Un homme est passé (John Sturges - 1955)
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Re: Un homme est passé (John Sturges)
Un nid de vipères sévit la ou il n’y presque rien. Quelques embusqués scénarisent méfiance et racisme en traquant le parachuté et le Japonais local. La noirceur du site est révélée par les investigations d’un reconnaissant surgit de nulle part chapeau et costume sombre débarqué d’un train ne contemplant en temps ordinaires ces lieux désolés qu’à grande vitesse.
« Bad day At Black Rock» décrit les désastres d’un isolement permettant à des reclus de se réaliser par la dominance et la soumission. Cette parcelle de sol Martien à peine distinguée d’une lorgnette civilisée indifférente trop éloignée entretient par la lâcheté et la peur quelques petites frappes bannies d’un conflit mondial.
Black Rock au fond du trou à l’immense chance de pouvoir renaître en vingt quatre heures grâce à une pierre angulaire de passage. Le challenge consiste à reconstruire les valeurs morales d’un site entre le passage de deux trains. Les remords de quelques pénitents remontent en surfaces en retrouvant le marché d’un courage enseveli.
Sous un cinémascope profond luminosité d’un non évolutif de pierre John J. Macreedy manchot équilibré, serein et intuitif sert de parcours rédempteur à quelques entités redevenues lucides grâce à la prise de conscience d’un état délabré.
John Sturges préfère valoriser par un paysage désolé la perception pour un moraliste d’une autre planète ou rien de bon ne pousse. John J. Macreedy cosmonaute fragilisé sur un sol hostile contemple le négatif d’une contrée presque à évangéliser managée par des Aliens locaux particulièrement dangereux.
La victoire s’obtient grâce à une confrontation soutenue appuyée d’un désir de retrouver une identité même au bout du monde.
La scène de la pompe à essence ou Robert Ryan tout en restant obtus livre quelques révélations sur un comportement raciste percu en interne comme indispensable et salutaire est exemplaire en monstruosité.
« Bad day At Black Rock» décrit les désastres d’un isolement permettant à des reclus de se réaliser par la dominance et la soumission. Cette parcelle de sol Martien à peine distinguée d’une lorgnette civilisée indifférente trop éloignée entretient par la lâcheté et la peur quelques petites frappes bannies d’un conflit mondial.
Black Rock au fond du trou à l’immense chance de pouvoir renaître en vingt quatre heures grâce à une pierre angulaire de passage. Le challenge consiste à reconstruire les valeurs morales d’un site entre le passage de deux trains. Les remords de quelques pénitents remontent en surfaces en retrouvant le marché d’un courage enseveli.
Sous un cinémascope profond luminosité d’un non évolutif de pierre John J. Macreedy manchot équilibré, serein et intuitif sert de parcours rédempteur à quelques entités redevenues lucides grâce à la prise de conscience d’un état délabré.
John Sturges préfère valoriser par un paysage désolé la perception pour un moraliste d’une autre planète ou rien de bon ne pousse. John J. Macreedy cosmonaute fragilisé sur un sol hostile contemple le négatif d’une contrée presque à évangéliser managée par des Aliens locaux particulièrement dangereux.
La victoire s’obtient grâce à une confrontation soutenue appuyée d’un désir de retrouver une identité même au bout du monde.
La scène de la pompe à essence ou Robert Ryan tout en restant obtus livre quelques révélations sur un comportement raciste percu en interne comme indispensable et salutaire est exemplaire en monstruosité.
Dernière modification par Jipi le 10 mai 08, 13:58, modifié 2 fois.
Chaque individu a le devoir de se réaliser par l'esprit dans le contexte historique de son époque.
