Franklin J. Schaffner (1920-1989)
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Franklin J. Schaffner (1920-1989)
N'hésitez pas à consulter les différents topics consacrés aux films du réalisateur
Que le meilleur l'emporte (1964) et sa Chronique Classik
Le seigneur de la guerre (1965)
Papillon (1973)
Ces garçons qui venaient du Brésil (1978)
ainsi que les "Chroniques Classik" de La planète des singes (1968) et l'édition dvd collector
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PATTON de Franklin J. Schaffner
"Une vrai guerrier. Un anachronisme", comme le dit un nazi.
Personnage haut en couleurs, mais dont le biopic ne m'a pas captivé des masses, même si je ne me suis pas ennuyé. Les coulisses de la guerre sont intéressantes (conflits entre généraux du même camp par exemple).
Master décevant, datant de peut-être 15-20 ans sinon plus. Propre, mais couleurs délavées (j'exagère à peine) et définition molle du genou. Les fans le rachèteront dans quelques années c'est sûr!
Musique de Jerry Goldsmith dont on reconnait 10 ans avant ALIEN la "flute" (ou je ne sais quoi) avec écho, effet qu'il reprendra donc pour ce film...
Que le meilleur l'emporte (1964) et sa Chronique Classik
Le seigneur de la guerre (1965)
Papillon (1973)
Ces garçons qui venaient du Brésil (1978)
ainsi que les "Chroniques Classik" de La planète des singes (1968) et l'édition dvd collector
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PATTON de Franklin J. Schaffner
"Une vrai guerrier. Un anachronisme", comme le dit un nazi.
Personnage haut en couleurs, mais dont le biopic ne m'a pas captivé des masses, même si je ne me suis pas ennuyé. Les coulisses de la guerre sont intéressantes (conflits entre généraux du même camp par exemple).
Master décevant, datant de peut-être 15-20 ans sinon plus. Propre, mais couleurs délavées (j'exagère à peine) et définition molle du genou. Les fans le rachèteront dans quelques années c'est sûr!
Musique de Jerry Goldsmith dont on reconnait 10 ans avant ALIEN la "flute" (ou je ne sais quoi) avec écho, effet qu'il reprendra donc pour ce film...
- Jeremy Fox
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Quasi chef d'oeuvre pour ma part : film passionnant de bout en bout, parfaitement réalisé par le Schaffner des grands jours et porté à bout de bras par un George C Scott hallucinant.Nestor Almendros a écrit :PATTON de Franklin J. Schaffner
"Une vrai guerrier. Un anachronisme", comme le dit un nazi.
Personnage haut en couleurs, mais dont le biopic ne m'a pas captivé des masses, même si je ne me suis pas ennuyé. Les coulisses de la guerre sont intéressantes (conflits entre généraux du même camp par exemple).
Master décevant, datant de peut-être 15-20 ans sinon plus. Priopre, mais couleurs délavées (j'exagère à peine) et définition molle du genou. Les fans le rachèteront dans quelques années c'est sûr!
Pas remarqué que le DVD était moyen en plus. Il me convient très bien, et superbe score de Jerry Goldsmith
- Kevin95
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Pareil !Jeremy Fox a écrit :Quasi chef d'oeuvre pour ma part : film passionnant de bout en bout, parfaitement réalisé par le Schaffner des grands jours et porté à bout de bras par un George C Scott hallucinant.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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La Planète des singes (Franklin J. Schaffner, 1968). Magnifique ! Je voulais revoir ce film qui avait disparu de ma mémoire pour être remplacé par les horribles téléfilms et j'avais beaucoup d'appréhensions : elles se sont envolées. Ce film est intelligent, brillant et admirablement mis en scène.
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Je l'ai encore jamais vu, mais ça fait depuis un moment déjà que je pense à combler cette lacune. Va vraiment falloir que je me penche sérieusement sur le cas de cette planète des singes (surtout que de La planète des singes, je n'ai vu que le raté complet de Tim Burton )AlexRow a écrit :La Planète des singes (Franklin J. Schaffner, 1968). Magnifique ! Je voulais revoir ce film qui avait disparu de ma mémoire pour être remplacé par les horribles téléfilms et j'avais beaucoup d'appréhensions : elles se sont envolées. Ce film est intelligent, brillant et admirablement mis en scène.
