Juillet 2014

Quartet (James Ivory, 1981)
En apparence seulement,
Quartet est un joli bibelot inutile, où rien ne manque ni ne dépasse dans la peinture des intellectuels anglo-saxons du Paris cosmopolite des Années folles, et qui joue sur l’anachronisme et l’ambigüité des rapports humains. Mais cette surface dissimule l’essentiel : le balancement entre deux mondes et le désespoir de n’appartenir à aucun. Éternelle errante, étrangère à tous les milieux, l’héroïne fidèle à son cœur, qui continue seule sa course infinie et son destin vagabond, trouve en Isabelle Adjani une interprète intense et très touchante. C’est sa sincérité qui fait mal, et c’est l’ironie tendre dont témoigne Ivory envers tous ces paumés du petit matin, se réfugiant sous la gomina et les fards pour dissimuler leur vide et leur ennui, qui offre au film sa belle identité.
5/6
Jimmy’s hall (Ken Loach, 2014)
Loach tire sa révérence : cette évocation du combat d’un leader communiste oublié de l’histoire irlandaise sera à l’en croire sa dernière œuvre. Les sceptiques, voyant le verre à moitié vide, rappelleront qu’on ne fait pas un bon film avec des bons sentiments et de beaux sermons ; les magnanimes, devant le verre à moitié plein, préféreront n’en garder que son cœur gros comme ça, ses fougueuses scènes de danses, sa belle peinture à la John Ford d’une communauté de travail et d’idées. Toujours prompt à brocarder le conservatisme des institutions (l’Église catholique en prend ici pour son grade), le cinéaste se repose sur la gestion consommée de ses acquis et livre un manifeste en faveur du progressisme, de l’apprentissage, de la culture, certes un peu amidonné, mais généreux et attachant.
4/6
Au fil du temps (Wim Wenders, 1976)
Un projectionniste itinérant, qui promène son mutisme souriant le long de l’Elbe, dans les décombres du cinéma allemand, rencontre un homme venant de quitter son épouse. Ils sympathisent et leurs solitudes se transforment au fil du voyage,
on the road again. Il faut à Wenders du temps, de la lenteur, des coups de mou et d’étonnants pieds-de-nez à la bienséance (la défécation en live de Rüdiger Vogler !) pour appréhender l’inflexible nonchalance de ses personnages et la respiration particulière de leur parcours. C’est une fois de plus l’empreinte du cinéma américain qui se dessine derrière ces paysages immenses comme les étendues de l’Arizona, dans l’apologie d’un rêve de liberté rythmé par le rock, et dans une perspective de fuite qui raccorde à tout un nouveau romantisme
cool.
4/6
Le conte de la princesse Kaguya (Isao Takahata, 2013)
Des bienfaits d’une nature prodigue aux us et coutumes de la ville impériale, des trésors artisanaux aux arts de salon, des cabrioles de petite paysanne à l’apprentissage d’une vie de reine, Takahata trouve toujours le dessin le plus juste, le plus vrai, et magnifie la beauté de l’estampe animée. L’histoire de sa rieuse princesse, qui comme le ver amoureux de la lune ne rêvait que de rester sur terre parmi les hommes, atteint le lyrisme des plus belles compositions féminines de Mizoguchi. Avec la grâce du poète, le cinéaste exalte l’insubordination, l’ineffable bonheur de vivre, le feu intérieur que ne peut attiser le protocole d’un destin injuste, en touchant droit au cœur. Et c’est pourtant une infinie tristesse qui recouvre ce petit joyau, la mélancolie d’un adieu n’offrant même pas le réconfort du souvenir pour l’atténuer. Merveilleux.
5/6
El topo (Alejandro Jodorowsky, 1970)
C’est Leone dans l’univers apocalyptique de
Mad Max, se dit-on d’abord devant les aventures sanglantes de cet ange exterminateur bardé de noir, qui répand des traînées de mort dans un désert où ne s’exprime plus que le sadisme d’une humanité résiduelle. Puis se développe une initiation métaphysique, les épreuves traversées dessinent une quête morale aux étapes relativement limpides – faute, remords, rédemption. Le tout s’achève de façon rageusement nihiliste. Jodorowsky cultive le mauvais goût, le baroque, l’outrance des situations, l’incongruité des images, les associations insolites, les symboles et les clés à déchiffrer. La force cette fable allégorique sur la poursuite d’un idéal au sein de la barbarie tient à sa rigueur de conception et à la cohérence d’un univers fascinant d’étrangeté.
