Noboru Tanaka (1937-2006)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Alligator
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Noboru Tanaka (1937-2006)

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Maruhi - Shikijo mesu ichiba (Marché sexuel des filles) (Secret Chronicle: She Beast Market) (Noboru Tanaka, 1974) :

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foison de captures
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Hmmm quel plaisir de découvrir un cinéaste, de se dire qu'on a là trouvé un film prometteur de bons films à venir!

Le genre érotique, obéissant aveuglément la plupart du temps à des canons, à des procédures qui limitent les possibilités d'évasion, est bien un terrain de jeux cinématographiques qui donne que de trop rares grands metteurs en scène. M'enfin je concède volontiers que ma culture cinéphilo-érotique est encore balbutiante. J'aurais bien du mal à citer de grands cinéastes de l'érotisme. Maintenant, si les prochains films de Tanaka que je ne vais pas manquer de traquer continuent de faire naitre cet enthousiasme gourmand, je pourrais doctement le mettre sur ce piédestal.

Quelques captures d'écran montrant un noir et blanc cinémascopé, de jolis et propres cadrages avaient suscité ma curiosité. La lecture de ce film n'a eu de cesse (non, merde, sauf sur les 10 dernières minutes) de me surprendre, avec bonheur s'entend. Si ce n'était ces dernières instants qui détruisent l'échafaudage de sens que le film avait élaboré en moi jusque là, j'aurais hurlé tout haut au chef-d'oeuvre. Sérieux. Ou pas loin.

D'abord, je n'ai pas à ma connaissance déjà vu un film qui allie aussi frontalement érotisme et drame social. A telle enseigne que je pense qu'on peut s'interroger sur la notion d'érotisme sur ce film et de ses définitions entre la France et le Japon. Impression de grand fossé.
Décrivant des personnages et des situations si glauques, le film ne déclenche pas l'émoi sexuel, n'émoustille pas trop l'occidental que je suis. Je pointe la culture car je me demande si ce n'est pas là la question centrale. On peut s'interroger sur l'érotisme du film.

Je m'explique en racontant un peu l'histoire. Je crois que c'est nécessaire et vais spoiler un peu. Difficile de passer outre cet inconvénient, désolé, pour rechercher la particularité intrinsèque de ce film, de cet érotisme là.

L'histoire se déroule dans un quartier à putes de Tokyo, Kagoshima, il me semble. Et l'on suit le personnage incarné par la puissante Meika Seri. Tomé, une jeune femme a un visage un peu acnéique ou bien victime de la petite vérole. Elle est encore très jeune, plutôt belle et navigue dans ces bas-fonds entre immondices et macs, nettoyeurs de capotes et terrains vagues. Elle trouve encore le temps et l'envie de faire tournoyer sa robe en souriant. Quelques étincelles viennent faire briller ses yeux. D'abord son frère, un handicapé mental avec qui elle noue une relation incestueuse et indispensable comme on s'accroche à une bouée de sauvetage. Son frère est le seul sourire, le seul amour véritable et inconditionnel que l'existence a bien voulu lui donner.

Au contraire, sa mère, une vieille pute finissante, sur le point d'être abandonnée par son unique client fétiche, se noie dans une dépendance aux hommes et à l'argent qui l'empêche d'être mère. Etouffée par sa peur de perdre ses moyens de subsistance, sa fille et son client sont les seuls objets de considération à l'heure d'accrocher ici ou là quelques yen.
Tomé, consciente de son pouvoir de séduction et de sa jeunesse tient elle aussi à l'argent mais pas à n'importe quel prix. Sa liberté est encore fondamentale. Qu'un client s'abaisse à lui mettre une bouteille dans la choupinette et le goujat est vite rabroué à coups de savates. Qu'un maquereau s'avise de lui mettre le grappin dessus et ce n'est que dédain et insultes qu'il récolte. Elle préfère même subir une méchante bastonnade que se plier à la volonté du barbeau.

