Menu
Critique de film
Le film
Affiche du film

La Tempête qui tue

(The Mortal Storm)

L'histoire

30 janvier 1933, dans les Alpes allemandes. Le professeur Victor Roth (Frank Morgan) est acclamé par ses élèves et ses collègues alors qu’il fête ses soixante ans à l'université de la petite ville allemande où il exerce. La soirée en famille, quant à elle, est troublée par l’annonce à la radio de la nomination d'Adolf Hitler comme Chancelier. Le professeur et son épouse sont accablés par la nouvelle et désespérés de voir leur famille jusqu'ici unie se scinder en deux. Erich et Otto (les deux enfants en premières noces de son épouse) et Fritz Marberg (Robert Young), le fiancé de leur fille Freya (Margaret Sullavan) sortent en effet fêter l'évènement en se rendant à une réunion politique tandis que Martin Breitner (James Stewart), le plus proche ami de la famille, reste sourd aux exhortations de ses camarades et demeure aux côtés du professeur et de sa femme, abattus, et de Freya qu'il a toujours aimée en silence. Très vite, la montée du fascisme va emporter la famille Roth, le paisible village, l'Allemagne... le monde.

Analyse et critique

Frank Borzage est un cinéaste qui, s'il a dénoncé les horreurs de la guerre et décrit les conditions misérables de la classe populaire, n'en reste pas moins assez apolitique. C'est pourtant lui, le chantre de l'amour fou, qui réalise avec The Mortal Storm l'un des premiers films (1) à dénoncer le nazisme et à évoquer les exactions commises contre le peuple juif et ceux qui, en Allemagne, essayent de lutter contre la barbarie. La France et le Royaume-Uni sont entrés en guerre mais Hollywood, qui fait sienne la position isolationniste des Etats-Unis, demeure toujours réticente à parler de ce qui se déroule en Europe et à condamner ouvertement les agissements du gouvernement allemand. Les grands studios ont tendance à penser que le public des salles attend de leur part du pur entertainment et non des œuvres qui parleraient de la marche du monde, aussi ils rechignent à produire des films trop politiques ou engagés. La position isolationniste du Congrès sied donc parfaitement à Hollywood, mais l'afflux d'artistes fuyant le nazisme vient changer la donne. Des comités antinazis se forment (la "Hollywood Anti-Nazi-League" pour l'industrie du cinéma) et le désir d'évoquer la politique allemande se fait de plus en plus pressant dans l'enceinte des studios.

C'est ainsi qu'arrive sur le bureau de Louis B. Mayer un roman antifasciste signé Phyllis Bottome, l'écrivaine parcourant au même moment l'Amérique afin de livrer des conférences sur le péril que représente l'idéologie nazie. Un des producteurs de la MGM, Sidney A. Franklin, profite du mouvement antifasciste frémissant pour pousser Mayer à accepter de mettre en chantier un film tiré de ce roman. (2) Il engage deux exilés - Paul Hans Rameau et George Froeschel - pour en écrire le l'adaptation, le duo étant bientôt rejoint par Claudine West qui se charge des dialogues. Le nom de Borzage, qui a déjà réalisé deux films se déroulant en Allemagne (Et demain ? et Trois camarades), s'impose rapidement et grâce au concours de Margaret Sullavan, James Stewart et Robert Young (un fidèle du cinéaste), le tournage peut rapidement démarrer. Le fait que la MGM et quatre de ses stars s'engagent dans une grande production évoquant les ravages du nazisme va être un déclic au sein de l'industrie hollywoodienne, un véritable soutien à tous ceux qui pensent qu'il est plus que temps de briser le silence.

