Ça discute fortement de la question sur Blu-ray.com et au vu notamment de cette BA (qui ne propose que du 720p en même temps), une bonne poignée de membres penchent plutôt pour la 2ème hypothèse, avançant en plus que s'il s'agissait véritablement d'un nouveau master, ça serait la Fox qui le distribuerait. Perso, étant passé à travers les multiples éditions du film en Blu à cause de reviews pas franchement positives, je serai bien incapable de me prononcer et attendrai donc sagement la ressortie en salle pour juger de ce prétendu relifting 2K tout beau tout chaud.ATP a écrit :
Bande annonce de la version restaurée qui ressortira en aout... Vous pensez qu'il s'agit d'une nouvelle restauration ou ils sont juste une ressortie au cinéma du master bourré de DNR?
Predator (John McTiernan - 1987)
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
Revu aujourd'hui (belle restauration pour une copie numérique plus convaincante que celle de Die Hard), clairement un classique qui a déjà été longuement commenté (le territoire, la dimension mythologique), mais c'est reste fascinant de voir que le film commence (la fameuse attaque du camp réalisée par la seconde équipe) là où un film Cannon (et un paquet d'actioners des années Reagan) pourrait finir, avant de basculer vers la quasi abstraction (un ennemi que l'on ne peut ni voir ni toucher, puis un mano a mano muet dans un décor lunaire), le point de bascule étant la séquence de ratiboisage d'un pan de jungle à l'arme lourde, la débauche de pyrotechnique ne débouchant que sur un résultat nul.
L'un des (nombreux) drames de McTiernan est d'être un cinéaste de studio (rien de péjoratif là-dedans) porté par des aspirations assez pointues là où James Cameron est un cinéaste populiste (là encore aucun jugement de valeur) s'appliquant toujours à avoir un propos limpide (pour ceux qui louperaient les problématiques de Terminator 2, la voix off de Linda Hamilton explique *tout*), c'est ainsi que Die Hard a les comédies de Shakespeare dans le collimateur, Die Hard 3 la joue actioner vériste 10 ans avant l'explosion Jason Bourne, Le treizième guerrier introduit des questions anthropologiques dans son propos épique, Thomas Crown disserte sur la valeur (monétaire ou non) d'une oeuvre d'art, Rollerball aurait pu être Dieu sait quoi mais pas un blockbuster lambda et que, peut-être le plus symptomatique, un chat cartoon et Léo Zeprout côtoient des enfants assassinés et la Mort du Septième sceau dans Last Action Hero. En poussant McTiernan a quelque chose d'un cinéaste européen pointu (il n'est pas allé chercher un Jan de Bont alors guère connu pour rien) coincé dans une carrière d'entertainer rassembleur, et c'est un grand écart qui hélas pour sa carrière a fini par tirer. Restent les films... 6/6, toujours, pour Predator.
L'un des (nombreux) drames de McTiernan est d'être un cinéaste de studio (rien de péjoratif là-dedans) porté par des aspirations assez pointues là où James Cameron est un cinéaste populiste (là encore aucun jugement de valeur) s'appliquant toujours à avoir un propos limpide (pour ceux qui louperaient les problématiques de Terminator 2, la voix off de Linda Hamilton explique *tout*), c'est ainsi que Die Hard a les comédies de Shakespeare dans le collimateur, Die Hard 3 la joue actioner vériste 10 ans avant l'explosion Jason Bourne, Le treizième guerrier introduit des questions anthropologiques dans son propos épique, Thomas Crown disserte sur la valeur (monétaire ou non) d'une oeuvre d'art, Rollerball aurait pu être Dieu sait quoi mais pas un blockbuster lambda et que, peut-être le plus symptomatique, un chat cartoon et Léo Zeprout côtoient des enfants assassinés et la Mort du Septième sceau dans Last Action Hero. En poussant McTiernan a quelque chose d'un cinéaste européen pointu (il n'est pas allé chercher un Jan de Bont alors guère connu pour rien) coincé dans une carrière d'entertainer rassembleur, et c'est un grand écart qui hélas pour sa carrière a fini par tirer. Restent les films... 6/6, toujours, pour Predator.
