Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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riqueuniee
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par riqueuniee »

Un beau, film mais pas aussi étrange et dérangeant qu'on aurait pu le penser.Si l'intrigue est bien menée,ce n'est pas tout à fait aussi surprenant et dérangeant qu'on aurait pu le penser.C'est même assez prévisible (on comprend assez vite de quoi il retourne,il n'y a pas d'énorme révélation finale).Mais le film réussit à accrocher jusqu'au bout,grâce à la mise en scène,au regard sur la danse -le film est très crédible,de ce point de vue- et à une superbe interprétation.
La fin est magnifique.
Nestor Almendros
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par Nestor Almendros »

G.T.O a écrit :Qu'est qui marche, disais-je et qui est véritablement mystérieux ici ? C'est la conviction et l'investissement total de l'actrice Portman pour son rôle de danseuse. Ce qu'elle fait est proprement renversant : elle transcende ce matériau stéréotypé et fait de sa conviction un spectacle. Aronofsky n'est peut-être pas un réalisateur subtil et original mais il s'y connait en matière de direction d'acteurs. Plus que de la folie, le film thématise la question de l'investissement; analyse la nature de cette force, pulsion et qui constitue la matière première du jeu.
Je suis assez d'accord et tu en parles très bien.

Je l'ai vu cet après-midi plus par "effet de mode" que par réelle envie, étant loin d'être inconditionnel du travail d'Aronofsky. La surprise fut d'autant plus grande que le scénario est effectivement sans grande surprises. Mais pour être franc je m'attendais à bien pire: ce que j'ai vu ici reste suffisamment cohérent pour que les nombreux emprunts ou références me paraissent presque inoffensives. "Presque" parce que BLACK SWAN semble parfois être un millefeuille d'hommages aux clins d'oeil ultra-visibles. J'ai la chance de n'en avoir remarqué que quelques-uns (notamment à propos de Cronenberg - LA MOUCHE, etc.) et de ne pas y avoir été trop sensible.
Par contre le film m'a souvent agacé dans une première moitié pas laborieuse (encore que) mais balourde: les choix d'Aronofsky y sont systématiquement sur-signifiants. On a parfois l'impression qu'Aronofsky évite toute nuance ou tout détail opaque. L'univers noir et blanc (décors, costumes), le jeu de miroirs, etc.: tout est clair, trop clair. Dans le genre "balourd", j'ai aussi un peu de mal avec les scènes de masturbation. Le problème sexuel de l'héroine est évident et, logiquement, Aronofsky veut nous montrer en pleine face ses errements "thérapeutiques". Mais c'est surtout la surenchère (gratuite) qui m'agace: je n'avais jamais vu de scène de masturbation allant aussi loin dans la suggestion du coït, ne se contentant plus de rester sous les draps. Un exemple de finesse américaine?

Et pourtant malgré ces quelques tournures maladroites cela fonctionne. Grâce à Portman? Bien sûr elle porte l'histoire sur ses épaules, y est très convaincante, mais pas seulement. J'ai trouvé la trame très intéressante et plutôt bien exécutée. D'ailleurs, merci à Colghoun d'avoir resitué dans la filmographie (visiblement constante) le schéma type des films d'Aronofsky, que je connais bien mal. L'obsession de la perfection et le sacrifice de la création trouvent une concrétisation métaphorique assez juste, il me semble. La perte de repères de Nina participe à la connivence avec le spectateur (qui devine rapidement la vérité) en même temps qu'elle alimente sa curiosité et son intérêt, notamment avec une forme souvent spectaculaire.
Parmi les très nombreuses idées du metteur en scène j'ai particulièrement aimé l'utilisation de la musique pour souligner la confusion mentale de l'héroine: ses perceptions se mélangent, elle vit son quotidien (avec sa mère) sur le même plan que les enjeux de son travail. Aronofsky utilise donc un score symphonique (comme celui du ballet) pour habiller ces scènes hors-scène, justement. Le résultat renforce l'originalité du film (même si là encore ce n'est pas la première fois que ce genre de musique est utilisée au cinéma - BIRTH?).
Je savais Aronofsky capable de maitrise formelle (REQUIEM FOR A DREAM) et apte à secouer son audience mais je n'avais jamais autant ressenti son travail comme porteur majeur du film. Si BLACK SWAN marque c'est surtout, à mon sens, par la mise en scène de Darren Aronofsky et l'énergie qu'elle apporte. Après un WRESTLER à la forme plus classique, le réalisateur renoue avec un sens visuel inventif et épanoui qui atteint son paroxysme dans un dernier acte fourmillant d'idées. Si Portman doit avior l'Oscar, Aronofsky ne doit pas repartir bredouille: son travail est parfois exceptionnel.

