Riccardo Freda (1909-1999)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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vic
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Riccardo Freda (1909-1999)

Message par vic »

EDIT DE LA MODERATION:

Vous pouvez consulter le topic du film Théodora, impératrice de Byzance (1954)

ainsi que la Chronique Classik des Vampires (1956)




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I Vampiri (Riccardo Freda, 1956)

Une première vision avait assez déçu l'admirateur de Freda que je suis. Un nouveau visionnage me permet de réévaluer à la hausse un film qui, s'il n'est pas exempt de défauts, regorge aussi de qualités certaines.
A mon avis, Freda abuse des plans d'ensemble ou trop large, ce qui de plus passe très mal sur un écran de tv (c'est indéniablement un film à voir en salle.) Le script est assez statique et inutilement bavard et explicatif. Le film souffre du traitement stéréotypé du journaliste/enquêteur sans peur et sans reproche en butte à l'impréhension de tous (hérité des héros du cinéma fantastique hollywoodien de l'époque) et du jeu fade et sans nuances de Dario Michaelis.
Mais le film fusionne (et modernise) avec un certain bonheur un grand nombre de thèmes du cinéma fantastique (vampirisme, savant dévoyé, elixir de jeunesse, résurrection, etc) et surtout transpose de manière convaincante le récit et le decorum gothiques, qui feront le succés des films de la Hammer et de Mario Bava (ici directeur de la photo), dans le Paris des années cinquante.
La beauté putride des décors, leur labyrinthique démesure renvoient directement à la tradition littéraire gothique et annoncent Le Masque du Démon et Les Trois Visages de la Peur de Bava.
Freda reste un maitre du scope, fait preuve d'une rare cruauté (comme souvent) à l'égard des ses personnages et met en scène des séquences de vieillissement/rajeunissement, filmées sans coupe, vraiment stupéfiantes.
Très bonne interprétation de Gianna Maria Canale, altière et désespérée.

Prochaine étape dans l'univers merveilleux et cruel de Riccardo Freda : Le Géant de Thessalie.

Encore merci à Beule pour le prêt des dvds.
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Cinetudes
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Message par Cinetudes »

Vic,

il me semble bien que I Vampiri à été terminé par Bava lui même derrière la caméra en plus d'en être le directeur phot et le superviseur des effets spéciaux.
Freda s'était brouillé avec les prodcuteurs et Bava terminé le film à sa place en deux jours.
Et on lui doit aussi ses fameuses transformations à vue si impressionnantes parait il !!

J'ai jamais pu le voir ce film et j'avoue que j'aimerai bien :cry:

Stefan
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Message par vic »

Cinetudes a écrit :Vic,

il me semble bien que I Vampiri à été terminé par Bava lui même derrière la caméra en plus d'en être le directeur phot et le superviseur des effets spéciaux.
Freda s'était brouillé avec les prodcuteurs et Bava terminé le film à sa place en deux jours.
Et on lui doit aussi ses fameuses transformations à vue si impressionnantes parait il !!

J'ai jamais pu le voir ce film et j'avoue que j'aimerai bien :cry:

Stefan
Tout à fait, c'est ce que je viens de lire dans le feuillet accompagnant le dvd.
Pour les transformations, Bava a réutilisé les techniques employées sur le Dr Jeckyll and Mr Hyde de Mamoulian de 32.
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Message par Flol »

L'Effroyable Secret du Dr Hichcock (Riccardo Freda) :
Film aux allures gothiques de bonne facture, à la mise en scène soignée et prenant le temps d'installer son atmosphère, pesante et mystérieuse (quelques jolis moments de flippe). Et puis la beauté si particulière de Barbara Steele est toujours aussi fascinante à regarder...:oops:
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Message par Lord Henry »

Coplan FX 18 casse tout (1965)

Coplan peut-être, mais la mise en scène de Riccardo Freda, elle, ne casse rien.
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Beule
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Message par Beule »

vic a écrit : Et, euh... c'est quoi les 2 "Hitchcock" ?
Les deux films d'horreur d'inspiration gothique tournés coup sur coup par Freda au début des années soixante -sous le pseudonyme de Robert Hampton- avec Barbara Steele: L'effroyable secret du Docteur Hitchcock et Le spectre du Professeur Hitchcock. En dépit de leurs titres et de certaines similitudes au niveau du personnage d'Hitchcock il s'agit de films totalement indépendants. Hitchcock est d'ailleurs interprété dans l'un et l'autre par deux acteurs différents. Le premier baigne dans une atmosphère nécrophile proche de celle de L'enterré vivant de Poe (et Corman) et offre un rôle de simple victime à Barbara Steele, amenée à côtoyer les gouffres de la folie. Plus classique, plus sanglant aussi et surtout plus virtuose dans sa construction, le second explore la face satanique de différents personnages dans le cadre d'une intrigue axée sur la très classique vengeance du fantôme venant hanter le couple d'amants qui l'a trahi, les poussant vers une folie meurtrière. Visuellement le film est à tomber.
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Message par vic »