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
On le voit très bien quand Carl Weathers et Schwarzy font un concours de biscottos mais c'est sans doute moi qui ne vois pas la complexité sous-jacente...Shin Cyberlapinou a écrit :Revu aujourd'hui (belle restauration pour une copie numérique plus convaincante que celle de Die Hard), clairement un classique qui a déjà été longuement commenté (le territoire, la dimension mythologique), mais c'est reste fascinant de voir que le film commence (la fameuse attaque du camp réalisée par la seconde équipe) là où un film Cannon (et un paquet d'actioners des années Reagan) pourrait finir, avant de basculer vers la quasi abstraction (un ennemi que l'on ne peut ni voir ni toucher, puis un mano a mano muet dans un décor lunaire), le point de bascule étant la séquence de ratiboisage d'un pan de jungle à l'arme lourde, la débauche de pyrotechnique ne débouchant que sur un résultat nul.
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
Il n'y pas grand chose de complexe dans la première partie. Ce début est surtout très malin (et aurait pu me faire fuir), car en utilisant la mode actionner de l'époque, poussée au max, qui montre ces Surhommes qu'on pourrait qualifier de "Mecs les plus forts du Monde", des Hercule surarmés que quasiment rien (d'humain) ne pourrait détruire, cela permet de donner une ampleur remarquable à la fabuleuse (au sens mythologique) bébête, cette espèce de Minotaure qui les zigouillera plus tard un par un.AtCloseRange a écrit :On le voit très bien quand Carl Weathers et Schwarzy font un concours de biscottos mais c'est sans doute moi qui ne vois pas la complexité sous-jacente...
La deuxième partie en devient beaucoup plus impressionnante du coup. Mais je me souviens de la découverte, quand j'étais gamin : je ne comprenais absolument pas pourquoi mon frère (prof de philo !) me montrait ce film qui ressemblait à Commando (en mieux foutu, reconnaissons-le... mais quand même). Et puis, bon, voilà. Cette deuxième partie, où le prédateur humain devient la proie, ce côté David contre Goliath (David/Schwarzie représentant le summum du Surhomme terrestre), la lutte pour la survie, pour l'arrêter (les pièges inefficaces) et ce duel final, magistral... bref, on change complètement de film. C'est comme Psychose, ça démarre et tu penses être dans une histoire, et au bout de vingt minutes il y a un changement radical de sens, avec des tas de choses à en dire...
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
J'attends toujours de voir toutes ces belles choses. Enfin, je peux attendre puisque je l'ai vu suffisamment souvent pour ne rien voir de tout ça.Major Tom a écrit :Il n'y pas grand chose de complexe dans la première partie. Ce début est surtout très malin (et aurait pu me faire fuir), car en utilisant la mode actionner de l'époque, poussée au max, qui montre ces Surhommes qu'on pourrait qualifier de "Mecs les plus forts du Monde", des Hercule surarmés que quasiment rien (d'humain) ne pourrait détruire, cela permet de donner une ampleur remarquable à la fabuleuse (au sens mythologique) bébête, cette espèce de Minotaure qui les zigouillera plus tard un par un.AtCloseRange a écrit :On le voit très bien quand Carl Weathers et Schwarzy font un concours de biscottos mais c'est sans doute moi qui ne vois pas la complexité sous-jacente...
La deuxième partie en devient beaucoup plus impressionnante du coup. Mais je me souviens de la découverte, quand j'étais gamin : je ne comprenais absolument pas pourquoi mon frère (prof de philo !) me montrait ce film qui ressemblait à Commando (en mieux foutu, reconnaissons-le... mais quand même). Et puis, bon, voilà. Cette deuxième partie, où le prédateur humain devient la proie, ce côté David contre Goliath (David/Schwarzie représentant le summum du Surhomme terrestre), la lutte pour la survie, pour l'arrêter (les pièges inefficaces) et ce duel final, magistral... bref, on change complètement de film. C'est comme Psychose, ça démarre et tu penses être dans un film, et au bout de vingt minutes il y a un changement radical de sens, avec des tas de choses à en dire...
Et puis les dialogues et les acteurs restent ceux d'un Cannon bas du front alors on peut bien vendre du rêve dans la mise en scène, on ne peut pas faire l'impasse là-dessus.
