Mamma Roma (Pier Paolo Pasolini - 1962)

[Roy Neary]

Après Fritz Lang, AlexRow l'éclectique s'attaque à Pasolini. Et pas qu'un peu !
Pour commencer : le deuxième film de l'écrivain/cinéaste italien avec la poignante Anna Magnani.

Mamma Roma

[Roy Neary]

Moi qui ne suis pas un fervent admirateur de Pasolini, j'ai été particulièrement touché par Anna Magnani et la façon dont le réalisateur utilise cette figure archétypale pour créer l'émotion en contrebalançant le jeu très expressif de la grande actrice italienne par un symbolisme religieux appuyé mêlé à la forme néoréaliste qui minimise les affects.

[Cosmo Vitelli]

Moi qui ne suis pas un fervent admirateur de Pasolini, j'ai été particulièrement touché

Idem.

A part Accatone, Mama Roma, Théorème je ne goûte que très peu à son cinéma.

[AlexRow]

Le reste de sa production est bien plus intellectualisée. Mais j'adore justement sa manière de le faire, en esthète et en épicurien tourmenté.

[joe-ernst]

Tant pis si je me fais taper dessus, mais j'ai trouvé que la Magnani surjouait. Pénible par moments...

[gnome]

Pas encore vu Mamma Roma, la VHS dors encore sur une de mes étagères... Ca devrait être réparé bientôt.

En ce qui concerne le DVD, est-ce la même copie que dans le coffret "années 60"

[AlexRow]

Je n'ai pas testé le coffret 'Années 60' mais il est très peu probable que l'on ait affaire à un nouveau master. Ce serait sans doute mentionné quelque part sur la jaquette et ce n'est pas le cas.

[gnome]

merci

[paul_mtl]

Félicitations Alex pour ton article
Tres bien rédigé et bonne analyse de Mamma Roma que j'ai vu il y a qq temps déja.

Tous les Ettore du monde pourraient sans doute être sauvés avec l’amour et la compréhension non seulement de leur mère mais aussi de leur patrie ; peut-être est-ce là le sens secret du titre du film. Peut-être est-ce cette privation de l’amour de la société qui finit par mener Ettore au seuil du premier cercle de l’Enfer, celui que Dante réservait à ceux dont le seul tort était de n’avoir pas connu l’amour de Dieu.

Oui on peut vraisemblablement faire une analogie entre
1. cette Mamma qui s'est prostitué pour de l'argent, qui n'a pas suivi l'éducation de son fils, qui tente un nouveau départ
et
2. la ville Roma (voir l'Italie) qui connait le boom économique dans les années 60 apres un passé difficile.
Anna Magnani devient un peu le symbole de cette Italie pauvre qui espere s'en sortir avec le boom
mais Pasolini nous rappelle que tout le monde ne part pas avec les mêmes chances dans cette course.

Dans un registre different et plus léger, V.De Sica réalise en 1963 une comedie qui s'appelle justement Il Boom.
Alberto Sordi y interprete un homme d'affaire endetté avec une femme ambitieuse qui a le goût du luxe et du paraitre.
Du coup pour rester dans sa condition aisée et conserver son épouse, il accepte de donner son oeil pour de l'argent.
Ca complete le portrait de la société italienne de l'époque avec la classe aisée.

[AlexRow]

Un rapprochement très intéressant, en effet. Merci

[Barry Egan]

A la fois un remake et une origin story d'"Accatone", le gus Pasolini avait du flair pour créer de la franchise. Ici, il anticipe la mode de coller des femmes au lieu d'hommes en protagonistes principaux pour faire woke. Non, je déconne. Anna Magnani est sublime, le gamin est attachant avec sa tronche de pas fini, et les terrains vagues ont un charme qu'ils n'ont pas dans "Accatone". Je l'ai vu avant "Accatone", je n'ai donc pas senti de redite, même si Pasolini lui-même a critiqué sa propre approche.