Beule a écrit :
vic a écrit : Et, euh... c'est quoi les 2 "Hitchcock" ?
Les deux films d'horreur d'inspiration gothique tournés coup sur coup par Freda au début des années soixante -sous le pseudonyme de Robert Hampton- avec Barbara Steele: L'effroyable secret du Docteur Hitchcock et Le spectre du Professeur Hitchcock. En dépit de leurs titres et de certaines similitudes au niveau du personnage d'Hitchcock il s'agit de films totalement indépendants. Hitchcock est d'ailleurs interprété dans l'un et l'autre par deux acteurs différents. Le premier baigne dans une atmosphère nécrophile proche de celle de L'enterré vivant de Poe (et Corman) et offre un rôle de simple victime à Barbara Steele, amenée à côtoyer les gouffres de la folie. Plus classique, plus sanglant aussi et surtout plus virtuose dans sa construction, le second explore la face satanique de différents personnages dans le cadre d'une intrigue axée sur la très classique vengeance du fantôme venant hanter le couple d'amants qui l'a trahi, les poussant vers une folie meurtrière. Visuellement le film est à tomber.
Ah oui, suis-je bête, j'ai d'ailleurs vu le premier. Bien aimé mais sans plus, le thème nécrophile étant un peu traité trop légèrement à mon gout. Ceci dit, je l'ai vu il y a une dizaine d'années, il est fort possible que je l'apprécie mieux aujourd'hui.
Il faut donc que je vois également le second. (Comme tout film de Freda que je ne connais pas, évidemment.)
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Addis-Abeba
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Message par Addis-Abeba »

Théodora, impératrice de Byzance

J'ai connu le grand Riccardo Freda beaucoup plus inspiré, le film est mou, souvent mal filmé, trop brouillon dans sa trame.
Avec en plus un Georges Marchal bien trop cabotin.
Heureusement les roles féminins rattrapent tout, Irène Papas s'en sort bien, mais c'est surtout la belle Giana Maria Canale qui étonne dans le role phare de Théodora, elle est superbe du début à la fin, elle porte magnifiquement le film à bout de bras, et nous permet finalement de passer un moment pas trop désagréable avec ce péplum quand meme beaucoup trop terne.

5.5/10
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vic
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Message par vic »

Addis-Abeba a écrit : Théodora, impératrice de Byzance

J'ai connu le grand Riccardo Freda beaucoup plus inspiré, le film est mou, souvent mal filmé, trop brouillon dans sa trame.
Avec en plus un Georges Marchal bien trop cabotin.
Heureusement les roles féminins rattrapent tout, Irène Papas s'en sort bien, mais c'est surtout la belle Giana Maria Canale qui étonne dans le role phare de Théodora, elle est superbe du début à la fin, elle porte magnifiquement le film à bout de bras, et nous permet finalement de passer un moment pas trop désagréable avec ce péplum quand meme beaucoup trop terne.

5.5/10
Ah oui, c'est sur que le (pé)père Marchal est souvent à coté de la plaque, c'est vraiment le point faible du film.
Mais hormis les actrices, tu n'aimes pas les décors ? Et la course de char, hein la course de chars ? C'est pas superbement filmé et monté ?
Et puis j'aime aussi beaucoup toute la dernière partie du film.
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Addis-Abeba
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Message par Addis-Abeba »

vic a écrit :
Addis-Abeba a écrit : Théodora, impératrice de Byzance

J'ai connu le grand Riccardo Freda beaucoup plus inspiré, le film est mou, souvent mal filmé, trop brouillon dans sa trame.
Avec en plus un Georges Marchal bien trop cabotin.
Heureusement les roles féminins rattrapent tout, Irène Papas s'en sort bien, mais c'est surtout la belle Giana Maria Canale qui étonne dans le role phare de Théodora, elle est superbe du début à la fin, elle porte magnifiquement le film à bout de bras, et nous permet finalement de passer un moment pas trop désagréable avec ce péplum quand meme beaucoup trop terne.