Frank Borzage nous offre avec ce film la vision lucide et terrible d'une population basculant dans le fascisme. Mais, comme il est d'usage dans son cinéma, ce fond social, politique et historique est porté par cette forme mélodramatique et lyrique qu'il n'a cessé de travailler depuis ses chefs-d'œuvre du muet. Comme toujours chez Borzage, la grande histoire est vécue à hauteur d'homme, vécue à travers une histoire d'amour aussi belle que tragique. Le film débute par la peinture d'une petite ville tranquille et la description d'une famille unie et heureuse. Seulement, le spectateur a été préparé dès le générique à voir derrière les apparences, à scruter ce mal que l'on devine tapi dans l'ombre. En effet, les noms du générique s'inscrivent sur de lourds nuages qui défilent au son d'une partition inquiétante qui ne s'ouvre qu'à la fin sur quelques notes d'espoir, annonçant par là-même la construction du film. Une voix sépulcrale évoque la peur de l'homme face à la nature et les sacrifices qu'autrefois il a faits aux dieux en espérant les calmer. Et si l'homme a depuis appris à maîtriser le monde qui l'entoure, cette « peur de l'inconnu » reste profondément ancrée en lui, peur qui - poursuit la voix - le pousse encore et toujours à « tuer son prochain. » La voix annonce que le film est un conte et, effectivement, Borzage reprend dans l'ouverture de son film quelques images qui nous ramènent aux livres illustrés de notre enfance : un petit village recouvert par la neige qui symbolise l'innocence, un lourd nuage qui se détache de la blancheur presque virginale des montagnes avoisinantes et vient peser sur cette vision idyllique. Car l'orage annoncé lors du générique approche et, en quelques minutes, le rêve d'une humanité réconciliée avec elle-même et le monde va basculer dans l'horreur.

On comprend que l'harmonie de la famille - et donc plus largement celle d'une société en paix - repose sur du sable. L'épouse du professeur Roth est issue de la bourgeoisie allemande, ce qui n'empêchait pas jusqu'ici ses deux fils issus d'un précédent mariage de considérer Freya comme leur sœur. Mais, tandis que la notion de pureté de la race gangrène le pays, leur différence d'origine remonte à la surface et les deux frères, se considérant comme de "purs aryens", ne voient plus de la même manière Freya qui est juive par son père. Borzage montre que la cohésion familiale, sociale, est quelque chose de fragile, un équilibre délicat que la moindre secousse peut mettre à mal.

Très vite, ceux qui vivaient en harmonie se jaugent, se jugent, s'affrontent et la petite société implose. Les chansons joyeuses entonnées qui résonnaient dans la ville cèdent la place à des hymnes patriotiques et guerriers, les amitiés se brisent, la maison familiale ouverte aux amis, si animée et vivante, se vide peu à peu et se transforme en un espace mort et froid qui est à l'image de la société allemande. A l'école, les élèves - à qui l'on a inculqué l'obéissance et la docilité - sont rapidement façonnés et deviennent de bons petits soldats de l'idéologie nazie. Le village se transforme en un tour de main, presque naturellement, les habitants ralliant la masse par ignorance, peur ou lâcheté. Comment ne pas penser aux films Invasion of the Body Snatchers de Don Siegel ou Philip Kaufman lorsque Rudi, le cadet de la famille dit mécaniquement que « l'individu doit se sacrifier au bien-être de l'État » ?

A l'instar de L'Adieu aux armes ou de Trois Comrades (3), Frank Borzage parvient à lier parfaitement la trajectoire de quelques individus au grand mouvement du monde, à rendre compte des courants qui traversent l'humanité (ici la peur de l'autre, la volonté de détruire tout ce qui est différent) à travers le destin d’un couple. On vit en effet ce moment de basculement de l'histoire à travers les yeux de Freya et Martin, magnifique et inoubliable couple de cinéma interprété par Margaret Sullavan et James Stewart. C’est la quatrième fois qu'ils se retrouvent à l'écran et c'est certainement leur plus beau duo, même s’ils brillent la même année - et dans un tout autre registre - dans The Shop Around the Corner d'Ernst Lubitsch. (4) Freya et Martin forment un couple uni, et c'est leur amour qui leur donne la force de lutter contre un environnement qui entend écraser leurs convictions morales et humanistes. Ils voient autour d'eux le monde qu'ils connaissaient disparaître et céder la place à un autre. D'abord inquiétante par la façon dont elle fédère autour d'elle une population attirée par l'ordre, la discipline, l'idée de grandeur et de rayonnement de la nation, cette société s'avère très vite liberticide, violente et meurtrière. Dans un premier temps, elle rejette et stigmatise ceux qui refusent de rentrer dans le rang puis très vite viennent les violences à l'encontre des réfractaires mais aussi de franges de la population jugées indésirables. Des milices se forment, les libertés sont bafouées, la peur envahit les rues, les maisons, et l'on commence à parquer tous ceux qui sont considérés comme dangereux ou simplement différents. Le vieux professeur Roth finira par succomber dans les camps (5) car, jusqu'au bout, il ne peut s’empêcher de croire aux vertus de la discussion et en la compréhension mutuelle. Martin survivra car lui a compris, dès cette nuit du 30 janvier, que ses anciens amis sont dorénavant des monstres et qu'aucun arrangement n'est possible avec le mal. Son premier réflexe est de s'isoler, de refuser de voir le monde qui sombre dans le chaos et c'est Freya qui, par son amour, le poussera à sortir de sa retraite et à devenir acteur d'une histoire qui reste encore à écrire.