4/6
La fille aux allumettes (Aki Kaurismäki, 1990)
La vie d’Iris est aussi dérisoire que les allumettes fabriquées par l’usine où elle travaille. Fabrique inhumaine. Soirées détestables passées auprès de parents abrutis de télé. Pour s’en sortir, elle rêve d’aventures, d’évasion et d’un prince charmant. Pour son plus grand malheur, elle va s’imaginer l’avoir trouvé. Alors, après le coup de trop donné par sa vie, Iris se durcit, s’emmure dans son ressentiment et son chagrin, et fait le ménage : elle devient tueuse par manque d’amour. La caméra traduit sa solitude en plans fixes, concis, économes. Aucune échappée, aucun espoir, mais la volonté d’aller au plus pressé, de viser l’essentiel grâce à l’ellipse, au sous-entendu, et de dénoncer avec une affliction sourde l’injustice, la sottise et la cruauté. C’est sans rémission, très noir et parfaitement déprimant.
4/6
Sunhi (Hong Sang-soo, 2013)
On se rencontre dans la rue dès la première scène ("
Ah, toi ici ! – Ça faisait longtemps, tu montes chez moi ? – Non, je suis pressée"), on discute ensuite en se murgeant au soju, enfin on ressort titubant et on glisse un baiser sur les lèvres du/de la soupirant(e). Après, on remet ça. HSS ne pratique pas un cinéma désagréable car il sait entretenir un humour homéopathique, remplir les points de suspension, amuser avec des échafaudages aléatoires, réfléchir les éternelles indécisions amoureuses des personnages. Mais au énième atermoiement d’un jeune cinéaste complexé ou d’un prof saisi par le démon de midi, on se dit qu’il serait temps qu’il prenne un peu de risques. Tout en sachant déjà qu’on ira voir le prochain ("
Oh, toi ici ! – Où étais-tu passé, tu viens prendre un verre ? – Non, j’ai une chose à faire"...).
4/6
Le soleil brille pour tout le monde (John Ford, 1953)
Le cinéaste a réalisé de ces films intimes et radieux bâtis comme des maisons : voici le plus beau de tous. Derrière la quiétude d’un monde paternaliste se profilent l’hypocrisie morale et l’injustice raciale, les fragilités d’une nation fracturée, disposée au lynchage, où se poursuit la guerre civile et se cachent des secrets honteux. Mais la sagesse d’un homme intègre peut transcender le factionnalisme darwinien, favoriser la prise de conscience collective et nourrir l’espoir d’une société meilleure. Sublime utopie, qui s’exprime autant dans la cocasserie du tableau (la course à l’élection, les cercles communautaires, les mœurs de la petite ville) que dans la grandeur d’une réhabilitation posthume. Gorgé de rires et de larmes, cet hymne pittoresque et bouleversant à l’idéal démocratique est rien moins que le chef-d’œuvre caché de John Ford.
6/6
Le bonheur (Agnès Varda, 1965)
C’est quoi, le bonheur ? À chacun sa conception, et la cinéaste en filme une hypothèse d’une aveuglante clarté. Le bonheur de François, époux comblé, père de deux enfants adorables, c’est la plénitude inaltérable des promenades et des pique-niques dominicaux, la robe fleurie de sa jolie et aimante épouse, la chaleur d’un entourage bienveillant, un ravissement utopique au quotidien, du jaune, du bleu, du vert, du violet plein les yeux. C’est une suite d’instantanés chromatiques et impressionnistes, un jardin d’Éden qu’illumine encore davantage le surgissement inespéré d’un deuxième amour. Et lorsque soudain la tragédie éclate, c’est tout juste si elle est perçue dans l’harmonie bucolique qui aussitôt se recompose. Un poème au-delà de la morale, sourdement cruel, tranquillement scandaleux, presque tétanisant de beauté.
5/6
Fiancées en folie (Buster Keaton, 1925)
Une fois de plus, l’art de Keaton consiste à pousser l’absurde des situations jusqu’au bout du délire. Rarement le postulat aura été si féroce et furieusement ubuesque : un jeune homme doit trouver une épouse en urgence pour hériter de sa fortune, et c’est la ruée des postulantes, une marée humaine qui fond sur le malheureux, puis le paysage lui-même qui se lance à sa poursuite et lui roule littéralement dessus. Une femme, puis dix, puis cent, un principe de démultiplication et d’accélération insensée figurée par des travellings latéraux de plus en plus affolés, des courses de plus en plus frénétiques, un espace toujours plus élargi, en respectant une construction symétrique et un rythme parfait qui transforme l’aventure en une sorte de cauchemar surréaliste et désopilant. Un sommet burlesque.
