FREEBIE AND THE BEAN (1974) découverte
Pour nos copains américains, Freebie and the Bean est l'archétype du buddy movie, celui qui en pose les bases, les codes, dix plombes avant que Lethal Weapon de Richard Donner ne vienne remporter dix fois la mise. Vu de Paname, quarante ans après, la bande relève moins du morceau historique que de la carte postale vintage, trop hystérique pour charmer, trop bordélique pour impressionner. Le mot d'ordre ici est d'en faire des caisses : tout le monde grimace, hurle, empile les punch-lines jusqu'à plus soif, les séquences s'entrechoquent, les personnages sautent dans tous les sens, agissent comme des mômes sous exta. Amusant même si inévitablement crevant, le virage dramatique en fin de course est aussi improbable qu'inefficace (voir la chute). Du Richard Rush pure jus, Freebie and the Bean - comme le tout aussi coté The Stunt Man - part d'un bon postulat, décoche quelques bonnes séquences mais les zigzags du film finissent pas foutre la nausée. Intéressant, mais Busting de Peter Hyams - la même année et sur le même terrain - lui fait clairement de l'ombre.
Richard Rush
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Richard Rush
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Re: Richard Rush
Oooooh, je nuance un peu camarade ! On a vraiment le chaînon manquant entre L'Inspecteur Harry (flic radical et violent) et L'Arme fatale (buddy movie certes musclé mais plus inoffensif mais bourré de punchlines et divertissant - au sens noble du terme). Les deux cops sont sans concession, vulgaires, racistes, homophobes, parlant comme un bouquin de Ellroy ici ou là (sous couvert d'humour), je trouve. Ca ressemble beaucoup à War on Everyone : Au-dessus des lois, le même côté bordélique, mais auquel j'ai adhéré par son énergie.
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Re: Richard Rush
Ah oui, je nuance aussi
Super énergique, très drôle, deux excellents personnages, pour moi c'est Le buddy movie par excellence, le meilleur à mes yeux.
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Re: Richard Rush
Pour moi Richard Rush, c'est surtout le réal de ça :
The Stunt man (Le Diable dans la boîte), Richard Rush, 1980
Grosse difficulté à parler de ce film d'une originalité folle, vu sur grand écran et qui m'a laissé complétement estomaqué. Déjà, je cultive un vrai faible pour les films qui se passent dans le milieu du cinéma et celui-ci s'impose comme une référence. Richard Rush a apparemment porté ce projet en lui pendant des années, attendant que les conditions soient réunies pour pouvoir le tourner en toute liberté, jusqu'à ce que la sortie catastrophique en salle le fasse pratiquement sombrer dans l'oubli, de même que son metteur en scène. Rush restera en effet loin des caméras pendant 15 ans, avant de réaliser le thriller Color of night (qui a aussi ses amateurs ici, je crois).
The Stunt man raconte en gros l'histoire d'un tournage rocambolesque, en Floride, où l'équipe loge dans le même hôtel utilisé par Wilder pour Some like it hot. Mais on n'est pas pour autant dans une vision nostalgique ou référentielle. Steve Railsback (le héros de Lifeforce) incarne avec brio une sorte de fugitif embarqué par un étrange détour du destin sur l'aventure d'un film en pleine production. Il se retrouve ainsi comme cascadeur et doublure dans un film sur la Première guerre mondiale. Peter O'Toole, complétement habité, compose face à lui un réalisateur-démiurge, passionné, voire carrément taré, qui semble avoir droit de vie et de mort sur ses acteurs et techniciens. Barbara Herschey, sublimissime, joue le premier rôle féminin.