C'est un monde devenu fou et cruel qui rapproche les deux amants, c'est l'horreur qui fait naître ce couple. Ce n'est pas la première fois que Frank Borzage montre comment l'amour peut permettre de traverser l'adversité, et Martin et Freya ne sont que de nouveaux avatars des amoureux de L'Heure suprême ou de L'Adieu aux armes, eux aussi séparés par la guerre. Pour Borzage, seul l'amour peut donner aux hommes la force de survivre à l'adversité, aux drames, la force de se battre et de changer la face du monde. Comme dans Lucky Star ou L'Heure suprême, Martin et Freya s'unissent en dehors des liens sacrés du mariage, la mère de la jeune fille bénissant le couple au cours d'une cérémonie improvisée où elle sert de l'eau-de-vie issue des pommiers de Martin dans un verre de mariage (une tradition bavaroise), où elle leur promet d'inscrire leurs noms. « J'espère que vous vous unirez à l'église, mais comme ça ne peut se faire aujourd'hui, voici pour moi l'instant de votre mariage » dit-elle, une phrase que l'on pourrait mettre dans la bouche d'autres gens de bien que l'on rencontre dans les films de Borzage, ces hommes et ces femmes qui célèbrent cet amour pur, seul capable pour le cinéaste de guérir le monde tout entier et de racheter les errements des hommes.

[SPOILER SUR TOUT CE PARAGRAPHE]
L'union de Martin et Freya est suivie d'une ascension, motif récurrent qui emporte toujours chez Borzage les amoureux vers ce Septième Ciel, territoire idéalisé d'une humanité en paix. Cette ascension, c'est celle d'un pic qui doit leur permettre de fuir l'Allemagne et de gagner l'Autriche. Au fil de la marche forcée, Freya devient blême, se vide de ses forces et bientôt sa silhouette presque diaphane dans la lumière de l'aurore fait penser à un fantôme. Elle a franchi la frontière, non pas physique de l'Autriche, mais la frontière entre les vivants et les morts. Plus tôt, lors d'une bouleversante scène d'adieu, la femme du professeur quittait son mari emprisonné en lui glissant qu'il « serait bientôt libre », ce que le vieil homme épuisé confirmait par ces mots : « Oui, ma chère, je serai bientôt libre. » Lorsque Freya est abattue par la troupe de SA lancée à la poursuite des deux amants, Borzage utilise le fort contraste entre la neige et le sang. Il avait auparavant déjà associé la blancheur des montagnes à une forme de pureté et d'innocence, l'amoncellement de lourds nuages incarnant quant à eux l'horreur qui n'allait pas tarder à fondre sur l'Humanité. Ici, les taches de sang sur la neige sont comme un viol subi par la nature elle-même, une marque profonde qui semble ne jamais pouvoir s'effacer. Borzage reprend dans la séquence de la mort de Freya ce même son de cloches qui accompagnait la disparition de Catherine dans L'Adieu aux armes, et la façon dont Martin porte son corps inanimé rappelle le final bouleversant de Trois camarades. Frank Borzage montre cette mort comme une libération, comme si dans un monde livré à l'horreur seule la mort pouvait offrir le salut. Cependant, ce final tragique est porteur d'un espoir : l'épilogue montre en effet Otto, brisé par l'annonce de la mort de sa sœur, s'opposer à Erich, toujours aussi endoctriné. Il traverse la salle à manger de la demeure familiale murée dans le silence et entend les rires du repas où, il y a peu, toute sa famille était réunie. Otto disparaît, Borzage ne laissant plus entendre que le bruit de sa course alors qu'il fuit la demeure et ses fantômes, le cinéaste refermant le film par un plan fixe sur les traces de ses pas bientôt recouverts par la neige. Borzage nous rappelle dans ce très beau final que le souvenir des disparus donne la force aux survivants de lutter et l'image symbolique des pas qui s'effacent porte l'espoir que, bientôt, le nazisme sera lui aussi balayé de la surface de la Terre.
[FIN DU SPOILER]

