Comme je sais pas où mettre ça :
Fifty-fifty (Pascal Vidal - 1981)
Trois amis au chômage glandent en se laissant vivre, partageant une maison avec leur copines. Ils subsistent principalement grâce aux lots remportés par l'un d'eux dans des compétitions cyclistes. Un des amis décident de prendre en main son entraînement pour en faire un pro.
Dans le cadre des soirées hebdomadaires 35mm de mon comparse collecteur, on est plusieurs à cultiver une curiosité presque perverse pour les comédies affligeantes et improbables françaises (
Deux cloches dans la neige) voire l'attraction malsaine pour des films obscurs à la réputation innommable (
Scratch).
Avec ce titre, on pensait trouver un bon représentant, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'on a pas été déçu... Du moins sur sa nullité. C'est simple, c'est peut-être le plus lamentable qu'on a pu voir chez lui. Et on en a vu quelques uns avec une abnégation qui mériterait un césar d'honneur.
Dans le cas de
fifty-fifty, l'amateurisme est poussait dans ses pires retranchement. Que le budget soit absent, que les comédiens (inconnus) soient pathétiques, que le montage soit à l'ouest ou que la mise en scène soit inexistantes, ça, on peut le comprendre... Si au moins, ça voulait raconter quelque chose.
Car si on comprend bien les intentions derrière la caméra (genre une chronique sociale sur une jeunesse immature, un peu paumée, oisive, sans motivation, peu motivée à rentrer dans la vie active), le résultat sur la pellicule est incompréhensible : une succession de scènes interminables et interchangeables qui ne racontent absolument rien, qui oublient constamment ce que racontaient la précédente et qui préfèrent étirer à l'absurde les séquences creuses plutôt que "mettre en scène" les séquences plus complexes (courses en vélo, accidents...). Du coup, on se farcit 5 minutes d'une recette de cuisine collective dont on ne verra pas la concrétisation, des scènes d’engueulades sans finalité, des conversations improvisées dans un restaurant ou des tentatives d'humour même pas foirées tellement elles est sont pauvres pour ne pas dire carrément gênantes et honteuses avec les deux ados morts de rires en entendant à la radio que leur tentative de cambriolage a provoqué un malentendu poussant le mari à tuer sa femme avant de se suicider !
Par moment, ses scènes de remplissage virent à la pure fascination surréaliste avec 10 bonnes minutes où l'on assiste médusé à un cours de théâtre où un prof se débat face à une troupe amorphe suivi de 5 nouvelles minutes d'un humoriste (aussi inspiré que Michel Leeb) faire des imitations au piano.
J'imagine que tout le budget est allé dans les droits d'une chanson d'Eddy Mitchell "L'important, c'est d'aimer bien sa maman" qui illustre une séquence de runaway en vélo dans Paris qui invente la téléportation.
Quitte à avoir perdu 1h40 de ma vie, autant en perdre encore 30 pour vous faire partager cette expérience.