Pas d'accord, il y a toujours de l'ambition dans le choix des projets, elle me paraît palpable... On peut penser ce qu'on veut de ses derniers films (je sais bien que le débat va au-delà de ses trois derniers, mais comme ceux-là se font encore plus démonter, on va les prendre en exemple), mais Prometheus était élaboré comme le retour de la grande SF, Cartel a fait appel aux services de Cormac MacCarthy, et Exodus cherche à renouer avec le péplum biblique monumental. Sur le papier, son prochain film, The Martian, n'a pas l'air dégueu non plus.Ratatouille a écrit :Et on sent qu'il en a clairement rien à foutre, il n'y a plus du tout d'ambition dans ce qu'il fait.
Le problème c'est bien l'écart qu'on peut trouver entre cette ambition et le résultat, tant sur le plan de l'achèvement des scripts que de l'exécution artistique de Scott. Son style tend tellement vers l'assèchement depuis plusieurs années qu'il en devient effectivement figé, muséifié (l'orientation grisâtre prise avec le chef op' Dariusz Wolski n'arrange pas forcément les choses), voire routinier ou impersonnel. Sauf quelques secousses, son cinéma ne vibre plus... c'est ça qui m'attriste profondément quand je vois un Exodus. C'est flagrant si on met en parallèle les scènes insipides entre Moïse et Ramsès et celles, dramatiques et fiévreuses, entre Maximus et Commode, ou entre Commode et son père. Même au niveau de la mise en scène, ça vit, quoi. Les choses vivent à l'intérieur du cadre. La passion, l'humain, l'émotion, semblent avoir déserté son cinéma... de la même manière que le bide de Legend l'a obligé à arrêter les films-monde autarciques, j'en viens de plus en plus à me demander si ce n'est pas l'échec public de Kingdom of heaven qui n'a pas cassé à nouveau quelque chose.