Carnival of Souls (Herk Harvey - 1962)

[Joe Wilson]

Beau film, d'une grande efficacité, montrant peu mais suggérant beaucoup. Harvey tire parti de la modestie de moyens pour proposer quelque chose d'étrange et d'insidieux, à la séduction constante. Le visage lisse et mystérieux dans sa délicatesse de Candace Hilligoss offre un contraste parfait avec l'angoissante horreur qui contamine peu ses visions.
La musique à l'orgue est d'une importance considérable, dans sa capacité à faire naître l'inquiétude et à cristalliser une opposition entre le monde des morts et celui des vivants, entre la religion qui est vécue ici comme apaisement et le milieu fantomatique des apparitions et de l'horreur blasphématoire.
Le glissement de Mary Henry vers la solitude et la folie est progressif dans ses excès. Harvey se concentre en permanence sur la confrontation de deux réalités dissemblables que le final fige dans une certitude dérangeante, et s'attache à maintenir une atmosphère sourde et mortifère avec une solide constance.

[Le prisonnier]

Je viens de regarder un épisode de la première saison de La quatrième dimension: L'auto-stoppeur, non seulement j'avais deviné très vite ce qui se passait, mais en plus ça m'a rappelé Carnival of Souls: c'est basé sur le même principe, et le point de départ est identique !

L'épisode de The Twilight Zone date de 1959 et le film de Herk Harvey de 1962 (mais c'est pas marqué sur la pochette du DVD du félin tabagique ), je me demandais si il pouvais y avoir influence...

Je fais une recherche Google, et je tombe en premier sur la chronique de DVD Classik

[Alligator]

Carnival of Souls (Herk Harvey, 1962) :


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Très appréciable réalisation, malgré le peu de moyens évident. Herk Harvey est constamment en recherche graphique que ce soit dans les angles, les cadrages. La caméra est très souvent fixe ; je me demande même si elle n'est toujours fixe à vrai dire... Quoiqu'il en soit il fait montre de prises de risque dans la stylisation dès le générique avec des plans sur les ondes du fleuve qui jouent sur les lignes. Cela permet d'emblée de mettre le spectateur dans une sorte d'attente intéressante. La musique à ce propos accompagne judicieusement le récit. Et l'usage des orgues est pour le moins judicieux pour fouiller l'âme et l'indéchiffrable visage de Candace Hilligoss. Cette actrice est fascinante. Elle a sous certains angles un visage très conventionnel pour l'époque et néanmoins très très beau et fortement sensuel. Tandis qu'elle parvient dans les moments de grande tension à le défigurer, à lui donner une expression d'effroi assez remarquable. Ses yeux exorbités foutent vraiment les jetons.

Je ne connais pas les comédiens. A voir sur imdb il semblerait qu'ils soient les héros de cette seule aventure cinématographique. De là à penser qu'ils sont amateurs, il n'y a qu'un pas que la médiocrité de leur jeu incite encore plus à faire. Quand je parle de médiocrité je pense surtout à Sidney Berger. Il est vrai qu'il a hérité d'un personnage ultra lourdingue.
La qualité du jeu des comédiens dans les scènes ordinaires n'a finalement que peu d'importance.

Ce qui compte le plus c'est la capacité du cinéaste à faire monter la pression chez son personnage principal. Boule de neige : les spectateurs de se demander quel est la nature profonde du problème auquel est confrontée miss Hilligoss.
D'autant que les promesses des belles et mystérieuses images du générique sont tenues tout le long du film. C'est plastiquement très bien fait.

Formellement joli et bien chiadé, il n'en demeure pas moins qu'une fois le film terminé, je ne me retrouve avec une histoire qui ne m'a pas touché, ni réellement intéressé, mais uniquement au mieux intrigué. Je crois que c'est la mise en scène qui a tenu mon attention plus que l'histoire en elle même finalement. Et sans doute faut-il en profiter pour saluer encore une fois la restitution superbe de Criterion.

d'autres captures

[hellrick]

CARNIVAL OF SOULS


Un peu triste de ne pas avoir accroché à ce film que beaucoup adorent mais j'ai quand même eu l'impression de voir un bon épisode de La 4ème dimension étiré 4x...d'où de nombreuses scènes looooooooonguettes...et puis le twist ne surprendra plus personne aujourd'hui mais c'est moins grave
3/6

[Federico]

CARNIVAL OF SOULS


Un peu triste de ne pas avoir accroché à ce film que beaucoup adorent mais j'ai quand même eu l'impression de voir un bon épisode de La 4ème dimension étiré 4x...d'où de nombreuses scènes looooooooonguettes...et puis le twist ne surprendra plus personne aujourd'hui mais c'est moins grave
3/6

C'est un film de genre parfois maladroit dans sa conception mais il s'en dégage un climat si particulier que j'aurais bien du mal à ne lui donner que la moyenne. Oui, il y a des ressemblances avec la Twilight Zone (notamment le sublime épisode L'Auto-stoppeur (The Hitch-Hiker) avec Inger Stevens) mais avec un côté beaucoup plus gore et cauchemardesque qui annonce Romero... voire Lynch. Un de ces petits films qui marquèrent l'histoire du cinéma.
Pour ceux qui aiment ce type d'oeuvre, je conseille vivement le très étrange et envoûtant Five de Arch Oboler (1951).