5.5/10
Ah oui, c'est sur que le (pé)père Marchal est souvent à coté de la plaque, c'est vraiment le point faible du film.
Mais hormis les actrices, tu n'aimes pas les décors ? Et la course de char, hein la course de chars ? C'est pas superbement filmé et monté ?
Et puis j'aime aussi beaucoup toute la dernière partie du film.
Oui la course de chars est plutot agréable, mais c'est surtout la personne doublant Giana Maria Canale dans ces scénes-là qui m'a amusé :)
Meme si c'est filmé de loin, sa carrure plus Mauresmonnienne que Théodorienne et sa coupe (perruque) de cheveux absolument pas ressemblante fut un grand moment de deléctation. Le charme du bis...
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Riccardo Freda (1909-1999)

Message par Lord Henry »

Caltiki, le monstre immortel (1959)

Une expédition scientifique découvre au Mexique une créature gélatineuse et fort peu amène.

De leur côté Riccardo Freda et Mario Bava ne se soucient guère d’échapper au ridicule. Sagement, ils ont préféré s’en accommoder, et se ménager, chaque fois que le scénario les y autorise, des plages de stylisation qui font tout le prix de cette modeste entreprise.


Les Vampires (1955)

Dans Paris, des jeunes femmes sont enlevées et vidées de leur sang.

Au creux des années cinquante, Les Vampires de Riccardo Freda ouvrit le bal d'un cinéma d'épouvante européen qui devait faire florès deux décennies durant.
Le scénario compile avec frénésie divers mythes et figures emblématiques du genre: la comtesse Bathory, le docteur Frankenstein, le Vampire
Mais par-delà cet attelage hétéroclite, le film invite à s'abandonner à un somptueux scope noir et blanc orchestré par Mario Bava. Sous l'égide des talents conjugés du réalisateur et de son chef opérateur, le spectateur respire l'atmosphère morbide et décadente qu'exsudent les pièces froides et funèbres du château des Le Grand, les souterrains humides et les cachots où pourrissent les victimes de sinistres expériences, la crypte funéraire et le parc noyé dans un brouillard spectral.
Dernière modification par Lord Henry le 1 févr. 11, 13:34, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films naphtalinés de Novembre 2008

Message par Profondo Rosso »

Maciste en enfer de Riccardo Freda

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Passé son concept aussi aberrant que génial et quelques fulgurances par instants, c'est tout de même assez peu palpitant. Ca débute comme un pur récit gothique fantastique façon "Le Masque du Démon" avec une malédiction lancé un siècle plus tôt par une sorcière sur le bûcher qui sème le chaos dans la région. Freda soigne son décor et son ambiance dans la plus pure tradition du genre et le film s'avère des plus prenant jusqu'à l'instant où la descendante de la sorcière est sur le point d'être sacrifiée. C'est là qu'on bascule dans le grotesque le plus total avec Maciste qui déboule pour la sauver en plein 17e siècle, torse nu et uniquement vêtu de son pagne, le gros fou rire n'est pas loin (ça m'a presque rappelé la scène coupée du happy end du "Grand Silence" c'est dire) surtout qu'aucun semblant d'explication ne sera donnée pour justifier la présence d'un héros de peplum en pleine Ecosse.
"Hercule contre les vampires" était un peu plus cohérent dans son mélange des genre, mais surtout beaucoup plus impressionnant et prenant. A aucun moment on ne se sent oppressé ici comme dans le film de Bava. L'inventivité de certaines épreuve de Maciste dans les enfers sauve un peu par leurs caractère bien barré surtout que Freda sais parfaitement mettre le tout en valeur malgré un budget qui semble minime (mais là aussi Bava avait réussi en faire quelques chose de mieux avec les même contraintes). Parmis les meilleurs moments, Maciste traversant un décors infernal peuplé de figurants subissant moult supplices, le passage d'un immense portail en flamme et surtout Maciste résistant à lui seul à la charge d'un troupeau de vache. Mais ces instants sont trop épars et on s'ennuie ferme la plupart du temps. Il faut dire que ce parpaing humain de Kirk Morris (qui décoche son 1er mot au bout de 40 minutes de film et qui n'en dira guère plus) n'aide pas à l'implication, encore moins expressif qu'un Reg Park. Assez moyen donc mais de Freda "Le Géant de Thessalie" jouit d'une bonne réputation je me tenterai celui là à l'occasion. 3/6


Don Cesare de Bazan de Riccardo Freda (1942)

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A Barcelone, en 1650, le comte Don Cesare di Bazan tente de déjouer, avec l'aide d'une comédienne, un complot monté contre le roi par l'ambassadeur de France.

