American ninja (aka American warrior), Sam Firstenberg (1985)
Golan et Globus furent bien avisés de surfer sur la vague ninja avec cette importation qui remporta un succès assez conséquent (y en a-t-il ici qui eurent le privilège de voir ce film en salle ?). Dudikoff aussi expressif qu'une tranche de jambon polyphosphaté assume le mutisme de son personnage, recrue de l'armée américaine dans une base des Philippines (la jungle et les figurants y sont bon marché). Il faut le voir faire des efforts surhumains pour esquisser un sourire dans les scènes qui l'exigent. Conscient de ces limites, le... hum, "scénariste" ne lui a pas donné plus de 10 répliques monosyllabiques (
« — Comment vous appelez-vous ? — Joe. »). Le doubleur de Michael Knight/Robert Ginty n'a pas du toucher beaucoup. Ceci peut cependant très bien s'expliquer par le traumatisme vécu par notre héros lorsqu'à 6 ans, une explosion l'a rendu amnésique. Il a toutefois conservé ses réflexes et sa connaissance de la science ninja (intégrée avant sa 6e année, si j'ai bien compris, donc).
Pour en revenir au... hum, "scénario", les dialogues sont risibles bien comme il faut (avec des méchants qui roulent approximativement les "r"), et on notera une absence totale d'imagination dans l'intrigue. Présence d'un rôle féminin comme on n'ose plus en écrire (la fille à papa casse-bonbon qui tombe mystérieusement sous le charme), avec une honteuse suppression de tout élément un rien sexuel (à peine un chaste baiser). On notera que curieusement les bad guys ne sont pas ici des bolchéviques au contraire. Leur trafic d'arme se fait au profit d'une quelconque nation qui, avec le soutien de militaires américains ripoux, espèrent justement enrayer la menace coco.
Dudikoff, pourtant cible unique, échappe miraculeusement aux attaques en masse de ninja, sans une égratignure. En réaction à ça, le chef des méchants se contente de répêter qu'il veut sa mort. Et du ninja, on en a ici à la pelle, de toutes les couleurs, en action ou en entraînement, avec un luxe d'armes assez inouï (sabre, shuriken, poignards, flêches, lances, et même rayon laser !). Le final est une véritable orgie d'explosion et de mitraille avec des figurants qu'on sent pas du tout dirigés et qui tombent un peu au petit bonheur, une chouette maquette d'hélicoptère, quelques trampolines et des tapis de mousse visibles pour amortir les chutes du balcon.
Musique synthé de rigueur.
À suivre...