Filmographie
* 1939 : Numazu heigakkô
* 1940 : Tajinko-mura
* 1940 : Onna no machi
* 1943 : Bôrô no kesshitai
* 1946 : Minshu no teki
* 1946 : Jinsei tonbô zakari
* 1947 : Chikagai nijuyojikan
* 1947 : Sensô to heiwa
* 1949 : Aoi sanmyaku
* 1949 : Zoku aoi sanmyaku
* 1950 : Mata au hi made
* 1951 : Dokkoi ikiteru
* 1953 : Himeyuri no tô
* 1953 : Destins de femmes (Nigorie)
* 1955 : Ai sureba koso
* 1955 : Koko ni izumi ari
* 1956 : Mahiru no ankoku
* 1957 : Gens de rizière (Kome)
* 1957 : Jun'ai monogatari
* 1958 : Yoru no tsuzumi
* 1959 : Kiku to Isamu
* 1960 : Shiroi gake
* 1961 : Arega minato no hi da
* 1962 : Kigeki: Nippon no oba-chan
* 1963 : Contes cruels du Bushido (Bushidô zankoku monogatari)
* 1964 : Echigo tsutsuishi oyashirazu
* 1964 : Adauchi
* 1967 : Satogashi ga kowareru toki
* 1968 : Fushin no toki
* 1969 : Hashi no nai kawa
* 1971 : En toiu onna
* 1972 : Aa koe naki tomo
* 1972 : Kaigun tokubetsu nensho hei
* 1974 : Takiji Kobayashi
* 1976 : Yoba
* 1976 : Ani imôto
* 1979 : Kosodate gokko
* 1981 : Yuki
* 1982 : Himeyuri no tô
* 1991 : Sensô to seishun
After displaying early Marxist commitment, Tadashi Imai was forced to give up politics under Japan's World War II military regime. Because of the regime's ideological restriction, Imai's first works were so-called "war-collaboration" films. Some of them are nonetheless valued for Western-style action sequence technique (for example, The Death Command of the Tower ) and for the successful depiction of the personality of an army officer ( Our Teacher ).
Imai's postwar return to Marxism surprised his audience. As early as 1946, he made a film that severely attacked corruption among the wartime rulers, and he preached on behalf of postwar democracy in The People's Enemy. Imai's real fame came with his record-breaking commercial success, Green Mountains , which became legendary for its reflection of the almost revolutionary excitement of the postwar period. The film depicts, in a light, humorous style, the struggle at a small town high school against the established institutions and values.
Until We Meet Again became another legendary film for its romantic, lyrical treatment of tragic wartime love. In particular, the scene of the young lovers kissing through the window glass became famous. The Red Purge at the time of the Korean War drove Imai out of the organized film industry. He then became one of the most active filmmakers, initiating the postwar leftist independent film production movement.
His successive films fall into two main categories—films analyzing social injustice and oppression from the communist point of view, and meticulously made literary adaptations. The films of the first category outnumber the second. Imai was much influenced by Italian neorealism in his themes and semi-documentary method based on location shooting. The hardship and tribulations of the proletariat are depicted in Still We Live (about day-laborers), Rice (concerning farmers), and That Is the Port Light (about fishermen and problems between Japan and Korea). Social problems are treated in School of Echoes (concerning the progressive education movement in a poor mountain village), Kiku and Isamu , which deals with Japanese-black mixed-blood children, Japanese Grandmother (on the aged), and River without Bridges I and II , about discrimination against the outcast class. The mistaken verdict in a murder case is the subject of Darkness at Noon , which condemns the police and the public prosecutor. Himeyuri Lily Tower , another commercial hit, depicts tragic fighting on Okinawa toward the end of the war, showing the cruelty of both the Japanese and the American forces. Night Drum, The Cruel Story of the Samurai's Way, Revenge , and A Woman Named En focus on feudalism and its oppression from the viewpoint of its victims.
These films all embody an explicit and rather crude leftist point-of-view. However, Imai's talent at entertaining the audience with deft storytelling and comfortable pacing attracted popular and critical support for his work. Imai is especially skillful in powerful appeals to the audience's sentimentalism. His distinctive lyrical and humanistic style is valued and helps us to differentiate Imai from other more dogmatic leftist directors.