On a donc là un personnage qui sort de l'ordinaire, une combattante, une sorte de féministe même. J'exagère un peu diront certains, m'enfin, j'ai vraiment le sentiment que Tomé, oui, est une féministe, qui se prostitue parce qu'elle n'a pas le choix. Sans militer, dans ses actes et ses réactions, elle affiche un féminisme forcené, jusqu'au-boutiste, une farouche résistance à la dépendance des hommes et des sentiments. Seul l'argent parvient à exercer une puissante influence sur sa vie. Et si les seuls éléments irrémédiablement incontournables que le cinéaste désirait afficher comme les seules valeurs sûres, impartiales et fidèles étaient l'argent et l'amour? L'argent en vecteur indépendant de toute volonté humaine, outil obligatoire, sans jugement et qui s'applique à tous, quelque soit l'âge ou le sexe. Et l'amour filial car bien qu'il soit son frère, Tomé le considère bien plus comme son enfant d'abord puis progressivement par le biais de leurs corps comme un amant. C'est grâce à cette relation sexuelle incestueuse qu'elle retrouve un sens à sa vie, et les couleurs qui vont avec. Encore que... le spectacle de sa mère aux prises d'une part avec son logeur qui l'a fout dehors et d'autre part avec les douleurs et les vomissements de l'enfantement, bouleverse Tomé, lui faisant prendre enfin conscience que son frère et elle sont des enfants de pute, nés entre deux passes ou deux cellules de prison, lui révélant le lien indéfectible entre leur existence et la relation sexuelle tarifée. "C'est sûrement comme ça que mon frère et moi sommes nés" ou une phrase dans ce style résonne dans sa tête pendant qu'elle se fait sauter.

Hé oui, je vous avais prévenu que cette histoire est bien glauque. On dirait presque un mélange de Mizoguchi (Rue de la honte et Femmes de la nuit) et Serge Leroy. Car si le décor est immoral, que les personnages sont perdus, le cinéaste n'oublie jamais qu'il a une caméra entre les mains et que la production attend un film érotique. Le billet à la main, Tomé se fait trombiner devant son frère, la mère itou.

Une novice, progressivement, dans un cheminement tout personnel et bien étrange, que j'ai beaucoup de mal à éclairer, entre également dans la prostitution, agrémentant le film d'autres scènes de baise. Elle est d'abord en couple avec un jeune homme, ils trainent dans la rue. On la voit demander à Tomé si c'est bien un quartier du sexe marchand. Devant l'affirmative, elle dit mieux comprendre. Soit. Le couple est approché par le mac qui se rabat sur elle après avoir échoué à convaincre Tomé et l'avoir tabassée. Seulement la novice, humiliée et violentée, parait prendre son pied à cette relation masochiste, sauf quand le barbillon se met en tête d'humilier également son petit copain en lui vendant une poupée gonflable percée. J'ai bien du mal à trouver une signification à cette partie du film, qui me parait anecdotique. Au mieux, elle illustre le cynisme monstrueux du souteneur et des hommes en général?

Dans la galerie des personnages qui entourent Tomé, on a également une autre figure mâle, mystérieuse celle-ci, une sorte de personnage spectral, un peu voyeur, toujours très doux, avec un visage interrogateur, une écoute attentive et bienveillante. Il s'agit d'un jeune homme qui apparait et disparait, qui attire délicatement Tomé. Il arbore un visage accueillant. Le seul. Ils tapent facilement la causette. Aussi apparait-il très vite comme un petit ami potentiel, un prince charmant en puissance. Alors, le petit prince va-t-il sauver la princesse de la rue? Représente-t-il le salut, une échappatoire, l'amour sentimental pour Tomé? Cliché, facilité dans lesquels Tanaka ne sombre pas, bien heureusement.
Sans avoir consommé, ni même avoir entamé une quelconque idylle, ils se séparent, il disparait.

L'autre aspect du film qui tourne autour des personnages est bien entendu Thanatos. Mais la mort est concrète pour les uns ou ombre pour les autres. Si bien qu'on peut se demander si le monde décrit et les personnages inclus ne sont pas déjà morts. Un film érotique d'une noirceur fascinante.

Ce qui est le plus extraordinaire, c'est que cette histoire et tout ce qu'elle implique dans la symbolique, dans la morale ou philosophie de vie est remarquablement bien filmé. J'ai même été estomaqué par la scène de baise entre Tomé et son frère, séquence qui se joue des lumières, des expositions et des éclairages de manière absolument fabuleuse, magique même, je n'hésite pas à le dire. C'est vraiment dommage, finalement, que le film continue ensuite en couleurs. Cette scène est tellement belle que j'aurais voulu que le film s'arrêtat là. C'eut été sublime. Tsss. D'autant que l'histoire semblait devoir s'arrêter là. Les digressions suivantes annihilent presque la poésie baudelairienne du film.

Je retiens avant tout, que tout en décrivant un monde particulièrement violent et injuste, où les corps se vendent et s'humilient, le propos sépare très justement l'immoralité de la pauvreté (le fait que ce soit immoral que des gens souffrent à ce point et non le fait qu'ils soient eux-même immoraux, entendons-nous bien!) et la sexualité en tant que mécanique de plaisir ou non. Je ne suis pas certain d'être bien clair. Disons plus simplement que j'ai été agréablement charmé de découvrir que le film ne fustigeait pas la sexualité mais bien la situation et la souffrance des hommes et des femmes. Il n'y a jamais de jugement moral, de doigt pointé, de tonnerre dans le ciel. La sexualité n'est jamais triste, alors que les hommes et les femmes le sont. Cette nuance est à mon avis quelque chose de très difficile à restituer. Surtout dans notre culture chrétienne fondée sur l'idée que le corps est impûr. Mais là, je m'avance bien loin. Dans quelle mesure ne l'est-il pas également au Japon. Je ne sais pas. Je m'interroge.