Adapté d'une pièce elle même inspiré du Ruy Blas de Victor Hugo, premier film de Riccardo Freda qui nous offre un spectacle plein de fougue et de panache dans la lignée des meilleurs film de cape et d'épée hollywoodien. Réalisé en plein régime fasciste, le film bénéficie de gros moyens comme le démontre une reconstitution de toute beauté, Freda soignant ses cadres et mettant parfaitement en valeur les somptueux intérieurs.

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L'histoire, dans la lignée du meilleur d'Alexandre Dumas, mêle tout les ingrédients du genre, complot ourdi contre le roi, méchant manipulateurs, couple improbalbe et rebondissements en pagailles. Gino Cervi (acteur fétiche de Freda), plus connu pour ses rôles de maire communiste dans la série des "Don Camillo" campe un héros fonceur à la D'Artagnan plein de fougue et le couple formé avec l'actrice allemande Anneliese Uhlig est très attachant et mis à rude épreuve par l'histoire.

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C'est suffisamment prenant pour qu'on ne fasse pas attention au relatif manque d'action pure, rattrappé par le final trépidant où Freda n'est malheureusement pas à la hauteur des chorégraphies survoltées des duels à l'épée d'un "Scaramouche" ou "Les Trois Mousquetaires" (quelques accélérés malheureux et un manque de plan d'ensemble dans les affrontements) mais qui se laisse suivre avec plaisir. 4,5/6
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Riccardo Freda (1909-1999)

Message par blaisdell »

Freda, admiré par Jacques Lourcelles ou Bertrand Tavernier entre autres, et farouche opposant au néo-réalisme, admirateur du cinéma classique américain a laissé un chef-d'oeuvre dans la plupart des genres qu'il a abordés: le péplum (sa version de "Spartacus", que Kirk Douglas chercha à faire disparaître de la circulation ou "Theodora impératrice de Byzance"), le fantastique ("l'effroyable secret du professeur Hichcock"), le film d'aventures historiques ("la charge des cosaques"), le film de cape et d'épée ("Sept épées pour le roi") ou le drame ("Roger la honte" avec Georges Géret et Jean-Pierre Marielle).

Bien sûr on peut contester certains de ses films pombés par des budgets ridicules, des acteurs moyens, des effets spéciaux inexistants et des scénarios insuffisants. Freda était souvent plus à l'aise sur le terrain de l'action pure que sur celui de la psychologie mais à coup sûr son oeuvre comporte des perles.
Je livrerai ici mes impressions sur ces films.

La charge des cosaques (1959).
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Voici un bien joli film d'aventures. Inspiré par "Hadj Mourat", un roman de Tolstoi, Riccardo Freda met en scène "le diable blanc", leader de la révolte des Caucasiens contre les Russes, qui prend les traits d'un Steve Reeves alors soucieux de changer son image de star du péplum.
Avec un budget qu'on imagine comme d'habitude restreint, ce film donne plus d'une fois le sentiment d'être une production fastueuse et opulente, notamment tout ce qui concerne la grande demeure russe ou Agi Murad- Steve Reeves est prisonnier.
Il faut dire qu'avec un chef-opérateur comme Mario Bava, il est aisé de créer des atmosphères nocturnes et baroques fascinantes. La nature est également très séduisante, dès l'arc-en-ciel présent lors du générique d'ouverture. Ce film est d'abord une grande réussite picturale.

Le scénario est lui aussi fascinant, marqué par une dualité certaine. Agi Murad doit lutter contre les Russes MAIS AUSSI contre un traître au sein de sa tribu.
Il est aimé par une Caucasienne brune (Georgia Moll) MAIS AUSSI par une Blonde russe (Scilla Gabel). Et puis ces histoires de révoltes caucasiennes contre les Russes ont des resonnances très actuelles. Amour, vengeance, trahison sont au rendez-vous.

Steve Reeves n'est pas un acteur de génie mais il endosse avec succès la cape du diable blanc. Certaines scènes ont malgré tout été aménagées pour qu'il puisse montrer son corps d'athlète.

