Les Aventures du Prince Ahmed (L.Reiniger/C.Koch - 1926)

[Roy Neary]

Ce grand classique du film d'animation, réalisée par la "pionnière" Lotte Reiniger en 1926, vient de faire l'objet d'une chronique DVDClassik.
Un film (et DVD Carlotta) vivement conseillé !

Les Aventures du Prince Ahmed

[cinephage]

Je m'étais déja interrogé sur l'étymologie du mot silhouette, me voila moins bête...

[Federico]

Je viens de m'offrir le très beau coffret collector Carlotta mais impossible de mettre la souris sur le bonus caché annoncé sur le second DVD regroupant 13 courts-métrages et un hommage à Lotte Reiniger (qui est d'après ce que j'ai lu une pub qu'elle réalisa pour Nivéa). Si quelqu'un a la soluce...

[Music Man]

LES AVENTURES DU PRINCE AHMED (Die Abenteuer des Prinzen Achmed en allemand) de Lotte REINIGER – 1926

Un mage africain crée un cheval volant, et le propose à un calife, qui lui est prêt à lui donner ce qu’il a de plus précieux pour acquérir l’animal magique : sa fille la princesse Dinarsade. Le fils du calife, le prince Ahmed, chevauche le cheval volant et est emporté dans le pays lointain des Esprits de Wak-Wak, où il rencontre la belle Pari-Banou, dont il tombe amoureux...


Premier long métrage du film d’animation de l’histoire du cinéma, les aventures du Prince Achmed est entièrement conçu de silhouettes de papier découpées, en ombre chinoises.
Si ce procédé technique peut avoir ses inconvénients (on voit rarement les personnages de face) le film est d’une beauté visuelle absolument exquise et d’un infini raffinement (très féminin) avec une belle fluidité dans l’animation. Dire que Lotte Reiniger n’avait que 23 ans quand elle entama son projet qui nécessita 3 années de travaux (avec découpage à la paire de ciseaux) ! Le résultat est d’une beauté et d’un lyrisme à couper le souffle. La pellicule a été teintée selon les scènes et certaines animations réalisées dans le sable ou la cire se rajoutent dans le fond visuel, derrière les ombres chinoises. Rajoutons que lors de la restauration, on a recoloré les fonds d'écran, et sonorisé avec la musique originelle (et absolument magnifique) composée par Wolfgang Zeller.
Le film mériterait largement d’être diffusé sur grand écran avec un orchestre live, tant la symbiose entre les images et la musique est parfaite, et l’émotion bien présente.
Ce chef d’œuvre a largement inspiré Walt Disney (bataille des sorciers dans merlin l’enchanteur) et Michel Ocelot (Kirikou et la sorcière). Si les contes des 1001 nuits ont par la suite inspiré d’autres dessins animés (Aladin de Jean Image puis des studios Disney), il va sans dire que ses versions ultérieures paraissent ridicules, voire laides par rapport à ce joyau.



Evidemment, je ne peux que le recommander fortement à tous les cinéphiles qui n’ont pas encore eu l’occasion de le voir !

[Demi-Lune]

Le FRCD m'aura permis de découvrir ce très beau film d'animation muet que je recommande vivement. Une splendeur plastique absolue (à laquelle le cinéma de Michel Ocelot doit beaucoup) dont la science artisanale émeut profondément. Le travail abattu a dû être colossal et la magie qui se dégage du film n'en est que plus revigorante. Le récit part un peu dans tous les sens, mais il est de toute façon accessoire par rapport à cette proposition esthétique dans laquelle fines dentelles d'ombres chinoises se marient dans des teintes pétaradantes. Vraiment une très bonne surprise.

[ed]

[someone1600]

ça a l air magnifique en effet .

[Anorya]

Et ça l'est.

L'ayant vu hier soir, je ne cessais de m'exalter tout le long pour son esthétique formidable. Et si je déplorais au départ avec quelques réticences des mouvements bizarres dû au fait que ce sont des figurines de papier découpées et qu'on ne peut pas tout leur faire faire, par la suite, j'étais en admiration devant ce bel objet. Alors déjà, le principe d'avoir l'ombre chinoise en premier plan et un décor en fond pour donner l'impression d'arrière champs, c'est déjà très bien, mais quand le film inclut aussi des effets spéciaux qui continuent d'enchanter après tout ce temps, on atteint un beau Nirvana. L'apparition du génie en blanc sur l'image, comme un songe, les métamorphoses du mage africain, la bataille entre le mage et la sorcière (où chacun se transforme, tour de passe-passe de toute l'équipe à très grande vitesse), les effets de lumières que produit la lampe face aux génies du mal... Même la découpe des créatures laisse rêveur, produisant là l'impression d'accéder à un folklore nouveau et inédit. Alors oui, qu'importe quelques incohérences de l'histoire (attends, le mage il voulait la lampe et vendre Perl Banu uniquement pour choper Dinarsade ? Et celle-ci qui était la femme d'Aladin en fait, ben elle vivait très bien depuis le début du film avec son papounet Calife et son frère Ahmed ? Heu... ) vu que le tout souffle d'un lyrisme et d'une magie sans cesse renouvelée. Un beau film.