Tanaka surprend dans le fond avec cette alliance de sexe et de mort pour un film érotique au départ, a priori ordinaire mais également dans la forme avec des cadrages ingénieux, précis et parfois de toute beauté. Les jeux sur les couleurs, le noir et blanc et les contrastes de luminosité m'ont complètement mis sur le cul parfois.

Pas l'habitude de voir une telle sensibilité artistique et une telle approche technique déployées pour un film érotique. Je commence à croire que le genre n'est (ou n'était) pas sous-estimé au Japon comme ici. Décidément, le ciné nippon n'a pas fini de me cueillir.

Tanaka... c'est noté.
Alligator
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Edogawa Rampo ryoki-kan: Yaneura no sanpo sha (The watcher in the attic) (Noboru Tanaka, 1976) :

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plus de captures
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Mon deuxième Tanaka. Moins vibrant. Moins intéressant. Mon premier était le stupéfiant Marché sexuel aux filles. Je me rends compte des similitudes notamment sur l'espèce de liberté qu'il prend avec son scénariste Akio Ido à donner un ton volontiers surréaliste, dans ces deux films en tout cas. C'est une idée qui m'a passé par la tête plusieurs fois pendant le visionnage. Vraiment étonnant. Le récit est d'apparence très réaliste, linéaire, mais subit un traitement frappadingue. Voilà ma pensée précisée.

Quoiqu'il en soit, ce fourmillement d'idées loufoques, fantaisistes, débordant largement sur le symbolisme, ce qui d'habitude suscite en moi quelques réticences, a ici des effets salvateurs. Je ne suis pas sûr que le film m'aurait plu sans cela.
Quoique... j'ai bien aimé également l'usage du cinémascope, la recherche de cadres picturaux et les jeux sur la lumière. Encore ce fameux procédé où l'angle de projection et l'intensité de la lumière changent pendant la séquence, jouant un rôle narratif de première importance. Je pense aussi à cette fascination chez le personnage du voyeur pour la lumière et les jeux de fumée, d'ombres.

Et toujours cette poésie qui se dégage du rythme, des prises de vues, de la forme, de cette douceur dans le récit.

Chez Powell, ce qui hypnotise et emprisonne le voyeur c'est la captation "entomologiste" de la lumière, c'est la caméra qui focalise l'attention du voyeur, l'essence même du voyeurisme. Alors qu'ici c'est plutôt le lieu, au-dessus des hommes et des femmes, le grenier dans lequel le voyeur se sent tout puissant, protégé. D'ailleurs dès qu'il s'essaie à rejoindre le commun des mortels, il perd de son pouvoir, il est rejeté. Il ne parvient pas à être Pierrot. Sa Colombine, il ne peut l'atteindre que d'abord dans la relation voyeur/exhibitionniste, puis dans le crime, complicité morbide, entre éros et thanatos, toujours cette rengaine.... le terme n'est pas des plus élégants, disons antienne que l'on retrouve dans nombre d'oeuvres érotiques décrivant les liens sadiens qui unissent violence et sexualité. Le film n'en fait pas l'apologie comme certains "romans porno" mais ne condamne pas pour autant ces liens non plus. Ce qui est certain, c'est que Tanaka nous dessine une trajectoire romantique à la Bonnie&Clyde qui lui permet de fustiger l'hypocrisie sociale (mari, domestique, prêtre catho) des institutions, des hiérarchies qu'imposent l'argent, les classifications sociales et religieuses, bref, tous les outils que les humains ont inventé pour oublier leur peur de mourir.
C'est un film désenchanté où l'amour est perverti. Les hommes et les femmes sont seuls face à leurs angoisses. Il n'y a guère que chez le couple criminel qui se forme sous nos yeux que se crée une réelle entente, une symbiose harmonieuse, un lien d'interdépendances unique et puissant.

Les deux acteurs principaux, elle, Junko Miyashita et lui, Renji Ishibashi, nous proposent des prestations fort convenables, sans être exceptionnelles.
Les scènes érotiques sont filmées de manière raffinée et même édulcorées. Tanaka filme essentiellement les jeux de regards.