Imai is also appreciated for his depiction of details. This trait helped make his literary adaptations (e.g., Muddy Water ) so successful that every ambitious actress was said to want to appear in Imai's films to obtain prizes. His collaboration with the excellent scenario writer, Yoko Mizuki, is indispensable to Imai's success.
Imai's unchanged formula of the poor being oppressed by the authorities became increasingly out-of-date through the 1960s and 1970s. However, his lyricism still proved to be attractive in more recent works, such as Older Brother and Younger Sister.
—Kyoko Hirano
Read more: Tadashi Imai - Director - Films as Director:, Publications http://www.filmreference.com/Directors- ... z1F74UUJQz
Quand nous nous reverrons (1950)
L'histoire d'amour entre un adolescent pacifiste issue d'une famille fortuné et une jeune femme plus modeste, devant faire de médiocre dessin pour gagner sa vie. Comme si leurs différences de milieu n'étaient pas déjà une barrière assez grande, l'ordre de la mobilisation pour la guerre plane sur lui.
Sans atteindre la puissance des films de Imai découvert l'an dernier (Amour pur ; contes cruels du Bushido ; la tour des lys), voilà un magnifique mélodrame admirablement bien écrit, filmé et joué.
La mise en scène de Imai est inspirée et ne manque jamais d'idées simples mais qui résument souvent bien les situations ou les enjeux. Le plan d'ouverture par exemple décrit tout de suite le contexte et le drame qui se trame. Le réalisateur parvient même à dépasser les clichés et les stéréotypes du genre pour en faire des qualités : la voix-off (parfaitement exploitée ici, jamais gratuite et renforçant toujours le destin poignant), le flash-back (qui transforme le mélo-drame en tragédie au lyrisme bouleversant) et les différences de classes (qui sert plus à montrer la naïveté du jeune héros qu'à proposer un discours social malvenu).
De la même manière, il utilise à bon escient des décors volontairement vide et imposant pour appuyer le malaise et la menace de la guerre qu'on ne verra au mieux que hors champ.
En comparaison par contre avec Amour pur, on le sent peu moins mature d'où un film moins émouvant et vibrant, mais il sait faire preuve d'une réelle sensibilité pour donner lieu à des scènes majestueuses : deux mains se touchant dans un abri lors d'un bombardement, le premier baiser lors d'un raid aérien, un autre baiser à travers une vitre (scène extraordinaire d'un beauté et d'une poésie rarement vu au cinéma ), un travelling se rapprochant d'une fenêtre quand l'ombre d'un avion ennemi vient passer sur la maison, la gêne du jeune homme devant son grand frère devenu un militariste convaincu...
Et puis il y a toute la partie se situant après le flash-back qui doit représenter les 20 dernière minutes. Elles sont magnifiques et on n'oubliera pas de sitôt l'échange entre l'héroïne et la mère qui apprend enfin l'existence de l'amour de sa fille.
Quand à l'épilogue, il est sublime et majestueux (avec des travellings très pudiques). A ce moment là, inutile de chercher à retenir ses larmes, c'est difficilement possible.
Preuve de la qualité du film, il est présent dans plusieurs top 100 japonais. Même si je le trouve inférieur à Un amour pur, j'imagine que Quand nous nous reverrons a dû marquer les esprits de l'époque pour la modernité de sa mise en scène et pour un scénario courageux. Il a en tout cas raflé un paquet de prix cette année là au Japon.
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La tour des lys ( Tadashi Imai - 1953 )
Une nouvelle bonne surprise de Imai après l'excellent contes cruels du bushido qui aborde là aussi un sujet courageux et osé ( surtout pour l'époque j'imagine ) : le sort des civils sur l'île d'Okinawa durant l'offensive américaine en juillet 1945.
Les civils sont littéralement pris entre deux feux. D'un côté il y a bien sur les terribles bombardements américains qui les poussent à vivre terrer mais il y a aussi l'armée japonaise qui n'hésite pas à en faire pratiquement de la chaire à canon : réquisitionnant de nourriture, de médecines, de vêtements mais aussi de leurs abris les poussant à devoir changer sans cesse de cache alors que les raids font rages.
Le film est dur et cruel avec de nombreuses morts qui semblent inévitables et qui deviennent de plus en plus résignés au fur et à fur que le fatalisme frappent les survivants. On sent vraiment la fatigue, le dégout moral, le poids de la boue et de la pluie, la faim qui se fait grandissante et l'espoir qui disparait jour après jour.