Frank Borzage, comme on pouvait s'y attendre, met tout son cœur à filmer cette histoire d'amour entre Martin et Freya, un amour absolu montré une nouvelle fois comme une possible transcendance de la condition humaine et des malheurs qui y sont attachés. Borzage manie si merveilleusement le mélodrame qu'il peut sans peine aborder les grands thèmes de ce monde par le biais d'une simple histoire d'amour. Le cinéaste n'a pas besoin d'user de discours pour faire passer son message humaniste, et il lui faut peu de chose pour faire ressentir au spectateur l'étendue de l'horreur nazie. Grand maître du muet, il possède à la perfection cet art qui consiste à faire parler les images par leur seule construction, à leur conférer malgré leur simplicité, leur évidence, une dimension rare. Il lui suffit ainsi de quelques plans pour montrer comment la société se scinde soudainement en deux, avec l'irruption du fascisme, pour nous faire ressentir ce poids qui pèse sur les hommes de bien qui se retrouvent isolés au sein d'une humanité qui a basculé dans la haine : le corps voûté du professeur Werner qui s'oppose aux postures rigides et aux bras tendus des jeunes hitlériens ; la façon dont, lors de la cérémonie des soixante ans du professeur, Martin et Fritz entourent Victor Roth, le premier et le dernier partageant la même attitude décontractée et libre tandis que le second possède déjà cette allure martiale qui deviendra la norme ; le repas de famille brisé par l'annonce de la nomination d'Hitler et où se dessinent tout de suite les alliances futures par l'usage d'un champ / contrechamp qui déchire le groupe en deux entités irréconciliables...

Chaque séquence joue ainsi sur la place des acteurs dans le cadre, Borzage montrant l'évolution des individus par la façon dont ils tiennent le cadre ou réagissent au contact des autres : Fritz qui se raidit soudainement lorsque Martin salue le professeur Werner, la façon dont il retire son bras de l'épaule de Freya lorsqu'un S.A. (Holl, un étudiant de Roth) fait irruption dans la pièce où s'est rassemblée la famille qui feint de croire qu'elle est toujours unie... Borzage oppose le fascisme à la liberté en incarnant le premier par des masses rigides, serrées, plongées dans l'ombre; et le second par des individus plus isolés mais qui occupent le champ en se déplaçant, en allant vers l'autre et qui sont comme caressés par la lumière. Fritz occupe longtemps une place particulière à l'image, ne rejoignant pas complètement l'espace occupé par les fascistes du fait de l'amour qu'il porte à Freya mais qui, une fois qu'elle aura rompu avec lui (image emblématique où Freya garde sa position dans le cadre, en pleine lumière et où Fritz est rejeté hors champ), rejoindra très vite la masse, par jalousie, par rancœur.

Un autre exemple de cet art hérité du muet est l'autodafé par les étudiants des livres de science et de philosophie, une scène qui répond directement à la séquence inaugurale où le vieux professeur était célébré par ses élèves. Lui se tient toujours au même endroit tandis que l'assemblée des étudiants a quitté la place qui était la sienne et se retrouve maintenant à l'extérieur de l'enceinte. Victor Roth est resté fidèle à ses convictions tandis que les jeunes gens ont rejoint la masse ; et le bûcher où ils font brûler les livres par centaines fait écho aux bougies qu'ils allumaient il y a encore peu en l'honneur du doyen de l'université.