Un film érotique noir en somme.
Alligator
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Hakkinbon bijin ranbu yori: semeru! (Bondage) (Noboru Tanaka, 1977) :

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moult captures
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Encore un sublime travail de Tanaka, un film riche avec un personnage central, Taé (jouée par l'impressionnante Junko Miyashita), qui fait immanquablement penser à Sada Abe, personnage récurrent ou marquant en tout cas dans l'érotisme japonais contemporain (L'empire des sens, Sada), avec cette dépendance physico-psychique, élaborant un amour absolu et destructeur. Je schématise évidemment car c'est autrement plus complexe. Taé devient folle au coeur d'un ébat mais contrairement aux apparences dans lesquelles sa mère (Sumiko Minami) se fourvoie un temps, Seiuo (étrange Hatsuo Yamaya), l'artiste à qui elle se donne et leur pratique du bondage ne sont pas responsables de cette perte de raison. Au contraire, c'est au cours de séances de supplice qu'elle parvient à recouvrir un peu de raison.

Les changements qui s'opèrent entre les personnages sont un des atouts du scénario d'Akio Ido. Admirablement décrits et interprétés par un trio d'acteurs assez remarquables.
Sumiko Minami, la mère, est un peu en retrait mais son rôle prend sa juste mesure dans la dernière partie du film ; il représente d'abord la société, le regard moralisateur, le sens commun, la bonne conscience, la famille qui abhorrent ce genre de pratique douteuse. Face à la maladie de sa fille, on voit bien les petits arrangements avec la morale qu'elle amènage, moins par pragmatisme que par sentiment de culpabilité.
Et puis nous avons les deux personnages principaux. Lui, Hatsuo Yamaya, impose une masse à son personnage d'artiste peintre, photographe, masse qui transparait même dans la forme de son visage. Quelque chose proche de la sérénité parait amenuisé par un trouble indéfini. Son regard d'abord comme inconséquent se remplit peu à peu de sentiments nouveaux. C'est subtilement joué. Je ne connaissais pas cet acteur ; je trouve son jeu très riche et juste.
Je ne connaissais pas non plus Junko Miyashita. Il serait aisé de gloser à n'en plus finir sur la finesse de ses traits. Du reste, Tanaka passe son film à la filmer amoureusement, au plus près. Mille gros plans sur son visage, certains même cadrés sur ses yeux. A se demander si le personnage de Seuio n'est pas Tanaka lui même.

Au delà de l'évolution de leur relation, le film utilise la culture du bondage pour avancer son propos. L'idée mise en exergue pour ce film est que l'objectif de cette pratique est pour l'homme de faire naitre et savourer les différentes expressions du visage féminin qui passe par diverses épreuves physiques. Cela pourrait se traduire par une sorte de quête de l'infini en quelque sorte, tant les femmes sont prodigieuses de courage, de diversité et de surprises. L'artiste Seuio est totalement subjugué, obsédé par ces instants d'éternité qu'il produit sur le visage de sa ligotée.

Effectivement comme dans Marché sexuel, Tanaka passe son temps à scruter le visage de Junko, à le filmer sous tous les angles, toutes les couleurs. Il joue encore une fois avec les variations chromatiques et se focalise sur le regard et ses variations, expressions de peur, de ferveur, de folie, de plaisir, d'amour, de souffrance, etc.
Il fallait à Tanaka s'adjoindre une actrice étonnante de maitrise, sur le plan du jeu classique d'abord mais également capable de supporter les supplices réels.

Si je ne le préfère pas à Marché sexuel qui me parait plus dense et avec lequel j'ai découvert ce cinéaste, ce Bondage est esthétiquement superbe et propose une histoire fascinante, douée de personnages plus riches qu'ils n'en ont l'air de prime abord. Là encore, un film érotique qui cache un peu son jeu plus profond.
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Jitsuroku Abe Sada (La Véritable histoire d'Abe Sada) (Noboru Tanaka, 1975) :

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quelques caps
la critique DvdClassik
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Aïe. Je ne sais plus dans quelle mesure le fait d''avoir vu et aimé L'empire des sens d'Oshima qui raconte à peu près la même histoire a pu jouer dans l'état attentiste dans lequel je suis resté tout le long du film, espérant cet élan d'enthousiasme qui m'a submergé sur Marché sexuel des filles ou Bondage et qui n'est ici jamais vraiment venu.
Sur le plan esthétique par exemple, les plans et les cadrages intéressants, beaux ou fûtés, se font rares. La réaisation parait plus sage, plus classique.

