Cinéaste prolifique, il n'est jamais considéré comme un auteur, même s'il a le plus souvent directement collaboré aux scénarii de ses oeuvres, sans doute parce qu'il est difficile de trouver une ligne directrice à sa carrière. Ce pourrait être un peu le Curtiz du cinéma français, mais son style lui même est peu reconnaissable: capable de livrer une mise en image purement fonctionnelle lorsqu'il s'agit de mettre en valeur les pitreries de Fernandel (François 1er, Ernest le rebelle, Raphaël le tatoué), il sait aussi faire preuve d'une élégance innée et se montrer maître dans l'utilisation dramaturgique du plan séquence (Boule de Suif) même si parfois, l'académisme guette (La Chartreuse de Parme)
En fait on reconnaît aujourd'hui surtout en lui le grand célébrateur de l'esprit d'enfance, qui fait tout le prix des Disparus de Saint-Agil ou de L'Assasinat du Père Noël.
Sa grande décennie semble celle des années 40, mais après tout il y a peut-être de bonnes surprises dans les oeuvres ultérieures.
Mes préférences:
Premier bal, chronique douce-amère sur la perte de l'innocence. Exquis
Les disparus de Saint-Agil tout le charme de Véry porté comme jamais à l'écran
Voyage sans espoir délicieux drame policier empreint de poésie, sur un scénario plein de charme de Mac Orlan
Boule de suif sublimé par des acteurs en état de grâce (Salou

Un revenant satire sociale brillante et cinglante