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La planète des singes (Franklin J. Schaffner)
Découverte de ce classique de l’histoire du cinéma de science-fiction et du cinéma tout court. Une fable rondement menée grâce à un sens du rythme et du montage faisant passer les deux heures comme du petit lait, assez extrême dans ses parti-pris (tout est métaphore). Beaucoup de plaisir devant ce film, surtout quand comme moi on est obsédé par la fin du monde. Quel dommage de voir les productions de ce type se raréfier ces dernières années… vraiment je suis emballé. Grand grand film.
Découverte de ce classique de l’histoire du cinéma de science-fiction et du cinéma tout court. Une fable rondement menée grâce à un sens du rythme et du montage faisant passer les deux heures comme du petit lait, assez extrême dans ses parti-pris (tout est métaphore). Beaucoup de plaisir devant ce film, surtout quand comme moi on est obsédé par la fin du monde. Quel dommage de voir les productions de ce type se raréfier ces dernières années… vraiment je suis emballé. Grand grand film.
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PATTON
Extraordinaire composition de G. Scott dans un film spectaculaire et très prenant. 2h45 que l'on ne voit pas passer, chapeau (il serait temps de réhabiliter Franklin J. Schaffner qui reste un cinéaste méconnu).
Extraordinaire composition de G. Scott dans un film spectaculaire et très prenant. 2h45 que l'on ne voit pas passer, chapeau (il serait temps de réhabiliter Franklin J. Schaffner qui reste un cinéaste méconnu).
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/
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Schaffner est méconnu car il a très peu tourné (12 films).frédéric a écrit :PATTON
Extraordinaire composition de G. Scott dans un film spectaculaire et très prenant. 2h45 que l'on ne voit pas passer, chapeau (il serait temps de réhabiliter Franklin J. Schaffner qui reste un cinéaste méconnu).
"Patton" est sans doute son meilleur film.
"La planète des singes" avec Heston est un excellent film également.
Le reste de sa production est une succession de films assez lourdement académiques qui n'ont pas, de loin, le souffle des films cités plus haut.
J'ai revu tout récemment "Papillon", qui vaut surtout pas la mise en présence de deux acteurs de l'envergure de McQueen et Hoffman (à l'époque !).
Ca se laisse donc voir, mais c'est un peu "planplan".
Un autre dont je me souviens (à peine" est "Ces garçons qui venaient du Brésil" (à peu près) avec Peck qui joue un criminel nazi ... sans convaincre.
Avec le recul, Schaffner reste, malgré deux films très intéressants, un réalisateur sans grande envergure.
"Le cinéma est un art. La télévision est un meuble."
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Pas d'accord, j'ai pas vu tous ses films, mais ce que j'ai vu m'a bien plû. PAPILLON tient la route et LE SEIGNEUR DE LA GUERRE est effectivement un très bon film très rare (passé 1 fois chez Mitchell).Alfred Kralik a écrit :Schaffner est méconnu car il a très peu tourné (12 films).frédéric a écrit :PATTON
Extraordinaire composition de G. Scott dans un film spectaculaire et très prenant. 2h45 que l'on ne voit pas passer, chapeau (il serait temps de réhabiliter Franklin J. Schaffner qui reste un cinéaste méconnu).
"Patton" est sans doute son meilleur film.
"La planète des singes" avec Heston est un excellent film également.
Le reste de sa production est une succession de films assez lourdement académiques qui n'ont pas, de loin, le souffle des films cités plus haut.
J'ai revu tout récemment "Papillon", qui vaut surtout pas la mise en présence de deux acteurs de l'envergure de McQueen et Hoffman (à l'époque !).
Ca se laisse donc voir, mais c'est un peu "planplan".
Un autre dont je me souviens (à peine" est "Ces garçons qui venaient du Brésil" (à peu près) avec Peck qui joue un criminel nazi ... sans convaincre.
Avec le recul, Schaffner reste, malgré deux films très intéressants, un réalisateur sans grande envergure.
A noter aussi que les musiques de TOUS ses films est de Goldsmith.