Donc très étonné par BLACK SWAN, charmé aussi, enthousiasmé pour la deuxième moitié. Mais il rate de peu la haute marche du podium par des errements dommageables. Très curieux de le revoir, "à froid".

Deux remarques pour conclure:
1) je ne sais pas si c'est l'effet "vacances scolaires" mais la séance de 15h, un jeudi, était bondée :shock:
2) était-ce la piètre qualité du système sonore de l'UGC Bercy? Le mixage des voix était hyper voyant: sans basse, beaucoup moins mis en valeur que la musique (pétarandante). C'est peut-être voulu...
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par Flol »

Nestor Almendros a écrit :1) je ne sais pas si c'est l'effet "vacances scolaires" mais la séance de 15h, un jeudi, était bondée :shock:
Je pense que c'est tout simplement l'effet "matraquage marketing" (j'ai l'impression que TOUS les journaux en parlent).
Pour ma part, j'irai à la séance de 10h45 samedi au MK2 Biblio !:o
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-Kaonashi-
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par -Kaonashi- »

Nestor Almendros a écrit :1) je ne sais pas si c'est l'effet "vacances scolaires" mais la séance de 15h, un jeudi, était bondée :shock:
Pour ma part j'ai voulu aller voir le film mercredi soir, au Gaumont Opéra Français. C'était complet 25 minutes avant la séance.
La gestion des Gaumont Opéra laisse sérieusement à désirer. Rien à déclarer est diffusé dans deux très grandes salles du Capucines, Black Swan est dans la "grande" salle du Français. Déjà deux salles pour un même film dans un cinéma, ça m'énerve (je ne comprends pas que ce soit autorisé, surtout dans les cinémas parisiens). Mais en plus, mercredi soir, les deux salles de Rien à déclarer n'était qu'à moitié pleine à peine... C'est vraiment n'importe quoi.
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par Strum »

J'espère y aller ce week-end. Ce sera mon premier film d'Aronofsky.
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par riqueuniee »

-Kaonashi Yupa- a écrit : Pour ma part j'ai voulu aller voir le film mercredi soir, au Gaumont Opéra Français. C'était complet 25 minutes avant la séance.
La gestion des Gaumont Opéra laisse sérieusement à désirer. Rien à déclarer est diffusé dans deux très grandes salles du Capucines, Black Swan est dans la "grande" salle du Français. Déjà deux salles pour un même film dans un cinéma, ça m'énerve (je ne comprends pas que ce soit autorisé, surtout dans les cinémas parisiens). Mais en plus, mercredi soir, les deux salles de Rien à déclarer n'était qu'à moitié pleine à peine... C'est vraiment n'importe quoi.
J'évite les séances du soir : ce sont,quel que soit le film,les plus "remplies".En ce qui concerne la gestion des Gaumont,je ne sais pas,d'autant plus que je vais très rarement au cinéma dans le secteur Opéra/Grands Boulevards .Mais les deux salles pour un même film,ça se pratique aussi dans certains UGC (à Bercy pour rien à déclarer,effectivement).En ce qui concerne ce film,ça ne devrait pas durer : s'il a très vite fait 2 millions,ça va baisser très vite...La double programmation peut se comprendre (en dehors du nombre important prévu d'entrées) pour laisser un choix VO/VF ou 2D/3D.Autrement,c'est absurde.Je pense que c'est encore pire si ça se fait hors Paris : ça réduit encore le choix..;
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Demi-Lune
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par Demi-Lune »