5/6
Yolanda et le voleur (Vincente Minnelli, 1945)
Drôle de comédie musicale, assez avare en numéros dansés, où Fred Astaire lui-même semble longtemps fébrile, inquiet, passif, notamment lors de ce ballet onirique qui disperse sa silhouette égarée dans les vingt sentiers étroits d’un vaste plateau. Parce que la passion est indissociable de la mise en scène, l’idolâtrie sentimentale est le sujet d’une intrigue fondée sur la tromperie, où une richissime héritière un peu cruche s’éprend d’un escroc qui la dépouille de sa fortune. Les ressorts dramatiques étant bien mous, il faut se rabattre sur le colorisme toujours très sûr du spectacle, ici les artifices de fontaines, de cascades et de jets de vapeur d’une Amérique latine fantaisiste, là les zébrures sinusoïdales d’une piste ondulante… Ça remplit tout juste la moitié du verre.
3/6
L’attente des femmes (Ingmar Bergman, 1952)
La nostalgie de la jeunesse et des amours passées et leur pendant amer, la solitude, ont ici une importance cruciale. Car la situation de ces cinq femmes, dont les aléas sentimentaux sont racontés en flash-backs, est métonymique de leur vie quotidienne : toujours attendre le retour des hommes. D’un récit à l’autre, la lumière s’impose pourtant, une ardeur à profiter de l’instant présent avant que ne viennent les blessures inéluctables, une foi en la solidité du couple, par-delà les turbulences, se font jour, jusqu’à la dernière partie résolument comique, légère et pétillante, où une nuit forcée dans un ascenseur favorise le rapprochement complice entre l’héroïne et son époux. C’est bien dans cette clameur de vie, relayée par le charme des actrices et la fluidité radieuse du style, que le film trouve sa beauté.
5/6
Quiz show (Robert Redford, 1994)
1956. Modeste juif de Brooklyn, le champion d’un jeu télévisé qui passionne les foules ne répond plus aux critères de popularité. Il faut le remplacer, et l’élu est un fils de bonne famille, beau comme une vedette de cinéma, cultivé, rassurant. On pouvait redouter la charge moralisatrice démolissant le cynisme du show-business ; on avait tort. Redford a su ne pas faire une diatribe contre la petite lucarne mais un débat questionnant l’éthique individuelle, l’Amérique et sa représentation : il raconte moins une arnaque qu’un système de propagande qui devait modifier pour toujours la perception d’un peuple sur lui-même et par le reste du monde. Peinture d’un milieu feutré et impitoyable, constat amer de l’injustice institutionnalisée et de l’irréductibilité des classes sociales, le film est une totale réussite.
5/6
Plus fort que le diable (John Huston, 1953)
Devenu un paria à Hollywood, Huston tourne en Italie cette comédie insolite et burlesque, écrite par Truman Capote, qui brode autour d’une poignée d’escrocs ridicules, d’un bouquet d’arnaques obscures et d’une flopée de situations parfaitement incongrues. Comme à son habitude, le cinéaste méprise la forme achevée pour favoriser la nonchalance d’une mise en scène en accord avec les velléités plus ou moins mythomanes des personnages. Presque tout le monde se fait passer pour ce qu’il n’est pas, chacun tente de tirer profit d’une escroquerie qui lui file entre les doigts, et l’intrigue totalement abracadabrantesque finit par dérailler dans un absurde réjouissant qui souligne si besoin était la légèreté follette de l’entreprise. Ça ne porte pas à conséquence mais c’est tout à fait amusant.
4/6
Barocco (André Téchiné, 1976)
Amsterdam, avec ses canaux glauques et ses devantures à néons, fournit un décor original à ce film noir qui respecte les mécanismes du genre et procède par atmosphère interposée. L’argument emprunte à Lang ou Hitchcock : un homme se vend à deux camps ennemis, il est assassiné et son tueur se révèle aussi son sosie. Le vertige s’accentue quand la compagne de la victime reporte son amour sur la copie de l’être aimé. Le vent, la pluie, les ténèbres humides de la nuit sont autant d’éléments qui assurent l’unité de ce cinéma distancié et expressionniste frisant la sophistication, de ce puzzle fascinatoire et quasi sternbergien où Téchiné multiplie les citations et tente de remplacer chez le spectateur le sentiment du déjà vécu par la sensation du déjà vu. Un exercice un peu opaque mais réussi.