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
Ah, les dialogues ne sont pas ce que je retiens le plus du film, mais exceptées 2, 3 scènes comme celle où Bill Duke fait sa prière pour son pote en pleine nuit ("Je te buterai l'enculé qui t'a fait ça, il va payer cher le bâtard..." ou je ne sais plus quoi), qui restent cohérentes par rapport à leurs personnalités, ils se raréfient au fur et à mesure. Il y a tout de même un monologue d'Elpidia Carrillo, filmé en plan-séquence/plan-fixe et jouant sur le flou/net très bien fichu. Je ne l'ai jamais zappé (contrairement au passage "prière de Bill Duke") même dans ma période où je regardais ce film trois fois par jour... alors qu'il ne passe "rien" à l'image. Avec une économie de moyens hallucinante, McTiernan y foutait une tension incroyable...AtCloseRange a écrit :J'attends toujours de voir toutes ces belles choses. Enfin, je peux attendre puisque je l'ai vu suffisamment souvent pour ne rien voir de tout ça.Major Tom a écrit : Il n'y pas grand chose de complexe dans la première partie. Ce début est surtout très malin (et aurait pu me faire fuir), car en utilisant la mode actionner de l'époque, poussée au max, qui montre ces Surhommes qu'on pourrait qualifier de "Mecs les plus forts du Monde", des Hercule surarmés que quasiment rien (d'humain) ne pourrait détruire, cela permet de donner une ampleur remarquable à la fabuleuse (au sens mythologique) bébête, cette espèce de Minotaure qui les zigouillera plus tard un par un.
La deuxième partie en devient beaucoup plus impressionnante du coup. Mais je me souviens de la découverte, quand j'étais gamin : je ne comprenais absolument pas pourquoi mon frère (prof de philo !) me montrait ce film qui ressemblait à Commando (en mieux foutu, reconnaissons-le... mais quand même). Et puis, bon, voilà. Cette deuxième partie, où le prédateur humain devient la proie, ce côté David contre Goliath (David/Schwarzie représentant le summum du Surhomme terrestre), la lutte pour la survie, pour l'arrêter (les pièges inefficaces) et ce duel final, magistral... bref, on change complètement de film. C'est comme Psychose, ça démarre et tu penses être dans un film, et au bout de vingt minutes il y a un changement radical de sens, avec des tas de choses à en dire...
Et puis les dialogues et les acteurs restent ceux d'un Cannon bas du front alors on peut bien vendre du rêve dans la mise en scène, on ne peut pas faire l'impasse là-dessus.
Mais je trouve que la dernière partie du film aurait gagné à mes yeux à être totalement muette, si Schwarzie ne balançait pas 2, 3 répliques (à personne) quand il ne reste plus que lui du groupe, donc il parle à lui seul... et au public popcorn ricain qui a besoin d'entendre des dialogues, histoire de comprendre ce qu'il voit pourtant à l'image :
"Il ne m'a pas vu..." - Merci, on était trop cons pour le remarquer
"Il saigne..." - Mais ferme-la, abruti, il va t'entendre !.
Mais à part ça (et encore) et le fait que, d'accord, les gars sont très musclés, je ne trouve aucun autre point commun avec les films Cannon du simple point de vue que, dans ces films-là, Schwarzie, Stallone, Seagal, Van Damme ou Chuck et consort n'ont JAMAIS d'ennemis plus forts qu'eux. C'est le but. Les histoires sont des prétextes pour la catharsis de voir le gentil herculéen taper du méchant inconscient qui n'a pas d'autre ambition que d'être méchant (c'est son métier). Souvent ce sont des petits qui se croient plus forts alors qu'ils font 70 kilos tous mouillés (style Vernon Wells et sa cote de maille). Ça n'a pas d'autre but que ça, montrer de la bête de foire musclée broyer du métal et de la chair à mains nues, avec un vague scénario interchangeable et, en y réfléchissant, même si on s'arrêtait aux vingt premières minutes et aux concours de bites de Predator, ce dernier reste cent fois supérieur...
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
Tout en aimant bien le film, j'avoue que je suis toujours un peu étonné du statut conquis par Predator, à l'inverse des grands McTiernan. Cela reste quand même étriqué dans la forme (je n'ai jamais trouvé la jungle particulièrement bien mise en valeur) et même s'il y a du mieux sur la dernière partie, la facture générale ne me semble pas avoir grand-chose de magistrale et encore moins de révolutionnaire.