Dès l'ouverture, qui montre de lourds nuages menaçants s'amonceler au-dessus de la vallée tandis qu'une voix évoque les instincts destructeurs de l'Humanité, on sait que le mal guette. Au fur et à mesure que ce dernier prend racine, les ombres sont plus présentes, profondes, tandis que la profondeur de champ s'amenuise. L'espace semble ainsi diminuer, le monde se fait étouffant, écrasant, et n'offre plus d'horizon possible. Borzage multiplie également la présence de surfaces réfléchissantes, miroirs ou vitrines, imprimant ainsi le sentiment que ces hommes qui tiennent face à la tyrannie sont encerclés, de plus en plus isolés et minoritaires. Martin et Freya se retrouvent isolés dans le cadre, encerclés par les silhouettes rigides d'hommes en uniforme qui saluent l'avènement du fascisme par leurs bras tendus qui sont comme les barreaux d'une prison.

Avec à ce film, MGM voit l'ensemble de sa production interdite de diffusion en Allemagne par décision du ministre de la Propagande Joseph Goebbels, une interdiction qui s'étend très vite (notamment suite à la sortie du Dictateur) à l'ensemble des productions hollywoodiennes. En Europe, seule l'Angleterre sort le film et, même après-guerre, il ne sera distribué que parcimonieusement. L'heure est alors aux réjouissances et l'idée de replonger dans les origines du nazisme n'enchante guère les spectateurs. En France, c'est seulement en 1976 que le film est redécouvert grâce à Patrick Brion qui le programme dans le cadre de son Cinéma de Minuit.

Frank Borzage est parvenu à imposer sa marque et son style au studio, pour preuve ce Mortal Storm qu'il se réapproprie totalement. C'est pourtant son dernier grand film, le cinéaste se perdant à partir de 1940 dans des films de commande de plus en plus éloignés de ses préoccupations, de son univers. La MGM pèse de plus en plus sur le choix des films qu'il est amené à tourner et sur ses inclinaisons artistiques, et Borzage ne trouve plus en lui la force de lutter contre la volonté de contrôle des studios. Ce géant du cinéma va peu à peu s'effacer, sans fracas, jusqu'à quasiment disparaître du champ de la cinéphilie. Et pourtant, de ses chefs-d'œuvre du muet à ce magnifique Mortal Storm, il aura incarné un certain idéal de cinéma et aurait dû être considéré comme l'un des artistes majeurs de son siècle.


(1) Le tournage du Dictateur a débuté avant celui de The Mortal Storm, mais Chaplin ne l'a pas encore terminé lorsque sort sur les écrans américains le film de Borzage. Ce dernier a par contre été précédé de quelques mois par Confessions d'un espion nazi d'Anatole Livtak.
(2) Pour tous les détails sur la genèse du film, se reporter à Frank Borzage, Sarastro à Hollywood, l'indispensable somme consacrée au cinéaste par Hervé Dumont.
(3) The Mortal Storm pourrait presque être considéré comme la suite directe de Trois camarades, le film débutant au moment où s'achève ce dernier. Borzage signe ainsi un formidable diptyque consacré à la montée du nazisme, triptyque même si l'on y ajoute Et demain ? (Little Man, What Now ?), film réalisé en 1934 et qui montre une Allemagne plongée dans la crise.
(4) Où l’on retrouve également au générique Frank Morgan. A noter qu'Ernst Lubitsch avait produit Désir de Borzage et ils se retrouvent en 1940 tous deux comme "collègues" de travail au sein de la MGM.
(5) Les décorateurs du studio n'ont que peu d'informations sur les camps de concentration et ils s'appuient sur le précieux témoignage de Richard Rossion, réalisateur de seconde équipe qui a passé un mois dans un camp à Graz. La reconstitution occupe 150 ouvriers, qui travaillent pendant six semaines, et 250 figurants (in Frank Borzage, Sarastro à Hollywood).

En savoir plus

La fiche IMDb du film

Borzage à travers ses films - Partie 1 : le temps du muet

Par Olivier Bitoun - le 22 septembre 2011