Heureusement Tanaka met en scène une actrice de tempérament et de talent indéniables. Junko Miyashita confrme tout le bien que je pensais d'elle depuis que je l'ai "découverte" dans Bondage. D'ailleurs on notera la proximité des deux personnages qu'elle y incarne : une femme très amoureuse, passionnée, au-delà de la raison. On retrouve ce regard perdu ou apeuré par tant de folie qui se déchaine en elle. Cette actrice est choucardement bien filmée. Ce sont à peu près les seuls séquences qui rappellent que Tanaka est derrière la caméra, qu'il aime filmer les visages et expressions de ses personnages. Il y a même un plan avec ses fameux changements de lumières et couleurs, un procédé particulièrement tanakien, où l'on voit le front de Junko s'illuminer de réverbérations aquatiques après qu'elle eut émasculé son homme.

Un film qui vaut essentiellement d'être vu pour Junko Miyashita mais qui se prend une méchante droite par la version d'Oshima.
Alligator
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Message par Alligator »

Tenshi no harawata: Nami (alias : Angel Guts: Nami) (Noboru Tanaka, 1979) :

http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... -nami.html

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Un peu déçu par ce Tanaka qui ne m'a pas du tout interpellé. J'ai trouvé sa réalisation très sage et beaucoup moins riche qu'à l'habitude. Sans doute faut-il voir dans mon froid regard le fait que l'histoire parait un peu bancale. Pendant une bonne partie du film, j'ai cru y voir une critique affutée et acerbe sur la violence de la société et du moralisme japonais sur les femmes. Le judicieux parallèle entre la violence sexuelle et la violence morale qu'exerce la presse à sensation sur les femmes semblait finement décrit grâce à l'ambiguité scélérate de Nami jouée par l'excellente Eri Kanuma. Mais cette éngime sur la fin parait presque excuser la violence et non vaguement l'expliquer. A la toute fin, on retrouve le regard du cinéaste focalisé sur le mal-être ineffaçable, à tel point que la folie devient la seule issue. Brisée par le viol, Nami est inapte à aimer. Le secours que veut lui porter Tetsuro (Takeo Chii, lui aussi remarquable), reste vain. Je retrouve Tanaka qui aime à filmer la détresse des femmes, la violence de leurs sentiments et sensations en scrutant le moindre vacillement du regard.

Là encore, le film au départ érotique se mûe en quête introspective, en drame psychologique. Le film érotique devient film noir. Mais tour à tour, Tanaka porte le film sur des plans bien différents. Certaines scènes (l'infirmière) appartiennent aux films d'horreur, au suspense horrifique et gore. Par moments, la quête devient enquête et le film prend des allures de polar noir. Il finit comme une tragédie romantique, noire, toujours noire. ces va-et-vients m'ont semblé d'une cohésion mesurée et ne font pas véritablement sens, si ce n'est à vouloir perdre le spectateur dans le labyrinthe des passions dans lesquels les personnages se fourvoient eux même.

Tanaka continue d'utiliser ses éclairages parlants par leurs variations. Ici, il insère un filtre rouge puis un halo blanc pour concrétiser le basculement de Nami dans la folie.

En somme, à la fin du film, je ne sais torp que penser. Mes sentiments sont confus. Mon parcours du film a souffert d'un manque de compréhension, je suppose. Le film ne m'a pas trop parlé. Manque d'évidence.
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par Alligator »

(Maruhi) jorô seme jigoku (Osen, la maudite) (Noboru Tanaka, 1973) :

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http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... igoku.html
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D'habitude avec Noboru Tanaka, il me faut toujours un peu de temps pour m'enthousiasmer. Or, ici, dès la fin du film, j'ai ressenti un vif contentement. Peut-être pas aussi éclatant que celui qui se manifesta lorsque je découvris mon premier Tanaka, il y a quelques années de cela ("Marché sexuel des filles"), mais suffisamment intense pour qu'une espèce de fièvre me prit à l'heure de choisir mes captures.

En effet, cette "Osen la maudite" est un petit chef d'œuvre esthétique. Comme souvent chez Tanaka. Et pourtant, le film ne propose pas non plus une avalanche continue de plans somptueux, de cadrages mirobolants. Il y en a, certes, un assez grand nombre pour que le choix des captures nécessite réflexion, mais disons que Tanaka fait surgir ce plaisir de voir, non pas essentiellement dans le cadrage, mais plutôt dans les mouvements de caméra et dans l'enchainement des scènes, ce qui n'est pas facile à rendre compte avec les captures. On retrouve ses marottes formelles, les travellings, les changements de couleurs ou de luminosité dans un même plan-séquence et également ces gros plans qui scrutent l'expression, le regard des comédiennes. C'est donc une mise en image très léchée et complexe qui, de prime abord, suscite le grand plaisir cinéphile du public.

