"Jamie et son amie Marian, sont à la recherche d'un nouveau départ. Elles se lancent dans un road trip mais les choses tournent mal lorsqu'elles croisent en chemin un groupe de criminels bras cassés."
La bonne nouvelle : six ans après une Ballade de Buster Scruggs diffusée sur Netflix, trois ans après le Macbeth en solo de Joel (pour Apple cette fois-ci), les fères Coen reviennent au cinéma. La moins bonne nouvelle : on a perdu un des deux frangins en route. C'est donc Ethan tout seul qui sort de ses cartons un projet du début des années 2000 écrit avec son épouse Tricia Cooke (également monteuse des films du duo), inspiré des bandes d'exploitation "romantiques" des 70's façon Russ Meyer, proposé à l'époque pour la réalisation à son amie Allison Anders (Gas Food Lodging), et avec rien moins que Selma Blair, Holly Hunter, Christina Applegate ou Chloe Sevigny annoncées au casting en leur temps. Ce qui s'appelait encore Drive-Away Dykes n'a jamais dépassé le stade de la pré-production (semble-t-il), jusqu'à ce qu'Ethan Coen décide d'y revenir à l'occasion de la pandémie de Covid-19, tout simplement parce que le confinement lui donnait le temps de travailler dessus.
Puisque pour une fois j'ai vu le film avant d'ouvrir un topic, je copie/colle ce que j'en disais dans le classement des sorties 2024 :
Ethan Coen vient nous rappeler que les deux frangins ont aussi tourné quelques comédies mineures - coucou Ladykillers. Alors il faudra faire preuve d'indulgence envers cette escapade solo à l'écriture paresseuse et bâclée (on dirait du sous-Tarantino comme Guy Ritchie en faisait il y a 25 ans), dont la mise en images vire à l'autoparodie (comme s'il recyclait les tics des frères Coen ou d'un Sam Raimi des débuts), et qui n'est jamais vraiment drôle (voire pas du tout) même si on devine ce qui le faisait marrer lorsqu'il écrivait le scénario avec sa femme.
Les deux comédiennes sauvent les meubles (mention spéciale à Margaret Qualley qui fait oublier qu'elle est une "fille de") mais ne sauvent pas l'entreprise. Espérons que les frangins rebondiront, parce qu'en l'état Drive-away dolls ressemble surtout au film en trop de fin de carrière d'un réalisateur essoufflé qui court vainement après son glorieux passé. Ou bien il s'agit juste d'une récréation potache sans prétention et sans importance.
...et on ne peut pas dire que mes petits camarades classikiens débordent d'enthousiasme non plus :
Kiké a écrit : ↑27 févr. 24, 23:41 DRIVE AWAY DOLLS
Il vient de sortir chez moi, petit retour : ce n'est pas le meilleur des frangins, mais ça devrait facilement plaire à ceux qui aiment leur veine comédie légère (Burn After Reading par exemple), pour une sorte de Thelma et Louise version parodique.
Tout cela se suit avec le sourire pour une durée bienvenue de 1h25, avec peut-être une séquence culte, la seule qui m'ait vraiment fait bien rireLa mise en scène est soignée, le film s'amuse beaucoup avec les transitions d'une scène à l'autre, et propose aussi quelques séquences psychédéliques qui rappellent un peu The Big Lebowski, même si je ne suis pas sûr que cela était vraiment nécessaire. J'ai trouvé aussi quelques moments où la comédie se mélange à l'émotion assez réussis, par exemple
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Les deux actrices principales sont très douées à la fois dans la comédie et les moments plus tendres, et sont très charmantes
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Précision toutefois, Pedro Pascal et Matt Damon sont plus des caméos que des seconds rôle, cela n'enlève rien à la réussite du casting, simplement je ne m'y attendais pas.
Bref, un petit retour aux sources qui fait plaisir mais j'espère les retrouver les frangins à leur meilleur niveau pour leur prochain film réalisé à deux.
Flol a écrit : ↑6 avr. 24, 09:49 Drive-Away Dolls : 2/10
Alors ça donne ça, Ethan Coen en solo ? Par pitié, faites qu’il se remette avec son frère le plus vite possible.
