a bâti sa vie sur la haine des "hautes classes", parfaitement symbolisées par cette maison dominante et arrogante, toujours filmée dans la lumière, en contre-plongée, dressée seule face aux quartiers pauvres de la mégapôle... Le Ciel, et l'Enfer. Et bien malin celui qui sait où sont les justes.
Finalement, comme dans Les Salauds dorment en paix, les seuls qui n'ont pas d'excuses sont les autres membres du conseil d'administration, qui ne sont pas pris sous l'aile de l'humanisme de Kurosawa, et qui ont donc perdu toute humanité...
Alors c'est vrai que le film adopte un point de vue objectif, tout à tour aux côtés de la victime, du criminel et de la police. On aurait pu prendre chacun de ces points de vue et en faire un autre film ; mais la force du cinéma de Kurosawa est justement de ne pas juger. (l'analogie la pus évidente est bien sûr Rashômon où les différents points de vue sont autant de parties dans le film, et où le narrateur adopte une position involontairement neutre, car bien incapable de déméler le bien du mal parmi les protagonistes).
Pas étonnant que ce film soit une des principales références de Scorsese, qui a décidément très bon goût. :wink:
Film que je vais revoir très vite.

(bon c'était un peu long et bordelique, mais j'avais prévenu, c'est un avis à chaud !)
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