Le choix de prendre comme groupe une classe de jeunes filles apportent à la fois une fraicheur, une combativité et une délicatesse qui joue beaucoup dans le sentiment d'injustice et de cauchemars qui s'abattent sur les habitants de l'île.
Cette lente descente en enfer passe bien sûr par des scènes qui se répètent plusieurs fois ( aller chercher de la nourriture, soigner les malades, changer de lieu de campement ) en même temps que Imai joue sur l'attente.
Le rythme peut donc paraître un peu mou ou bancal et il faut admettre en effet que le tiers central est beaucoup moins prenant que ceux qui l'entourent. Mais cette partie semble nécessaire pour traduire la lassitude qui gagne les protagoniste malgré les quelques sursauts de calmes dans l'arrivée dans un village préservée des bombes.
Imai dans ses moments là comme dans les moments dramatiques restent toujours centrés sur ces personnages et ne cherchent pas le démonstratif ou le spectaculaire. Aucun plan des avions ou des soldats américains, très peu de plan larges. La tour des Lys est avant tout une odyssée humaine tragique, une ballade mortelle écœurante qui remet autant en cause les américains que l'armée japonaise qui préfère abattre ses civils que de les voir se livrer à l'ennemi. Autant dire que la dernière demi-heure est très forte avec un conclusion d'une rare dureté psychologique et physique. L'espoir est définitivement mort et le sort que connaitrons tous les protagonistes est terrifiant. Pourtant Imai n'appuie jamais. La sobriété de sa mise en scène, le dépouillement du cadre et du contexte, le refus des facilités ou des clichés font que le film évite tout sensationnalisme. Certains pourront peut-être d'ailleurs trouver que l'ensemble manque de force ou de virulence, pour ma part j'ai adoré cette démarche que n'aurait pas renié un Wellman ou le Wajda de Kanal.
La mise en scène de Imai est d'ailleurs toujours bien conçue avec un sentiment d'enfermement et d'écrasement, bien traduit par l'utilisation des décors étroits et d'une photographie très sombre. Les scènes de bombardement sont également impressionnantes. Quand à la direction d'acteurs, elles est irréprochable.
Ce Tadashi Imai me passionne de plus en plus et semblait avoir une position à part au sein de la Toei pour choisir ce genre de sujet.
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Le Riz ( Tadashi Imai - 1957 )
La vie au jour le jour de plusieurs villageois habitant près de la mer entre la culture du riz et la pêche.
La première partie est très belle quand elle capte de manière presque documentaliste le quotidien de ces gens vivant dans le besoin et ne connaissant que des lendemains incertains. On trouve là tout ce que j'aime dans le cinéma intimiste japonais : de plans simples, beaux, épurés et pudique. Le cadrage et les couleurs font de plusieurs moments des tableaux vivants et des instantanées quasi poétiques. On suit donc les journées de 2 groupes : une famille vivant de leur champ de riz et de la mer avec quoi ils essayent d'arrondir leurs fin de mois ainsi que 2 employés travaillant dans la pêche et qui se soucient peu justement des petites embarcations et de leurs outils rudimentaires.
Par contre, la deuxième moitié tombe dans les travers lourdingues du mélodrame quand la mère de la famille de paysans a des problèmes avec la police. Elle est pleurnicharde, tête à claque et insupportable. Son comportement parasite tout le reste des autres personnages pour mettre en avant qu'un aspect larmoyant dégoulinant. On a d'autant plus envie de la secouer et de lui donner des baffes que le réalisateur parvient encore à esquisser en quelques secondes un second rôle avec autrement plus de justesse ( l'impuissance du père qui n'apparait au finale que dans une dizaine de plan ).
Du coup, on sort totalement du film et de son rythme nonchalant pour sombrer dans un ennui mortuaire et agaçant... Ce qui laisse beaucoup de temps pour regretter la simplicité de la première heure
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Contes cruels du Bushido ( Tadashi Imai - 1963 )
Wahoua c'te claque ( oui, encore ) !