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Patton (Schaffner)
Revu avec plaisir. Un film entièrement centré sur l'homme, qui fascine comme un aimant. Et si la chronologie de la Seconde guerre mondiale (des affrontements tunisiens contre l'Afrika Korps de Rommel à l'offensive des Ardennes, en passant par le débarquement en Sicile) est omniprésente, elle semble étrangement décalée, lointaine, invisible. Car Patton n'est déjà plus un homme de son temps...la guerre est ce qui le fait vivre, rien n'a plus de sens sans la chose militaire (et son décès accidentel, dès la fin 1945, semble curieusement le rappeler). Et il y a la considération d'un art, une fierté presque abstraite, il donne tout de lui mais demande la même chose de tous, avec cet idéalisme à la fois grandiose et cruel, tout comme son caractère est insupportable et paradoxalement magnifique. Mais pour lui le militaire ne peut être subordonné à la politique, celle-ci ne peut l'intéresser, elle lui est incompréhensible par son ambiguité, ses retournements. Patton lui avance sans cesse avec une outrance jamais démentie.
Les moments les plus beaux, poétiques sont les rêveries solitaires sur la trace de l'Antiquité. Il y a une vision de grandeur pourtant empreinte d'une humilité poignante, un sens fugitif du romanesque qui ne peut pourtant que s'écrouler devant la réalité d'un monde.
Il n'y a même pas à commenter la performance de George C. Scott tant celui-ci EST Patton, dépasse la relecture biographique pour atteindre l'incarnation saisissante.
J'ai cependant été un poil déçu par la mise en scène, parfois un peu trop transparente, sur la réserve, laissant quelques longueurs lors du passage des combats, alors que l'intime est beaucoup mieux traité avec la densité du personnage. Les quelques scènes se déroulant dans le cercle des autorités militaires nazies sont également de trop, au-delà de la compréhension de la fascination que pouvaient ressentir les grands stratèges envers l'ennemi, de manière réciproque.
Revu avec plaisir. Un film entièrement centré sur l'homme, qui fascine comme un aimant. Et si la chronologie de la Seconde guerre mondiale (des affrontements tunisiens contre l'Afrika Korps de Rommel à l'offensive des Ardennes, en passant par le débarquement en Sicile) est omniprésente, elle semble étrangement décalée, lointaine, invisible. Car Patton n'est déjà plus un homme de son temps...la guerre est ce qui le fait vivre, rien n'a plus de sens sans la chose militaire (et son décès accidentel, dès la fin 1945, semble curieusement le rappeler). Et il y a la considération d'un art, une fierté presque abstraite, il donne tout de lui mais demande la même chose de tous, avec cet idéalisme à la fois grandiose et cruel, tout comme son caractère est insupportable et paradoxalement magnifique. Mais pour lui le militaire ne peut être subordonné à la politique, celle-ci ne peut l'intéresser, elle lui est incompréhensible par son ambiguité, ses retournements. Patton lui avance sans cesse avec une outrance jamais démentie.
Les moments les plus beaux, poétiques sont les rêveries solitaires sur la trace de l'Antiquité. Il y a une vision de grandeur pourtant empreinte d'une humilité poignante, un sens fugitif du romanesque qui ne peut pourtant que s'écrouler devant la réalité d'un monde.
Il n'y a même pas à commenter la performance de George C. Scott tant celui-ci EST Patton, dépasse la relecture biographique pour atteindre l'incarnation saisissante.
J'ai cependant été un poil déçu par la mise en scène, parfois un peu trop transparente, sur la réserve, laissant quelques longueurs lors du passage des combats, alors que l'intime est beaucoup mieux traité avec la densité du personnage. Les quelques scènes se déroulant dans le cercle des autorités militaires nazies sont également de trop, au-delà de la compréhension de la fascination que pouvaient ressentir les grands stratèges envers l'ennemi, de manière réciproque.
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J'ai acheté le dvd il n'y a pas longtemps, il faudra bien que je regarde le film.
Top 20 actuel
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Mes dvd
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L'ÎLE DES ADIEUX (ISLANDS IN THE STREAM) - 1976
Alors que je n'en attendais pas grand-chose, le film m'a fait bonne impression.
