

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
En tout cas c'est ce qu'ils annoncent sur la page Amazon :Major Tom a écrit : Par contre, j'ignorais qu'il y avait des ST sur le DVD Z1, je vais essayer de me le trouver.
La première vision était en VF, effectivement atroce, qui m'avait carrément empêché d'adhérer au film. La deuxième fois, ce fut en VO et j'ai réellement apprécié ce drame intense, impeccablement mis en scène et interprété.Major Tom a écrit :C'est hélas ça le pire. Je me souviens qu'en plus la VF est juste à chier, désolé pour le langage mais c'est vrai. Un des acteurs a même la voix de Bugs Bunny...
Ça ne peut que finir en film du mois.Demi-Lune a écrit :Une bonne grosse claque dans la face.
J'ai rarement vu un film aussi... éprouvant. Tant psychologiquement que physiquement parce que ce marathon ubuesque devient également le "calvaire" du spectateur. On se sent asphyxié, flagellé, quasiment torturé par cet interminable et inextricable concours de danse (le retentissement de la sirène, synonyme de retour en enfer, est un effet tout simple mais de plus en plus insoutenable ; les scènes de "derby" sont particulièrement atroces aussi) : l'expérience du film est très difficile parce qu'elle est sans échappatoire. La longueur (nécessaire) du film nous met à l'épreuve, tout comme la réalisation étouffante de Pollack. Ironiquement, je me suis demandé à un moment si j'allais pouvoir tenir jusqu'au bout, non pas parce que le film ne m'intéressait pas, mais bien au contraire parce qu'il m'avait viscéralement projeté dans le supplice des concurrents.
Pollack réussit ce tour de force de nous faire partager une connaissance quasi intime des personnages en seulement quelques éléments introductifs ; l'empathie est immédiate, que ce soit pour ce marin âgé, pour cette jeune femme enceinte, cette blonde platine qui joue les starlettes, cette femme désabusée, ce jeune gars un peu paumé qui s'est retrouvé là par hasard. La progressive déchéance physique et mentale de tous ces protagonistes n'en est que plus terrible, insoutenable - jusqu'à l'ultime geste qui achève, littéralement. On achève bien les chevaux a conservé toute sa force d'édification : le cynisme absolu et gerbant du spectacle pour lequel sont prêts à se dégrader des gens désespérés est tout aussi actuel que le climat de détresse, de désolation, qui afflige les populations modestes en temps de crise économique. C'est probablement le film le plus radical sur la Grande Dépression, mais c'est aussi une œuvre d'une acuité excédant la simple évocation d'une page noire de l'Histoire américaine. L'exploitation de l'être humain aux abois, sa renonciation à sa dignité pour peu que cela le rapproche de son rêve (toucher le pactole, se faire repérer par des agents dans le public), son avilissement face à des spectateurs à la curiosité malsaine, en disent long sur ce que l'homme est capable de faire (difficile de ne pas penser à la télé-réalité, qui notamment scénarise, comme ici, des rebondissements). Mais au-delà de ces considérations bouleversantes, il y a pour moi dans ce film l'exploitation d'une idée vertigineuse : la danse infinie comme métaphore de l'absurdité de la condition humaine, à l'instar de la roulette russe de Voyage au bout de l'enfer. La simplicité et l'impact de cette idée sont terrifiants. On est dans une démarche de perversion où ce qui est a priori gracieux (un couple, la danse) devient corrompu par une décadence sans fin, qu'elle soit morale ou physique.
Les acteurs sont fantastiques, particulièrement Jane Fonda. Ce n'est pas une surprise. Je suis vraiment fan de cette actrice, probablement la plus douée de son époque. Susannah York est émouvante aussi.
J'ai encore beaucoup de lacunes dans la filmo de Pollack mais je ne crois pas prendre beaucoup de risques en affirmant qu'On achève bien les chevaux est un chef-d’œuvre. Son jusqu'au-boutisme reste époustouflant même quand on le recontextualise au sein d'un Nouvel Hollywood qui ne faisait pas dans la concession. Un film douloureux et inoubliable.
C'est marrant (mais logique) de voir le nombre de fois qu'on a pu parler de ce film en ces termes.Demi-Lune a écrit :Une bonne grosse claque
Sérieuse option en effet, encore que Preminger et son remarquable Tempête à Washington soit bien en place aussi.Major Tom a écrit :Ça ne peut que finir en film du mois.
