Jean-Paul Rappeneau

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Message par Flol »

Beule a écrit :
ratatouille a écrit : Comme l'a dit noar13, Adjani et Ledoyen sont loin de jouer juste (notamment cette dernière qui joue de plus en plus, je trouve).
Franchement accuser Ledoyen de :shock: trop jouer ne suscite chez moi qu'incompréhension et incrédulité.
Euuhhh....en fait il ne s'agissait que d'une erreur de ma part : dans mon message précédent, j'ai oublié un mot. :oops:
La phrase complète était donc : "notamment cette dernière qui joue de plus en plus mal, je trouve". ;)
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

LES MARIES DE L'AN DEUX de Jean-Paul Rappeneau
Le canevas de base est quand même classique mais Rappeneau rajoute à l'intrigue des détails à foison et utilise le background historique de façon judicieuse. J'ai beaucoup aimé la mise en place, assez prenante. Mais dès que l'intrigue principale démarre, celle du couple Belmondo/Jobert, j'ai été moins pris par le film. Dommage car le rythme est soutenu, les moyens humains sont là, belmondo monté sur ressorts cabotine comme il sait le faire, Marlène Jobert est toujours dans son personnage de femme-enfant... Je ne devais pas être dans un bon jour.

Les bonus sont excellents, racontant un tournage qui s'est assez mal passé. Passionnant, ça me donnerait presque envie de rehabiliter le film, alors que j'ai été déçu...
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AlexRow
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Message par AlexRow »

le Sauvage (J.-P. Rappeneau, 1975). Du Rappeneau pur jus, avec moult poursuite et chassés croisés. Cette fois-ci, le cadre est une île tropicale où un homme en rupture avec son passé joue à Robinson Crusoé ; en guise de Vendredi arrive Catherine Deneuve...
Une comédie agréable et maîtrisée. Pas toujours crédible mais ce n'est vraiment pas le propos.

Très bon :D
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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

TOUT FEU TOUT FLAMME de Jean-Paul Rappeneau (TvBreizh)

Voulant faire une sorte de LA BOUM customisé avec rythme trépidant, hystérie à tous les étages, cabotinage en pagaille, et intrigue de gangsters abracadabrantesque, Rappeneau m'a vite saoulé. J'ai rapidement décroché de cette histoire trop chargée pour être totalement touchante (contrairement à LA GIFLE il y a quelques semaines, les 2 films ayant des points communs).
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Bon Voyage de Jean Paul Rappeneau
Un des meilleurs films français de ses dernieres années. Au milieu de la confusion régnant en France après la defaite de 1940, on suit le destin de plusieurs personnages futurs resistant, collabo ou encore voyous qui s'agitent autour d'une intrigue d'espionnage liée à la fabrication de la future bombe atomique. Le casting est royal (hormis Adjani pas toujours convaincante...) le contexte historque est parfaitement décrit aussi bien esthétiquement (reconstitution splendide du Paris et du Bordeaux des années 40, costumes parfaits) que thématiquement avec toute l'atmosphere de défaite qui règne et la capitulation. Le rythme trépidant habituel de Rappeneau des personnages attachant et plein des rebondissement en pagaille finissent par emporter l'adhésion du vrai cinoche populaire français comme on aime. 5/6
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

LE SAUVAGE de Jean-Paul Rappeneau (Paris Première)

C'est pas mal finalement, mais c'était pas gagné. On connait Rappeneau pour ses exigences de rythme et ses mises en scènes virevoltantes, ici il s'en donne à coeur joie. La première moitié du film est un festival de courses poursuites, de claquements de portes, de baffes, de dialogues haut perchés. Ca m'a saoulé, à force :oops: . J'ai ressenti des longueurs car le scénario était, à mon goût, peu exploité au profit du rythme. Et puis je n'ai pas accroché à ces histoires de mari vénézuélien, prétexte à des poursuites plus qu'à une intrigue vraiment originale.