SPOILERS
C'est l'histoire d'un homme vivant dans une bulle paradisiaque loin des siens et qui va devoir se confronter, peu à peu, au monde réel qui refait surface.
George C. Scott est Thomas Hudson, un personnage un peu solitaire qui, après deux mariages ratés, s'est échappé sur une île des Bahamas, profitant de la vie et passant le temps à son art (la sculpture), à ses quelques amis fidèles et, parfois, à quelque beuverie sans lendemain.
Il vit dans un cadre magnifique qui est presque un personnage dans cette histoire, tant la beauté des paysages et l'ambiance de ces côtes inspirent les habitants, ou participent à l'émancipation, à l'ouverture, au bien-être de certains visiteurs. Ce lieu est réellement comme une bulle presque intemporelle, un cadre presque magique, un peu hors du temps, hors du monde, une sorte d’espace où respirent la liberté et la paix. Or de nombreux évènements vont ramener le héros à ses responsabilités, le remettre en rapport direct avec le monde extérieur (le remettre à sa place), le faire sortir de cette bulle bienveillante.
Il va d’abord recevoir la visite de ses enfants avec qui il n’entretenait pas spécialement de relations. Après des débuts un peu difficiles avec certains, une alchimie va peu à peu se produire entre eux, entre union et complicité. Il y a notamment une scène de pêche à l’espadon assez intéressante : le lieu joue (donc) un rôle important, catalyseur d’évènements, et les personnages vont se trouver sur un terrain d’entente assez singulier qui en fera quelque chose d’unique pour eux. L’enfant va se surpasser pour épater son père, lequel va l’encourager, l’aider de conseils, comprendre ses motivations, et participer ainsi à son éducation (jusque-là domaine de la mère uniquement). Chacun va apporter un peu de soi à l’autre et cela va les marquer durablement.
Lorsque les enfants seront repartis chez eux, leur père écrira une lettre extrêmement touchante dans laquelle il explique la sensation de vide qu’il ressent depuis leur départ. Le séjour plein de vie et de relations a brisé quelque chose dans sa « solitude », il s’ouvre ainsi un peu plus aux autres.
Il y a aussi la guerre. L’histoire se passe en 1940 et l’île, jusque-là isolée et épargnée par les évènements mondiaux, va graduellement se confronter à la réalité « collatérale ». Cela commence assez discrètement avec l’arrivée d’exilés juifs, échappés des camps et cherchant à passer illégalement aux USA (ou Cuba) pour trouver un refuge.
Un peu plus tard on apercevra au loin des cargos torpillés par les allemands (des boules de lumières, loin sur la ligne d’horizon). Si la guerre n’est pas vraiment sur l’île elle se fait de plus en plus sentir. Et puis, le fils cadet d’Hudson va s’engager dans l’armée de l’air, révélant à son père le dévouement et l’action pour une cause qui sera fatale.
Tous ces déclencheurs vont provoquer chez Hudson une secousse assez radicale par rapport au personnage « insouciant » du début du film. Secousse radicale mais surtout perceptible par ses lettres et ses actes. Par un concours de circonstances, il va être amené à secourir le passeur de juifs puis à s’y substituer. C’est une action illégale qu’il ne va pourtant pas hésiter à accepter. On soulignera à ce propos l’ambiguité évidente d’un tel acte (secourir les juifs) car c’est moralement tout à fait digne et pourtant illégal à ce moment-là (ils sont considérés comme «sans papiers »). Le personnage par son dévouement désintéressé acquiert ainsi une dimension humaniste à laquelle il tendait depuis le début de l’histoire.
Plusieurs choses pour terminer : concernant le style du film, il faut absolument noter qu’il y règne une certaine nonchalance, une tranquilité presque permanente. Cela est dû au cadre, encore une fois, mais on ressent comme une sorte de naturel dans ces actions qui ne sont jamais sacrifiées, il me semble, au service d’une dramatisation gratuite (comme Hollywood nous en sert régulièrement). Ce calme apparent permet d’installer une ambiance tranquille et presque contemplative, qui fait d’autant mieux ressortir certaines scènes de tête à tête. Là, je pense en particulier aux scènes avec les enfants et surtout avec la mère qui vient rendre visite à son ex-mari. Il s’en dégage une intimité prenante, réaliste et émouvante, dans ces scènes où sont abordés plusieurs thèmes universels de façon détournés (le temps qui passe, les occasions manquées, la parentalité, etc.). C’est l’une des grandes réussites du film.
