Punch Drunk Love (Paul Thomas Anderson - 2002)

[Max Schreck]

On est quand même loin des fanfares à la Williams...

Ou à la Hans Zimmer...

[Jeremy Fox]

Je viens de le voir :

J'y allais en trainant un peu la patte et quelle surprise de voir une comédie romantique d'une telle originalité.

Un OVNI qu'il est difficile d'appréhender au départ et dont la petite musique finit par accrocher pour ne plus nous lâcher (au moins en ce qui me concerne). Les deux acteurs principaux sont vraiment très bien (Quel bonheur de retrouver Emily Watson), le scénario jouissivement surréaliste et la mise en scène constamment virtuose. Ajoutez à ça une bande sonore et musicale étonnante et attachante et vous n'aurez pas le film du siècle mais une vraiment excellente découverte.

7/10

Ca me donne envie de rééssayer Magnolia à l'occasion, film auquel je n'avais pas réussi à aller au delà d'une heure

[Max Schreck]

Ca me donne envie de rééssayer Magnolia à l'occasion, film auquel je n'avais pas réussi à aller au delà d'une heure

Surfe donc sur cette vague !

[Demi-Lune]

Paul Thomas Anderson m'avait vraiment impressionné avec son époustouflant There will be blood, œuvre sans concession, complexe, et d'une maîtrise forçant le respect. Mais là, je dois dire que Punch Drunk Love fut une sacrée douche froide. A aucun moment, je n'ai trouvé en ce film la perle majeure de la décennie que beaucoup voient : j'y ai juste vu un objet indéniablement abouti et sophistiqué d'un point de vue formel, mais aussi franchement ennuyeux, vain. PTA mobilise tout son savoir-faire technique, qu'il utilise de manière judicieuse : plan-séquence discret lors de la longue conversation téléphonique avec Georgia, composition millimétrée des plans que Robert Elswith magnifie de sa lumière tamisée et douce. Mais tout cela est au service d'une histoire de son cru guère passionnante. C'est l'histoire d'une libération : en découvrant l'amour dans les bras de Lena (Emily Watson, qui volontairement ou non, rend son personnage complètement terne et transparent), Barry Egan (Sandler), personnage bizarre, quasi autiste, se libère du poids écrasant de ses sept sœurs dans sa vie, sœurs qui décident de tout à sa place et le traitent comme le benêt de la famille. Voilà. C'est tout, serais-je tenté de dire.

Le personnage d'Adam Sandler, en lui-même, me pose déjà problème. Sachant que tout le film tourne autour de lui, je crois que mon incapacité à le supporter ne peut que me rendre le film pénible. Pour moi, il est impossible de s'y attacher, à ce Barry Egan. Tout ce qu'il provoque chez moi, c'est un profond agacement. Ses manies de collectionner les points voyage en achetant des puddings, sa façon d'être, complètement crispée, ne me le rendent jamais sympathique. D'ailleurs, à y bien regarder, l'aspect velouté et optimiste du film me semblent dissimuler en fait quelque chose de beaucoup plus sombre... pour moi, Barry Egan est un authentique cinglé. PTA utilise la part de folie douce du personnage aussi bien pour le rendre attachant aux yeux du public que pour en faire une des caractéristiques de son film, mais les accès de rage et de violence de Barry, et l'extériorisation décomplexée de celle-ci à la lumière de son amour pour Lena (voir comment il éclate de manière imperturbable les quatre frangins), confèrent à ce personnage, à mon avis, une vraie folie dure et viscérale que la sophistication visuelle de l'ensemble tend à masquer. C'est peut-être là ce qu'il y a de plus intéressant dans Punch Drunk Love, cet aspect psychotique latent.

