Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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la_vie_en_blueray
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par la_vie_en_blueray »

c'est amusant, tout ca se passe au pays du 1er amendement, amendement qui empeche le gvt de brider la parole.

Faudrait peut etre inclure la société civile dans le package, parce que la, on sent le système qui prend l'equ.
Duke Red
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Duke Red »

tenia a écrit : Des micro-incidents de ce type, si je ne m'abuse, existent depuis une bonne dizaine d'années, sauf que leurs retentissements actuels leur donnent une résonance bien plus mémorable. Les biais cognitifs se chargent de traiter cela non plus comme un bruit de fond pre-existant mais comme un signal nouveau, et de fait à une impression de changement profond.
Bruit --> Signal --> Explication.
Le cerveau humain et sa recherche constante de sens en pleine action.

Maintenant, je conçois parfaitement que ça puisse être moi qui m'inquiète trop peu, mais je ne vois rien autour de moi me donnant l'impression d'un changement profond dans cette direction. Hormis la nouvelle tribune offerte aux illuminés et hypersensibles habituels. Tribune tristement efficace, et à démultiplier l'influence d'un groupe se payant de la pub à peu de frais, et le sentiment d'effarement du groupe d'en face, qui n'a qu'à se baisser pour s'indigner d'une nouvelle indignation.


TL; DR : Les éléments ne changent pas, c'est la taille de la loupe qui a changé.
J'ai plutôt l'impression d'un accroissement de ce genre d'incidents depuis quelques années. Le Diable est dans les détails. Désormais, il y aura toujours un connard quelque part sur Terre qui se sentira offusqué par un truc à la con dans un film et qui est assuré de le faire savoir bruyamment sur Twitter et Facebook. Et l'indignation est l'émotion qui se transmet et "contamine" le plus rapidement sur ces réseaux sociaux.

Nan mais qu'en 2018, un studio se sente obligé de s'excuser pour un gag, on marche sur la tête, sérieux...
"On est juste une bande de glands qui n'a rien trouvé de mieux à faire de sa vie." (Colqhoun)
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Mosin-Nagant
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Mosin-Nagant »

tenia a écrit :C'est ce qui fait qu'on pardonne tout à Gaspard Proust.
J'avais plus à l'esprit Pierre Desproges que son ersatz contemporain de pacotille mais bon...
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AtCloseRange
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par AtCloseRange »

tenia a écrit :Quand les journalistes arrêteront de leur donner une visibilité en faisant des articles sur ces gens.
Ce qui serait anormal, c'est de ne pas faire un article dessus.
L'article n'est pas sur "ces gens" mais sur les conséquences de leur action.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par pol gornek »

AtCloseRange a écrit :Ce qui serait anormal, c'est de ne pas faire un article dessus.
L'article n'est pas sur "ces gens" mais sur les conséquences de leur action.
Seulement c'est un peu la théorie de l'œuf ou la poule, à savoir que l'on ne sait pas très bien de qui découle qui et, par extension, qui nourrit qui. Sans relais médiatique, aucune visibilité ; et rapporter ces infos peut aussi révéler l'absurdité de certaines indignations.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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hellrick
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par hellrick »

Tout ce politiquement correct donnerait envie de regarder la nouvelle émission de la VRT, Taboe, dans laquelle le présentateur se fout de la gueule des gens en se moquant de leur handicap, de leur couleur, de leur état de santé, de leur pauvreté, etc.
https://www.een.be/taboe

Malheureusement je pige pas un mot de flamouche et je doute que la RTBF ait les couilles de faire pareil. :fiou:
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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AtCloseRange
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par AtCloseRange »

pol gornek a écrit :
AtCloseRange a écrit :Ce qui serait anormal, c'est de ne pas faire un article dessus.
L'article n'est pas sur "ces gens" mais sur les conséquences de leur action.
Seulement c'est un peu la théorie de l'œuf ou la poule, à savoir que l'on ne sait pas très bien de qui découle qui et, par extension, qui nourrit qui. Sans relais médiatique, aucune visibilité ; et rapporter ces infos peut aussi révéler l'absurdité de certaines indignations.
Je n'ai pas de solutions mais cacher des faits n'en est clairement pas une.
C'est aux studios de faire comme si cette indignation n'existait pas et à ce moment-là, il n'y aurait pas de raison de faire un article.
Ce n'est pas la faute des journalistes en l'état (même s'il y a beaucoup à leur reprocher).
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Message par pol gornek »