Progressivement la thématique fétiche du cinéaste se fait jour. Dans une large mesure, "Osen la maudite" est extrêmement proche de "Marché sexuel des filles" : on y découvre des personnages féminins très forts, assaillis par la cruauté, l'absence d'humanité des mâles, la sécheresse d'âme d'une société ultra violente à l'égard des femmes. Osen est la copie de Tomé. Ce sont deux putes insoumises qui essaient de survivre tout en gardant un espace de liberté dans leur asservissement.

Le féminisme de Tanaka était pour moi juste une idée séduisante, mais implicite jusque là. J'ai la conviction qu'avec cette "Osen, la maudite" ce féminisme est de plus en plus explicite. D'ailleurs Osen n'est pas la seule à se battre contre la vilenie phallocratique, les duperies des hommes, leurs sexualités violentes et sans partage. Une jeune aveugle (Yuri Yamashina) joue du peigne ornemental vengeur pour préserver sa dignité et va même jusqu'au suicide.

Le film ne doit pas uniquement sa puissance aux thèmes abordés et aux soins pris sur le plan esthétique mais également à l'interprétation.

Bien entendu, Rie Nakagawa est, prise dans l'œil de la caméra tanakienne, une actrice aux talents d'abord insoupçonnés (en ce qui me concerne bien sûr). Avec sa tête ronde et sa peau maquillée, laiteuse, elle fait figure de marionnette de porcelaine. Oh? Comme par hasard, elle va être le jouet d'une manipulation éhontée de la part d'un marionnettiste! Un montage heureux, tout en finesse, fera d'elle une marionnette très concrète, dans les bras de son amant, consentante sans être dupe. Elle fait l'amour avec lui juste parce qu'elle en a envie, par pour lui donner du plaisir mais pour prendre le sien. Souvent chez Tanaka, les femmes adoptent une attitude féministe sans pour autant revendiquer. Je veux dire par là qu'elles ne cherchent pas à prendre la place des hommes, à les rabaisser, elles ne prennent que leur dû. Les hommes sont des machins bien compliqués et elles ont déjà assez à vouloir s'affirmer elles même sans en plus entamer une guerre des sexes vaine. Cette guerre, ce sont les hommes qui la déclarent, ne supportant pas l'emprise et l'indépendance d'Osen. Ce sont eux qui mêlent conflit et sexualité. Les femmes doivent subir. Bon, ça y est, je me suis fait eu : je suis parti dans des digressions à l'intérêt suspect et j'en oubliai mon propos sur l'atout Rie Nakagawa.

Je ne la trouve pas exceptionnellement belle et pourtant à la filmer de si près, Tanaka lui donne l'occasion de faire briller son talent de comédienne à la palette d'expressions étonnamment riche. Elle impressionne sur tous les tons. La profondeur de son regard est très émouvante. Elle a aussi l'heureux avantage de posséder un très joli corps.

Tenez, au passage, je m'empresse de dire que le film est très peu érotique finalement pour un "roman porno". Pour ceux qui ne connaissent pas encore le sens de cette expression, sachez qu'un "roman porno" n'a rien de pornographique, il s'agit d'un genre érotique typiquement japonais.

Tanaka s'attache surtout à filmer les visages, cherche l'idée pour filmer au mieux le plaisir, la peur, la colère, l'amour, une main crispée, un cou qui se tend, un regard qui se fige, perdu, la désillusion, la mélancolie, c'est toujours plus beau qu'excitant.

Une autre comédienne que je ne connaissais pas ou que je n'ai pas reconnue, Yuri Yamashina m'a tapé dans l'œil. Dans un rôle pas commode d'aveugle, elle arrive à exprimer des nuances surprenantes. Bluffante. Un nom à retenir.

J'adorais "Marché sexuel des filles" et "Bondage", celui-là vient s'ajouter à mes Tanaka préférés.
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par bruce randylan »

Je n'ai vu que 3 Tanaka (Bondage, Abe Sada, Osen la Maudite) mais c'est vraiment un réalisateur que j'adore. Clairement mon préféré du genre qui vole à des kilomètres au dessus des autres.

J'ai d'ailleurs fait une critique de Bondage pour 1kult :wink:
http://www.1kult.com/2011/04/01/bondage-noburo-tanaka/
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par Alligator »

Tu les as vu en dvd ou au ciné? Il me semble qu'il y a eu une rétro à la cinémathèque non? Ahhhhh, à moins que je confonde avec Wakamatsu?
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par bruce randylan »

Non, la découverte s'est faite en DVD (ou sur arté pour Abe Sada).