J'avoue que je partais pas très confiant du souvenir du Riz et je voyais mal le réalisateur dans le film de sabre. Alors quand je vois les premières images où une ambulance conduit à l'hôpital une adolescente qui vient de se suicider, je me dis qu'on va repartir dans un long ( 125 minutes ) mélodrames contemporain. Les quelques minutes qui suivent ne sont pas plus engageantes : le fiancée de la suicidée rentre chez lui pour feuilleter le journal de ses ancêtres afin d'y trouver la raisons du suicide de sa copine.
On est à 5 minutes du films et on comprend pas grand chose pour le moment.
On part donc en 16** et des poussières pour un flash-back d'une petite dizaine de minutes où l'on apprend que son alleux s'est fait hara-kiri pour laver l'honneur de son maître après une semi-défaite lors d'une bataille importante. On comprend pas plus où le réalisateur veut en venir mais par contre on savoure chaque plan du film qui est un merveille d'éclairage, de cadrage et d'espace ( un film japonais des années 60 quoi ).
Le héros passe donc au journal de son ancêtre suivant qui lui s'est suicidé pour accompagner dans la mort son maître mort de vieillesse même si celui-là l'a condamné à vivre reclus chez lui pour s'être montrer trop attentionné. Le flash-back dure cette fois 15-20 minutes et la séquence tout en étant toujours aussi chiadé visuellement déploie déjà une intensité dramatique plus forte et prenante.
On comprend que le jeune homme va remonter comme ça toute sa famille pour arriver jusqu'à lui sans toujours cerner le propos du cinéaste.
On attend donc le 3ème flash-back cette fois confiant et curieux. Et c'est là que la baffe arrive.
Cette fois-ci pas de Hara-kiri mais une critique très très violente de ce fameux code d'honneur, de ce Bushido et donc de cette dévotion indéfectible des samouraïs. Ici ce qui cause la perte du héros, c'est qu'il tombe amoureux de la concubine de son chef au lieu de son chef lui-même !
Car oui, le film aborde bien l'homosexualité chez les samouraïs en 1960, sujet qui semblait pourtant être l'ultime tabou japonais !
Et le réalisateur n'y va pas avec des pincettes, car s'il ne montre rien explicitement, le contenue est plus qu'équivoque avec le système de "favoris" du seigneur qui sont obligés d'effectuer un "service de nuit". La cruauté du récit commence vraiment à se faire de plus en plus dur et n'en finira pas de devenir toujours plus absurde, injuste et surréaliste.
Le réalisateur pointe du doigt autant la passivité d'un gouvernement coupé des préoccupations de son pays, la dévotion et à l'abnégation aveugle et irresponsable des samouraï que le sadisme pervers et sans limite des chef de clans qui abusent de leur positions pour tout exiger...
Ca va vraiment loin et quelques moments prennent vraiment aux tripes et vont très loin dans leur charge contre ce système ( je précise que je n'ai pas encore vu Hara-Kiri de Kobayashi qui tourné un an avant avant déjà du largement déblayer le terrain ).
Je ne dirai rien sur la suite des flash-backs mais on suit ainsi sur 7 générations les aberrations auxquelles conduisent ce code d'honneur pour arriver à la société contemporaine où l'on comprend finalement le lien qui lie toutes les époques : les temps ont changés mais pas les mentalités, les rapports de force et la soumissions envers les autorités. Les clans sont devenus des entreprises mais la pression de la réussite et le chantage professionnel mènent aux mêmes conséquences.
Le propos comme la démonstrations est vraiment violente, osée et toujours aussi d'actualité. Le réalisateur n'hésitent pas non plus à ridiculiser l'esprit des kamikazes dans une courte scène hallucinante où le responsable demande à ses pilotes s'ils ont bien pu effectuer leurs dernière taches avant d'aller à la mort.
A ce constat, il faut rajouter l'interprétation extraordinaire de Kinnosuke Nakamura qui joue les 7 rôles avec un force, une conviction et une transformation qui force d'admiration et le respect. Et donc bien-sûr la réalisation admirable de Imai qui s'impose. Je me demande du coup quelle était sa place et sa réputation à l'époque parce que j'imagine qu'il ne devait pas être évident d'imposer un tel sujet (voire sujets)
Il réussit un sacré défit, détournant sans problèmes les dangers du film à sketch pour un drame admirablement bien construit et rythmé dont la progression dramatique est un modèle du genre.