Parce que si c’est pour nous refiler de la pauvre Tarantinerie comme on en faisait à la fin des années 90 (raison pour laquelle le récit est situé en 1999 ? sinon je vois pas l’intérêt), qui semble donc avoir 30 ans de retard, au postulat con comme la lune (il y est tout de même question d’une mallette remplie de godemichets faits à partir de phallus célèbres, dont celui d’un sénateur joué par Matt Damon (!?)), non vraiment : non merci Ethan.
D’autant plus que c’est bardé d’un humour de gros débilos (du style un pauvre type à terre sur lequel un chihuahua vient se frotter frénétiquement…c’est vrai que c’est hilarant et surtout jamais vu) qui gangrène l’intégralité de la petite 1h15 que dure ce film ni fait ni à faire (la photo est sans saveur et les transitions sont dégueulasses).
Et je n’ai même pas encore parlé de l’accent texan insupportable de Margaret Qualley (qui a l’air de beaucoup s’amuser mais c’est bien la seule).
Il n’y a que Carter Burwell qui a su rester digne dans ce foutoir…
Coxwell a écrit : ↑6 avr. 24, 11:33 Je suis d'accord. Un étron incroyablement idiot, absolument pas inventif, dénué la plupart du temps d'idées de cinéma, concentré avant tout sur une sorte de film à racolage textuel, à coups de grandes pancartes portées par des acteurs absolument vides. Au secours.
PS : Je l'ai vu après avoir enchaîné trois grands De Palma, ce fut rude.
Drive-Away Dolls - 1/10
Watkinssien a écrit : ↑9 avr. 24, 11:15Que je préfère largement à Drive-Away Dolls, dont la mise en scène est beaucoup moins inspirée.
Pomponazzo a écrit : ↑8 avr. 24, 11:12 Déception aussi, voire consternation en ce qui me concerne...
cinephage a écrit : ↑8 avr. 24, 11:18 Faut pas pousser, ce n'est pas une catastrophe, si ça avait été réalisé par un anonyme, j'aurais trouvé ça médiocre, mais divertissant. Mais c'est vrai qu'on s'était habitué à un autre niveau de la part de ce réalisateur au point qu'on se demande un peu ce qui s'est passé...
Pomponazzo a écrit : ↑8 avr. 24, 12:09 C'est à dire que j'ai une tendresse assez immodérée pour tout ce qui provenait de l'écurie Coen. Même pour leurs films les moins réussis. Cette fois-ci, je le regrette, mais je ne vois rien à sauver.
gnome a écrit : ↑8 avr. 24, 15:30 Il manque clairement quelque chose. Le cast fait tout ce qu'il peut et n'a pas peur de donner de sa personne, mais rien ne prend. Ce n'est pas un désastre, la réalisation est correcte, même si on sent une resucée de certains tics des brothers. C'est l'écriture qui ne va pas, je ne retrouve pas la petite musique, le rythme des Coen. J'ai regardé le film non pas consterné, mais blasé. je ne l'ai même pas trouvé fun alors que tout y était pour passer un bon moment. Même les répliques sensément faire mouche tombe à plat. reste le duo de bras cassés à la poursuite des filles qui remontent un peu le niveau. Même le postulat de départ est ...
J'ai du mal à être si dur avec un projet estampillé Coen, et dieu sait que je suis bon public, mais là...
Bonus : la minute Margaret Qualley
Certains se souviennent peut-être de la fille d'Andie McDowell dans Once Upon a Time in Hollywood, personne ne va voir les films de Claire Denis donc personne ne l'aura vue dans Stars at Noon, et on ne voit que la performance d'Emma Stone dans la coquille vide Pauvres Créatures de Yórgos Lánthimos. Mais avec son rôle de lesbienne délurée au fort accent texan et qui n'a pas sa langue dans sa poche (non, merci Dunn, pas cette fois), ce coup-ci Margaret Qualley a bel et bien imprimé les rétines classikiennes.
Attention, si c'est en spoiler c'est qu'il y a une bonne raison :
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