Et puis j'ai fait une pause. Vu la suite, le lendemain. Et j'ai bien fait. Comme par hasard, à ce moment-là, le film se calme. On est sur l'île, deux personnages, ça bouge encore un peu mais ça laisse aussi place à leur développement. Si on a vite cerné le personnage de Deneuve, jeune/dynamique/insouciante/etc..., c'est celui de Montand qui va se dévoiler peu à peu. Et c'est là que j'ai accroché. Le scénario laisse découvrir une intrigue et un personnage riche et profond. C'est fait subtilement, laissant plein d'indices et donnant au spectateur l'impression de mystère. Un homme épris de liberté, qui contraste avec sa compagnie tentaculaire et oppressante qui le surveille et le "contrôle" sans qu'il s'en rende compte. Cet homme va vivre sa liberté jusqu'à aller en prison, paradoxe poétique qui m'a touché. Le film part dans sa dernière partie vers une mélancolie et une gravité (relative) qui m'ont beaucoup plu. Et puis il y a Deneuve, très belle, blonde presque platine, bronzée et sensuelle. il y a ce paysage paradisiaque, ce rêve immuable de l'île déserte, fort bien reconstitué. Face à elle on a un Montand aventurier, qui ne cabotine pas, qui est crédible.

A moitié réussi sur la longueur, mais je suis conquis.
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Re: Notez les films du mois - août 2008

Message par nobody smith »

LA VIE DE CHATEAU de Jean-Paul Rappeneau
Je crois que Rappeneau est entrain un de mes réalisateurs français préférés. Pourtant à chaque fois que j’aborde un de ses films, je me dis que je ne vais pas aimer, que ça va être chiant, du cinéma d’auteur qui se la touche. Et à chaque fois, j’en ressors enjoué en ayant passé un très bon moment. Pas d’exception donc avec cette vie de château relatant comment un couple tarabiscoté vivant en marge de la guerre va se retrouver avec des soldats allemands et un résistant sur les bras. Pas grand-chose à redire dessus : les dialogues sont irrésistibles, les situations sont constamment recherchées, les personnages sont très attachants, le casting est excellent... Du divertissement de qualité donc :)
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Profondo Rosso
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Jean-Paul Rappeneau

Message par Profondo Rosso »

Tout feu tout flamme de Jean Paul Rappeneau (1982)

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Petit trouble au départ de se trouver face à un Rappeneau dans un cadre contemporain mais on trouve vite nos repère. Rappeneau traduit ses mémorables rôles de chieuses au masculin avec un Yves Montand un peu roublard et escroc qui va bouleverser la vie de sa petite famille qui a appris à vivre sans lui dans une embrouille financière alambiquée. Isabelle Adjani est absolument craquante en jeune fille psychorigide dont le masque tombe peu à peu en petite fille qui a manqué de la présence et de l'affection de son père. Le scénario de Rappeneau réserve d'ailleurs son lot de joli moment de tendresse soulignant l'amour qui unit le père et la fille et le poids de leurs séparation tel ce dialogue à propos de l'orage ou encore lors de la poursuite finale ou Adjani avoue ne pas savoir faire de vélo. Des moments totalement virevoltants et hystérique typique du réalisateur bien sûr avec des empoignades Adjani/Montand au moins aussi survoltées que ceux entre Belmondo et Jobert dans les Mariés de L'An II, le film est toujours drôle et alerte et on ne s'ennuie pas une seule seconde. L'intrigue policière est traité avec légereté (Nash pourrait être bien plus menaçant) mais toujours juste et efficace. Alors qu'on pourrait trouver la résolution finale un poil facile, la jolie fin douce amère où Montand ddoit encore confier ses responsabilité à Adjani se charge d'amener de la profondeur à l'ensemble. Ceux pour qui comédie française populaire rime avec moche et télévisuel devrait voir ce film, cadre millimétré, photo magnifique de Pierre Lhomme (splendides paysages Suisse) et une réalisation tourbillonante et intimiste à la fois de Rappeneau. A souligner un Alain Souchon épatant en petit ami malmené de Adjani sion seul faute de goût le score un peu daté de Michel Berger malgré un très beau et mélancolique thème principal. Le seul de lui que je n'avais pas vu pas mon favori de lui mais c'est tout de même excellent. Quelle filmo tout de même ! 5/6
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Jean-Paul Rappeneau

Message par Nestor Almendros »

LE HUSSARD SUR LE TOIT (1995)

J’en ressors avec une impression singulière, celle d’un film qui ne m’aura pas forcément transporté dans l’instant mais qui me laisse pourtant une empreinte durable. Le HUSSARD n’est pas de ces films qui collent au spectateur une empathie factice et des larmes en toc aussitôt oubliées: je n’ai pas forcément vibré, comme je peux l’être parfois par d’autres œuvres, mais il me reste pourtant en mémoire, curieusement, beaucoup de détails du film. Et surtout l’envie (déjà) de le revoir… C'est aussi un regret, persistant, de constater l'absence d'un réalisateur ô combien talentueux mais pour lequel certaines portes restent difficiles à ouvrir.