Car l'histoire en elle-même m'a paru assez misérable. Détails futiles (l'harmonium), personnages secondaires dont on se demande bien ce qu'ils viennent foutre là (Luis Guzman), romance désespérément plate alors qu'il s'agit du nerf du film, sous-intrigues tantôt risible (les puddings), tantôt insuffisamment exploitée (les démêlés avec les sbires de Seymour Hoffmann), donnent l'impression qu'Anderson, à force de vouloir faire un film décalé, s'égare en chemin, et perd le spectateur dans le même temps. A mon goût, à moins que cela soit parfaitement intentionnel de la part du réalisateur, tout cela manque singulièrement d'unité, de cohérence, de fluidité, d'équilibre. Je mentionnerai enfin la bande sonore expérimentale de Jon Brion certes originale, mais provoquant surtout un mal de crâne terrible, que l'interminable "You needed me" et les cacophonies verbales avec les soeurs ne feront que conforter. Vivement la découverte prochaine de Boogie Nights et Magnolia, que je puisse - je l'espère - réapprécier Paul Thomas Anderson.

2,5/6

[Watkinssien]

Vivement la découverte prochaine de Boogie Nights et Magnolia, que je puisse - je l'espère - réapprécier Paul Thomas Anderson.
2,5/6

Tu ne devrais pas être déçu !

Maintenant, même si je ne considère pas Punch-Drunk Love comme une oeuvre majeure de son réalisateur, cela n'en reste pas moins un excellent film, touchant, poétique, absurde, imprévisible.

[Demi-Lune]

Vivement la découverte prochaine de Boogie Nights et Magnolia, que je puisse - je l'espère - réapprécier Paul Thomas Anderson.
2,5/6

Tu ne devrais pas être déçu !

Je l'espère ! J'attends énormément de Boogie Nights, dont les quelques extraits que j'ai entr'aperçus laissent augurer du meilleur.

[AtCloseRange]

Une révision récente l'a fait atteindre la première place dans mon top des années 2000.
Un film parfait justement parce que libre, audacieux, émouvant et ne ressemblant à aucun autre. Derrière sa bizarrerie et ses excès se cache le magnifique portrait d'un outsider qui va réussir à apprendre à "faire avec la vie".
La BO hypnotisante et dérangeante de Jon Brion est presque le personnage principal du film et elle est fascinante.
Même si je n'aime guère Tati, il me semble que c'est une influence très forte du film. D'ailleurs, il doit y avoir quelque chose d'un peu français là-dedans puisque je pense aussi beaucoup à Demy dans ce mélange de couleurs, de musique, d'acidulé et d'aigre.
Pas forcément un grand amateur d'Adam Sandler mais PT Anderson a l'intelligence de le prendre tel qu'il est (un peu comme Forman ou Gondry avec Carrey) et de le faire entrer dans son univers. Le plan séquence de l'appel téléphonique est un grand moment de cinéma.
Même si There Will Be Blood confirmera le très grand talent d'Anderson, je crois qu'il a réalisé avec ce film son chef d'oeuvre (même si on peut espérer qu'il en fasse d'autres du même niveau).
Pour ceux qui ont eu du mal la première fois (l'environnement sonore de Brion en a perturbé plus d'un), je n'étais pas forcément aussi enthousiaste à la première vision mais une fois qu'on accepte de jouer le jeu, c'est le bonheur.
un peu l'inverse de Magnolia qui malgré ses fulgurances et son ambition dévorante vieillit un peu moins bien et dont je vois un peu plus les coutures et les défauts à chaque révision.

[Demi-Lune]

Pour ceux qui ont eu du mal la première fois (l'environnement sonore de Brion en a perturbé plus d'un), je n'étais pas forcément aussi enthousiaste à la première vision mais une fois qu'on accepte de jouer le jeu, c'est le bonheur.

C'est ce que beaucoup affirment, en effet. Je lui redonnerais sa chance le moment venu, peut-être une fois que j'aurais fait le tour de la filmo de PTA.