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Re: Un homme est passé (John Sturges)
Bad Day At Black Rock (1955) est un film assez étrange à mes yeux. Je suis d'accord avec les forumeurs qui classent ce film dans la catégorie Western... On y retrouve la marque du réalisateur qui signera peu après l'excellent Last Train From Gun Hill (1959) - Mon John Sturges favori - et bien plus tard McQ (1974). J'aime beaucoup Un Homme Est Passé pour plusieurs raisons: Spencer Tracy aussi sublime qu'un Kirk Douglas dans Last Train From Gun Hill, Les seconds rôles - Ernest Borgnine, Lee Marvin, et Walter Brennan - tous toujours aussi brillants, mais surtout pour cette histoire de Black Rock et le mystère autour d'Adobe Flat. Cependant, je ne peux m'empêcher de reconnaître que ce film provoque chez moi des sentiments assez contradictoires: En regardant Bad Day At Black Rock, j'ai l'impression d'y voir des longueurs et paradoxalement je trouve ce film trop court à cause d'une fin qui me semble un peu trop expédiée (C'est en fait un film assez court : 78 minutes). Autre frustration, c'est l'utilisation d'un grand acteur comme Robert Ryan pour un rôle qui aurait pu être un peu plus riche... Sinon, encore une fois, malgré ces quelques points, c'est un film que je trouve très bon.
Pour finir, si Boubakar et NotBillyTheKid n'ont pas vu le film, je leur recommande vivement, je pense que c'est le genre de film qui va les brancher
Pour finir, si Boubakar et NotBillyTheKid n'ont pas vu le film, je leur recommande vivement, je pense que c'est le genre de film qui va les brancher

Dernière modification par angel with dirty face le 18 mai 08, 20:16, modifié 1 fois.
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Re: Un homme est passé (John Sturges)
Pour ma part, j'aime beaucoup ! Et c'est vrai qu'il y a un casting qu'on a plaisir à voir, revoir ou redécouvrir. Concernant Spencer Tracy, seul contre tous et sérieusement handicapé par son infirmité, j'avouerai un certain malaise. J'aime beaucoup l'acteur mais je penserai facilement que l'ensemble de ses derniers rôles au cinéma ne le renouvelle pas beaucoup. C'est son physique de "vieux" qui nous l'impose. Ses cheveux blancs, ses traits et l'essentiel est ou serait déjà tout à la fois fait et dit ! Si je l'oppose à cette brute de James Cagney, je dirai que ce dernier se renouvelle chaque fois dans sa brutalité (sachant qu'il a tenu des rôles au registre plus fantaisiste). Tracy est un monolythe ! Mais, ça n'enlève rien aux qualités de ce grand film de Sturges.
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Re: Un homme est passé (John Sturges, 1955)
Découvert hier, et je me classe directement parmis les admirateurs du film. La forme et le fond. Un "film d'action sans action" ou la tension vient de l'attente et de l'observation, de l'intimidation et de la suspicion. Magnifique. Je garde.
A noter une très belle bourde quand Tracy arrive à Adobe Flat: il est devenu manchot à droite l'espace d'un plan !
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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
Un très beau film en effet, avec une magnifique photographie du désert américain. On ressent la tension et le suspense entre les personnages jusqu'à l'affrontement final entre un Spencer Tracy impérial peut-être un de ses meilleurs rôles, et Robert Ryan en salaud intégral. John Sturges signe ici une sorte de western moderne se déroulant après la Seconde Guerre Mondiale et abordant de plus les problèmes de racisme anti-nippon.
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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
Spencer Tracy y est effectivement formidable. C'est un de mes acteurs préférés, et je dois dire que c'est l'une de ses performances les plus marquantes, à l'unisson d'un casting en tous points extraordinaire. Ce film est exceptionnel, d'une grande tension, d'une grande densité. Sturges semble parfaitement à l'aise lorsqu'il s'agit d'intrigue géographiquement et temporellement localisées, on retrouve un peu ça dans le Dernier train de Gun Hill, un autre de ses meilleurs films.Hitchcock a écrit :Un très beau film en effet, avec une magnifique photographie du désert américain. On ressent la tension et le suspense entre les personnages jusqu'à l'affrontement final entre un Spencer Tracy impérial peut-être un de ses meilleurs rôles, et Robert Ryan en salaud intégral. John Sturges signe ici une sorte de western moderne se déroulant après la Seconde Guerre Mondiale et abordant de plus les problèmes de racisme anti-nippon.
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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
Totalement d'accord ; je te conseille donc si tu en as envie de redonner un jour ou l'autre une chance à OK Corral qui à mon avis concourre dans la même catégorie. Et ne parlons pas de Fort Bravo qui (après avoir revu tous ses principaux films), demeure pour moi son film le plus accompli, son chef-d'oeuvre.Rick Blaine a écrit : Sturges semble parfaitement à l'aise lorsqu'il s'agit d'intrigue géographiquement et temporellement localisées, on retrouve un peu ça dans le Dernier train de Gun Hill, un autre de ses meilleurs films.