Comme souvent, les bons scénarios marient la grande et la petite histoire : Rappeneau conjugue élégamment les deux dans un film spectaculaire, enlevé, populaire et délicat. L’impact le plus immédiat, ce qui saute d’abord aux yeux, vient évidemment de la reconstitution historique. On est immédiatement happé par le soin apporté au visuel (les images sont splendides, la Provence est magnifiée), on admire le respect de l’Histoire (l’épidémie de choléra est vraiment palpable, très bien rendue), on tremble devant la justesse des évènements dramatiques (le vrai visage de l’Humain est terrible quand il est menacé). Le film est d’une richesse incroyable, bien plus généreux qu’une simple histoire romanesque. Rappeneau, fidèle à ce style qu’il retrouvera dans BON VOYAGE, offre un spectacle de haut niveau, enlevé, porté par une énergie et un souffle sans cesse renouvelés qui s’appuient autant sur la course effrénée de ses héros que sur des personnages vivants et dynamiques.

Outre les difficultés d’adapter un tel roman, Rappeneau ne cherche pas les facilités pour séduire le spectateur. Il ne sacrifie pas la proximité romanesque au décorum historique (la musique se fait toujours discrète, par exemple). Il travaille sur ce double tableau, jouant sur les impressions, les subtilités, les comportements révélateurs, plus que sur les effusions de sentiments ou les passions assumées. C’est ainsi qu’il peint la relation entre Pauline et Angelo : une complicité naissante qui va se transformer en admiration, en amitié, voire davantage… Rien n’est encore avoué lorsque arrive la seule scène d’amour du film, toute métaphorique, quand Angelo masse Pauline malade dans cette maison vide, devant la cheminée. Poussé par l’urgence et l’amour inavoué, il lui arrache les vêtements comme un amant impatient, sauf qu’il s’agit de déshabiller le corps pour pouvoir sauver la jeune femme d’une mort imminente (par des massages d’alcool). Et ce n’est vraiment que dans l’ultime scène, très belle (visuellement et dramatiquement), que le tempérament amoureux commence seulement – et petitement - à se dévoiler au monde (au mari et au spectateur). Cette conclusion est révélatrice de l’élégance et de la subtilité du film.
Cette relation impossible est portée par deux personnages très intéressants : la jeune femme moderne et battante, le soldat courageux, plein d’honneur et de naïveté. Je n’ai pas grand-chose à dire sur Pauline (Binoche comme le personnage sont très convaincants). Le cas d’Angelo est plus compliqué. La direction d’acteur singularise le personnage par une gestuelle nerveuse (révélant sa candeur), des mouvements « automatiques » et élancés qui ajoutent à la richesse militaire du personnage. C’est une sorte de gentleman aux codes assumés (honneur, courage, etc.), au physique solide et élégant, qui survole ce chaos de manière presque irresponsable, sans hésiter à aider les malades par exemple. Il y a un mélange assez intéressant dans ce personnage, entre le jeune adulte un peu fou et le chevalier : Olivier Martinez, malgré des réserves sur un jeu imparfait et limité, incarne probablement assez fidèlement ces idées.

Revu en blu-ray. Comme on l’a déjà signalé dans le topic concerné, il ne s’agit pas d’un master très récent. L’impression de HD est bien là mais elle n’est jamais très soutenue. On aura certainement quelques surprises si le film est remasterisé dans quelques années. En l’état c’est plus qu’honorable, la copie est immaculée, les couleurs sont pimpantes.
EDIT: le documentaire (d'époque) en bonus est très réussi. Essentiellement axé sur le travail d'adaptation du livre de Giono, il peut aussi se voir comme quelque chose de plus global sur l'adaptation au cinéma. Beaucoup de postes sont interviewés (son, photo, assistants réal, scénaristes) avec bien sûr un Rappeneau passionnant. A voir!
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Nestor Almendros
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Re: Jean-Paul Rappeneau

Message par Nestor Almendros »