Pour le dire autrement, je trouve qu'il n'y a pas grand-chose là-dedans qui permette de reconnaître McTiernan en deux ou trois plans. On est plus dans le faiseur avec de bonnes intuitions sur la fin.
Le bouleversement que représente Piège de cristal n'en est que plus grand.
Pour moi, ce n'est vraiment qu'avec Piège de cristal que le cinéaste se révèle dans tout son talent et impose magistralement son style, justement parce qu'il est indissociable d'une utilisation large de l'espace et d'une composition du plan ne pouvant s'épanouir qu'en scope (observez la prochaine fois cette récurrence discrète, dans ce film-ci comme dans les suivants, de la règle des 1/3 - 2/3 pour le placement du personnage dans un plan rapproché, comme dans la séquence "Bill Clay" par exemple, qui me fascine depuis des années : le personnage n'est jamais au centre du plan : 1/3 d'espace pour le personnage, 2/3 pour son environnement). Ces décadrages ne sont pas des affèteries de forme, cela crée une tension par l'image en renvoyant le personnage à sa problématique d'inscription dans un environnement (c'est vrai pour John McClane dans une tour ou dans New-York comme pour Marko Ramius dans son sous-marin, ou Jack Slater dans sa mise en abyme cinéma/monde réel). Ce sens du placement et du déplacement de la caméra donne lieu à une flamboyance (qu'on ne reconnaît pas encore assez à mon goût) dont Predator ne peut s'enorgueillir à aucun moment, à mon avis.
De toute façon, je pense que McTiernan est un cinéaste qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il place son histoire dans des environnements modernes, pour la sophistication des lignes de fuite, qui sont soutenues par son sens de l'espace. Ses films de jungle (Predator ou Medicine man) semblent tout de suite moins inspirés, comme si l'environnement naturel ne pouvait se plier à son œil.
Pour le dire autrement, je trouve qu'il n'y a pas grand-chose là-dedans qui permette de reconnaître McTiernan en deux ou trois plans. On est plus dans le faiseur avec de bonnes intuitions sur la fin.
Le bouleversement que représente Piège de cristal n'en est que plus grand.
Pour moi, ce n'est vraiment qu'avec Piège de cristal que le cinéaste se révèle dans tout son talent et impose magistralement son style, justement parce qu'il est indissociable d'une utilisation large de l'espace et d'une composition du plan ne pouvant s'épanouir qu'en scope (observez la prochaine fois cette récurrence discrète, dans ce film-ci comme dans les suivants, de la règle des 1/3 - 2/3 pour le placement du personnage dans un plan rapproché, comme dans la séquence "Bill Clay" par exemple, qui me fascine depuis des années : le personnage n'est jamais au centre du plan : 1/3 d'espace pour le personnage, 2/3 pour son environnement). Ces décadrages ne sont pas des affèteries de forme, cela crée une tension par l'image en renvoyant le personnage à sa problématique d'inscription dans un environnement (c'est vrai pour John McClane dans une tour ou dans New-York comme pour Marko Ramius dans son sous-marin, ou Jack Slater dans sa mise en abyme cinéma/monde réel). Ce sens du placement et du déplacement de la caméra donne lieu à une flamboyance (qu'on ne reconnaît pas encore assez à mon goût) dont Predator ne peut s'enorgueillir à aucun moment, à mon avis.
De toute façon, je pense que McTiernan est un cinéaste qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il place son histoire dans des environnements modernes, pour la sophistication des lignes de fuite, qui sont soutenues par son sens de l'espace. Ses films de jungle (Predator ou Medicine man) semblent tout de suite moins inspirés, comme si l'environnement naturel ne pouvait se plier à son œil.
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
Je trouve pourtant qu'il utilise aussi magistralement son décor de jungle dans Predator que les décors de la tour dans Die Hard.
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
McTiernan voulait tournait en 2.35 anamorphique, son format de prédilection, mais le prix des effets optiques aurait trop élevé avec ces lentilles de précision et il a fallu se rabattre sur du 1.85. Peut-être que la gestion de l'espace aurait encore été décuplée mais en l'état c'est déjà excellent et quand on y pense c'est rare de voir une jungle qui ne soit tout simplement pas un terrain plat.