Demi-Lune a écrit :Une bonne grosse claque dans la face.
J'ai rarement vu un film aussi... éprouvant. Tant psychologiquement que physiquement parce que ce marathon ubuesque devient également le "calvaire" du spectateur. On se sent asphyxié, flagellé, quasiment torturé par cet interminable et inextricable concours de danse (le retentissement de la sirène, synonyme de retour en enfer, est un effet tout simple mais de plus en plus insoutenable ; les scènes de "derby" sont particulièrement atroces aussi) : l'expérience du film est très difficile parce qu'elle est sans échappatoire. La longueur (nécessaire) du film nous met à l'épreuve, tout comme la réalisation étouffante de Pollack. Ironiquement, je me suis demandé à un moment si j'allais pouvoir tenir jusqu'au bout, non pas parce que le film ne m'intéressait pas, mais bien au contraire parce qu'il m'avait viscéralement projeté dans le supplice des concurrents.
Pollack réussit ce tour de force de nous faire partager une connaissance quasi intime des personnages en seulement quelques éléments introductifs ; l'empathie est immédiate, que ce soit pour ce marin âgé, pour cette jeune femme enceinte, cette blonde platine qui joue les starlettes, cette femme désabusée, ce jeune gars un peu paumé qui s'est retrouvé là par hasard. La progressive déchéance physique et mentale de tous ces protagonistes n'en est que plus terrible, insoutenable - jusqu'à l'ultime geste qui achève, littéralement. On achève bien les chevaux a conservé toute sa force d'édification : le cynisme absolu et gerbant du spectacle pour lequel sont prêts à se dégrader des gens désespérés est tout aussi actuel que le climat de détresse, de désolation, qui afflige les populations modestes en temps de crise économique. C'est probablement le film le plus radical sur la Grande Dépression, mais c'est aussi une œuvre d'une acuité excédant la simple évocation d'une page noire de l'Histoire américaine. L'exploitation de l'être humain aux abois, sa renonciation à sa dignité pour peu que cela le rapproche de son rêve (toucher le pactole, se faire repérer par des agents dans le public), son avilissement face à des spectateurs à la curiosité malsaine, en disent long sur ce que l'homme est capable de faire (difficile de ne pas penser à la télé-réalité, qui notamment scénarise, comme ici, des rebondissements). Mais au-delà de ces considérations bouleversantes, il y a pour moi dans ce film l'exploitation d'une idée vertigineuse : la danse infinie comme métaphore de l'absurdité de la condition humaine, à l'instar de la roulette russe de Voyage au bout de l'enfer. La simplicité et l'impact de cette idée sont terrifiants. On est dans une démarche de perversion où ce qui est a priori gracieux (un couple, la danse) devient corrompu par une décadence sans fin, qu'elle soit morale ou physique.
Les acteurs sont fantastiques, particulièrement Jane Fonda. Ce n'est pas une surprise. Je suis vraiment fan de cette actrice, probablement la plus douée de son époque. Susannah York est émouvante aussi.
J'ai encore beaucoup de lacunes dans la filmo de Pollack mais je ne crois pas prendre beaucoup de risques en affirmant qu'On achève bien les chevaux est un chef-d’œuvre. Son jusqu'au-boutisme reste époustouflant même quand on le recontextualise au sein d'un Nouvel Hollywood qui ne faisait pas dans la concession. Un film douloureux et inoubliable.
Faut dire qu'avec une conclusion pareille, aussi...Major Tom a écrit :C'est marrant (mais logique) de voir le nombre de fois qu'on a pu parler de ce film en ces termes.Demi-Lune a écrit :Une bonne grosse claque
Hélas non. Ça doit être encore plus oppressant, d'ailleurs, de le voir au cinéma.Jack Carter a écrit :tu l'as vu en salles ?
Le zone 1 a des sous-titres français.Major Tom a écrit :Edit: ... et à quand un vrai DVD avec VOST, bordel de Dieu?
mais non anamorphique, il me sembleDemi-Lune a écrit :Le zone 1 a des sous-titres français.Major Tom a écrit :Edit: ... et à quand un vrai DVD avec VOST, bordel de Dieu?