Par contre, il y a bien eut une rétro Wakamatsu à la cinémathèque et il y a régulièrement des pinku eiga à l'étrange festival de Paris (il avait du diffuser la quasi intégralité de ceux sortis chez wildside il y a 3 ans - mais point de 35 mm, directement les masters DVDs)
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par bruce randylan »

Rape and death of a housewife (1978)

Encore une réussite pour Tanaka (qui reçut même une nomination aux césars japonais pour cette réalisation) :D

Projeté lors d'une soirée Bis à la cinémathèque, ce film est cependant très très loin d'un quelconque produit racoleur ou de mauvais gout. C'est un drame poignant, réaliste, presque naturaliste.

Il n'y pas vraiment de scénario ou de vrai progression dramatique dans le sens où la narration se contente de suivre ses personnages un peu à la manière de Fellini avec ses inutiles. Il ne porte en plus aucun jugement sur leurs actes et leurs motivations. Tanaka capte une jeunesse dans son immaturité, son insouciance (ou son inconscience), ses déambulations sans raison...
Le film dégage donc un étrange sentiment de proximité avec ces jeunes dépeint sans regard manichéen, sans discours sociologique, sans préjugé. Comme ce paysan bien-veillant qui essaye de les comprendre, on en vient à prendre en sympathie cette bande de glandeurs qui n'a pas si mauvais fond.

On se laisse porter donc par le rythme plutôt calme mais pas ennuyeux tout en devinant que ce aspect languissant et chaleureux ne vas durer... Qu'il ne peut pas durer. Le drame se met à bouillir à chaque apparition de la femme de ce paysan, comme si une présence féminine venait briser l'équilibre de l'amitié masculine, comme si ses amis ne pouvait contrôler leurs pulsion sexuelle. D'ailleurs, il n'y a que les femmes (même un peu "simplette") qui semblent deviner le mal dans leurs comportements, là où les hommes continuent à vouloir rester aveugle.
Et quand le drame survient lors d'une nuit trop arrosée, l'ambiance devient vraiment dérangeante et malsaine. L'érotisme n'a rien d'excitant et Tanaka parvient à filmer la scène de viol sans le moindre voyeurisme ni complaisance. Les conséquences deviennent vite tragique et pousse le film dans une direction très émouvante porté par Hideo Murota bouleversant et une réelle sensibilité de la part de Tanaka. Il réussit à rendre magnifique la scène où Murota lave le corps de son épouse dans une suite de gestes sensuelles à la lisière de la nécrophilie.

La conclusion est plus ambiguë en alternant personnages rongés par le remord ou par la folie et ceux qui vivent désormais heureux avec leurs copines. Un dénouement étonnant qui a du faire couler beaucoup d'encre par son absence de moralité et un propos qui semble presque en contradiction avec tout le reste du film. Mais c'est cependant de cette manière que c'est terminé le vrai divers qui a inspiré l'histoire du film.
Je trouve pour ma part que cette fin est très forte car le cinéaste continue de ne pas prendre parti envers ses personnages. On peut ainsi ne retenir que l'adolescent sans remord comme on peut que garder en mémoire le mari ayant sombré dans la démence.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Alligator
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par Alligator »

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Hitozuma shudan boko chishi jiken (Rape and death of a housewife) (Noboru Tanaka, 1978)

http://alligatographe.blogspot.fr/2014/ ... anaka.html

Je ne comprends pas l'édition DVD française. Je viens de voir un film de Chusei Sone plutôt moyen sorti chez Wild Side et ce très beau film de Noburu Tanaka n'est pas édité en France! Aberrant, scandaleux même! On marche sur la tête! C'est n'importe quoi!

Parce que ce film n'a qu'un défaut, son titre qui spoile sa fin, alors qu'on avait tout à gagner de découvrir le terme sanglant de cette histoire. En conclusion morbide d'une trajectoire désespérée, inconsciente d'une jeunesse perdue.

C'est un film noir par excellence. On a trois jeunes mecs paumés, des ados qui ont laissé tomber l'école pour des petits boulots. Ils vivent plus ou moins chez leurs parents, sont en conflit avec eux bien souvent. Ils ne pensent qu'à baiser, se pinter, trouver quelques rapines pour se payer du bon temps. Des losers patentés en somme, prêts à faire naufrage.

En sont-ils conscients? Compliqué d'y répondre. Ils livrent une bataille quotidienne pour l'oublier. Ils passent leur temps à fuir cette réalité. Ils se lient d'amitié avec un pêcheur un brin alcoolo. Mais un soir de beuverie, ils pètent un câble, violant sa femme. Pire, elle meurt étouffée sous leurs assauts.

Sur le papier, cette histoire peut ne représenter qu'un fait-divers sordide mais presque banal. Or, Noboru Tanaka en fait un récit déchirant, qui m'a fortement remué.