à propos du HUSSARD SUR LE TOIT (tiré du topic Huit films français - mai 2003)
-Kaonashi Yupa- a écrit :LE HUSSARD SUR LE TOIT, Jean-Paul Rappeneau (1995)
Enfin découvert ce film enthousiasmant. J-P Rappeneau réalise ici une épopée d'une troublante élégance. Sur fond de drame et dans un climat d'urgence (insurgés italiens en fuite, pourchassés par des miliciens autrichiens en France, & épidémie de choléra en Provence en 1832), les destins d'Angelo et de Pauline vont se croiser pour une cavale halletante dans une Provence d'autant plus belle qu'elle est filmée en finesse et sans miévrerie.
Comme pour Bon Voyage huit ans plus tard, voir Le Hussard sur le toit se révèle une grande leçon de cinéma. Le scénario est sans temps mort inutile (même si l'on pourra regretter de ne pas avoir l'occasion de plus connaître certains personnages, comme ceux interprêtés par Isabelle Carré et Pierre Arditi, sans dialogue hasardeux ; la réalisation est parfaite (chaque plan est le meilleur possible) ; la musique ne part jamais dans de grandes envolées lyriques qui nuiraient au film.
Quant aux acteurs, il y a malheureusement un reproche à faire. Olivier Martinez est certes plein d'entrain, de grâce, et est physiquemet l'incarnation parfaite du hussard, mais il n'est pas forcément à l'aise avec les dialogues.
Et comme autre petit reproche : je trouve que l'apparition courte et soudaine d'une troisième voix-off tout à la fin, celle du mari de Pauline, est nécessaire à la conclusion de l'histoire, mais sonne un peu fausse.

Je regrette terriblement de ne pas être allé le voir au cinéma à sa sortie !
Pour moi il n'y a pas photo : Jean-Paul Rappeneau est le meilleur réalisateur français vivant avec Alain Resnais (dans un registre bien différent, c'est vrai).
phenryl a écrit :j'adore ce film et je serais moins critique que toi avec olivier martinez...il est parfait 8)
un de mes films français préférés :wink:
-Kaonashi Yupa- a écrit :Disons que c'est surtout histoire de chipoter. Il n'est pas mauvais, c'est juste que par moments, je le trouve moins à l'aise. Il reste plus que satisfaisant, ayant Rappeneau derrière lui.

Et c'est également devenu l'un de mes films français préférés !
Tu as vu les films de Rappeneau "pré-Cyrano" ?
Brice Kantor a écrit :"Le sauvage" est pas terrible (je préfère son semi remake, "L'africain" de De broca)... En revanche, j'adore "Les mariés de l'An II".

En ce qui concerne "Le Hussard", je te conseille de te jeter sur le bouquin de Giono qui est une vraie merveille. Rappenau a fait un film très honorable, mais ça doit refléter seulement 1/5 de la beauté du livre.
Jeremy Fox a écrit :pas d'accord et pourtant le livre de Giono fait partie de mes romans préférés : je trouve au contraire l'adaptation de Rappeneau assez prodigieuse compte tenu de la difficulté du bouquin au départ en ce qui concernait son passage à l'écran.
Brice Kantor a écrit :Le film va puiser dans les autres ouvrages du cyles du Hussard, c'est bon pour présenter plus facilement les choses au spectateur, mais en revoyant le film après avoir lu le livre, j'avai trouvé ça assez superficiel... Le film a certaines convention d'adaptations littéraires, un peu plates, que "Cyrano" arrivait à éviter, je trouve... mais il transparait très fidèlement pas mal d' émotions du roman (le passage dans la maison avec Pauline en particulier), et c'est un film très convenable.
Roy Neary a écrit :Je trouve au contraire l'adaptation du Hussard sur le toit extraordinaire. A mon avis, un formidable boulot de scénariste déjà au départ. Avant bien sûr que Jean-Paul Rappeneau propulse le film au sommet grâce à une réalisation inventive et pointilleuse.
Je fais toujours l'effort de juger une adaptation en fonction de ce qu'elle apporte cinématographiquement. Je ne pense pas qu'il faille chercher obligatoirement à retrouver exactement le livre à l'écran. Si on a capté l'esprit et les mouvements, alors ça suffit. Un livre reste un livre et un film reste un film. Il faut toujours privilégier le film au livre ou alors on court à la catastrophe : soit une illustration littérale sans saveur.
Brice Kantor a écrit :Je suis plus ou moins d'accords avec tout ça... Mais je ne connais pas la science exacte de l'adaptation. En fait je pense surtout qu'il faut emmener beaucoups de force artistique plus qu'un travail mécanique sur la présentation de l'histoire (d'ailleurs, beaucoups de cinéastes ont pu ainsi rendre intéressant des choses tirés de livres très mineurs)... Je pense en fait que l'idéal, c'est quand un style cinématographique particulier rencontre une forme d'écriture qui se complètent à merveille. Il y a parfois une alchimie à ce niveau qui peut faciliter les choses... Ou alors, on a parfois tout simplement quelque chose qui tient du miraculeux, les scénaristes trouvent un retranscription incroyablement juste (cf "L.A Confidential").