Et si Predator n'est pas le film que Tarkovski aurait tourné s'il avait signé avec Joel Silver, il me paraît clair que McTiernan détourne le cahier des charges (comme un contrebandier, pour reprendre l'expression de Martin Scorsese) vers ses propres préoccupations, et il n'y qu'à voir l'évolution de Schwarzenegger au cours du film: cigare, biscotos et bons mots dans la première moitié, silhouette préhistorique arrivée à ses limites physiques et psychologiques à la fin, on peut d'ailleurs penser à Roy Scheider dans Sorcerer autre film de jungle dont le dernier tiers dévie vers le hautement symbolique.
Et je déplore moi aussi que le climax ne soit pas *100%* muet, il me parait clair que la réplique "il saigne, le salaud" a été rajouté en post-production pour ceux qui ne suivaient pas pendant les projections tests. Vrai projet de cinéma déguisé en film de gros bourrin, je maintiens.
Et si Predator n'est pas le film que Tarkovski aurait tourné s'il avait signé avec Joel Silver, il me paraît clair que McTiernan détourne le cahier des charges (comme un contrebandier, pour reprendre l'expression de Martin Scorsese) vers ses propres préoccupations, et il n'y qu'à voir l'évolution de Schwarzenegger au cours du film: cigare, biscotos et bons mots dans la première moitié, silhouette préhistorique arrivée à ses limites physiques et psychologiques à la fin, on peut d'ailleurs penser à Roy Scheider dans Sorcerer autre film de jungle dont le dernier tiers dévie vers le hautement symbolique.
Et je déplore moi aussi que le climax ne soit pas *100%* muet, il me parait clair que la réplique "il saigne, le salaud" a été rajouté en post-production pour ceux qui ne suivaient pas pendant les projections tests. Vrai projet de cinéma déguisé en film de gros bourrin, je maintiens.
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
Complètement.Shin Cyberlapinou a écrit :Vrai projet de cinéma déguisé en film de gros bourrin, je maintiens.
Tiens justement, Gounou nous explique ici pourquoi McTiernan est un Maître de la mise en scène :
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
A moins que ce ne soit l'inverseShin Cyberlapinou a écrit :Vrai projet de cinéma déguisé en film de gros bourrin, je maintiens.
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
il nous rendra chèvreAtCloseRange a écrit :A moins que ce ne soit l'inverseShin Cyberlapinou a écrit :Vrai projet de cinéma déguisé en film de gros bourrin, je maintiens.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Predator (John McTiernan - 1987)
Etriqué dans la forme ? On aura tout lu. Qu'elle ne soit pas bien mise en valeur, soit, mais est-ce vraiment là l'intérêt du film ?Demi-Lune a écrit :Cela reste quand même étriqué dans la forme (je n'ai jamais trouvé la jungle particulièrement bien mise en valeur)
En revanche difficile d'ôter à McT sa maîtrise de l'espace et de la géographie. A aucun moment on ne se retrouve perdu dans cette jungle et la réalisation nous permet de nous repérer à tout instant, alors qu'il n'y a guère que des arbres pour nous repérer. Mais en jouant sur la profondeur de champ, en plaçant ses acteurs à différents niveaux du plan et en suivant un sens de l'action très strict (sauf erreur, tout le film "avance" vers la droite alors que le Predator les repousse régulièrement vers la gauche), le film devient limpide et ample dans sa manière d'exploiter son décor. Donc bon, mettre la jungle en valeur, à la rigueur je crois que McTiernan s'en fout un peu, puisqu'il raconte avant tout la confrontation mythologique entre l'Homme et le Monstre. N'y voir qu'une vulgaire série B digne de la Cannon serait faire l'impasse sur la science de la réalisation que met en oeuvre son réalisateur pour donner une dimension que le récit et les dialogues seuls ne sont pas en mesure de raconter.
Et si McTiernan se cherche encore un peu (il n'en est qu'à son 2ème long-métrage, après un très médiocre Nomads), il y déploie déjà un savoir-faire rare (le saut qualitatif entre ses deux premiers films continue de me surprendre d'ailleurs).