Si l'on ne connait pas bien Brian Wilson, c'est intéressant ; mais si l'on veut en apprendre un peu plus sur "Pet Sounds" et les Beach Boys, c'est un peu raté. J'aurais aimé que le film s'intéresse un peu plus au processus de création de l'album. Le peu que l'on voit des images d'enregistrement en studio, c'est passionnant...mais insuffisant.
Sinon le va-et-vient entre Paul Dano et John Cusack est bien géré, et cette petite ambiance californienne est toujours agréable à regarder. Tout comme le fait de revoir Cusack dans un rôle "normal", c'est-à-dire sans flingue, sans postiche ridicule et sans faux nez en plastique.
Sur ma liste à voir. Surtout que l'album de Wilson avec Love and Mercy dedans (celui fait avec le docteur Landy) a été un album important que j'aimais beaucoup quand j'étais jeunot. Je l'écoute d'ailleurs toujours.
Je découvre l'existence de ce film, et le sujet m'intéresse bien surtout si le projet n'est pas de tomber dans le mélo facile mais de traiter aussi de création artistique.
J'en profite pour louer les mérites d'une formidable mini-série The Beach boys an american family, produite en 2000 : reconstitution crédible et ample, casting efficace, scénar incontestablement documenté et n'oubliant pas grand chose du formidable et édifiant parcours du groupe.
Et les disques solos de Brian Wilson valent vraiment le détour (il en a quand même pondu pas mal depuis 1988).
Deux films en un, aussi réussis l'un que l'autre, pour un biopic aussi original sur le fond que sur la forme. Le premier, au travers la carrière des Beach Boys, abordant avec intelligence la création artistique, la part de folie et de génie de tous les grands artistes ; et à ce niveau on a rarement fait mieux que lors des séquences d'enregistrements au cours desquelles le jeune Brian Wilson (magnifique Paul Dano qui continue à se révéler comme l'un des meilleurs comédiens de sa génération) met en instrumentation tout ce qui lui est auparavant passé par la tête ; le second, se déroulant plusieurs années plus tard, l'une des histoires d'amour les plus douces et tendres vus depuis bien longtemps, celle entre John Cusack (que je suis content de revoir) et la superbe Elizabeth Banks (dès la séquence de la Cadillac on est sous le charme). La construction du film passe avec une grande fluidité de l'une à l'autre de ces deux périodes et, si on regrettera le personnage de Paul Giamatti un peu caricatural et un hommage à Kubrick un peu déconcertant, le film de Pohlad est une grande bouffée d'émotion qui se termine sur une séquence inoubliable. Gros coup de cœur !
Jeremy Fox a écrit :Deux films en un, aussi réussis l'un que l'autre, pour un biopic aussi original sur le fond que sur la forme. Le premier, au travers la carrière des Beach Boys, abordant avec inteligence la création artistique ; et à ce niveau on a rarement fait mieux que lors des séquences d'enregistrements au cours desquelles le jeune Brian Wilson (magnifique Paul Dano qui continue à se révéler comme l'un des meilleurs comédiens de sa génération) met en instrumentation tout ce qui lui est auparavant passé par la tête ; le second, se déroulant plusieurs années plus tard, l'une des histoires d'amour les plus douces et tendres vus depuis bien longtemps, celle entre John Cusack (que je suis content de revoir) et la superbe Elizabeth Banks (dès la séquence de la Cadillac on est sous le charme). La construction du film passe avec une grande fluidité de l'une à l'autre de ces deux périodes et, si on regrettera le personnage de Paul Giamatti un peu caricatural et un hommage à Kubrick un peu déconcertant, le film de Pohlad est une grande bouffée d'émotion qui se termine sur une séquence inoubliable. Gros coup de cœur !
Un copain m'en avait dit beaucoup de bien mais j'avais boudé cela (je coince un peu sur les biopic). Tu me le fais regretter amèrement
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Alexandre Angel a écrit :
Un copain m'en avait dit beaucoup de bien mais j'avais boudé cela (je coince un peu sur les biopic). Tu me le fais regretter amèrement
Rien à voir avec un biopic façon Jersey Boys de Eastwood même si j'ai énormément apprécié ce dernier aussi.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
L'édifiante vie et carrière des Wilson contient tous les ingrédients romanesques nécessaires pour nourrir un film (j'ai évoqué plus haut la mini-série ABC qui reste à mes yeux insurpassée). Au-delà du fait que j'adore ses chansons, Brian Wilson est un mec que j'ai toujours trouvé super touchant, me donnant l'impression d'être un gars aux intuitions géniales, n'ayant jamais perdu la pureté de l'enfance.
Bill Pohlad a manifestement eu à cœur de tracer un portrait digne de toutes ces personnalités réelles, s'entourant de gens compétents et obtenant même l'aval de Brian Wilson et son épouse. Dans son écriture comme dans son interprétation, son film se montre ainsi constamment juste, abordant sans trop de lourdeur les éléments biographiques importants, et traitant pleinement le génie artistique du compositeur. Je ne sais pas si le film pourra intéresser le spectateur à qui les Beach boys ne parlent pas, mais pour les fans c'est un régal. Car ici la musique est reine, entre l'utilisation généreuse des morceaux originaux, et les reconstitutions convaincantes du travail en studio, on se régale. Le film se permet peut-être de broder sur certains passages, mais je j'ai à aucun moment eu l'impression qu'il prenait trop de libertés.
Certes la mise en scène de Pohlad ne fait pas vraiment d'étincelles, mais elle évite au moins le mauvais goût, laissant le temps à chaque scène de s'installer et donc aux personnages d'exister, le film privilégiant d'ailleurs les moments creux. Son film cherchant en effet surtout à nous faire entrer dans la tête abîmée de son protagoniste, il aurait été en effet facile de céder à des effets psychédéliques lourdauds. Or ici c'est vraiment le son qui est à l'honneur, et l'essentiel du travail passera donc davantage par les oreilles que par les yeux.
Et puis ça a été l'occasion d'apprendre que Wilson a encore sorti des trucs dernièrement. Je m'étais arrêté au dernier Beach boys, mais le générique de fin m'a fait découvrir un très beau nouveau morceau :
Giamatti c'est le Docteur Eugene Landy, le gourou de Brian Wilson qui était en gros gérait sa vie durant les années 80s. Il était crédité pour la co écriture de qq titres du premier album de Wilson en 1988 et l'avait même co-produit, mais tous ces crédits ont été enlevés lors de la rééditions en 2000 je crois.