[Logan]

Le carnaval des âmes

Synopsis : Alors que des jeunes gens jouent à faire la course en voiture, l'auto des filles tombe dans une rivière et les passagères se noient. Seule Mary en réchappe, profondément choquée. Comme elle se rend dans l'Utah pour jouer de l'orgue dans une petite église, elle aperçoit un fantôme au visage cadavérique. Bientôt, elle le voit partout et sent son esprit vaciller. De plus, elle est irrésistiblement attirée par un parc d'attractions désaffecté…



Plutôt sympa ce carnaval des âmes premier et unique film de son réalisateur (et accessoirement presque de son actrice) tourné pour seulement 13 000 dollars (franchement le film est jamais cheap) et qui a atteint un peu statut culte assez mérité car oui le film n'est pas un chef d'oeuvre mais il a sa propre identité et est assez efficace et envoutant aidé par une musique sympathique et une ambiance final assez mélancolique et prenante tout en ayant un aspect effrayant.
Les espèces de créatures ressemblent à des zombies qui caractérisent très bien la mort qui accompagne tout le long du film le personnage principal qui réchappe à un accident de voiture au début du film.

Le film a un petit aspect Polanski aussi avec cette femme que tout le monde essaye d'avoir et qui se laisse plus ou moins manipuler à son gré pour se faire aider de sa situation actuelle.
On pourra peut être reprocher au film de ne pas être assez explicative (car oui c'est très ambiancé et c'est ouvert à diverses interprétations concernant la fin).
La réalisation est impec et pour une fois l'édition Vintage de Wild side est vraiment très belle au niveau de l'image, le casting pour de l'amateur suit bien aussi y a rien à dire, ça plombe jamais le film.
Dire le que le film s'est tapé un remake dans les 80's pourrave apparemment produit par Craven (What else), je voyais vraiment pas l'intêret pour ce genre de film.
Franchement un film à voir pour ceux qui s'intéressent au genre je pense qu'ils seront pas déçus

7.5/10

[Outerlimits]

"Carnival of souls" me fait beaucoup plus penser à l'épisode de Twilight Zone "Individus non identifiés/Les 3 fantômes" qu'à "L'auto-stoppeur".
GROS SPOILERS
Pour rappel : dans "Les 3 fantômes", 3 pilotes d'avion ayant à-priori survécu à un crash se font progressivement rattraper par leur destin car "Quelqu'un, quelque part, a fait une erreur".
Dans "Carnival of souls" - et si l'on fait abstraction de l'hypothèse de rêve pré-mortem- il ne fait aucun doute que l'héroïne, comme en témoigne l'avant-dernière scène où les personnes qui l'ont cotoyée perdent toute trace d'elle, a continué à exister après/au-delà de l'accident (à la suite de ce que l'on pourrait appeler un genre de déni de la fatalité/de sa condition/de la "réalité").
A ce propos les séquences les plus troublantes sont certainement celles où l'héroïne voit son entourage se dérober sous ses yeux (elle n'entend plus rien autour d'elle, et personne ne remarque sa présence), comme si la mort, l'espace d'un instant, réussissait à la "récupérer", avant que Mary ne reprenne finalement le dessus .
Le déroulement de l'histoire ne sera finalement qu'un perpétuel jeu du chat et de la souris, entre la Faucheuse et l'héroïne.
C'est une œuvre très intéressante, contenant les prémices de l'épouvante moderne comme le proposera Romero avec son Night of the living dead et du surréalisme de Lynch, et dont les quelques lacunes (faux-raccords, interprétation parfois moyenne, digressions inutiles) bien compréhensibles au regard de son statut (faible budget, 1ère œuvre), ne font pas pour autant perdre de vue ses qualités.

[lucifershalo]

quel est la meilleure version?
Criterion ou LeChatQuiFume ?

votre avis?

[Jeremy Fox]

quel est la meilleure version?
Criterion ou LeChatQuiFume ?

votre avis?

Peut-être un début de réponse ici

[nunu]

Je remonte ce sujet apres quasiment 8 ans puisque je viens de finir de regarder le film



Le Carnval des Ames : 7/10

Bon petit film, tourné rapidement. mais j'ai trouvé les acteurs pour la plupart très moyens voire mauvais pour certains (le gros lourdaud de colocataire par exemple) mais son ambiance, ces décors et sa durée font qu'on passe un excellent moment même si j'avais rapidement compris ou on allait arriver à la fin. ca ressemble un peu a un épisode plus long de la 4 ° dimension parfois. j'ai aussi vu des comparaisons avec Bergman et Cocteua, je ne connais pas assez le second pour me prononcer, mais j'y ai parfosi reconnu dans des petites chose un peu de Bergman mais difficile de dire vraiment quoi, plus peut etre dans une ambiance que vraiment dans la facon de filmer.