SPOILERS. Le meilleur Aronofsky en ce qui me concerne, du moins sur ceux que j'ai vus. Ce qu'il y a de fascinant avec ce film, c'est que le cinéaste parvient à captiver malgré un fil rouge sans surprise et l'emprunt de références cinématographiques visibles comme un nez au milieu de la figure ; et par ailleurs, le réalisateur lui-même ne semble pas faire grand cas de la progression vers le twist qu'on voit arriver gros comme une maison pour peu qu'on ait déjà vu un film de Roman Polanski. Les indices sont égrenés d'une manière tellement visible (comme par exemple la récurrence des effets de miroirs, ou la dichotomie des couleurs, blanche pour Portman, noire pour Kunis, puis gris pour Portman, et ainsi de suite) qu'il est, à mon sens, évident que ce n'est pas cela qui intéresse ce bon vieux Darren. Black Swan recoupe ainsi plus ou moins ce que j'écrivais au sujet d'Angel Heart : ce n'est pas un film à twist en ce sens où le cinéaste n'est pas focalisé sur l'attente de la révélation finale scellant la folie du personnage principal ; Black Swan est un film qui se construit et qui existe en pourtour de son twist prévisible.

L'objet du film n'est pas tant la révélation que le cheminement qui mène à cette chute, au propre comme au figuré : avant d'être un thriller à twist, Black Swan est surtout un superbe portrait de femme-enfant, fiévreux et délicat, juste et intense. La métaphore/métamorphose du Cygne noir vise évidemment à signifier le passage d'un âge adolescent présenté pour Portman comme une cellule timide et renfermée, à un âge adulte libérateur. Comme dans le Répulsion de Polanski, la schizophrénie de Nina est très liée à un rapport sinon phobique, du moins complexé, vis-à-vis du sexe (incarné de manière agressive par Cassel). On pourrait presque voir le propos d'Aronofsky comme moraliste (la découverte du sexe par Portman accentue progressivement sa mutation et donc sa folie ; comme chez Paul Schrader, baiser nuit à la santé) s'il n'y avait cette fin qui atteste que de cette transformation, de cette translation de l'adolescence à l'âge adulte, Nina tire un accomplissement personnel et une plénitude équilibrée atteignant ce fameux idéal de perfection qu'on pensait chimérique. Les scènes de masturbation et lesbienne ne sont alors plus des moments racoleurs comme j'ai pu le penser sur le coup, mais bien les épicentres saisissants (comme dans Mulholland Drive) d'un film qui vit pour ces passages à l'acte progressifs. J'éviterai d'abuser de superlatifs pour qualifier la prestation hallucinante de Natalie Portman. Nom d'un chien, je me pends si elle n'a pas l'Oscar ! Quant à la mise en scène d'Arofonsky, elle m'est apparue comme la plus enthousiasmante de l'année 2010 avec celle de Scorsese sur Shutter Island : entre rendu granuleux et plans-séquences circulaires, entre montage frénétique et découpage pointilleux, elle tend vers une puissance opératique (je sais bien qu'il est ici question du Lac des Cygnes mais le terme me semble quand même adéquat) rendant le finale inoubliable. Ce qu'elle perd de poésie et de flamboyance formelles par rapport au ballet des Chaussons Rouges, cette fin la compense par une force viscérale peu commune et une apothéose laissant définitivement exsangue.

Donc, pas forcément original, mais résolument fascinant et parfois franchement grandiose.


P.S. : Content d'avoir revu Winona Ryder et Barbara Hershey (le bottoxeur fou a encore frappé!).
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par monk »

Aragorn Elessar a écrit :
monk a écrit : Ha on me souffle dans l'oreillette qu'il s'agit en fait d'abus de botox. Affreux.
J'ai pas remarqué.
C'est ironique ? Parce que Portman est aussi lisse que Kidman :shock:
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par AtCloseRange »

monk a écrit :
Aragorn Elessar a écrit : J'ai pas remarqué.
C'est ironique ? Parce que Portman est aussi lisse que Kidman :shock:
Euh, je n'ai pas vu le film mais elle n'a pas encore 30 ans...
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par monk »

Il y a un age minimum ?
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par AtCloseRange »

monk a écrit :Il y a un age minimum ?
Tu compares avec Kidman qui a 15 ans de plus.
On peut considérer qu'à 29 ans, on peut encore avoir très peu marqué, non?
Enfin, tout dépend ce que tu veux dire par "lisse".
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par monk »