L'histoire est inrésumable, imprévisible (aussi je me retiens de donner trop de détails), et Rush ose et réussit tout. On passe dans la même scène du grotesque à l'émotion, du spectaculaire à la grosse blague de mauvais goût, et c'est écrit avec une intelligence et une qualité d'inspiration franchement stupéfiante. C'est plein d'idées, et on ne sait jamais vraiment si on est devant une déclaration d'amour enflammée au cinéma et à ses artifices (le film en est plein), ou bien devant une peinture très noire de ce milieu et des sacrifices qu'il exige. Et Rush emballe le tout avec une énergie qui ne faiblit jamais, bien aidé par la jubilatoire musique de Dominic Frontiere, à la fois dynamique, ironique et émouvante. Un film fou, riche, drôle, poétique, bouleversant, dérangeant, sans équivalent. Le genre d'œuvre qui ne peut laisser insensible : on adore ou on le déteste, mais il ne peut y avoir de tiédeur. J'adorerai le revoir.
The Stunt man (Le Diable dans la boîte), Richard Rush, 1980
Grosse difficulté à parler de ce film d'une originalité folle, vu sur grand écran et qui m'a laissé complétement estomaqué. Déjà, je cultive un vrai faible pour les films qui se passent dans le milieu du cinéma et celui-ci s'impose comme une référence. Richard Rush a apparemment porté ce projet en lui pendant des années, attendant que les conditions soient réunies pour pouvoir le tourner en toute liberté, jusqu'à ce que la sortie catastrophique en salle le fasse pratiquement sombrer dans l'oubli, de même que son metteur en scène. Rush restera en effet loin des caméras pendant 15 ans, avant de réaliser le thriller Color of night (qui a aussi ses amateurs ici, je crois).
The Stunt man raconte en gros l'histoire d'un tournage rocambolesque, en Floride, où l'équipe loge dans le même hôtel utilisé par Wilder pour Some like it hot. Mais on n'est pas pour autant dans une vision nostalgique ou référentielle. Steve Railsback (le héros de Lifeforce) incarne avec brio une sorte de fugitif embarqué par un étrange détour du destin sur l'aventure d'un film en pleine production. Il se retrouve ainsi comme cascadeur et doublure dans un film sur la Première guerre mondiale. Peter O'Toole, complétement habité, compose face à lui un réalisateur-démiurge, passionné, voire carrément taré, qui semble avoir droit de vie et de mort sur ses acteurs et techniciens. Barbara Herschey, sublimissime, joue le premier rôle féminin.
L'histoire est inrésumable, imprévisible (aussi je me retiens de donner trop de détails), et Rush ose et réussit tout. On passe dans la même scène du grotesque à l'émotion, du spectaculaire à la grosse blague de mauvais goût, et c'est écrit avec une intelligence et une qualité d'inspiration franchement stupéfiante. C'est plein d'idées, et on ne sait jamais vraiment si on est devant une déclaration d'amour enflammée au cinéma et à ses artifices (le film en est plein), ou bien devant une peinture très noire de ce milieu et des sacrifices qu'il exige. Et Rush emballe le tout avec une énergie qui ne faiblit jamais, bien aidé par la jubilatoire musique de Dominic Frontiere, à la fois dynamique, ironique et émouvante. Un film fou, riche, drôle, poétique, bouleversant, dérangeant, sans équivalent. Le genre d'œuvre qui ne peut laisser insensible : on adore ou on le déteste, mais il ne peut y avoir de tiédeur. J'adorerai le revoir.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
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Mon Top 100...
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Re: Richard Rush
Ben dis donc .
Je me souviens qu'à sa sortie, un extrait m'avait donné follement envie de voir ce film. 37 ans plus tard, je n'en finis plus de ne l'avoir toujours pas vu.
Je me souviens qu'à sa sortie, un extrait m'avait donné follement envie de voir ce film. 37 ans plus tard, je n'en finis plus de ne l'avoir toujours pas vu.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Richard Rush
Un excellent film en effet qui ne ressemble à rien de connu.
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Re: Richard Rush
Max Schreck a écrit :Color of night (qui a aussi ses amateurs ici, je crois).