AtCloseRange a écrit :Je n'ai pas de solutions mais cacher des faits n'en est clairement pas une.
C'est aux studios de faire comme si cette indignation n'existait pas et à ce moment-là, il n'y aurait pas de raison de faire un article.
Ce n'est pas la faute des journalistes en l'état (même s'il y a beaucoup à leur reprocher).
Mhmm je te sens bien optimiste, sur ce coup-là ! :mdr:
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par AtCloseRange »

pol gornek a écrit :
AtCloseRange a écrit :Je n'ai pas de solutions mais cacher des faits n'en est clairement pas une.
C'est aux studios de faire comme si cette indignation n'existait pas et à ce moment-là, il n'y aurait pas de raison de faire un article.
Ce n'est pas la faute des journalistes en l'état (même s'il y a beaucoup à leur reprocher).
Mhmm je te sens bien optimiste, sur ce coup-là ! :mdr:
C'est pas faux :-)
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Karras »

Un site propose de faire le point sur la parité dans le monde du cinéma français : quelques chiffres intéressants sur la répartition hommes/femmes et sur l'égalité des salaires.
http://www.5050x2020.fr/
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Commissaire Juve »

Je suis loin de suivre le débat... désolé si j'évoque un truc déjà évoqué.

Donc, à propos de sexisme dans les films : hier, j'ai entendu parler du syndrome de la Schtroumpfette (les garçons sont la norme, les filles la variation... les garçons sont centraux quand les filles sont à la périphérie... les garçons sont des individus alors que les filles sont des stéréotypes)... j'ai trouvé le nom rigolo.

Moins drôle : le test de Bechdel... pour qu'un film ne soit pas sexiste, il faut :
- qu'il y ait au moins deux femmes dedans
- que ces deux femmes parlent entre elles
- que les femmes parlent d'autre chose que d'un homme

condition subsidiaire (mais pas que) : il faut aussi les personnages féminins aient un nom.
Oh lala !

Et c'est là qu'on s'aperçoit que Gravity ou Avatar sont -- théoriquement -- des films sexistes ! :roll: :roll: :roll:

Pour Alien, en revanche, c'est bon ! Ripley rulzzz ! :mrgreen:
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par pol gornek »

Le test de Bechdel n'a d'intérêt que comme révélateur. C'est montrer la récurrence de rôles féminins, souvent très limités. Mais comme tout objet théorique, il possède aussi ses limites (ne prend pas en compte le contexte de l'histoire - Gravity par exemple, on pourrait citer Oz en série... qui se passe uniquement dans un quartier spécialisé d'une prison pour hommes, etc....). C'est parfois un peu facile d'étendre l'échelle pour condamner un film, mais il montre également qu'on a très (trop) souvent construit des rôles féminins en fonction des personnages masculins (qui furent, le plus souvent, les héros centraux des histoires).
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Shin Cyberlapinou »

N'oublions pas que le test de Bechdel vient d'un comics indépendant de la dessinatrice homosexuelle Alison Bechdel (dont le magnus opus est l'excellent ouvrage autobiographique Fun Home):

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Et que c'était à la base une blague... Reste que fort peu de films grand public réussissent le dit test, a priori pas insurmontable, sans parler de misogynie proactive ça dit quand même quelque chose de la façon dont ces oeuvres sont construites...
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tenia
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par tenia »

pol gornek a écrit :il montre également qu'on a très (trop) souvent construit des rôles féminins en fonction des personnages masculins (qui furent, le plus souvent, les héros centraux des histoires).
Exactement. Au-delà des limites du test, il ne sert surtout qu'à voir des facilités d'écriture accouchant souvent d'une histoire souvent simpliste, où les personnages féminins ne vivent jamais par eux-mêmes, et ne sont souvent finalement que des faire-valoir en puissance pour les rôles masculins.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Max Schreck »

tenia a écrit :
pol gornek a écrit :il montre également qu'on a très (trop) souvent construit des rôles féminins en fonction des personnages masculins (qui furent, le plus souvent, les héros centraux des histoires).
Exactement. Au-delà des limites du test, il ne sert surtout qu'à voir des facilités d'écriture accouchant souvent d'une histoire souvent simpliste, où les personnages féminins ne vivent jamais par eux-mêmes, et ne sont souvent finalement que des faire-valoir en puissance pour les rôles masculins.
C'est ce qui m'a un peu gêné tout récemment en découvrant Trois souvenirs de ma jeunesse, que j'ai cependant beaucoup aimé. Le personnage féminin ne se définit et n'existe QUE dans sa relation au protagoniste mâle, par son regard. Par conséquent, elle ne m'a jamais vraiment ému, tellement elle m'a semblé manquer d'épaisseur. J'attendais plus de subtilité de la part de Desplechin qui a toujours constuit des héroïnes fortes.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
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