4/6
Le carnaval des dieux (Richard Brooks, 1957)
En 1952, le Kenya est sujet à une vague de révolte : les Mau-Mau prennent les armes et cherchent à s’émanciper de la domination des colons. Au risque de choquer l’Amérique, Brooks fait des rencontres et de l’amitié brisée entre le Noir et le Blanc autant d’emblèmes des relations raciales. Son style appliqué relève du réquisitoire mais l’inquiétude généreuse avec laquelle il analyse l’inextricable conflit des cultures, l’envenimement de rapports fondés sur la domination et l’appropriation des terres et du pouvoir, assure une véritable force de frappe à son propos. Réfutant tout angélisme, tout espoir trop grand en une résolution heureuse, il laisse percevoir une amertume qui brise les certitudes et en appelle aux consciences. Et puis, remarque très accessoire, Dana Wynter est particulièrement jolie.
5/6
Noroît (Jacques Rivette, 1976)
Troisième épisode de la tétralogie des
Filles du Feu, ou
Scènes de la vie parallèle, dont ne seront concrétisés que deux volets. C’est un peu
Moonfleet au féminin, retravaillé par l’imaginaire très particulier d’un auteur qui pousse à fond la théâtralité et la déréalisation des situations. Rivette convoque l’imagerie du film de pirates au sein d’une arène insulaire, s’enferme dans un univers dont il a jeté la clé et refuse la moindre facilité à son spectateur. Passablement circonspect, on essaie donc de suivre du mieux que l’on peut cette sombre intrigue de haine, de séduction et de mort, où Bernadette Lafont, ogresse gainée de fuschia, et Geraldine Chaplin, aveuglée par la soif de vengeance, s’autodétruisent en des rituels opaques. La digestion est plus que difficile.
2/6
The mortal storm (Frank Borzage, 1940)
L’année où Chaplin adresse au monde, par les armes du burlesque et de la satire dévastatrice, un avertissement sur le danger du nazisme, Borzage emploie ses talents d’orfèvre du mélodrame pour exprimer son effroi face à l’avènement du régime. En racontant une dislocation familiale liée à l’effondrement moral d’un pays, au reniement de toutes ses valeurs, il met explicitement en cause l’idéologie et la pratique nazies et leur oppose à la fois l’arbre de vie, éternel symbole d’espérance, et le blanc refuge de la neige et de la mort, expression d’une révolte passionnée mais désespérée. Si elle n’est peut-être pas aussi poignante que les sommets filmographiques de l’auteur, car plus offensive dans son discours, l’œuvre n’en recèle pas moins de ces moments de grâce dont le cinéaste a le secret.
4/6
Sandra (Luchino Visconti, 1965)
Les amis marxistes de Visconti ont cru percevoir du maniérisme dans cette peinture d’une décomposition familiale, dans ces passions déchaînées au sein d’une atmosphère délétère et oppressante, dans ce passé qui ronge les personnages comme le temps corrode peu à peu le décor de Volterra, hanté par ses secrets. Ils avaient tout faux : à travers les tourments entremêlés d’Œdipe et Electre, le cinéaste traque les résidus du paradis de l’enfance empêchant ses personnages de vivre et sonde la culpabilité, née des entraves de la société bourgeoise, qui leur brûle l’âme et le corps. Troublant et suggestif, le drame délivre une séduction vénéneuse et un érotisme lourd, capiteux, résumables par une voix rauque, une peau brune, des yeux de braise : ceux de Claudia, bombe à faire tourner la tête.
5/6
Boyhood (Richard Linklater, 2014)
Étonnant de voir avec quelle facilité ce projet entre en parfaite adéquation avec la trilogie sentimentale de l’auteur, par son enjeu de maturation, sa problématique des visages et des relations à saisir dans leur évolution, sur la durée. Le plus beau étant qu’il ne s’offre jamais en tour de force, fuit la dramatisation comme la leçon de vie, privilégie l’anecdotique d’une vie que rien ne saurait compromettre dans sa douce et perpétuelle linéarité. Et s’il arrive que des coups de mou se fassent sentir sur près de trois heures d’un récit sans violon ni trompette, l’obstination de Linklater à ne travailler que la sédimentation des étapes et événements banals s’avère fructueuse : sans que l’on s’en aperçoive, c’est tout le passage du temps, la vérité concrète de ces quelques existences, que l’on emporte avec nous.
4/6
Alice n’est plus ici (Martin Scorsese, 1974)
Depuis toute petite l’héroïne rêvait d’être chanteuse, mais les aléas de l’existence en décideront autrement. Jeune veuve élevant seule son garçon de douze ans, elle trouve un job dans un café aux allures de nef de fous et décroche sans le savoir, au rayon amoureux, le bon numéro. Son parcours a beau être semé d’embûches, de déceptions, de blessures, il est nourri par la tendresse d’un auteur qui s’approprie un scénario apporté par son actrice et apprend à moduler les émotions : on s’implique, on rit, on a le cœur qui vibre, qui gonfle, qui se serre. Odyssée sentimentale devant autant aux mélodrames sirkiens qu’aux comédies de Capra, ce petit trésor d’optimisme réconfortant est un hymne chaleureux à la persévérance et à la solidarité, et un très beau portrait de femme magnifié par Ellen Burstyn.