D'abord personne n'est montré du doigt. Pas même les jeunes. Ni leurs parents : tout le monde est dépassé, subit l'absurdité de cet univers étroit. Personne n'est dépeint comme un coupable moral. Ou disons qu'on nous montre les circonstances qui peuvent, sinon excuser, au moins expliquer cette tragédie. Les ados ne sont pas des assassins en puissance. Ils peuvent apparaître même presque sympathiques, rejetés par tout le monde.

C'est un Japon d'incompréhension. On est dans un monde entre ville et campagne, un entre-deux flou. On pêche, on cultive les champs, on fait des routes, on fait le taxi. Les liens entre générations sont coupés. Trop difficiles à maintenir.

Le pêcheur à qui au départ ils volent des œufs fait preuve de mansuétude. Très tolérant et patient, il leur ouvre les bras avec bonté. Il a bon fond, il veut croire que le reste du monde est comme lui.

Sa relation avec sa femme un peu simplette est tout en délicatesse. Leurs rapports ne sont pas décrits de façon caricaturale. Bien au contraire. Il y a une très jolie scène entre eux où, après lui avoir gueulé dessus parce qu'elle a laissé cramé le dîner en allant chercher des œufs, il présente ses excuses et explique avec beaucoup de tendresse sa colère, mais également sa crainte de l'avoir blessée par la véhémence de son ton. Les deux acteurs jouent cela avec grand talent. Noboru Tanaka, un cinéaste esthète, propose donc quelques jolis cadrages, mettant les comédien en valeur. La scène est d'une douceur incroyable.

Mais ce qui m'a évidemment scotché, ce sont les scènes après le meurtre, lorsque le mari découvre sa femme morte. Il la baigne, lui parle, lui fait l'amour, la chérit encore, semblant sombrer dans la folie. Sans qu'on ne saisisse nettement l'étendue de cette folie. Toujours délicatement, on suit cet effondrement. Le comédien Hideo Murota est tout simplement époustouflant. C'est très très bien joué, j'en suis encore tout chose.

La mise en scène est géniale, d'une beauté rare. Surtout Tanaka parvient à créer une atmosphère avec des riens. Pas d’esbroufe, d'effets de caméra, de lumières particulières. Le temps est comme suspendu. Il n'y a que l'atroce regard perdu de cet homme, qui se refuse à voir sa femme partie. Il ne nie pas pour autant qu'elle soit morte. Il veut juste être absolument avec elle, encore quelques heures, lui parler, la toucher, la dorloter, lui dire son amour, la voir, encore un peu. A partir du moment où elle n'est plus là, il est comme mort lui aussi. Vous imaginez bien comment il doit être difficile de ne pas rendre tout cela lourd, trop pathétique, ni trop visuellement esthétisant.

Tanaka réussit sans taper l’œil à maîtriser son histoire, ses comédiens, ses plans et à maintenir le spectateur dans son film, à lui serrer le cœur sans l'écraser. J'avais déjà été frappé par le talent de ce cinéaste, notamment sur le sublime "Marché sexuel des jeunes filles" (titre là aussi hautement pénalisant, et qui n'est pas non plus édité...) et ce film est une nouvelle fois très impressionnant. Voilà un nouveau mélodrame de Noboru Tanaka qui se niche au cœur d'un pinku eiga et dont l'édition française me parait indispensable.
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par Rashomon »

Alligator a écrit :
Je ne comprends pas l'édition DVD française. Je viens de voir un film de Chusei Sone plutôt moyen sorti chez Wild Side et ce très beau film de Noburu Tanaka n'est pas édité en France! Aberrant, scandaleux même! On marche sur la tête! C'est n'importe quoi!
Bienvenue au club. J'ai bien peur qu'il n'y ait, en fait, rien à comprendre. Où as-tu pu finalement dénicher ce film?
Alligator
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par Alligator »

sur asiandvdorg. Il n'y a guère que là qu'on trouve des pépites rares.
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par Eigagogo »

le film n'etait pas disponible au moment ou wildside a acheté les droits des films, la copie remasterisée n'est ressortie que recemment. Et puis pour en vendre 300exemplaires ...
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Re: Noboru Tanaka (1937-2006)

Message par Alligator »

Les 300 exemplaires, ils les pondent pour par exemple "La leçon de choses de mademoiselle Mejika" qui n'est pas un film très intéressant. Désolé mais Noboru Tanaka c'est une division supérieure à Chusei Soné. Tanaka et Wakamatsu ça doit trouver plus facilement acquéreur chez les cinéphiles ou alors à quoi bon éditer des dvds tout court?
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