Je n'y peus rien, mais je trouve le roman de Giono beaucoups plus fort que le film dans ce qu'il m'a apporté émotionnellement. Le film édulcolore pas mal de choses complexes sans en faire toujours un atout, il m'est apparu parfois trops sages et un peu plan plan dans son déroulement.
TROMA a écrit :J'adhère. Mais j'irais même plus loin, à savoir que le film doit pouvoir se permettre d'en être une relecture complète et libre, avec des corrections si nécessaires, et l'exploration d'autres pistes. Exemples : Blade Runner, Empire du Soleil, GITS, Shining, Le Festin Nu...

Comme ça, le livre et le film s'entremèlent en se complétant. Rien de plus chiant que de lire un bouquin aprés avoir vu le film en n'ayant que peu de surprises, et pareillement rien de plus chiant que de voir un film monté sur les mêmes rails que le bouquin qu'on vient de lire...
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Re: Jean-Paul Rappeneau

Message par Demi-Lune »

Cyrano de Bergerac (1990)
Une adaptation virevoltante et exaltée, pour un film magnifique. Gérard Depardieu y est tout bonnement immense (son plus beau rôle ?).
C'est très subjectif, mais ma seule réserve tiendrait dans une certaine césure, que j'ai ressentie, chez les acteurs. Il m'a effectivement semblé qu'il y avait, d'un côté, des acteurs comme Depardieu qui vivent le texte de Rostand et lui confèrent une délectable modernité, le magnifient grâce à leur jeu nuancé, et d'autres acteurs qui, je trouve, ont plus tendance à "réciter" et, par là, à ramener le texte dans sa rigidité. Par exemple, je n'ai pas forcément trouvé Vincent Perez très à l'aise à déclamer un texte en alexandrins, de surcroît aussi abouti.
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Re: Jean-Paul Rappeneau

Message par Jeremy Fox »

Demi-Lune a écrit :Cyrano de Bergerac (1990)
Une adaptation virevoltante et exaltée, pour un film magnifique. Gérard Depardieu y est tout bonnement immense (son plus beau rôle ?).
:D

Le Hussard sur le toit maintenant ?
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Re: Jean-Paul Rappeneau

Message par Demi-Lune »

Ma foi, pourquoi pas ? :P Cyrano, c'était au détour d'une diffusion télé (sur Gulli hier soir). Cette incontestable réussite me donne envie de me pencher sur d'autres Rappeneau, c'est clair. :wink:
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Re: Jean-Paul Rappeneau

Message par Jeremy Fox »

Si tu tombes dessus, oublie tout ce que tu as pu lire de négatif sur Olivier Martinez ; en ce qui me concerne, je le trouve fabuleux dans le rôle d'Angelo, pourtant l'un de mes héros de littérature préféré.
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Re: Jean-Paul Rappeneau

Message par Amarcord »

Demi-Lune a écrit : Cette incontestable réussite me donne envie de me pencher sur d'autres Rappeneau, c'est clair. :wink:
C'était ton premier Rappeneau ? Il te reste à découvrir des petites merveilles alors ! A titre personnel, je préfère les "petits" films de Rappeneau (j'entends par là : ceux qui datent d'avant Cyrano, pour aller vite), comme La Vie de château, Les Mariés de l'an II, Le Sauvage ou Tout feu tout flamme, qui ont gardé une fraîcheur intacte, qui fait défaut (selon moi, hein) à des grosses machines comme Cyrano, Le Hussard ou même Bon Voyage, que j'ai toujours trouvés pesants, voire lourds... pour ne pas dire indigestes... Et là, il me semble entendre déjà les cris d'orfraie ! :wink: Mais cela dit, personne ne niera (j'imagine) qu'il y a bien, dans la carrière de Rappeneau, un avant et un après Cyrano, quand même ?
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