AtCloseRange a écrit : Enfin, tout dépend ce que tu veux dire par "lisse".
ben complétement "lisse", au sens premier du terme, un peau en plastique. Honnêtement, ça m'a choqué.
Ca n'enlève rien à sa performance, et même, si j'osais un peu de sarcasme, elle n'en est que meilleur, car c'est quand même fort d'arriver à exprimer quelque chose dans ces conditions ! :uhuh:
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par aurelien86 »

monk a écrit :
AtCloseRange a écrit : Enfin, tout dépend ce que tu veux dire par "lisse".
ben complétement "lisse", au sens premier du terme, un peau en plastique. Honnêtement, ça m'a choqué.
Ca n'enlève rien à sa performance, et même, si j'osais un peu de sarcasme, elle n'en est que meilleur, car c'est quand même fort d'arriver à exprimer quelque chose dans ces conditions ! :uhuh:
Le débat est élevé là. Je pense que parler du film présente plus d'intérêt, non ? (je précise que je ne l'ai pas encore vu)
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par Nestor Almendros »

Demi-Lune a écrit :Les scènes de masturbation et lesbienne ne sont alors plus des moments racoleurs comme j'ai pu le penser sur le coup, mais bien les épicentres saisissants (comme dans Mulholland Drive) d'un film qui vit pour ces passages à l'acte progressifs.
Certes mais j'ai encore en travers de la gorge cette scène de caresse (pendant que sa mère est assoupie à côté du lit) très exagérée dans l'exécution. Je sais que le film ne baigne pas dans une subtilité de tous les instants mais cette caricature de film érotique bas de gamme est peut-être ce qui m'a le plus horripilé ici.
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)

Message par Demi-Lune »

Nestor Almendros a écrit :
Demi-Lune a écrit :Les scènes de masturbation et lesbienne ne sont alors plus des moments racoleurs comme j'ai pu le penser sur le coup, mais bien les épicentres saisissants (comme dans Mulholland Drive) d'un film qui vit pour ces passages à l'acte progressifs.
Certes mais j'ai encore en travers de la gorge cette scène de caresse (pendant que sa mère est assoupie à côté du lit) très exagérée dans l'exécution. Je sais que le film ne baigne pas dans une subtilité de tous les instants mais cette caricature de film érotique bas de gamme est peut-être ce qui m'a le plus horripilé ici.
Personnellement, je ne trouve pas que ce soit une caricature de film érotique bis. C'est un peu comme l'ouverture dans les douches de Carrie (bon c'est vrai qu'avec De Palma, on sait jamais trop si c'est du lard ou du cochon, mais quand même) : malgré les nibards au ralenti, malgré les effets de buée, malgré la musique de Donaggio, la scène est super casse-gueule mais fonctionne par je ne sais quelle magie. Elle en devient même très belle. Eh bien, c'est un peu ce que j'ai ressenti avec les scènes de Black Swan... une fois le film achevé, une fois que les véritables enjeux du film me sont apparus avec netteté. La scène de masturbation est critiquable (plus encore l'est, à mon avis, la scène lesbienne en écho à Basic Instinct) mais plus j'y réfléchis, plus je me dis que ça doit quand même être un sacré casse-tête, pour un réalisateur, de filmer ce genre de choses en conciliant la part voyeuriste inhérente à ce genre de démonstration, la subtilité pour ne pas rendre la séquence grotesque et dans le même temps l'authenticité, qui conditionne ou renforce l'attachement pour le personnage. Ce qui marche, puisque mon admiration pour Portman sort consolidée de cette séquence. Et en l'occurrence, même si le léger malaise est toujours là (comme l'indiquait G.T.O.), j'ai trouvé ça assez gonflé. Sans doute moins radical que Naomi Watts qui se fait quasiment violence à elle-même dans Mulholland Drive, mais d'une sincérité (qui n'exclue pas un trait forcé) se contrefichant des "qu'en dira-t-on?".
En plus, la chute de la scène, avec la mère assoupie, apporte de l'humour méchant à un film qui en est souvent traversé.
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