En somme, La charge des Cosaques est un bien beau film qui donne l'envie de (re) voir d'autres films de Freda.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2009

Message par Profondo Rosso »

Les Vampires de Riccardo Freda et Mario Bava (1956)

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1957, Paris, des jeunes filles disparaissent mystérieusement avant de réapparaître, mortes et vidées de leur sang – Pierre Lantin, journaliste, part à la recherche de l’assassin qu’il surnomme « le vampire ».

Un vrai film charnière du fantastique mondial qui aura une descendance considérable sur diverses cinématographies, relancera le genre sous plusieurs incarnation dans les années à venir et lancera définitivement certaines carrière. Pour le cinéma italien c'est enfin l'affirmation du fantastique face aux genre et écoles dominant comme le néoréalisme ou la comédie, avec une véritable déferlante du gothique italien dans les années à venir. La trame policère qui se mêle au récit surnaturel anticipe également les intrigue plus tortueuses du giallo, ainsi que les quelques séquences d'enlèvements des jeunes filles dont le suspense, la tension palpable et menaçante annonce des moments du même style en plus sanglant des années plus tard.

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Le film est débuté par Riccardo Freda, grande maître du cinéma populaire italien à l'époque qui en tournera la moitié en 2 semaines avant de claquer la porte suite à des désaccords avec ses producteurs. On retrouve sa patte dans le sens de la narration et du rebondissement exemplaire (il aurait vendu son scénario en en délivrant une bande sonore complète racontant l'histoire pour une émission de radio), ses cadrages précis et sa direction artistique impeccable. Mario Bava, directeur photo et collaborateur régulier de Freda est chargé de reprendre la main et réussi (comme souvent au cours de sa carrière) l'impossible en tournant la seconde moitié du film en 2 jours, par la grâce de quelques modification au scénario (le personnage du journaliste Pierre Lantin ayant été considérablement mis en avant car c'est le seul rôle majeur dont l'acteur était encore sur le tournage) et surtout de son sens visuel magistral, bien aidé par une équipe technique surdouée et habituée à travailler avec lui.

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Le côté policier un peu plan plan est donc contrebalancé par des ambiances gothiques inquiétante à souhait où Bava rend autant hommage à ses maîtres (on pense souvent aux "Frankenstein" de James Whale et autres classique Universal dans le jeu d'ombres avec le décors et les personnages) qu'il annonce ses chefs d'oeuvre à venir comme "Le Masque du Démon", "Les Vampires" étant le dernier film qu'il réalise sans le signer de son nom. Sans provoquer la grande trouille, des moments tout de même sacrémznt angoissant notamment tout ce qui a trait à aux transformations du personnage de Gianna Maria Canale, avec un effets spécial assez extraordinaire et quasiment en un plan, surtout quand vient l'explication dans les bonus tellement simple et astucieuse et enterrant tout les morphings du monde.

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Le succès internationale du film lance également la Hammer sur le créneau avec le destin que l'on sait, et en France Franju lui rend ouvertement hommage avec une intrigue et des atmosphères proche pour son chef d'oeuvre "Les Yeux Sans Visage" . 5/6

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Re: Notez les films naphtas - Juillet 2010

Message par cinephage »

L'aigle noir, de Riccardo Freda (1946)

Une certaine déception pour moi que ce film d'aventures à l'européenne, dont certaines séquences semblent calquées sur Robin des bois (Curtiz) ou le prisonnier de Zenda (version Cromwell, bien sur)... Certains plans relèvent de l'imitation pure et simple (jeu d'ombre dans une séquence d'escrime dans un escalier, par exemple). Disons qu'à l'exception de deux ou trois séquences à l'ambiance un peu fantastique, et d'un quart d'heure pendant lequel la légitimité de la vengeance est interrogée, on est confronté à un héros au panache flamboyant qui lasse vite. Que Gino Cervi en grand méchant peine à convaincre, et surtout, que les séquences d'action m'ont paru poussives, sans doute en raison d'une caméra bien peu mobile, ou encore d'un montage trop lent. Enfin, les personnages secondaires peinent à exister, et agacent plus qu'ils ne séduisent, ce qui est bien gênant dans ce type de films, où ils sont censé apporter un contrepoint humain aux héros magnifiques.
Je vais voir d'autres films de Freda en espérant être juste mal tombé, et que son style s'est affirmé avec le temps : pour le moment, je préfère largement les cape et épée à la française (Le bossu, le capitan...).

5/10 (pour les bonnes séquences, hélas trop rares)
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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