Et pour ne rien gâcher, la dernière partie se rapprocherait presque d’un film à suspense puisqu’il s’agit d’une course-poursuite en bateau, apportant un registre nouveau au film mais montrant surtout le dévouement du personnage, son courage qui y est exacerbé et qui dénote, une nouvelle fois de ses caractéristiques au départ.
Le film est inspiré d’un roman d’Ernest Hemingway. Je ne connais la bio du personnage, mais il m’a semblé percevoir beaucoup de points communs entre lui et Hudson : vieil homme solitaire qui ne peut se passer de la proximité de la mer (d’ailleurs on a droit à quelques belles déclarations d’amour poétiques à l’Océan), les scènes de pêche, et également l’alcool.
Très beau master Paramount, immaculé (ou quasiment), beau piqué, belles couleurs, rien à dire.
Alors que je n'en attendais pas grand-chose, le film m'a fait bonne impression.
SPOILERS
C'est l'histoire d'un homme vivant dans une bulle paradisiaque loin des siens et qui va devoir se confronter, peu à peu, au monde réel qui refait surface.
George C. Scott est Thomas Hudson, un personnage un peu solitaire qui, après deux mariages ratés, s'est échappé sur une île des Bahamas, profitant de la vie et passant le temps à son art (la sculpture), à ses quelques amis fidèles et, parfois, à quelque beuverie sans lendemain.
Il vit dans un cadre magnifique qui est presque un personnage dans cette histoire, tant la beauté des paysages et l'ambiance de ces côtes inspirent les habitants, ou participent à l'émancipation, à l'ouverture, au bien-être de certains visiteurs. Ce lieu est réellement comme une bulle presque intemporelle, un cadre presque magique, un peu hors du temps, hors du monde, une sorte d’espace où respirent la liberté et la paix. Or de nombreux évènements vont ramener le héros à ses responsabilités, le remettre en rapport direct avec le monde extérieur (le remettre à sa place), le faire sortir de cette bulle bienveillante.
Il va d’abord recevoir la visite de ses enfants avec qui il n’entretenait pas spécialement de relations. Après des débuts un peu difficiles avec certains, une alchimie va peu à peu se produire entre eux, entre union et complicité. Il y a notamment une scène de pêche à l’espadon assez intéressante : le lieu joue (donc) un rôle important, catalyseur d’évènements, et les personnages vont se trouver sur un terrain d’entente assez singulier qui en fera quelque chose d’unique pour eux. L’enfant va se surpasser pour épater son père, lequel va l’encourager, l’aider de conseils, comprendre ses motivations, et participer ainsi à son éducation (jusque-là domaine de la mère uniquement). Chacun va apporter un peu de soi à l’autre et cela va les marquer durablement.
Lorsque les enfants seront repartis chez eux, leur père écrira une lettre extrêmement touchante dans laquelle il explique la sensation de vide qu’il ressent depuis leur départ. Le séjour plein de vie et de relations a brisé quelque chose dans sa « solitude », il s’ouvre ainsi un peu plus aux autres.
Il y a aussi la guerre. L’histoire se passe en 1940 et l’île, jusque-là isolée et épargnée par les évènements mondiaux, va graduellement se confronter à la réalité « collatérale ». Cela commence assez discrètement avec l’arrivée d’exilés juifs, échappés des camps et cherchant à passer illégalement aux USA (ou Cuba) pour trouver un refuge.
Un peu plus tard on apercevra au loin des cargos torpillés par les allemands (des boules de lumières, loin sur la ligne d’horizon). Si la guerre n’est pas vraiment sur l’île elle se fait de plus en plus sentir. Et puis, le fils cadet d’Hudson va s’engager dans l’armée de l’air, révélant à son père le dévouement et l’action pour une cause qui sera fatale.
