Très fine caractérisation du personnage mais qui est à mettre à ton seul crédit j'en ai bien peur. D'ailleurs ce qui m'a le plus gêné dans ce film au cours d'une revoyure, ce sont les dialogues de Francis Veber débutant. L'héritage d'Audiard pèse lourd sur les épaules du dialoguiste qui en donne une copie forcée. Et l'absence de personnage féminin un tant soit peu déterminant dans le film (c'est une répugnance assumée de Francis Veber mais dont il s'est mieux accommodé dans l'écriture de ses films suivants) a quelque chose d'aussi efficace dans le resserrement de l'intrigue que malheureux dans la psychologie du personnage principal : à ce titre, je trouve que Belmondo "tient" mal. Le spectateur ne peut s'empêcher de se demander : à quoi marche le commissaire Letellier ? Il ne boit pas et n'a pas l'air de coucher non plus. Dans les films suivants, Audiard aura au moins le bon goût de lui adjoindre quelques prostituées dans les moments de détente. Ici, il y a un curieux vide, un flottement. Peut-être qu'un mari fidèle et scrupuleux comme Lino Ventura aurait mieux campé ce personnage lacunaire.Kevin95 a écrit :PEUR SUR LA VILLE - Henri Verneuil (1975) révision
il met en scène un super flic qui se fout de l'affaire en cours. Le commissaire Jean Letellier a beau être au cul de Minos, il a constamment l'air de doucement se faire chier, de se focaliser sur un autre méchant au point de laisser une poursuite en plan pour enterrer un vieux trauma (et laisser le spectateur la queue entre les jambes) ou de constamment demander à ce qu'on lui retire l'affaire. Même l'assaut final relève de la contrainte, comme si Letellier voulait liquider l'affaire en deux coups de tatane et ainsi moucher ses supérieurs. Je trouve le double jeu osé et pas si fréquent dans le genre (qui en général simplifie la chose en opposant un bon et un mauvais, point barre).
Henri Verneuil (1920-2002)
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Je vois mal Lino Ventura courir sur une rame de métro mais bon, pourquoi pas
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Une bonne doublure et roule ma pouleNestor Almendros a écrit :Je vois mal Lino Ventura courir sur une rame de métro mais bon, pourquoi pas
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Le 2 avril à 17h55 sur TV5MONDE
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
J’aime bien le texte d’Alligator sur ce film que je pensais connaître et que je viens de voir. Cela fait partie de ces films dont j’ai du voir régulièrement des bouts dans mon enfance (peut-être juste le début avant l’obligation d’aller se coucher parce que demain y a école). Le plaisir number one réside dans les scènes entre bebel et Marie-France Pisier (que j’adore, la classe absolue et une voix aussi envoûtante que celle de Delphine Seyrig) qui font des étincelles. C’est la lutte des classes dans un plumard. Et la scène du télégramme est magistralement jouée.Alligator a écrit :
http://alligatographe.blogspot.fr/2013/ ... mondo.html
Le corps de mon ennemi
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Le film se situe encore dans un entre-deux entre le belmondo serieux et le bebel qui le remplace progressivement.
Et d’ailleurs ce qui frappe c’est à quel point le film a été réexploité pour faire Le Professionnel cinq ans plus tard, sorte de resucée 100% Bebel à l’intrigue épurée pour ne garder que la partie revanche. Le film démarre de la même façon par le retour revanchard de Belmondo par le train. Et de la même manière, il débarque chez son vrai-faux ami Michel Beaune. Puis flashbacks. Puis bourre-Pif à Donnadieu. Élisabeth Margoni est présente aussi. Bebel regle ses comptes et se tape tout ce qui bouge (le pompon étant la fille qu’il croise à la fin et qui le suit au bout de 20 secondes). On ne cesse de s’étonner ou s’amuser de scènes d’un autre temps (striptease en temps réel de Frida de Düsseldorf, le pote travesti, etc).
Les deux films se terminent dans une lunette de carabine. Un scénario un peu grossier (la campagne électorale, le meurtre dans la boite de nuit qui n’a pas tellement de sens, le procès expéditif) mais d’excellents dialogues de Michel Audiard. Comme celui-ci :
« Vous avez un pronostic pour le match (France-Allemagne) ? Moi je dis que ça va pas être une promenade. Attention, les Allemands, sur leur terrain, faut jamais les sous-estimer.
François Leclerc : Parfois même sur le notre ».
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
C'est un film que je revois régulièrement, et cette nouvelle vision, ce soir, a confirmé tout le bien que je pense du film. C'est d'ailleurs un des rôles (dans sa deuxième partie de carrière) où Gabin se montre à la fois touchant et d'une grande sobriété.Jeremy Fox a écrit : ↑30 janv. 13, 23:02 Des Gens sans importance est le film de Verneuil qui m'a le plus touché.
En revenant sur Verneuil, j'ai fortement réévalué à la hausse La vache et le prisonnier ; j'ai beau avoir vu le film plusieurs fois depuis mon enfance, dans mon esprit, il était en couleurs. Et là, en le revoyant pour la énième fois, dans son noir et blanc d'origine, il m'a encore plus ému.
J'avais écrit quelque chose sur ce film-là :
Ce qui est curieux, c'est qu'aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, La vache et le prisonnier était toujours en couleurs ; il faisait partie de la vague de ces films des années 1950-60 qui étaient colorisés afin de continuer à être diffusés à la télévision. Souvenez-vous de cette horrible version des Tontons flingueurs... C'est vraiment depuis l'avènement du dvd qu'on se rappelle que le film de Verneuil était bien noir et blanc. Et c'est aussi un souvenir personnel, à savoir mon arrière-grand-mère qui aimait le voir à la télévision et qui m'avait raconté qu'elle l'avait vu au cinéma itinérant au début des années 1960.
C'est dire à quel point La vache et le prisonnier a marqué son époque : immense succès en salles, carton à chacune de ses rediffusions, acteur principal au firmament de sa carrière... C'est un film que j'ai fréquemment vu, mais là, avec la restauration 4k, on se rend compte aussi de l'excellent travail du réalisateur Henri Verneuil. Avec notamment la fameuse scène de la construction du Danube, où on a un sublime travelling latéral sur des soldats allemands qui laissent passer Fernandel ainsi que la vache Marguerite, l'autre véritable vedette de l'histoire. Mais aussi du formidable challenge qui est de faire jouer la plupart du temps Fernandel seul à l'écran ou alors en compagnie d'une vache avec laquelle se produit une véritable émotion. De la complicité parfois, voire un brin de paillardise notamment quand elle rencontre un veau.
Mais aussi des moments tragiques comme ces deux Français qui se font passer pour des soldats allemands et qui, quand ils se font contrôler par la Gestapo, se font trahir par leurs tenues, et sans un mot, ils se dirigent dans une camionnette pour une destination dont on se doute qu'ils ne reviendront pas.
Tout est comme ça dans le film, avec une émotion rentrée, avec un Fernandel tenu bien qu'on sent qu'il veut être face caméra, et une superbe technique, en particulier la photographie noir et blanc de Roger Hubert ainsi que la musique de Paul Durand qui est à fendre les pierres.
Bien que le tournage fut très difficile, du fait des rapports tendus entre Fernandel et Verneuil ainsi que la menace d'un projet similaire de Claude Autant-Lara avec Bourvil, qui ne se fera pas, La vache et le prisonnier ne démérite pas son statut de GRAND film populaire. A la fois drôle, touchant, et humain.
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
J'ai le dvd sorti en collection "Série Noire", je vais le re-regarder ce soir, tiens.