[Jeremy Fox]

C'est confirmé,avec ce film Paul Thomas Anderson prouve définitivement qu'il est un surdoué.avoir dejà à son age une telle maitrise de l'écran,de l'espace,des codes narratifs,est proprement stupéfiant!!!
partir d'un scénario certes original,mais quand meme un peu minimaliste,et arrivé à nous livrer un tel OVNI,c'est du grand art.
impossible de décrire ce film par écrit,il faut s'en imprégner,y rentrer de plein pied.c'est une sorte de comédie romantique baignée d'un esprit cartoon,avec un héros un tantinet lunaire.
le style,l'épure du film va mettre du monde sur le carreau,mais si on accroche c'est un bain de jouvance,c'est proprement emballant,la musique presque experimentale(plutot les brutages) donne là encore un aspect étrange,décalée et surtout poétique au film.c'est je le répéte,extremement étonnant.
Adam Sandler est phénoménal dans le role de ce personnage très -attachant,le reste du casting,Emily Watson en tete assure un maximum.
bref un film atypique,tant par son son histoire que son traitement,loufoque,parfois absurbe,dingue,émouvant qui s'y vous faites l'effort de vous y lover vous rendra heureux...
et tout ca servi par une mise en scéne éblouissante de facilité et de classe.une baffe dans la gueule!!!

Revu cette semaine et je te rejoins en tout points. La comédie romantique la plus originale de l'histoire du cinéma et un travail sur la musique assez phénoménal signé John Brion. Quant à Emily Watson, elle continue à me faire craquer ; le dialogue lors de la scène d'amour est des plus culottés. Aussi drôle qu'unique !

[Mosin-Nagant]

Je viens de me revoir ce petit bijou (seulement la troisième fois, depuis 2002). C'est vraiment incroyable à quel point P. T. Anderson arrive à allier délicatesse absolue et hilarante absurdité.

Car on se marre vraiment pas mal, devant le numéro fabuleux d'Adam Sandler, tout en rage intériorisée prête à exploser à la moindre contrariété. Bon sang, qu'est-ce que j'ai pu m'esclaffer à entendre Barry râler d'épuisement et de frayeur lors de sa vaine fuite face au pick-up des quatre blondinets. Ou de le voir, lui et ses collègues, se vautrer à maintes reprises dans cet hangar de l'enfer. Puis, quelques scènes plus loin, il arrive à me faire monter les larmes quand il demande à Lena de bien vouloir lui laisser une seconde chance (après l'avoir courageusement abandonné à l'hôpital).

Des ruptures de ton bien amenées grâce à une mise en scène inspirée, un sound design saisissant (j'ai sursauté avec la même intensité sur les deux accidents de la route) et une lumière fabuleuse qui récompense les yeux de ceux qui s'y attardent (le bleu et le rouge ne se sont jamais aussi bien accordés). Autant de qualités qui font de cette histoire d'amour atypique le "hangout movie" idéal. J'y reviendrai plus souvent, à l'avenir, c'est sûr et certain...

[Flol]

Je l'ai revu il y a 6 mois, et déjà que j'avais adoré les 3 précédentes visions, là j'ai été obligé de me rendre à l'évidence : c'est un pur chef-d'œuvre quasiment immaculé, qui est rentré immédiatement dans mon panthéon personnel.
Et je me permets donc de citer AtCloseRange, qui a tapé totalement juste en disant en février 2010 ( ) :

Une révision récente l'a fait atteindre la première place dans mon top des années 2000.
Un film parfait justement parce que libre, audacieux, émouvant et ne ressemblant à aucun autre. Derrière sa bizarrerie et ses excès se cache le magnifique portrait d'un outsider qui va réussir à apprendre à "faire avec la vie".
La BO hypnotisante et dérangeante de Jon Brion est presque le personnage principal du film et elle est fascinante.

Et puis il y a cette chanson inoubliable, reprise d'un film raté et qui ici éclate de mille feux :

[Mosin-Nagant]

rentré immédiatement dans mon panthéon personnel.

Pareillement :

[bocina]

Il était sorti en blu ray chez nous non ? Il semble introuvable désormais.

[Mosin-Nagant]

Non seulement en bluray aux USA et en Angleterre via The Criterion Collection.
Et récemment en Italie, chez Eagle Pictures...

[bocina]

Et ça c'est quoi ? Annoncé et jamais sorti ?
https://www.fnac.com/a2715719/Punch-dru ... er-Blu-ray