Tous ces déclencheurs vont provoquer chez Hudson une secousse assez radicale par rapport au personnage « insouciant » du début du film. Secousse radicale mais surtout perceptible par ses lettres et ses actes. Par un concours de circonstances, il va être amené à secourir le passeur de juifs puis à s’y substituer. C’est une action illégale qu’il ne va pourtant pas hésiter à accepter. On soulignera à ce propos l’ambiguité évidente d’un tel acte (secourir les juifs) car c’est moralement tout à fait digne et pourtant illégal à ce moment-là (ils sont considérés comme «sans papiers »). Le personnage par son dévouement désintéressé acquiert ainsi une dimension humaniste à laquelle il tendait depuis le début de l’histoire.
Plusieurs choses pour terminer : concernant le style du film, il faut absolument noter qu’il y règne une certaine nonchalance, une tranquilité presque permanente. Cela est dû au cadre, encore une fois, mais on ressent comme une sorte de naturel dans ces actions qui ne sont jamais sacrifiées, il me semble, au service d’une dramatisation gratuite (comme Hollywood nous en sert régulièrement). Ce calme apparent permet d’installer une ambiance tranquille et presque contemplative, qui fait d’autant mieux ressortir certaines scènes de tête à tête. Là, je pense en particulier aux scènes avec les enfants et surtout avec la mère qui vient rendre visite à son ex-mari. Il s’en dégage une intimité prenante, réaliste et émouvante, dans ces scènes où sont abordés plusieurs thèmes universels de façon détournés (le temps qui passe, les occasions manquées, la parentalité, etc.). C’est l’une des grandes réussites du film.
Et pour ne rien gâcher, la dernière partie se rapprocherait presque d’un film à suspense puisqu’il s’agit d’une course-poursuite en bateau, apportant un registre nouveau au film mais montrant surtout le dévouement du personnage, son courage qui y est exacerbé et qui dénote, une nouvelle fois de ses caractéristiques au départ.
Le film est inspiré d’un roman d’Ernest Hemingway. Je ne connais la bio du personnage, mais il m’a semblé percevoir beaucoup de points communs entre lui et Hudson : vieil homme solitaire qui ne peut se passer de la proximité de la mer (d’ailleurs on a droit à quelques belles déclarations d’amour poétiques à l’Océan), les scènes de pêche, et également l’alcool.
Très beau master Paramount, immaculé (ou quasiment), beau piqué, belles couleurs, rien à dire.
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Re:
En effet, il s'agit d'un portrait intelligent, provocateur et diablement efficace. La force de la mise en scène, du scénario et de l'interprétation en font, pour ma part, le meilleur film de Schaffner.Kevin95 a écrit :Pareil !Jeremy Fox a écrit :Quasi chef d'oeuvre pour ma part : film passionnant de bout en bout, parfaitement réalisé par le Schaffner des grands jours et porté à bout de bras par un George C Scott hallucinant.
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Re: Franklin J. Schaffner (1920-1989)
Manifestement , les rôles d'officiers généraux vont admirablement bien à Georges C. Sott : tout d'abord , le frapadingue Général Turgidson dans Docteur Folamour, puis surtout Patton pour lequel il a obtenu l'Oscar et le Golden Globe .
Vraiment mon film préféré de Schaffner avec derrière La Planète des Singes.
Vraiment mon film préféré de Schaffner avec derrière La Planète des Singes.
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Re:
Tiens, je n'avais pas vu ça.frédéric a écrit :A noter aussi que les musiques de TOUS ses films est de Goldsmith.
Bref tout ça pour dire que non, Goldsmith n'a pas composé la musique de tous les films de Schaffner : en fait, leur collaboration a débuté en 1963 avec The Stripper (je ne connais pas du tout le film, mais la musique est très sympathique), qui était le 1er long-métrage réalisé par Schaffner.
Mais ce dernier aura également bossé avec Michael J. Lewis (The Sphinx), Henry Mancini (Welcome Home, son dernier film), ainsi qu'avec John Williams (Yes, Giorgio).
M'enfin il est vrai que Goldsmith fut son compositeur attitré pour tous ses plus grands films...et on peut d'ailleurs peut-être voir ici un lien de cause à effet.