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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
Je suis d'accord même si pour moi Ok Corral reste son chef d'oeuvre absolu (même dans mon top 20).Jeremy Fox a écrit :Totalement d'accord ; je te conseille donc si tu en as envie de redonner un jour ou l'autre une chance à OK Corral qui à mon avis concourre dans la même catégorie. Et ne parlons pas de Fort Bravo qui (après avoir revu tous ses principaux films), demeure pour moi son film le plus accompli, son chef-d'oeuvre.Rick Blaine a écrit : Sturges semble parfaitement à l'aise lorsqu'il s'agit d'intrigue géographiquement et temporellement localisées, on retrouve un peu ça dans le Dernier train de Gun Hill, un autre de ses meilleurs films.
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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
Il faudra que je lui redonne une chance effectivement. Aujourd'hui, parmi les Sturges que j'ai vu, c'est celui qui me convainc le moins. J'ai du passer à côté ce jour là.Jeremy Fox a écrit : Totalement d'accord ; je te conseille donc si tu en as envie de redonner un jour ou l'autre une chance à OK Corral qui à mon avis concourre dans la même catégorie.
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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
Rick Blaine a écrit :Il faudra que je lui redonne une chance effectivement. Aujourd'hui, parmi les Sturges que j'ai vu, c'est celui qui me convainc le moins. J'ai du passer à côté ce jour là.Jeremy Fox a écrit : Totalement d'accord ; je te conseille donc si tu en as envie de redonner un jour ou l'autre une chance à OK Corral qui à mon avis concourre dans la même catégorie.
Si je te dis ça c'est qu'il me semble être le pendant direct de Gun Hill ; et comme tu adores celui-ci... Après il est tout à fait possible que ça ne passe pas mieux la deuxième fois hein

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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
J'ai même vu dans ton top que tu le préférais à The Searchers et Rio Bravo ! 

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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
Jeremy Fox a écrit :Rick Blaine a écrit :
Il faudra que je lui redonne une chance effectivement. Aujourd'hui, parmi les Sturges que j'ai vu, c'est celui qui me convainc le moins. J'ai du passer à côté ce jour là.
Si je te dis ça c'est qu'il me semble être le pendant direct de Gun Hill ; et comme tu adores celui-ci... Après il est tout à fait possible que ça ne passe pas mieux la deuxième fois hein
Je lui redonnerais une chance tout de même, il faut que je tire ça au clair!
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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
On loue Spencer Tracy à juste titre, mais les seconds rôles aussi sont particulièrement réussis dans ce film je trouve. Huis clos d'autant plus étouffant qu'il a lieu paradoxalement dans une vaste étendue désertique, d'où nul ne semble pouvoir s'échapper si ce n'est par le train, peu fréquent dans cette région perdue de l'Arizona.
"J'ai décidé d'être heureux, c'est bon pour la santé" - Voltaire
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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
Le cadre est extrêmement réussi, en particulier la ville perdue dans le désert, étouffante et inquiétante, dont il se dégage une ambiance très particulière et propre au film. Comme dans beaucoup de westerns on retrouve le train symbole de liberté et d'échappatoire. Quant aux seconds rôles, ils sont effectivement très bien choisis, avec un Robert Ryan en superbe bad-guy (peut-être son meilleur rôle avec Le Traître du Texas de Boetticher), Lee Marvin est excellent comme d'habitude dans un petit rôle. N'oublions pas également le sympathique Walter Brennan.
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Re: Un homme est passé (John Sturges - 1955)
Un mix western/Noir très original. OK, ce n'est pas au niveau exceptionnel des Inconnus dans la ville (sorti trois mois plus tard) mais il y a des similitudes. Dont l'ineffable présence d'Ernest Borgnine, aussi inoubliable dans l'un que dans l'autre. "Gentil" (pour une fois) chez Fleischer, il manie la fourche, "gros vilain" (comme souvent) chez Sturges, il se prend une fourchette d'anthologie.

The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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