5/6
Legend (Ridley Scott, 1985)
Certains films posent la question de l’âge idéal de visionnage et de l’écart entre les perceptions accommodantes de l’enfance et l’esprit critique plus sévère de l’âge adulte. Qu’aurais-je pensé du conte de Ridley Scott si je l’avais découvert petit ? Mystère. Quoi qu’il en soit, c’est ma gentille consternation qui prévaut aujourd’hui devant ce spectacle empâté et artificiel où la naïveté est si naïve qu’elle en devient niaiserie, la féérie si féérique qu’elle vire à l’indigestion. Trop de collines verdoyantes, trop de flocons poudreux, trop de robes blanches et de ralentis béats, trop d’enluminures et d’images savantes, trop c’est trop. Lorsque la splendide direction artistique s’étouffe d’elle-même, on n’éprouve plus que des répliques embarrassantes de mièvrerie, un humour gras et un merveilleux en toc.
2/6
Et aussi :
Dragons 2 (Dean DeBlois, 2014) -
4/6
Blue ruin (Jeremy Saulnier, 2013) -
5/6
Gummo (Harmony Korine, 1997) -
4/6
El dorado (Marcel L'Herbier, 1921) -
3/6
Maestro (Léa Fazer, 2014) -
3/6
La planète des singes : L'affrontement (Matt Reeves, 2014) -
5/6
Films des mois précédents :
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- Juin 2014 - Bird people (Pascale Ferran, 2014)
Mai 2014 - Léon Morin, prêtre (Jean-Piere Melville, 1961) Top 100
Avril 2014 – L’homme d’Aran (Robert Flaherty, 1934)
Mars 2014 - Terre en transe (Glauber Rocha, 1967)
Février 2014 - Minnie et Moskowitz (John Cassavetes, 1971)
Janvier 2014 - 12 years a slave (Steve McQueen, 2013)
Décembre 2013 - La jalousie (Philippe Garrel, 2013)
Novembre 2013 - Elle et lui (Leo McCarey, 1957)
Octobre 2013 - L'arbre aux sabots (Ermanno Olmi, 1978)
Septembre 2013 - Blue Jasmine (Woody Allen, 2013)
Août 2013 - La randonnée (Nicolas Roeg, 1971) Top 100
Juillet 2013 - Le monde d'Apu (Satyajit Ray, 1959)
Juin 2013 - Choses secrètes (Jean-Claude Brisseau, 2002)
Mai 2013 - Mud (Jeff Nichols, 2012)
Avril 2013 - Les espions (Fritz Lang, 1928)
Mars 2013 - Chronique d'un été (Jean Rouch & Edgar Morin, 1961)
Février 2013 - Le salon de musique (Satyajit Ray, 1958)
Janvier 2013 - L'heure suprême (Frank Borzage, 1927) Top 100
Décembre 2012 - Tabou (Miguel Gomes, 2012)
Novembre 2012 - Mark Dixon, détective (Otto Preminger, 1950)
Octobre 2012 - Point limite (Sidney Lumet, 1964)
Septembre 2012 - Scènes de la vie conjugale (Ingmar Bergman, 1973)
Août 2012 - Barberousse (Akira Kurosawa, 1965) Top 100
Juillet 2012 - Que le spectacle commence ! (Bob Fosse, 1979)
Juin 2012 - Pique-nique à Hanging Rock (Peter Weir, 1975)
Mai 2012 - Moonrise kingdom (Wes Anderson, 2012)
Avril 2012 - Seuls les anges ont des ailes (Howard Hawks, 1939) Top 100
Mars 2012 - L'intendant Sansho (Kenji Mizoguchi, 1954)
Février 2012 - L'ombre d'un doute (Alfred Hitchcock, 1943)
Janvier 2012 - Brève rencontre (David Lean, 1945)
Décembre 2011 - Je t'aime, je t'aime (Alain Resnais, 1968)
Novembre 2011 - L'homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929) Top 100 & L'incompris (Luigi Comencini, 1966) Top 100
Octobre 2011 - Georgia (Arthur Penn, 1981)
Septembre 2011 - Voyage à Tokyo (Yasujiro Ozu, 1953)
Août 2011 - Super 8 (J.J. Abrams, 2011)
Juillet 2011 - L'ami de mon amie (Éric Rohmer, 1987)